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La Vengeance D'Une Étoile

Les chaînes invisibles

Chapitre 1 : Les chaînes invisibles

Aurelia se tenait devant le grand miroir fissuré de sa chambre, ajustant la robe usée que sa mère lui avait donnée. Malgré la simplicité du tissu, son reflet brillait d’une beauté irréelle : ses cheveux blancs cascadaient comme de la soie, et ses yeux semblaient contenir l’éclat d’un ciel étoilé. Mais à quoi servaient ces traits lorsqu’ils n’étaient qu’un fardeau ? Sa différence attirait des regards curieux, parfois admiratifs, mais toujours empreints de jugement.

La porte s’ouvrit brusquement. Son beau-père entra, sa silhouette imposante remplissant l’espace exigu. « Tu es prête pour le bal ce soir, n’est-ce pas ? » demanda-t-il d’une voix froide. Ce n’était pas une question. Elle baissa la tête, serrant ses mains pour cacher leur tremblement.

« Oui, monsieur. »

Chaque mot qu’elle prononçait devant lui ressemblait à une chaîne qui se resserrait autour de son cou. Depuis qu’il avait épousé sa mère, après la mort tragique de son père, cet homme s’était emparé de tout : leur maison, leur fortune, et leur dignité. Sa mère, accaparée par son jeune fils — le demi-frère d’Aurelia —, ne voyait rien, ou ne voulait rien voir.

La nuit venue, Aurelia monta dans le carrosse familial, le cœur lourd. Les rues du royaume, illuminées par des lanternes magiques, semblaient vibrer d’excitation. Ce soir, le palais organisait un bal pour célébrer l’unité entre les nobles et la famille impériale. Pour Aurelia, c’était une autre mascarade, une scène où elle jouerait le rôle de la fille docile et silencieuse.

À leur arrivée, le faste du palais lui coupa le souffle. Les colonnes d’ivoire s’élevaient jusqu’au ciel, ornées de motifs dorés qui semblaient briller d’eux-mêmes. Les nobles, vêtus de robes étincelantes et de costumes aux broderies complexes, se pressaient dans la grande salle. Pourtant, dès qu’Aurelia entra, un silence s’installa.

Les conversations s’interrompirent, et tous les regards se tournèrent vers elle. Elle sentit le poids de ces prunelles sur sa peau, comme si elles cherchaient à percer son âme. Les murmures commencèrent bientôt.

« Regarde ses cheveux… Une malédiction, sûrement. »

« Et ces yeux… C’est inhumain. »

Aurelia serra les poings, luttant contre l’envie de fuir. Au milieu de ce tumulte, une main ferme et chaleureuse se posa sur son épaule. Elle se retourna pour rencontrer un regard intense, celui de l’empereur Luca.

« M’accorderiez-vous cette danse ? » demanda-t-il, un sourire énigmatique sur les lèvres.

Les murmures s’éteignirent aussitôt. L’empereur, jeune et charismatique, était une figure respectée, mais également crainte. Sa demande la prit au dépourvu. Pourtant, elle acquiesça, incapable de refuser.

Sur la piste de danse, Aurelia sentit une chaleur étrange l’envahir. Luca la guidait avec une élégance désarmante. « Vous n’êtes pas comme les autres, n’est-ce pas ? » murmura-t-il, son ton empreint d’une curiosité sincère.

Elle ne répondit pas, se contentant de soutenir son regard. Elle savait que cette rencontre n’était que le début d’un changement inévitable. Une tempête approchait, et elle n’était pas prête à l’affronter.

Fin du Chapitre 1.

Un marché sous les étoiles

Chapitre 2 : Un marché sous les étoiles

Les jours qui suivirent le bal furent étranges pour Aurelia. L’éclat des regards, les murmures et la main assurée de l’empereur Luca restaient gravés dans son esprit, bien qu’elle s’efforçât de les repousser. Elle ne voulait pas se laisser distraire : elle avait appris à ne pas attendre de miracles dans ce monde cruel. Pourtant, lorsque le messager du palais frappa à leur porte, un frisson parcourut son échine.

Le message était clair : elle était convoquée par l’empereur lui-même.

« Pourquoi toi ? » gronda son beau-père en froissant le parchemin. Ses yeux noirs, remplis de suspicion, se plissèrent en la dévisageant. « Qu’as-tu fait pour attirer son attention ? »

Aurelia garda le silence. Elle ne savait pas pourquoi l’empereur voulait la voir, mais elle sentait que ce n’était pas pour une raison ordinaire.

Plus tard, dans un carrosse impérial, elle fut emmenée au palais. Cette fois, elle ne partageait pas la splendeur avec d’autres nobles. La solitude rendait le voyage oppressant, mais elle ne pouvait s’empêcher de s’émerveiller devant les jardins qui bordaient l’entrée du palais. Des fleurs lumineuses dansaient sous la brise, comme si elles accueillaient une invitée spéciale.

L’empereur l’attendait dans une salle privée, entourée de grandes fenêtres laissant entrer la lumière dorée du crépuscule. Lorsqu’elle entra, il se leva, son regard perçant la clouant sur place.

« Vous êtes venue, » dit-il calmement, l’invitant à s’asseoir.

Elle obéit, gardant les mains croisées sur ses genoux pour cacher leur tremblement.

« Je vais être direct, » reprit-il. « Vous êtes différente, et pas seulement par votre apparence. Lors du bal, j’ai remarqué quelque chose en vous… une force que vous ne semblez pas connaître. »

Aurelia fronça les sourcils, troublée. Elle ne savait pas si c’était une flatterie ou une observation calculée.

« Je veux vous aider, » continua-t-il. « Je connais des détails sur votre beau-père… des choses que je ne peux pas ignorer. Mais pour agir contre lui, j’ai besoin de preuves. Je vous offre une alliance : je vous aiderai à renverser cet homme, et en échange, vous me donnerez accès aux secrets de la noblesse. »

Les paroles de Luca résonnèrent en elle comme une lumière dans l’obscurité. Mais était-il sincère ? Pouvait-elle faire confiance à un homme aussi puissant ?

« Pourquoi moi ? » murmura-t-elle, la voix brisée.

Un sourire énigmatique effleura les lèvres de Luca. « Parce que vous avez beaucoup plus à offrir que vous ne le croyez. »

Alors qu’elle hésitait, une silhouette familière entra dans la pièce : Aleron, le couturier qu’elle avait remarqué au bal. Ses yeux verts pétillaient d’une étrange chaleur.

« J’ai entendu parler de ce marché, » dit-il doucement. « Si vous acceptez, je veux être à vos côtés. Vous n’avez pas à porter ce fardeau seule. »

Pour la première fois depuis des années, Aurelia sentit un semblant d’espoir naître en elle. Peut-être que, cette fois, elle pourrait briser ses chaînes.

Fin du Chapitre 2.

les masques tombent

Chapitre 3 : Les masques tombent

Le marché conclu avec l’empereur Luca bouleversa la vie d’Aurelia. Bien qu’elle hésitât encore à lui faire entièrement confiance, elle comprenait qu’il était son seul espoir de se libérer de son beau-père. Les jours suivants, elle fut introduite dans les rouages du palais, découvrant les nombreuses facettes de l’Empire et les alliances qui s’y jouaient en coulisses.

Mais cette nouvelle position ne passait pas inaperçue.

Lors d’une réception organisée par l’empereur, Aurelia entra dans la salle, vêtue d’une robe somptueuse créée par Aleron. Le tissu fluide, d’un blanc argenté, semblait refléter la lumière des chandeliers, renforçant l’aura mystérieuse qui entourait toujours la jeune femme. Les murmures se levèrent immédiatement.

« C’est elle, la fiancée de l’empereur ? Une roturière ? »

« Avec ces cheveux et ces yeux, c’est presque une insulte à notre rang. »

Aurelia ignora ces commentaires, son visage impassible. Elle avait appris, au fil des années, à ne pas laisser transparaître ses émotions, mais à l’intérieur, son cœur battait la chamade. Luca, comme pour répondre à ses craintes, vint la rejoindre.

« Vous n’êtes pas seule, » murmura-t-il en lui tendant la main.

Elle hésita, mais finit par accepter. Lorsqu’ils s’avancèrent ensemble, les murmures s’éteignirent. Aurelia pouvait sentir les regards lourds de jalousie des jeunes femmes nobles.

Cependant, tout ne se passa pas comme prévu. Alors qu’elle discutait avec une dame influente, une autre noble, Dame Seraphina, s’approcha avec un sourire empoisonné.

« Mademoiselle Aurelia, » commença-t-elle, sa voix mielleuse, « il est rare de voir quelqu’un comme vous dans un endroit aussi prestigieux. Dites-moi, comment comptez-vous tenir tête aux attentes de l’Empire ? »

Aurelia serra les poings sous la table. Elle sentit la tension monter, mais avant qu’elle ne réponde, une voix familière intervint.

« Peut-être que vous devriez d’abord répondre à vos propres attentes avant de juger les autres, Dame Seraphina, » déclara Aleron en s’approchant.

La salle retint son souffle. Ce n’était pas dans les habitudes des couturiers de défier les nobles, mais Aleron avait toujours su marcher sur cette ligne ténue. Seraphina, piquée au vif, rougit violemment avant de s’éloigner.

Aurelia le remercia d’un simple regard. Elle appréciait la présence d’Aleron, même s’il se trouvait souvent entre elle et Luca. L’empereur, d’ailleurs, observait la scène, les mâchoires serrées.

Plus tard dans la soirée, Luca prit Aurelia à part.

« Il est clair que beaucoup ne vous acceptent pas, » dit-il, son regard sombre. « Mais cela n’a pas d’importance. Vous êtes sous ma protection. »

« Pourquoi allez-vous si loin pour moi ? » osa-t-elle demander.

Luca resta silencieux un instant, puis répondit : « Parce que j’ai vu en vous ce que personne ne semble vouloir voir : une force que vous n’avez pas encore découverte. »

Aurelia ne sut quoi répondre. Mais pour la première fois, elle sentit que quelqu’un croyait en elle, pas pour son apparence, mais pour ce qu’elle pouvait devenir.

Dans un coin de la salle, son beau-père observait tout, son visage tordu par la colère.

Fin du Chapitre 3

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