En tant que fils aîné de l'empereur Kim Jin et de l'impératrice Young Im, il fut marié à l'empereur d'un royaume voisin à l'âge de seize ans. Bien qu'il soit l'héritier aîné, son statut d'Oméga l'empêchait de prétendre au trône. Cette union avait été arrangée dès sa naissance en raison des liens étroits entre l'impératrice de l'Empire Kohmaru et sa défunte mère, désireuse de sceller cette amitié par un mariage.
Sa vie dans ce nouveau royaume se déroulait exactement comme il l'avait anticipé : une existence marquée par la solitude et les épreuves. Après leur mariage, il fut conduit au palais impérial de l'empire kohmaru, dont la splendeur égalait celle de son pays natal. Cependant ,la relation entre lui et l'empereur demeurait froide et tendue.Il lui apparut clairement que la raison à cela était sans doute cette union motivée par des intérêts politiques et amicaux étrangers aux deux concernés, d'autant plus que l'empereur possédait déjà plusieurs concubines, qu'elles soient Betas ou Alphas, rendant sa présence pratiquement superflue.
L'empereur supportait à peine la présence du prince Oméga, et ce uniquement par respect pour sa mère, la reine mère, qui non seulement était la marraine de ce dernier, mais l'appréciait profondément. Sans cette protection, il aurait probablement déjà demandé le divorce.Quant à l'Oméga, il n'apportait rien de mieux à cette union malheureuse, arborant constamment un visage figé, une froideur palpable, et un manque cruel de sociabilité.
Chaque rencontre entre eux n'était qu'un exercice de courtoisie rigide, dépourvu de toute chaleur humaine. Leur relation était loin de l'harmonie attendue d'un couple impérial.
— Votre Majesté... Votre Majesté.
Su, une jeune servante à la peau pâle et aux yeux couleur lavande, écarquillés par la peur, entra précipitamment dans la pièce. Sa respiration était saccadée, comme si chaque mot était une épreuve.
— Qu'y a-t-il, Su ? demanda l'héritier, sa voix calme trahissant à peine une note d'inquiétude.
Ses yeux, d'un doré captivant, fixaient la jeune fille avec une intensité qui semblait percer son âme.
— Votre Majesté, c'est... c'est le prince Sanji... Quelque chose d'horrible est arrivé, répondit-elle, ses mains tremblant visiblement alors qu'elle les joignait en signe de supplication.
Le cœur d'Izumo se serra à l'évocation du nom de Sanji. Un sentiment d'appréhension, mêlé d'une douleur sourde, s'empara de lui. Sans perdre un instant, il se leva avec la dignité que l'on attendait de sa position, mais son esprit était déjà tourmenté par l'inquiétude. Il fut conduit sans délai au palais de la concubine Kurenaï, le lieu qui représentait pour lui tout ce qu'il abhorrait et désirait en même temps.
Sanji, le petit prince, était le fils chéri de l'empereur et de sa concubine favorite, Kurenaï.
Dès son arrivée à la cité impériale après son mariage, l'oméga impériale sentit la tension palpable qui régnait entre ses gigantesques murs, qui servaient de remparts et de protection aux occupants de ces lieux. Le palais de la dénommée Kurenaï, avec ses murs ornés de soieries fines et ses jardins délicatement entretenus, contrastait avec l'agitation permanente qui régnait à l'intérieur.
Kurenaï, cette femme d'une beauté à couper le souffle, aux cheveux d'un noir d'encre et aux traits délicats, se tenait au centre de l'attention de la cité impériale, telle une reine, bien qu'elle ne fût qu'une concubine. Les nobles de la cour impériale, vêtus de leurs kimonos riches et colorés, et même l'empereur lui-même, semblaient n'avoir d'yeux que pour elle.
Kurenaï était adulée pour sa grâce et sa prétendue bonté, au point où certains la considéraient comme la véritable impératrice.
Deux mois après le mariage de l'Oméga, Kurenaï avait été prise d'un malaise. Le médecin impérial avait alors annoncé qu'elle était enceinte de trois mois, une nouvelle qui n'avait fait que renforcer son statut de favorite. Cette grossesse l'avait propulsée au sommet de la hiérarchie du palais, si bien qu'elle bénéficiait d'un traitement supérieur à celui de l'Oméga, légitime époux de l'empereur.
Cependant, grâce au lien inébranlable qui le liait à la reine mère impératrice, personne n'osait afficher ouvertement son mépris à l'égard d'Izumo.
Même l'empereur, malgré son indifférence, se montrait respectueux quand il le fallait.Izumo savait que sans cette protection, tout ce qu'il possédait, son palais majestueux, ses bijoux d'une rare beauté et bien d'autres choses, aurait déjà été confisqué au profit de Kurenaï. Malgré leur cohabitation forcée, l'Oméga impérial et Kurenaï n'avaient jamais été proches.
Cependant, il y avait une chose que l'héritier appréciait sincèrement chez Kurenaï : Sanji.
Ce jeune garçon, avec ses grands yeux curieux et son sourire éclatant, était un véritable rayon de soleil dans ce monde d'intrigues et de froideur.
L'Oméga, habituellement si distant, se surprenait à sourire en sa présence, un sourire rare et sincère. Ce qui était encore plus étrange, c'est que le jour de la naissance de Sanji avait été le plus heureux qu'il ait vécu depuis son arrivée au palais. Mais ce bonheur, il le sentait maintenant, n'était que l'illusion d'un moment fugace.
À son arrivée au palais de Kurenaï, l'oméga sentit immédiatement les regards lourds de suspicion se poser sur lui. Toutes les concubines étaient présentes, leur présence imposante et leurs yeux perçants le dévisageaient sans retenue, tout comme l'empereur, dont le regard habituellement impassible trahissait cette fois une certaine tristesse. Avant même qu'il ne puisse prononcer un mot, un cri de désespoir déchira l'air :
— Pourquoi... Pourquoi es-tu parti, Sanji, mon fils ? Pourquoi es-tu mort ? hurla Kurenaï, ses pleurs étouffés par l'étreinte de ses servantes qui tentaient en vain de la calmer.
Le mot "mort" résonna dans l'esprit de l'omega comme un coup de tonnerre. Sanji, mort ? C'était inconcevable. Ils s'étaient vus la veille, et le petit prince semblait en parfaite santé. Un froid glacial s'empara de lui.
— Que dites-vous, Dame Kurenaï ? s'écria-t-il, son visage pâle trahissant sa stupeur.
Ses paroles semblaient frapper Kurenaï comme une cloche d'alarme, la ramenant à une réalité encore plus douloureuse. Elle tourna vers lui un visage défiguré par les larmes et la douleur, ses yeux étincelant de haine.
— Ne faites pas semblant. Vous savez très bien de quoi je parle, car c'est vous qui l'avez tué, accusa-t-elle, sa voix brisée par la douleur.
— Quoi ? Moi, tuer Sanji ? C'est insensé ! protesta l'omega.
Izumo recula d'un pas, comme si les mots de Kurenaï l'avaient frappé physiquement.
— Reprenez-vous, Dame Kurenaï, et cessez de dire des absurdités. Je n'ai pas tué le prince, répliqua-t-il, tentant de garder son calme malgré la colère qui montait en lui.
— Alors pourquoi est-il mort ? s'écria-t-elle, son regard flamboyant rempli de désespoir.
— Je n'en sais rien, répondit l'héritier, ses paroles prononcées avec une froideur involontaire.
— Je vais vous le dire, dit Kurenaï, sa voix se faisant plus sombre, presque menaçante.
L'empereur, jusque-là silencieux, intervint d'une voix grave et autoritaire, cherchant à ramener l'ordre dans ce chaos émotionnel.
— Concubine, reprends-toi. Le chagrin te perturbe. Cela ne peut être lui, déclara-t-il, prenant pour la première fois la défense de l'héritier, un geste aussi surprenant que l'accusation elle-même.
Izumo sentit une vague de soulagement mêlée d'amertume. C'était la première fois que l'empereur prenait sa défense, mais dans des circonstances aussi tragiques, cela ressemblait davantage à un devoir qu'à une réelle marque de soutien.
— Mon empereur, insista Kurenaï, la voix brisée, je suis sûre et certaine que c'est lui. Cet étranger a toujours été jaloux de l'amour que vous me portez.
— Jaloux, moi ? C'est ridicule, Et si c'était le cas, c'est toi que j'aurais tuée, pas ton fils innocent.rétorqua l'oméga, son ton empreint de mépris.
La salle se figea un instant, chacun des témoins retenant son souffle face à cette déclaration.
— lorsque j'ai été enceinte de Sanji, votre jalousie est devenue maladive, Vous ne le quittiez plus des yeux, vous vouliez vous en débarrasser parce qu'il nous avait encore plus rapprochés, l'empereur et moi. Vous vouliez donner naissance au premier enfant de l'empereur. Comme Sanji compromettait vos plans, vous l'avez tué.
continua Kurenaï, les larmes coulant librement sur ses joues.
Les derniers mots de Kurenaï résonnèrent dans l'air, lourds d'accusations et de désespoir.
L'oméga aux yeux dorés, se tenant droit malgré le poids de cette confrontation, sentit une colère sourde monter en lui. Mais il ne pouvait se permettre de céder à ses émotions. L'empereur, les concubines, les serviteurs, tous attendaient sa réaction. Ce moment pourrait sceller son destin.
— Concubine Kurenaï, vous faites preuve d'une imagination débordante, mais il n'en est rien, répondit Izumo d'une voix calme, malgré la colère qui bouillonnait sous la surface.
Kurenaï, en proie à une rage dévastatrice, se tenait droite devant lui, ses yeux lançant des éclairs.
— Alors pourquoi avez-vous passé toute la journée d'hier avec lui ? demanda-t-elle, sa voix chargée de mépris.
L'empereur, choqué par cette accusation inattendue, s'écria :
— Quoi !?
— Oui, Majesté, confirma Kurenaï, votre cher compagnon a effectivement passé toute la journée d'hier avec notre fils. Ce sont mes servantes qui me l'ont rapporté.
L'empereur, consumé par une colère et un chagrin intenses, appela les servantes présentes :
— Servantes !
Les servantes se précipitèrent à genoux devant lui, leurs visages marqués par la peur.
— Est-ce vrai ? demanda l'empereur, sa voix tremblante d'émotion.
— Oui, Votre Majesté, hier, le prince a déjeuné avec votre compagnon dans le jardin. Peu après son retour, il a commencé à développer de la fièvre,répondit une servante.
Kurenaï, les larmes inondant ses joues, tourna son regard accusateur vers l'oméga impérial :
— Vous voyez, Majesté, c'est bien lui le coupable. Il a empoisonné notre fils. Votre Majesté, vous devez agir !
Izumo, bien que choqué par les accusations, garda son calme. Sa posture était digne, malgré l'injustice de la situation.
— Prince... Est-ce vous qui avez tué le prince ? Répondez immédiatement, ordonna l'empereur, la colère palpable dans sa voix.
L'accusé soupira profondément. Il n'était même pas désigné par son titre honorifique, signe de son exclusion par la cour impériale et surtout par son époux lui-même.
— Pourquoi étiez-vous avec le prince hier sans ma permission ? Demanda l'empereur, un ton accusateur sous-jacent dans sa voix.
L'oméga réfléchit un instant, évitant de laisser transparaître son agacement. Il aurait pu répliquer que l'empereur et sa chère concubine étaient trop absorbés par leurs propres affaires, mais il choisit plutôt d'adopter une attitude indifférente.
— Votre Majesté, je n'aime pas me répéter, mais supposons que ce soit moi qui ai tué le prince. Que se passerait-il ?Ses paroles provoquèrent un murmure d'étonnement parmi les personnes présentes.
— Que signifie cela ? demanda Kurenaï, le visage déformé par la colère et le chagrin.
— Cela signifie que même si j'avais tué le prince, vous ne pourriez rien faire contre moi.
Izumo se tourna vers l'empereur avec une détermination froide.
— D'abord, parce que je suis prince d'un autre empire. Si un malheur m'arrivait, mon père ,mes frères et sœurs n'hésiteraient pas à déclarer la guerre. Ensuite, la reine mère impératrice vous en voudrait à jamais et ne manquerait pas de se venger sur vos concubines. Enfin, vous n'avez aucune preuve tangible. J'ai partagé plusieurs repas avec le prince depuis sa naissance, et ce déjeuner ne saurait constituer une preuve suffisante pour faire de moi un suspect, et encore moins un meurtrier.
Les murmures parmi les nobles dames se firent plus audibles, certains exprimant leur scepticisme tandis que d'autres se scandalisaient.
— Maintenant, excusez-moi, j'ai une sieste à terminer, dit l'oméga avec une touche de nonchalance.
Kurenaï, indignée, s'exclama :
— Quoi ? Majesté, vous ne pouvez pas le laisser partir ainsi !
Les murmures dans la pièce reflétaient la confusion et l'angoisse croissante :
— Alors, il l'a vraiment tué ? C'est horrible...
Izumo se redressa, la colère et le dédain se mêlant dans ses yeux.
— Ah, au fait, Majesté, que vous le vouliez ou non, je reste "L'Akari" de cet empire. Alors, tâchez de me traiter avec le respect qui m'est dû à l'avenir.
Tout ce tumulte ne fera que renforcer la distance entre lui et l'empereur, mais,c'était peut-être pour le mieux.
Deux ans plus tard
— Bonjour à toutes, déclara l'Akari d'une voix posée en entrant dans la salle.
— Bonjour à Sa Majesté l'Akari. Que votre vie soit longue et que votre règne perdure, répondirent les concubines en chœur, leur respect apparent masquant à peine l'ironie sous-jacente.
"Vie longue, règne perdure," pensa l'Akari avec un sourire intérieur, conscient du contraste entre ces paroles et la réalité. Les mots sonnaient tellement faux, surtout venant de Kurenaï et Satsuki, respectivement première et deuxième dans la hiérarchie du harem impérial.
L'Akari s'installa sur le siège réservé à sa position de pouvoir, un symbole de son autorité mais aussi du jeu de pouvoir en cours. Le bois poli sous ses doigts était froid, en décalage avec l'atmosphère chargée de la pièce. Les regards des concubines, rivés sur lui, trahissaient un mélange de calculs et d'arrogance, mais il ne vacilla pas.
— Veuillez vous asseoir. Aujourd'hui, comme vous le savez, c'est le jour des comptes. Avant votre arrivée ici, j'ai fait livrer une somme conséquente à vos palais respectifs. En ce qui concerne les bijoux, ils ont été commandés au royaume de Tôo. Ils ne sont donc pas encore arrivés et…
À peine avait-il terminé cette déclaration qu'une vague de murmures s'éleva dans la salle. Les chuchotements se mêlaient, créant une ambiance électrique qui trahissait l'intrigue croissante.
Certains échanges de regards complices, tandis que d'autres étaient empreints de perplexité, chacun tentant de comprendre la situation. Le mépris palpable se faisait sentir à travers ces murmures.
— Que signifient ces messes basses ? demanda l'Akari, le ton se faisant plus tranchant à mesure que l'agitation grandissait.
Une des concubines, à peine capable de contenir son hilarité, prit la parole avec un regard moqueur.
— Excusez-moi, Votre Majesté, mais il semble qu'à chaque fois que nous faisons les comptes, vous êtes l'élément défaillant, celui qui brise cette belle harmonie qui règne dans le harem, dit-elle avec un rire étouffé qui trahissait son mépris.
— Où voulez-vous en venir ? lança l'Akari d'un ton acéré, réprimant difficilement son irritation.
La concubine Harumi, arborant un air de dédain calculé, continua :
— Eh bien, Majesté, le mois dernier, vous avez lamentablement omis de prendre en compte nos vêtements pour le banquet des dignitaires étrangers, et aujourd'hui, nos bijoux tardent à arriver. Attendez un peu, nous méritons notre dû tout de même.
Des murmures agacés se répandirent dans la pièce :
— Oui, c'est vrai.
— Le fait-il délibérément ?
L'Akari, bien que se sentant attaqué, garda une expression impassible. Il savait que la situation était un jeu de pouvoir où chaque mot pouvait avoir des répercussions sur sa position. Il mesura ses réponses avec soin, conscient que chaque geste pouvait influer sur l'équilibre fragile du harem.
— Et que suggérez-vous, Concubine Harumi ? riposta l'Akari, l'exaspération perçant dans sa voix.
— Majesté, calmez-vous, s'il vous plaît. Elle ne voulait pas dire de mal, intervint Satsuki d'une voix apaisante, tentant de désamorcer la tension croissante.
— Oui, Majesté. Il n'est pas nécessaire de vous emporter pour une affaire aussi triviale. Si vous n'avez pas les compétences requises pour gérer le harem, nous ne pouvons vous en vouloir. Cela découle simplement de votre nature inférieure, répliqua satsuki, son visage affichant un mépris dissimulé sous une façade impassible.
L'Akari, bien que conscient des provocations de satsuki, choisit de ne pas répondre immédiatement.
— Et si je ne suis pas qualifié, qui le serait ? répliqua-t-il en tentant de garder son calme, malgré l'irritation croissante.
— Si je puis me permettre, Majesté, il y a six ans, avant votre arrivée, c'était moi qui gérais le harem, et je ne faisais jamais d'erreurs. Vous pouvez le leur demander, renchérit Kurenaï d'une voix douce, cette dernière, jusqu'à présent, restée silencieuse.
Son sourire subtil trahissait une satisfaction cachée. À peine Kurenaï eut-elle terminé sa phrase que des murmures circulèrent dans la pièce :
— "Elle était très douée."
— "C'est vrai."
— Oui, vous avez raison, Kurenaï. Vous étiez en charge du harem avant mon arrivée, et je reconnais que vous l'avez géré avec soin, acquiesça l'Akari, tentant de désamorcer la situation tout en maintenant son calme.
— Évidemment, j'en prenais soin, mais étant donné que vous êtes un étranger, vous devez penser que cela n'a aucune importance, commença Kurenaï, ses mots empreints de condescendance. L'agacement de l'Akari atteignit son paroxysme.
— Fermez-la, dit-il fermement, coupant court à son discours impertinent. Les visages présents affichèrent une surprise palpable.
— Quoi ? s'exclamèrent plusieurs personnes, déconcertées par sa réaction inattendue.
— Majesté, comment osez-vous vous adresser ainsi à la concubine favorite de l'empereur ? intervint une voix scandalisée parmi les concubines.
Le mépris dans les regards des concubines ne fit qu'alimenter l'exaspération de l'Akari. Il en avait assez de voir le titre de « concubine favorite » utilisé pour le rabaisser, comme si cela conférait une importance supérieure à celle qu'il détenait dans l'empire.
— Vous feriez mieux de vous taire si vous ne voulez pas finir décapitées, répliqua-t-il avec une froideur calculée, réprimant à peine son agacement face aux provocations incessantes.
— Vous nous menacez ? Malgré votre statut inférieur d'Oméga ? s'écria Kurenaï, cherchant à provoquer davantage, son arrogance creusant encore le fossé entre eux.
— Et alors ? Le fait que je sois un Omega ne change rien au fait que, hiérarchiquement parlant, je suis votre supérieur, que cela vous plaise ou non. C'est cela qui importe. D'ailleurs, Kurenaï, si vous avez si bien géré le harem sans erreur comme vous le prétendez, c'est simplement parce que vous n'êtes qu'une simple concubine.
— Quoi ? balbutia Kurenaï, surprise par cette réplique acerbe.
Cependant sa fierté l'incita rapidement à reprendre contenance, même si le contraste entre son calme apparent et la colère sous-jacente était palpable.
— Oui, une concubine. Vous n'avez rien d'autre à faire, vous avez donc beaucoup de temps libre. Tandis que moi, je dois m'occuper de tout un empire. Mais ce n'est pas tout, je dois aussi supporter vos caprices superficiels. Alors oui, je fais des erreurs. Pardonnez-moi d'être aussi imparfait, lança l'Akari, son ton tranchant révélant une frustration palpable face à cette injustice criante.
Les concubines étaient stupéfaites par sa réaction.
"Que pensaient-elles ? Que j'allais rester là, à les écouter me manquer de respect ?" Pensa-t-il.
— Majesté… commença l'une d'elles, mais il la coupa brusquement.
— Silence ! Vous pensez pouvoir m'intimider parce que je suis un Omega ? Vous pouvez toujours courir, répliqua-t-il, sa voix marquée par l'indignation. Cette réunion est terminée.
Son autorité était indiscutable, même face à leur certitude apparente. Les visages des concubines exprimaient désormais une réserve mêlée d'inquiétude, réalisant peut-être que sous son apparence calme se cachait une détermination farouche.
////////// Palais de Kurenaï ////////////
Kurenaï, en proie à une colère déchaînée, jetait tout ce qu'elle avait sous la main, ses gestes violents manifestant sa rage. Les objets volaient, se brisant en éclats, et l'écho de son courroux résonnait dans la pièce.
— Comment... Comment ose-t-il ? Cet être inférieur m'a humiliée, mais il ne perd rien pour attendre, marmonnait-elle entre ses dents serrées, ses yeux brillants d'une fureur inextinguible.
— Votre Altesse, il est là, annonça un serviteur d'une voix hésitante, conscient du danger latent dans cette atmosphère électrique.
— Bien, sortez maintenant, ordonna-t-elle d'une voix ferme, dissimulant à peine son empressement.
Il était impératif pour elle de se préparer, de choisir ses mots avec soin. Mais avant tout, elle devait donner l'apparence d'être réellement dévastée par cette confrontation. Son visage, marqué par une inquiétude calculée et une colère apparente, était soigneusement préparé pour créer l'effet escompté lors de cette rencontre cruciale. Chaque détail de sa prestation était minutieusement étudié pour convaincre.
— Kurenaï, qu'y a-t-il… ? demanda l'empereur Rikudo, perplexe.
— Rikudo, mon cher empereur… commença-t-elle, la voix tremblante et chargée d'émotion.
— Votre compagnon Izumo m'a humiliée. Il m'a insultée devant tout le monde alors que je ne faisais que dire la vérité. Il… Il se sert de sa position d'Akari pour me faire du mal.
Les larmes roulaient sur ses joues, dévalant son maquillage dégoulinant, accentuant la détresse dans son regard couleur sang. Ses cheveux en désordre témoignaient de l'agitation qui l'avait envahie.
— Calmez-vous et expliquez-moi tout ce qui s'est passé, ma chère, demanda Rikudo, une note de préoccupation dans la voix.
Kurenaï prit une grande inspiration, ajustant subtilement son attitude pour paraître encore plus vulnérable. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'elle essuyait d'un geste théâtral les larmes qui coulaient sur ses joues.
— Je… je n'ai fait que rappeler à Izumo ses responsabilités, commença-t-elle, sa voix chevrotante mais mesurée. Il néglige les concubines, oublie des détails importants, comme les bijoux et les vêtements pour les banquets. Tout ce que je voulais, c'était lui rappeler ses devoirs envers nous toutes. Mais il l'a pris comme une attaque personnelle… et devant tout le monde, il m'a humiliée.
Elle fit une pause, le regard baissé, ses épaules tremblant sous l'effet d'une émotion calculée.
— Il a dit des choses horribles, continua-t-elle, la voix brisée par des sanglots. Il m'a traitée de simple concubine, comme si je n'étais rien ! Comme si mon rôle dans cet empire n'avait aucune valeur. Je ne voulais que l'aider à s'améliorer… Mais il m'a ridiculisée devant les autres.
Rikudo écoutait avec attention, mais son expression changea rapidement, passant de la perplexité à la colère. Le nom d'Izumo se mêlait maintenant à cette affaire, et les accusations de Kurenaï brûlaient dans son esprit comme des braises.
— Comment… ? Comment a-t-il osé ?! Insulter une concubine en public, et toi, Kurenaï, en particulier ? Quelle arrogance !murmura-t-il, ses poings se serrant .
Kurenaï baissa la tête, cachant le sourire malicieux qui naissait de la réaction de l'empereur.
— Je ne voulais pas vous causer de soucis, Majesté, mais je ne pouvais pas rester silencieuse devant tant de mépris.
Rikudo se leva brusquement, son regard tourné vers l'horizon, empli d'une fureur à peine contenue. Ce manque de respect envers Kurenaï, la femme de sa vie, était impardonnable.
— Izumo doit répondre de ses actes, lâcha-t-il, la voix pleine de détermination. Cette humiliation… je ne tolérerai pas un tel comportement envers toi, Kurenaï.
Kurenaï esquissa une larme supplémentaire pour renforcer son jeu, inclinant la tête en signe de reconnaissance.
— Majesté… je vous suis reconnaissante de votre soutien. Je n'ai jamais voulu de conflit, mais je devais vous en informer.
— Tu as bien fait, répondit Rikudo d'un ton sec. Je vais convoquer le prince Izumo sur-le-champ. Il devra s'expliquer et répondre de ses manquements.
Kurenaï, satisfaite, essuya ses larmes après une dernière révérence, sachant que l'empereur venait de tomber dans son piège.
Quant à Rikudo, son cœur était en ébullition, partagé entre la douleur qu'avait pu ressentir sa bien-aimée et la certitude que justice devait être rendue, peu importe qui en payait le prix.
/////////////// Palais d'Izumo ///////////////
Ces femmes avaient un don inné pour mettre Izumo en colère.
— Majesté ? murmura Su, sa fidèle conseillère et demoiselle d'honneur, d'une voix douce qui trahissait une réelle inquiétude.
Izumo, les épaules tendues et les sourcils froncés, fixait un point invisible sur le sol, ses pensées embrouillées par les récentes tensions.
— Vous devriez vous calmer, c'est très mauvais pour votre santé d'être aussi tendu, ajouta Su avec une chaleur bienveillante, cherchant à apaiser son maître.
Izumo soupira profondément, se rendant compte à quel point la présence de Su était précieuse dans ce tourbillon d'intrigues et de machinations.
— Oui, tu as raison. Je devrais essayer de me relaxer.
Il tenta un sourire, bien que le geste parût forcé et empreint de fatigue. Un coup frappé à la porte interrompit le moment de tranquillité. Le bruit résonna dans la pièce silencieuse comme un présage d'une nouvelle complication.
— Qui est-ce ? demanda Su, sa voix trahissant une irritation croissante alors qu'il se dirigeait vers la porte.
— Majesté, je suis un messager de l'empereur. Il vous demande expressément, répondit le messager, son ton grave soulignant l'urgence de la situation.
L'empereur ? Izumo ne pouvait se rappeler une occasion où il avait été convoqué de la sorte. En général, l'empereur cherchait à l'éviter, surtout depuis l'incident d'il y a deux ans qui avait mis à mal leur relation.
— Dites-lui que j'arrive. Vous pouvez vous retirer, ordonna Izumo avec un soupir résigné.
— Non, Majesté, je ne peux pas partir sans vous, insista le messager, l'air de plus en plus déterminé.
Izumo leva un sourcil, réalisant que la situation devait être grave pour que l'homme persiste ainsi.
— Bien, allons-y, accepta-t-il finalement, une pointe d'appréhension dans la voix.
— Majesté ?
— Ne t'en fais pas, Su. Je vais régler cela rapidement, assura-t-il, essayant de masquer son inquiétude.
— D'accord, Majesté.
Izumo se leva, prêt à faire face aux défis qui l'attendaient, avec Su à ses côtés, son soutien apportant une touche de réassurance dans ce moment de turbulence. Ils traversèrent les couloirs du palais, chaque pas semblant alourdir le poids des enjeux qui les attendaient. Le trajet en palanquin vers le palais de l'empereur sembla interminable, chaque bruit de pas fait par les porteurs du palanquin résonnant comme une préparation à une confrontation décisive. À son arrivée dans la grande salle du palais, Izumo fut frappé par l'alignement presque cérémonieux des concubines.
Leur attitude était empreinte d'une satisfaction malsaine, leurs regards échangés révélant une anticipation quasi visible. Les sourires en coin ne faisaient que confirmer le sentiment croissant d'une machination orchestrée.
Kurenaï était là, assise à la place d'Izumo, dans les bras de l'empereur. Son regard avait un éclat de triomphe, tandis qu'Izumo se sentait de plus en plus marginalisé. Il avait l'impression de devenir une ombre dans un palais qui avait autrefois été le sien. L'atmosphère était tendue, électrique, comme celle d'un tribunal prêt à rendre son verdict. Izumo ressentait une vague d'anxiété et de frustration alors qu'il réalisait que les accusations allaient probablement s'abattre sur lui.
— Prince Izumo, avancez, lança l'empereur, sa voix chargée de sous-entendus, son regard sombre fixé sur lui avec une froideur calculée.
Chaque mot de l'empereur était imprégné de la satisfaction d'un homme pensant avoir le contrôle total. Izumo savait que l'épreuve serait difficile, mais il devait rester ferme et maintenir sa dignité face à ce jeu de dupes.
...— Prince Izumo, vous êtes ici aujourd'hui parce que mes concubines m'ont fait part de votre comportement irrespectueux envers elles....
...L'empereur parlait d'un ton grave, ses yeux lançant des éclairs de reproche. Izumo ressentit une vague de confusion mêlée d'incrédulité : ces femmes n'étaient que des concubines, et en tant qu'Akari, il n'avait aucune obligation de leur montrer du respect....
...— Et qu'ai-je fait pour qu'elles pensent que je leur ai manqué de respect ? demanda-t-il, le sarcasme à peine voilé dans sa voix....
...L'empereur esquissa un sourire amer, comme s'il trouvait amusant de voir Izumo dans une telle position....
...— Vous devez vous en douter un peu, non ?...
...Izumo savait qu'il ne devait pas céder à la provocation, même si l'ironie de l'empereur était palpable....
...Il devait garder son calme pour éviter que la situation ne dégénère. Chaque mouvement, chaque mot, serait scruté avec attention....
..."Cet homme a vraiment de la chance d'être le fils de ma marraine et mon époux. Sinon, je l'aurais déjà empoisonné. Je ne tiens pas à être veuf à mon âge."...
...Avant même d'y être autorisée, Kurenaï s'avança, affichant un aplomb déconcertant....
...— Majesté, l'Akari m'a insultée, me couvrant de noms ignobles, simplement parce que j'ai osé lui offrir un conseil amical. Et, comme si cela n'était pas déjà assez, il a menacé chacune d'entre nous de décapitation. Sa cruauté est décidément sans limite....
...Izumo observait la scène avec une profonde irritation. Il était clair que l'empereur était pris dans le tourbillon des émotions manipulatrices de Kurenaï....
...— Kurenaï, vous devez savoir que je prends ces accusations très au sérieux, déclara l'empereur....
...D'une voix compatissante, se laissant emporter par le jeu des larmes et du désespoir....
...— Je ne tolérerai aucun abus de pouvoir dans mon empire. Veuillez continuer à m'expliquer ce qui s'est passé....
...Kurenaï prit une profonde inspiration, essuyant ses larmes avec des gestes exagérés. Elle reprit le fil de son récit, accentuant chaque détail qui pouvait renforcer sa position et affaiblir celle d'Izumo. Ses efforts pour dépeindre Izumo comme un tyran étaient évidents, et chaque mot prononcé semblait destiné à l'enfoncer davantage....
...Izumo, en proie à une frustration croissante, tentait de concevoir une stratégie pour contrer cette machination subtile. Chaque geste et chaque mot étaient cruciaux dans ce jeu où les enjeux étaient élevés....
...— Majesté, je n'ai jamais insulté la concubine Kurenaï, et c'est elle qui......
...— Silence ! tonna l'empereur, sa voix vibrant de colère et de détermination....
...L'atmosphère dans la salle devint immédiatement tendue, les phéromones de l'empereur amplifiant le poids de ses paroles....
...— Comment osez-vous ? insinuer que Kurenaï et toutes les autres concubines sont des menteuses ? continua-t-il d'un ton accusateur, le regard perçant....
..."Alors, c'est moi qui mens, peut-être ?" pensa Izumo, se sentant de plus en plus acculé....
...— Elles sont toutes issues de familles nobles, d'honorables alphas et bêtas. Elles n'ont pas besoin de mentir. En revanche, vous, vous n'êtes qu'un misérable Omega....
...Les paroles de l'empereur résonnèrent dans la salle, comme une sentence implacable. Les concubines, affichant des expressions mêlées de contentement et de préoccupation feinte, formaient une marée d'hypocrisie qui déstabilisait encore plus Izumo....
...— Majesté, comment......
...— Taisez-vous !...
...l'empereur l'interrompit, ses mots perçants comme des flèches....
...— Elles sont des dames de noblesse, et même si vous êtes aussi un prince, votre attitude est celle d'un roturier....
...La réprimande était cinglante, soulignant l'importance de la hiérarchie sociale à laquelle Izumo devait se plier. Il ressentit une profonde injustice....
..."Comment ose-t-il me parler de la sorte ? Il ne perd rien pour attendre."...
...Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, alimentées par l'injustice flagrante de la situation....
...Le sentiment d'humiliation était palpable. À peine l'empereur avait-il terminé sa phrase que Kurenaï reprit la parole, en pleurs, les bras enlacés autour de l'empereur comme pour se protéger de la tempête....
...— Majesté, ne vous fâchez pas contre l'Akari. Il n'est pas responsable, comme je vous l'ai dit. C'est nous autres, concubines, qui sommes en faute. Si l'Akari n'arrive pas à s'occuper convenablement du harem, c'est notre faute. Il a d'autres occupations bien plus importantes que nos petits besoins égoïstes. Alors, pardonnez-nous, votre majesté l'Akari....
...Les mots de Kurenaï, empreints de fausse humilité, déclenchèrent un élan de solidarité feinte parmi les concubines. Toutes s'inclinèrent immédiatement pour présenter leurs excuses, formant une mer d'hypocrisie. Izumo serra les dents, la frustration et la colère montant en lui face à cette comédie bien orchestrée....
...— Voyez-vous, Prince Izumo, malgré votre rang inférieur, elles s'inclinent pour s'excuser, pourtant c'est vous qui avez tort....
...Les paroles de l'empereur frappèrent Izumo comme un coup de poing. "Rang inférieur", ces mots, il les avait toujours entendus, mais ils résonnaient maintenant avec une amertume poignante....
...— Majesté, vous n'avez pas écouté ma version de l'histoire avant de pro......
...— Je n'ai pas besoin de l'entendre pour savoir que vous êtes une personne mauvaise et sournoise....
...La sentence de l'empereur laissa Izumo abasourdi, un goût amer se répandant dans sa bouche. Être qualifié de mauvaise personne, se remémorer l'incident d'il y a trois ans, alimentait la rancœur et l'injustice qu'il ressentait avec une intensité déchirante....
...— Prince Izumo, encore une chose. Puisque vous êtes trop occupé pour prendre soin convenablement du harem, je vous retire la gestion et la confie à une personne qui la mérite et saura mieux s'en occuper....
...Les paroles de l'empereur frappèrent Izumo comme un coup de tonnerre, chaque mot s'enfonçant comme une lame acérée. La gestion du harem, un pilier fondamental de son autorité, lui était brutalement enlevée. Le monde sembla se dérober sous ses pieds, emportant avec lui un morceau crucial de sa fierté et de sa dignité....
...— Vous n'avez pas le droit de faire une telle chose. Je suis l'Akari, et selon les traditions, il me revient de gérer le harem....
...Izumo était en proie à une incompréhension croissante. Les traditions étaient claires sur ce point ; il était inconcevable qu'elles soient modifiées si brusquement....
...— Les traditions évoluent, et vous en êtes le parfait exemple. L'empereur prononça ces mots avec une froideur calculée....
...Izumo, le cœur battant, était submergé par une vague d'incompréhension et de désespoir....
...— Pourquoi donc ? Le désespoir se mêlait à la colère, chaque battement de son cœur résonnant comme un tambour de guerre....
...— Depuis la création de cet empire, il n'a jamais été autorisé à un Omega d'être l'Akari. Cependant, ma chère mère a transgressé cette règle en me forçant à vous épouser. Cela signifie que les traditions peuvent être changées....
...Les mots de l'empereur étaient tranchants, et chaque syllabe semblait visée pour infliger le plus de douleur possible. "Forcé à l'épouser", disait-il, comme si c'était lui qui avait imploré la reine mère pour ce mariage. L'intention de l'empereur était claire : il cherchait à l'humilier....
...— Très bien, tout sera fait selon vos désirs, mais puis-je savoir qui sera le nouveau gestionnaire ?...
...L'esprit d'Izumo, bien qu'en ébullition, conserva une certaine dignité. Il chercha à comprendre ce qui se tramait....
...— Kurenaï....
...Le nom tomba comme un verdict, et la condescendance dans la réponse de l'empereur était palpable. Izumo n'eut pas de mal à anticiper cette décision....
...— Quoi ? Je ne suis qu'une simple concubine de Sa Majesté. L'Akari a fait une erreur, mais je suis sûre qu'il regrette.dit faussement Kurenaï...
...— Ah, "soupire". Kurenaï, ma douce, vous êtes trop bonne. Vous n'avez pas à vous soucier de lui. Vous méritez bien plus, surtout que ce n'est rien en comparaison de ce qu'il vous a pris....
...Les mots de l'empereur résonnaient dans la pièce, chargés d'une signification que Izumo ne pouvait déchiffrer. Le spectacle auquel il assistait était une pure comédie. Les mots de l'empereur résonnaient avec une signification cachée, et Izumo se demanda ce que pouvait bien signifier "ce qu'il vous a pris"....
...Un nouveau défi avait été lancé, et il comptait bien y répondre. Izumo savait que l'empereur cherchait à le déstabiliser. Son intention était de le discréditer publiquement, mais il ne se laisserait pas vaincre. D'un regard calme mais résolu, il fixa Kurenaï....
...— Si c'est ainsi que vous le souhaitez, Votre Majesté, je respecterai votre décision. Kurenaï est une personne compétente, je suis sûr qu'elle s'acquittera de cette tâche avec tout le dévouement nécessaire....
...Kurenaï avait repris son rôle de victime avec une parfaite maîtrise, essuyant ses larmes et feignant une profonde émotion face à sa "promotion". Izumo, bien qu'indigné, s'efforça de rester digne et de ne pas céder à cette manipulation....
...— Prince Izumo, vous avez désormais d'autres responsabilités à assumer pour le bien de l'empire. Vous pouvez disposer....
...L'empereur, absorbé par les attentions de sa concubine préférée, tourna un regard satisfait vers Izumo, un sourire en coin. D'un geste de la main, il signala son départ, comme s'il se débarrassait d'une simple contrainte....
...Izumo s'inclina respectueusement, tourna les talons et sortit de la pièce, refusant de laisser paraître la moindre trace de faiblesse. Il était déterminé à continuer la lutte pour ses droits, malgré cette nouvelle épreuve....
...Les concubines se moquaient de lui ouvertement, mais l'empereur, trop absorbé par ses démonstrations publiques, restait indifférent....
...///////////// Palais de l'Akari ////////////////...
...— Su ?...
...— Oui, Majesté....
...— S'il te plaît, prépare-moi un bain. J'ai besoin de me détendre un peu. Cet empereur insensé m'a mise de mauvaise humeur....
...Su, visiblement affectée, exprima son désarroi par une légère expression de consternation....
...— Votre Majesté, je vous en prie, ne prononcez pas de telles paroles. Il est votre mari et, par-dessus tout, l'empereur....
...La candeur de Su était touchante. Il était important de préserver cette innocence en ces moments troublés....
...— Je le sais, mais quand je le vois se laisser manipuler ainsi, la colère m'envahit malgré moi....
...— Ne vous inquiétez pas, Votre Majesté. Les dieux éclaireront son esprit. Il percevra enfin leur véritable nature et reconnaîtra que vous êtes le seule à véritablement prendre soin de lui et à l'aimer....
...À ces mots, le visage d'Izumo s'empourpra, trahissant ses émotions....
...— Comment ça, aimé ? Je ne l'aime pas, je dirais même que je le déteste....
...Les paroles, chargées d'une amertume profonde, coulèrent comme un poison....
...— Même si vous paraissez froide, vous êtes très chaleureuse et attentionnée envers lui. Il vous arrive parfois de prier pour lui, n'est-ce pas ? demanda Su, avec une douceur fragile, cherchant à briser la carapace d'indifférence d'Izumo....
...— Peu importe ce que je fais, il me déteste toujours, et cela ne changera jamais. Alors changeons de sujet, veux-tu ?...
...Le ton d'Izumo était empreint de résignation, fatigué par des années de conflit non résolu....
...— Bien... répondit Su d'une voix triste, laissant transparaître une lueur d'impuissance dans ses yeux....
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