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Les Rouages Du Sang

Introduction

(Le chapitre s’ouvre sur une scène dans le manoir ancestral de la famille Von Auster, un lieu majestueux mais froid, figé dans un luxe intimidant. Dans une salle de marbre glaciale, le jeune Dorian Von Auster, âgé de 10 ans, est assis sur une chaise trop grande pour lui. Devant lui, son père, un homme austère et impitoyable, l’observe avec un regard critique.)

Père : (d’un ton sévère) Dorian, la faiblesse n’a pas sa place dans notre nom. Ton devoir n’est pas de ressentir, mais de dominer.

(Dorian serre les poings, le regard baissé. Sur la table devant lui repose un échiquier. Les pièces noires et blanches sont parfaitement alignées, comme si elles attendaient d’être sacrifiées.)

Père :(pointant l’échiquier) Que vois-tu ?

Dorian : (hésitant) Une partie d’échecs, père.

Père : Non. (frappe violemment la table du doigt) C’est une guerre. Chaque pièce a une valeur. Les pions sont des outils. Sacrifiables. Les tours, les cavaliers, les fous… tous servent un objectif unique : protéger le roi.

(Il fixe son fils, son regard perçant comme une lame.)

Père :Et toi, Dorian… tu es le roi. Mais un roi ne peut pas hésiter. Un roi ne peut pas faiblir.

(Le père saisit un pion et le place devant Dorian.)

Père : Tuer ou être tué. Choisis.

(Un silence oppressant s’installe. Dorian tend une main tremblante et prend le pion. Son père le regarde, impassible, attendant qu’il fasse un mouvement. Mais Dorian hésite.)

Père :(agacé) L’hésitation est une faiblesse. Une faiblesse que nos ennemis exploiteront sans pitié.

(Il se lève et attrape un chaton, une petite créature grise qui s’était blottie contre les pieds de Dorian. Le garçon écarquille les yeux, sa gorge se nouant.)

Père : Si tu refuses d’apprendre, alors tu n’as pas ta place ici.

Dorian : (suppliant) Non, père, s’il vous plaît !

Père :(froidement) Montre-moi que tu es prêt à faire ce qui est nécessaire. Sinon, cette créature insignifiante n’aura plus sa place non plus.

(Dorian lutte intérieurement, son cœur battant à tout rompre. Finalement, il pose le pion sur l’échiquier, effectuant un mouvement calculé. Son père observe le geste, satisfait.)

Père : Bien. Mais n’oublie jamais : ce n’est pas toi qui compte, Dorian. C’est le nom que tu portes. Tous ceux autour de toi ne sont que des pièces à utiliser.

(Le père relâche le chaton et s’éloigne, laissant Dorian seul. Le garçon fixe l’échiquier, un mélange de rage et de vide grandissant en lui. La lumière vacille dans la pièce, projetant des ombres qui semblent danser autour de lui.)

(La scène bascule quelques années plus tard. Dorian, désormais adolescent, se tient devant une tombe dans un cimetière privé. Sa mère est morte, et son frère cadet, Armand, se tient à ses côtés. Armand, plus jeune et plus impulsif, fixe Dorian avec un mélange de défi et de douleur.)

Armand : (amer) C’est ça, être un roi, Dorian ? Ne ressentir rien, même face à la mort de notre mère ?

Dorian :(calme, presque mécanique) Les émotions sont une distraction, Armand. Elles rendent faibles. Père nous l’a toujours dit.

Armand : (haussant la voix) Et si je ne veux pas être comme lui ? Et si je refuse de devenir… toi ?

(Dorian ne répond pas. Il se retourne et quitte le cimetière, laissant Armand derrière lui. Une larme unique roule sur la joue du jeune frère.)

(Le chapitre se termine par un plan large du manoir Von Auster, sombre et imposant sous un ciel orageux. Dorian, debout sur un balcon, observe la pluie tomber. Sa silhouette est droite, mais son regard est vide. Une pensée traverse son esprit :)

Dorian (en pensée) : Si chaque pièce a une valeur, alors quelle est la mienne ?

(Fin du chapître)

Chapitre 2:Rencontre

(Dorian a grandi. Quinze années se sont écoulées depuis le premier “sacrifice”. Aujourd’hui âgé de 25 ans, il est devenu un homme au regard d’acier, méticuleux et implacable. Le manoir Von Auster, toujours aussi imposant, est animé ce soir-là par un bal. L’élite noble et politique s’y rassemble, mais pour Dorian, tout ceci n’est qu’un théâtre, un jeu où il ne voit que des pièces à manipuler.)

(Le chapitre s’ouvre sur Dorian, debout près d’une grande fenêtre aux vitres teintées. Il observe en silence les invités qui rient et dansent dans la salle de réception. Sa posture est droite, élégante, mais détachée, presque glaciale.)

Serviteur : (approchant avec une révérence) Monsieur Von Auster, votre frère Armand est arrivé.

(Dorian incline légèrement la tête, son visage toujours aussi impassible. Quelques instants plus tard, Armand entre dans la pièce. Maintenant adulte, il est tout le contraire de Dorian : ses cheveux sont ébouriffés, ses vêtements légèrement défaits malgré leur coût exorbitant, et son regard est empli d’une colère à peine contenue.)

Armand : (sarcastique) Alors c’est ça, Dorian ? Notre “grand héritier”, caché dans les ombres pendant que les autres s’amusent ?

Dorian : (sans se retourner) Les ombres sont un endroit bien plus sûr pour observer, Armand. C’est là que le pouvoir réel se trouve.

(Armand s’avance, un verre de vin à la main. Il le pose brutalement sur la table voisine, éclaboussant un peu le liquide rouge sur la nappe blanche.)

Armand : Toujours à calculer, hein ? Toujours à traiter tout le monde comme des pions. Mais dis-moi, frère, as-tu déjà envisagé que peut-être… tu es aussi une pièce dans un jeu qui te dépasse ?

(Dorian tourne finalement la tête vers Armand, son regard perçant et dénué d’émotion.)

Dorian : (calme) Tout le monde est une pièce, Armand. La seule différence, c’est que certains d’entre nous savent où se trouve l’échiquier.

(Un silence tendu s’installe. Armand ricane, mais son rire est amer. Il semble sur le point de dire quelque chose, mais une voix douce interrompt la tension.)

??? : (doucement) Messieurs, je vois que vos retrouvailles sont… intenses.

(Les deux frères se retournent. Une jeune femme se tient dans l’encadrement de la porte. Elle porte une robe rouge sombre, élégante mais simple. Son visage est lumineux, contrastant avec l’austérité de la pièce. Elle sourit légèrement, mais ses yeux semblent trahir une intelligence aiguë.)

Armand : (sourire forcé) Ah, voilà la star de la soirée. Je suppose que tu es là pour le charmer, toi aussi ?

Femme : (calme) Peut-être que je suis ici pour observer, comme votre frère.

(Dorian s’approche lentement, analysant la femme d’un regard perçant. Elle ne détourne pas les yeux, et pour la première fois depuis longtemps, il se sent légèrement déstabilisé.)

Dorian : (froidement) Et qui êtes-vous pour venir troubler cette réunion de famille ?

Femme : (sourire mystérieux) Je m’appelle Lise. Mon père est un des nouveaux alliés de votre famille. Mais les noms ne disent pas tout, n’est-ce pas ?

(Dorian la fixe un instant de plus, puis détourne les yeux. Armand, visiblement amusé, prend un autre verre de vin et s’éloigne vers le bal sans un mot, laissant Dorian seul avec Lise.)

Dorian : (après un moment) Vous êtes plus audacieuse que la plupart des invités.

Lise : Et vous êtes plus froid que je ne l’imaginais.

(Dorian esquisse un léger sourire, mais ce sourire est calculé. Il veut voir jusqu’où elle peut aller, comprendre si elle est un simple pion ou quelque chose de plus complexe.)

Dorian : (calme) L’audace est une arme dangereuse. Surtout ici.

Lise : (fixant son regard) C’est vrai. Mais parfois, il faut être dangereux pour survivre dans un monde comme celui-ci.

(Son ton est calme, mais ses paroles résonnent profondément en Dorian. Il se tait, pour la première fois légèrement intrigué par quelqu’un.)

(La scène bascule plus tard dans la soirée. Dorian marche seul dans les jardins du manoir, l’air frais de la nuit dissipant un peu la lourdeur du bal. Il entend des pas derrière lui et se retourne, s’attendant à voir un serviteur, mais c’est Lise.)

Lise : Vous n’aimez vraiment pas ces fêtes, n’est-ce pas ?

Dorian : Elles ne sont qu’un prétexte pour montrer des forces qui n’existent pas réellement.

Lise : (riant doucement) Vous êtes plus honnête que je ne l’aurais cru.

(Ils marchent en silence un moment. Lise semble réfléchir, puis parle.)

Lise : Vous savez, Dorian, je pense que vous avez peur.

Dorian : (s’arrêtant, surpris) Peur ?

Lise : (doucement) Vous avez peur de ce que vous pourriez devenir si vous laissiez les autres entrer.

(Dorian reste figé, incapable de répondre. Pour la première fois, les mots de quelqu’un percent ses défenses soigneusement construites. Lise le regarde une dernière fois avant de s’éloigner, laissant Dorian seul dans la nuit.)

(Le chapitre se termine sur Dorian, immobile, fixant la lune. Dans son esprit, une question qu’il n’arrive pas à formuler commence à émerger, un doute qu’il n’a jamais permis auparavant : et si Lise avait raison ?)

(Fin du chapitre.)

Chapitre 3 : La Vérité

(La lumière du matin pénètre à peine dans les pièces sombres du manoir Von Auster. Le bal est désormais terminé, mais la tension reste palpable. Dorian erre dans les couloirs vides, le visage marqué par une nuit d’alcool et de faux sourires. Tout est silencieux, hormis le bruit de ses pas résonnant sur le sol de marbre.)

(Le manoir semble immense, presque désert. Dorian se dirige vers le bureau de son père, là où il a souvent été sommé de prendre des décisions, là où il a appris à devenir celui qu’il est aujourd’hui. L’air est lourd. L’odeur de cuir, de bois poli et de poussière flotte dans la pièce, comme une permanence glaciale.)

Dorian : (murmure) Le prix du pouvoir…

(Il se pose un moment devant un portrait de famille, l’image figée de ses parents, un sourire figé, une illusion de bonheur. Puis son regard se pose sur un coffre fermé à clé, vieux et patiné par le temps. C’est là que son père cache ses secrets. La curiosité l’emporte sur la prudence. Il sait qu'il ne devrait pas, mais la vérité l’attire.)

(Dorian ouvre le coffre. Il y trouve plusieurs papiers, mais un en particulier capte son attention. C’est une lettre écrite à la main, l’écriture familière mais étrangère dans son contenu. Il la lit à voix basse, son regard se durcissant à chaque mot.)

Dorian (lisant la lettre) : « … J’ai fait ce qu’il fallait. Si vous voulez me comprendre, vous devrez accepter ce sacrifice. La vérité n’a pas sa place ici. »

(Un frisson glacial parcourt son échine. C’est la première fois qu’il comprend, à travers ces mots, que son père a pris la décision de tuer leur mère. Il n’a pas agi par nécessité, mais par une vision impitoyable du monde. Un cri de douleur se forme dans sa gorge, mais il se retient. Il a appris à réprimer ses émotions.)

(À cet instant, une porte s’ouvre brusquement. Armand, l’air furieux et les yeux brillants de rage, entre dans la pièce. Il n’a pas entendu Dorian, mais l’a vu plonger dans le coffre. Il sait immédiatement que quelque chose de grave s’est produit.)

Armand : (d’un ton sec) Qu’est-ce que tu fais ici, Dorian ?

(Dorian garde le silence, les papiers dans les mains. Armand s’approche, son regard se durcit en voyant la lettre.)

Armand : (avec un sourire amer) Alors, tu as découvert la vérité. C’est ça ?

Dorian : (fixant son frère) La vérité… Tu savais ?

Armand : (ricanant) Oh, tu crois que je n’ai pas compris ? Il nous a manipulés, Dorian. Nous n’avons jamais été des fils, juste des outils. Ce qu’il a fait à mère… c’était pour son pouvoir. Il n’a jamais rien ressenti pour elle, pour nous. Seulement pour sa propre position.

(Dorian reste impassible, mais son cœur se serre. Armand s’approche davantage, presque menaçant.)

Armand : (s’approchant dangereusement) Tu n’es qu’un pion dans son jeu, Dorian. Et tu ne l’as même pas vu. Tu étais trop concentré sur sa vision de la « grande famille », n’est-ce pas ?

(Le silence devient lourd, presque suffocant. Dorian se lève lentement, le regard fixé sur Armand. Il doit reprendre le contrôle, se détacher de cette vérité douloureuse.)

Dorian : (d’un ton glacé) Et toi, Armand ? Tu crois que tu es différent ? Tu crois que tu es plus libre que moi ? Nous sommes tous deux prisonniers de cet héritage. Et tout ce que tu as fait, c’est t’enfoncer encore plus dans sa merde.

(Armand, frappé par la froideur de son frère, fait un pas en arrière. Ses poings se serrent, la colère bouillonnant sous la surface.)

Armand : (hurlant) Alors, c’est ça ! Tu es comme lui. Tu ne veux même pas affronter la vérité. Tu vas tout laisser passer, encore une fois, comme un bon petit soldat !

(Dorian, enfin, laisse un semblant d’émotion se montrer. Ses yeux, habituellement impassibles, brillent d’une colère contenue, mais il reste calme.)

Dorian : (ferme) Je vais affronter ce qu’il faut, mais pas avec toi. Pas de cette manière. Tu es un fou, Armand. Tu ne comprends pas que se rebeller contre lui, c’est se condamner à la même souffrance. C’est tout ce qu’il veut. Que nous nous entretuions, que nous nous détruisions pour qu’il puisse régner sans opposition.

(Un silence lourd s’installe. Armand semble s’essouffler, la réalité de la situation le frappant enfin. Il baisse les yeux, comme s’il voyait, pour la première fois, le piège dans lequel il est pris.)

Armand : (d’un ton plus calme) Alors, quoi ? Tu vas le suivre jusqu’au bout, sans jamais te poser de questions ?

Dorian : (d’un regard pénétrant) Je vais chercher une autre voie, Armand. Une voie qui n’inclut pas de sacrifices inutiles. Mais je ne suivrai pas ton chemin de destruction.

(Dorian se tourne pour quitter la pièce, mais avant de franchir la porte, il jette un dernier regard à son frère.)

Dorian : (sérieux) Rappelle-toi une chose, Armand. La vérité est un poison. Parfois, il vaut mieux ne pas y goûter.

(Le chapitre se termine sur Dorian quittant la pièce, Armand restant seul face à la lettre, le poids de la vérité s’imposant sur lui. Il est figé, pris dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Le chemin de la rédemption ou de la destruction s’offre à lui.)

(Fin du chapitre.)

Qu'en penses-tu ? La confrontation fonctionne-t-elle pour toi, avec la tension entre Dorian et Armand ?

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