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MÈRE ET FILLE : LE PARCOURS DE DEUX COMBATTANTES

CHAPITRE 1

<<- Dégage ! Que je ne te revoie plus dans nos vies, garce !

Baf ! >>

Emma se réveilla en sursaut, le cœur battant et le cou trempé de sueur. Elle porta instinctivement une main tremblante à son visage, comme si elle pouvait encore ressentir la douleur du coup. À côté d’elle, sa fille, Kana, neuf ans, dormait paisiblement, les lèvres entrouvertes dans un sourire innocent, ignorant des tourments de sa mère.

— Encore ce cauchemar...

Elle murmura dans un souffle, comme pour exorciser la voix cruelle qui résonnait encore dans sa tête. Inspirant profondément, Emmanuella chercha le réconfort dans la lueur pâle qui filtrait par la fenêtre. Les premiers rayons du jour percèrent l’obscurité de la chambre, lui rappelant qu’il était déjà six heures. Bientôt, il lui faudrait affronter la réalité et se préparer pour le travail.

Un nouveau jour commençait, mais le passé refusait de la laisser tranquille.

six heures trente minutes...

Emmanuella, prête, sortit en douceur son enfant des bras de Morphé.

- Maman je suis fatiguée, se plaignait la fillette

- mon trésor tu dois aller à l'école. As-tu oublié la promesse faite à maman ?

- NON ! Criait-elle, bondissant tel une puce.

Emmanuella ne pût s'empêcher de sourire face à la bouille toute mignonne de sa fillette, sa fierté, son espoir.

La jeune maman se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit-déjeuner, mais une vague d'inquiétude la traversa.

Elle avait tellement de responsabilités sur ses épaules. Entre son travail au restaurant et les factures qui s'accumulaient, les nuits étaient devenues plus courtes, et la pression commençait à peser sur elle. Elle essaya de chasser ces pensées sombres alors que Kana la rejoignait à table.

- Maman je te fais la promesse de devenir super, super, super riche ! Comme ça tu n'auras plus à travailler dur !

- je te souhaite de réaliser ce rêve mon amour. Viens la que je te prenne dans mes bras.

Elle l'avait serré tellement fort que Kana sentit ses côtes se brisées

- maman tu m'étouffes

- fallait pas être aussi mignonne mon trésor.

Mère et fille quittèrent leur appartement après avoir vérifié les affaires de Kana. Devant l'école, Emmanuella souhaita une excellente journée à sa fille. Elles furent interrompues par la maîtresse de Kana. La dame, d'un certain âge et visiblement essoufflée après avoir couru, s'approcha d'elles.

- Madame Santos, il faut que je vous parle de votre fille. Kana, peux-tu aller en classe ? J'ai besoin de discuter avec ta maman.

- Oui, maîtresse, répondit la fillette.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Emmanuella, une pointe d'inquiétude dans la voix.

- Rien de grave, madame. Votre fille s'en sort très bien, voire même trop bien pour son âge. Je pense qu'elle est une H.P.I., une personne à haut potentiel intellectuel.

- C'est formidable, ça !

- En effet. Je vous recommande de faire sauter votre enfant de classe pour qu'elle intègre directement la sixième.

-Mais elle n'a que neuf ans !

- Je comprends, mais son développement intellectuel correspond à celui d'un enfant de douze ans, madame Santos.

Emmanuella ressentit un mélange d'inquiétude et de fierté. Sa fillette, sautée de classe ? Passer en sixième à seulement neuf ans ? Elle n'aurait jamais cru cela possible. Certes, son enfant était intelligente, mais à ce point ?

- j'y réfléchirai avec elle ce soir. Bonne journée madame

- à vous de même.

Emma venait tout juste de sortir de la cuisine, essuyant la sueur de son front lorsqu'elle fut accueillie par Nala, sa collègue et amie, qui ne tarda pas à la sauter dans ses bras.

- Emma ! Te voilà enfin ! s’écria Nala, avec une énergie contagieuse.

- Salut, Nala. Comment ça va ? répondit Emmanuella, un sourire sur son visage, même si ses pensées restaient assombries.

Nala la scruta attentivement, un regard perçant qui ne laissait rien passer.

-Tu m'as l'air troublée, toi.

- Waouh ! Tu me connais bien, abdiqua Emmanuella. La maîtresse de ma fille m’a annoncé que mon enfant est un haut potentiel intellectuel.

- Mais c'est génial ! Pourquoi tu as l'air aussi contrariée ? demanda Nala, l'air préoccupé.

- Ouais, c'est cool, mais elle veut lui faire sauter de classe, pour la sixième. Kana n'a que neuf ans. Le cœur d’Emmanuella se

serra à l’idée de son enfant si jeune face à des plus grands.

Nala, la tête inclinée sur le côté, réfléchit un instant avant de répondre.

- Ooh, je vois. Mais c'est qu'un petit souci, ça ! Ta fille est plutôt mâture pour son âge. Laisse-la le faire.

- Tu crois vraiment ? demanda Emmanuella, hésitant entre fierté et inquiétude.

- Bien évidemment ! affirma Nala avec assurance. Elle a l'air d'une petite fille sage et réfléchie. Tu devrais lui en parler ce soir, et lui poser des questions. Si elle se sent prête, pourquoi ne pas tenter l'aventure ?

Emmanuella hocha la tête, appréciant le soutien de son amie.

- J'y compte. Mais je suis juste... préoccupée. Qu'est-ce qui se passe si elle a du mal à suivre ? Et puis, c’est un grand changement pour elle.

Nala se rapprocha et posa une main réconfortante sur l'épaule d’Emmanuella.

- Écoute, chaque enfant est différent. Peut-être que c'est l'opportunité pour elle de briller. Tu as toujours été une mère forte. Fais-lui confiance.

La sonnerie retentit dans l’établissement, marquant la fin des cours de la journée. Kana rangeait soigneusement ses affaires, concentrée, quand la voix de sa maîtresse résonna derrière elle :

— Kana, viens ici, s’il te plaît.

La fillette laissa son sac à moitié ouvert et se dirigea vers l’enseignante avec un air attentif et respectueux.

— Écoute, il va falloir que tu quittes le primaire, dit la maîtresse en s’accroupissant pour être à sa hauteur. Tu es bien trop en avance pour rester avec tes camarades.

Kana la regarda sans surprise, ses yeux réfléchis trahissant une maturité rare.

— Je comprends, répondit-elle d’un ton posé. Mais est-ce que maman sera d’accord ?

— J’ai abordé le sujet avec elle ce matin, expliqua la maîtresse. Essaie de la convaincre, je suis certaine qu’elle t’écoutera.

— D’accord, répondit la fillette avec calme. Mais… comment ça se passerait ?

— Sois patiente, tu le sauras en temps voulu. Dès que ta maman donnera son accord, nous pourrons en discuter plus en détail.

— Très bien, madame, dit Kana en inclinant légèrement la tête.

L’enseignante ne put s’empêcher de l’observer avec un mélange d’admiration et d’appréhension. "Un esprit si mûr dans un corps d’enfant. Elle mérite cette chance, j’espère vraiment que sa mère comprendra ce que cela pourrait lui apporter."

Emmanuella arriva devant l'entrée de l'école et chercha sa fille des yeux. Kana, ayant vu sa mère se précipita dans ses bras.

- Maman ! Maman ! Je veux aller au collège ! La maîtresse a dit que je suis trop en avance sur mes camarades.

- on en reparlera à la maison, OK ?

- ne dis pas non, maman suggérait la fillette avec des yeux de chiots

- tout dépendra de tes arguments

- Ne t'inquiète pas tu seras convaincue.

Emmanuella ne put s'empêcher de sourire devant sa fille. Son enthousiasme débordant était irrésistible, et sa joie se propageait comme une douce contagion, illuminant l'instant.

CHAPITRE 2

Emmanuella glissa la clé dans la serrure de leur appartement. Après une journée éreintante, il n’y avait rien de plus réconfortant que de retrouver le calme de chez soi.

- Kana, enlève tes chaussures, lui rappela-t-elle doucement.

La petite s'exécuta sans tarder.

- Allez, file à la douche, Princesse ! ajouta Emmanuella avec une pointe de malice.

Kana lui lança un regard espiègle avant de se diriger vers la salle de bain, en courant.

Pendant ce temps, la mère s'attela à cuisiner le dîner de ce soir. Alors qu'elle tenait fermement son couteau, la jeune mère avec l'esprit tourmenté par sa discussion future avec sa fille. Quels arguments allait elle lui donner ? Pourquoi désire t-elle sauter la classe des CM2 ? Cette aventure lui sera bénéfique ? Tant de questions dans sa tête qu'elle devenait lourde à porter.

Kana sortit en serviette, l'odeur émanant de la cuisine ayant attiré son attention.

- Maman, tu fais des ramen ? demanda Kana avec des étoiles dans les yeux, l'eau déjà à la bouche. Elle n’avait jamais pu résister aux plats japonais.

Emmanuella esquissa un sourire en voyant l’enthousiasme de sa fille.

- Kana, va t'habiller avant de venir traîner dans la cuisine ! lui rappela-t-elle.

- D'accord, maman ! répondit Kana en faisant demi-tour, filant comme une flèche vers sa chambre.

En la regardant s’éloigner, Emmanuella secoua la tête en riant doucement, puis retourna à ses ramen, sentant les arômes se répandre peu à peu dans la cuisine.

Habillée, la fillette de neuf ans s’installa sur la chaise à la table à manger, les yeux brillants d’impatience alors qu’elle attendait son repas. Emmanuella posa délicatement un grand bol rempli de nouilles, baignées d'une sauce miso délicieusement parfumée. Des tranches d'œufs durs, de narutomaki et de porc grillé étaient harmonieusement disposées sur le dessus, rendant le plat encore plus appétissant.

- Fais attention, c’est chaud, lui conseilla sa mère.

Kana, excitée, se pencha en avant et souffla doucement sur son bol avant de tenter d’avaler une bouchée. Les arômes riches et savoureux de la cuisine japonaise l’enivraient, et elle se sentait déjà transportée au pays du Soleil-Levant.

- Maman, une fois, une fille de ma classe m’a dit que j’étais différente des autres, que j’avais des yeux bizarres.

- Ne l’écoute pas, lui répondit Emmanuella avec douceur. Ce sont tes origines japonaises qui te rendent unique.

Kana regarda sa mère avec un mélange de curiosité et d'inquiétude.

- Mais pourquoi mes yeux sont-ils différents ? demanda-t-elle, plissant légèrement les sourcils.

- Parce qu’ils portent en eux une histoire, une beauté qui vient de loin. Tes yeux sont le reflet d’une culture riche et d’un héritage dont tu peux être fière. Ils sont spéciaux, tout comme toi.

Maintenant mange et silence.

Kana souleva son bol afin d'avaler les derniers millilitres du bouillon, se lechant les lèvres, la fillette se caressa le ventre, rassasiée et heureuse.

- merci maman j'ai bien mangé comme toujours, tu es un vrai cordon bleu

- merci mon amour.

-  Maintenant, nous devons discuter ! Maman, je veux sauter la classe de CM2.

- Pourquoi ? demanda Emmanuella, un sourcil arqué, intriguée.

-  Parce que la maîtresse dit que je suis en avance par rapport à mes camarades, insista Kana, les yeux brillants d’enthousiasme.

- Ce sont les paroles de la maîtresse, mais que dis-tu toi-même ? Est-ce que tu te sens vraiment en avance ?

- Oui ! J’ai l’impression d’être très en avance sur eux. En classe, je m’ennuie souvent. Tout est tellement facile, et je veux relever de vrais défis, moi ! Je veux affronter des épreuves qui me permettent de grandir.

Emmanuella plissa les lèvres, réfléchissant aux mots de sa fille.

-  Es-tu absolument sûre de toi, Kana ?

La fillette hocha la tête vigoureusement, pleine de détermination.

- Oui, maman ! Je sais que je peux le faire. Je veux apprendre des choses plus intéressantes, découvrir de nouvelles matières, rencontrer d’autres enfants qui aiment apprendre autant que moi. Je ne veux pas rester coincée dans une classe où je ne progresse pas.

Emmanuella soupira, un mélange de fierté et d’inquiétude l’envahissant.

-  Je comprends que tu sois impatiente, ma chérie. Mais sauter une classe, ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Qu’est-ce qui te fait penser que tu es prête pour cela ?

-  Je suis prête, vraiment ! J’ai travaillé dur et j’ai toujours eu de bonnes notes. Et puis, la maîtresse m’a dit que j’avais un potentiel spécial. Je veux juste me prouver à moi-même que je peux le faire.

- D'accord, mais tu dois aussi être consciente des défis que cela implique. Tu serais entourée d’enfants plus âgés, avec des attentes différentes.

Kana réfléchit un instant, puis répondit avec conviction :

-  Je sais, maman. Mais je suis prête à relever ce défi. Je veux apprendre à un rythme qui me stimule. Je veux être la meilleure version de moi-même !

Emmanuella sentit son cœur se gonfler de fierté devant tant de passion et de détermination. Elle réalisa que sa fille était déjà sur le chemin de l’autonomie et de la croissance.

-  Très bien, Kana. Parlons-en sérieusement avec la maîtresse. Mais rappelle-toi, si tu choisis cette voie, tu devras toujours donner le meilleur de toi-même et être prête à travailler dur.

- Promis, maman ! Je ferai de mon mieux !

Emmanuella sourit, satisfaite de l'enthousiasme de sa fille, tout en se préparant à aborder cette nouvelle étape ensemble.

CHAPITRE 3

       Hier soir, Emmanuella avait sérieusement discuté avec sa fille concernant sa décision de sauter de classe, elles étaient tombées d'accord. Emma était à la fois inquiète et heureuse. Son bébé désire devenir autonome, affronter la vie cependant, à ses yeux de mère, ce n'est qu'un être fragile nécessitant une protection H24. Aujourd'hui, elle devrait rencontrer la maîtresse pour avoir plus d'informations en ce qui concerne la procédure à suivre.

L'institutrice les reçut avec le directeur dans le bureau de celui-ci. Kana tenait fermement les doigts de sa mère, elle se sentait nerveuse et anxieuse. Dans le but de la réconforter, Emmanuella lui caressa la tête.

- Bonjour Madame Santos, saluait le directeur, un homme d'environ une cinquantaine d'années, un visage à la fois doux et ferme.

- Bonjour monsieur le directeur répliqua madame Santos,

- Hier soir j'ai parlé avec ma fille. Elle est d'accord pour tenter cette aventure. Par ailleurs, en tant que mère cela m'inquiète.

- Je comprends tout à fait, Madame Santos. Chaque changement peut être source d'anxiété, surtout pour une mère. C'est normal de se sentir préoccupée par le bien-être de votre enfant, surtout lorsqu'il s'agit d'une décision aussi importante que celle de sauter une classe, répondit le directeur avec un sourire empathique.

Il se tourna ensuite vers Kana, dont les yeux brillaient d'excitation mais étaient aussi empreints de nervosité.

- Et toi, Kana, comment te sens-tu à l'idée de passer en CM2 ? demanda-t-il avec bienveillance.

Kana se redressa légèrement, ses doigts serrant encore ceux de sa mère.

- Je... je suis un peu nerveuse, mais je veux essayer. J'aime apprendre de nouvelles choses et je pense que je peux le faire, répondit-elle avec une petite voix tremblante.

La maîtresse, qui avait observé la scène avec un sourire encourageant, intervint :

- C'est très courageux de ta part, Kana. Et souviens-toi, tu ne seras pas seule. Nous sommes tous là pour t’aider et pour nous assurer que tu te sens à l’aise dans ta nouvelle classe.

Le directeur acquiesça.

- Exactement. Je crois que c'est une excellente opportunité pour toi, Kana. Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit que tu devras également t'adapter à des enfants plus âgés, qui peuvent avoir des attentes différentes. Es-tu prête à relever ce défi ?

Kana hocha la tête, plus déterminée.

- Oui, je suis prête ! Je veux vraiment essayer, affirma-t-elle avec plus de confiance.

Emmanuella observa sa fille, fière de son courage, mais toujours préoccupée.

- A partir du second trimestre, affirma le directeur, elle débutera les cours de la classe de CM2 puis au troisième trimestre elle arrêtera afin de se concentrer sur l'examen d'entrée en sixième. Pour une meilleure réussite, madame, vous devez la soutenir à la maison car c'est certes bénéfique mais c'est aussi épuisant.

- très bien monsieur le directeur.

- passez une bonne journée madame Santos.

Une fois sortis du bureau du directeur, Kana prit une profonde inspiration, ses pensées tourbillonnant dans sa tête. Elle regarda sa mère, Emmanuella, avec un certain enthousiasme.

- J'ai tellement hâte ! S'exclama la fillette.

- je te fais confiance ma princesse tu vas y arriver.

- ta confiance en moi est ma source de motivation maman.

Emmanuella était émerveillée par les mots de sa fille. Une vague de regret lui serra le cœur ; cet enfant qu'elle avait jadis considéré comme une erreur était désormais sa priorité et sa plus grande source de bonheur.

Emmanuella se rendit à son travail, le cœur léger rassurée pour l'avenir de sa fille. Poussant les portes du restaurant, elle salua ses collègues puis se dirigea vers les vestiaires. Là-bas, elle croisa Nala.

- coucou Emma. Tu es toute rayonnante

- ouais ça va mieux. J'ai discuté avec Kana, sa maîtresse et son directeur d'école. Expliquait elle en se préparant

- elle va gérer  après tout c'est ton enfant hein aussi forte et courageuse que sa maman

Emmanuella souria à son amie. Effectivement, Kana était forte et courageuse qu'elle. Après tout son vécu elle était encore là ; la vie lui offrit ce magnifique enfant doté d'une intelligence remarquable. Cette intelligence, elle le sait, elle ne vient pas d'elle mais...De lui...Ressassant son passé, Emmanuella soupira.

- va falloir allez taffer Emma, les paroles de Nala l'avait ramené à la réalité.

- ouais j'arrive...

Sa journée commença avec un air d'optimisme. Le restaurant était particulièrement fréquenté ce jour-là, une vague de clients affluait à l’intérieur, remplissant chaque table. Les cuisines, avec leurs casseroles bouillonnantes et leurs odeurs alléchantes, semblaient vibrer d'énergie. Elle se sentait bien, se remémorant la fierté qu’elle avait ressentie en soutenant Kana dans sa décision de sauter une classe.

Cependant, dès que la cuisine commença à se remplir, les premiers signes de tension apparurent. Le chef de cuisine, connu pour son exigence, était de mauvaise humeur. Il criait des ordres, réclamant des plats plus vite que jamais. Emmanuella, qui essayait de se concentrer sur ses préparations, sentit la pression monter. Le bruit des casseroles et des voix élevées se mêlait au cliquetis des couverts.

Puis, en s'apprêtant à sortir un plat pour un client VIP, Emmanuella fit tomber une assiette sur le sol. Le fracas du verre brisé retentit dans la cuisine, attirant immédiatement l’attention de tout le monde. Le chef, furieux, la fixa avec désapprobation.

- Qu'est-ce que tu fais, Emmanuella ?! On n'a pas de temps à perdre ! se mit-il à crier.

Emmanuella sentit ses joues s’enflammer. Elle essaya de se défendre.

- Je suis désolée, je vais nettoyer ça tout de suite.

Elle s'empressa de ramasser les morceaux, la peur d'une réprimande pesant sur ses épaules. Malheureusement, cet incident ne fit qu'ajouter à la charge de travail. Avec le restaurant bondé, elle était responsable de plusieurs commandes en même temps, jonglant entre les grillades, les sauces et les garnitures.

Les heures passèrent, mais la tension ne faiblit pas. Emmanuella commença à ressentir la fatigue, son esprit s'égarant parfois alors qu'elle se battait pour rester concentrée. Ses oreilles commencèrent à siffler, sa vision se brouillait, Nala remarqua la lenteur anormale de son amie, elle d'habitude rapide que la lumière.

- Emma stoppe, rentre chez toi

- non je peux pas le restaurant est bondé là...t'inquiète je gère

- t'es sûre ?

- Oui oui, allez va travailler avant qu'il ne revienne

- si tu le dis...

Nala n'était pas très rassurée concernant l'état de santé de son amie Emmanuella n'est pas du genre à laisser paraître ses faiblesses cette qualité qu'admire Nala est aussi son plus grand défaut.

Un moment plus tard, alors qu'elle essayait de se concentrer sur une sauce qu’elle devait préparer, Emmanuella se sentit soudain étourdie. Elle se pencha légèrement, tentant de retrouver ses repères. Dans un moment d’inattention, elle fit tomber une poêle pleine de légumes sautés. Le bruit des légumes tombant au sol retentit comme un coup de tonnerre, attirant l'attention du chef.

- Emmanuella ! cria-t-il, sa voix résonnant dans la cuisine. Qu'est-ce que tu fous encore ?!

Emmanuella, prise de court, se redressa et tenta de s'excuser, mais les mots ne sortirent pas. Le stress accumulé et l'épuisement la submergeaient. Elle vit le visage de son patron se rapprocher, ses traits tirés par la colère.

- Si tu continues comme ça, tu vas foutre en l'air toute la cuisine ! rétorqua-t-il, sa voix stridente brisant le peu de concentration qu'il lui restait.

Emmanuella se sentit vaciller. Les sons autour d'elle se fondaient dans un brouhaha assourdissant, et son cœur battait à tout rompre. Avant qu'elle ne puisse réagir, une vague de chaleur l'envahit, suivie d'un vertige intense. Ses jambes fléchirent sous elle.

Emma ?! s’écria Nala en s'approchant, son visage passant de l'inquiétude à la panique.

Emmanuella ne parvint même pas à répondre. L’obscurité commença à l'envahir. Elle se sentit sombrer, puis tout devint noir.

Quand elle reprit connaissance, elle était allongée sur une surface froide. Une lumière vive brillait au-dessus d’elle, lui faisant plisser les yeux. Les sons familiers de la cuisine avaient disparu, remplacés par le murmure d’une conversation proche. Elle sentit une main douce lui caresser le front.

Emma, est-ce que tu m'entends ? C'est Nala, murmura son amie, une inquiétude palpable dans sa voix.

- Emmanuella essaya de se redresser, mais une vague de nausée la fit se raviser. Elle tourna la tête pour voir Nala penchée au-dessus d’elle, le visage marqué par l’anxiété.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle, la voix rauque.

- Tu t'es évanouie, répondit Nala, soulagée de la voir consciente. J'ai appelé une ambulance.

- L’ambulance ? Mais pourquoi ? Je dois retourner au restaurant !

- Non, calme-toi, Emma. Tu as besoin de te reposer. Tu as trop poussé tes limites, tu étais sur le point de craquer.

Emmanuella ferma les yeux un instant, essayant de rassembler ses pensées. Elle avait toujours été la plus forte, la plus résiliente, mais aujourd'hui, elle avait échoué. La réalité de son épuisement l’envahit, et elle sentit une chaleur dans ses yeux, prête à se transformer en larmes.

- Je suis désolée, Nala, murmura-t-elle. J’ai déçu tout le monde.

- Tu n’as rien laissé tomber ! s’exclama Nala. Ce n’est pas ta faute. Tout le monde sait combien tu travailles dur. Tu es humaine, Emma. Tu dois prendre soin de toi.

Au même moment, une infirmière entra dans la pièce, un sourire amical aux lèvres. Elle était suivie d’un médecin, qui avait un air rassurant.

- Bonjour, Emmanuella. Je suis le Dr Moreau, dit-il en consultant le dossier. Comment vous sentez-vous ?

- Un peu étourdie, répondit-elle en essuyant ses yeux avec le dos de sa main. J’ai juste besoin de retourner au travail.

- Je crains que cela ne soit pas possible pour le moment. Nous allons effectuer quelques examens pour vérifier votre état. Vous avez fait un malaise dû à une fatigue extrême, mais vous devez absolument vous reposer.

Emmanuella soupira, consciente que le médecin avait raison. Sa fierté luttait contre la réalité de sa situation, une partie d'elle savait qu'elle avait besoin d'aide, mais l’autre était encore réticente à l’idée de montrer ses faiblesses. Alors que Nala quittait la chambre, Emmanuella se laissa aller sur l’oreiller. Elle ferma les yeux, la fatigue l’enveloppant comme un lourd manteau.

L'heure de la fin des cours arriva. Kana se préparait à rentrer chez elle en compagnie de sa mère afin de lui raconter, comme à l'accoutumé, sa journée d'école. Elle attentif devant le portail de l'école, aucun signe de sa maman d'ordinaire rapide comme l'éclair. Au lieu du visage habituel de sa mère, elle vit son amie, Nala.

- Bonsoir Kana, comme tu as grandi, la complimenta celle qu'elle considérait comme sa tante

- Bonsoir Tata Nala. Et ma maman ?

- eh bien...ta maman a eu un accident au travail. Elle est à l'hôpital.

La fillette, écarquillait les yeux, frappée en plein cœur, son cœur d'enfant, brisé par cette nouvelle. La petite s'imaginait maintes scénarios dans sa minuscule tête. Comment allait t-elle vivre sans son héroïne du quotidien ?

- c'est grave, s'enquérit elle au bord des larmes

- non ma chérie. Ta maman est juste fatiguée à part ça tout va bien. Elle se repose à l'hôpital, lui répondit sa tante avec une douce voix pour la rassurer. Viens on y a va.

Kana tenue la main de sa tante, direction l'hôpital.

Arrivées, elle ne pût retenir ses larmes devant sa mère endormie, regardant sa tante :

- tata elle va se réveiller hein, maman ?

- oui ma princesse ne t'inquiète pas.

Kana, rassurée par les paroles de sa tante, s’approcha du lit et prit doucement la main de sa mère endormie. Les machines autour d'elles bipaient doucement, et Kana écoutait ce son apaisant, comme une preuve que le cœur de sa mère battait toujours.

- Tu sais, maman, murmura-t-elle, même si tu ne m’entends pas, je voulais te dire que je vais être forte pour toi. Promis. Je vais bien travailler en classe et je vais t'aider comme je peux.

Nala, observant la scène, sentit son cœur se serrer. La maturité de cette petite fille, qui comprenait bien plus que son âge ne le laissait supposer, la touchait profondément. Elle posa une main réconfortante sur l’épaule de Kana.

Après un moment de silence, une infirmière entra discrètement dans la pièce.

- Vous devez être la famille de Madame Santos, dit-elle avec douceur. Elle se repose bien. Ce n’est rien de grave, juste un épuisement. Avec un peu de repos, elle pourra rentrer chez elle d'ici deux ou trois jours.

Kana leva les yeux vers l’infirmière, son regard empli d'espoir.

- Donc... elle va vraiment revenir ? demanda-t-elle d'une petite voix.

- Oui, répondit l’infirmière en souriant. Votre maman est très courageuse, tout comme vous. Elle a juste besoin d'un peu de repos.

- Kana nous allons bientôt rentrer, l'informa Nala, il faut que tu te reposes toi aussi.

- d'accord tata.

Kana rentra chez elle avec Nala comme tutrice. Après le dîner, la petite s'assit face au sanctuaire de sa maison, joignant les deux mains, elle fit une prière

- Bon Dieu permettez que ma maman revienne en pleine forme et qu'elle ne retombe plus jamais malade. Je promets de bien travailler pour qu'elle n'est plus à souffrir pour moi. Amen.

- Allez go faire tes devoirs et dodo ma princesse

- oui tata.

Nala la regardant s’éloigne, ne parvint pas à retenir ses murmures << Emmanuella, ta fille est un don du ciel. Elle est si mature pour son si jeune âge. Tu aurais regretté toute ta vie si tu l'avais perdu >>

 

La sortie des autres chapitres se fera de façon hebdomadaire. Tous les mardis.

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