Je m'appelle Eva et je suis en première année de master. Je suis en couple depuis 8 mois avec Gabriel et c'est super entre nous, mais il est parti un semestre a l'étranger, c'était son rêve. Depuis toujours il voulait aller à l'étranger, d'où son idée de faire un Erasmus. Sauf qu'on s'est rencontré et on est tombé follement amoureux en licence. Du coup au lieu de partir un an on s'est mis d'accord pour qu'il ne parte qu'un semestre et que ça soit moins dur pour nous. Le problème c'est que l'erasmus l'a changé, son idée de vivre a l'étranger s'est renforcée. Lui n'a pas beaucoup de famille de son côté, et il n'en est pas très proche. Moi au contraire ma famille est très nombreuse et j'ai plein de neveux et nièces que je souhaite voir grandir. Voyager j'étais pour, on l'avait déjà fait, on était parti en roadtrip en Italie avec des amis à nous, c'était vraiment génial. Mais vivre carrément a l'étranger c'était or de question. Je l'aime tellement, c'est mon premier amour, j'avais jamais aimé comme ça, mais on avait plus les mêmes projets. Lui voulait partir, voyager, visiter le monde, le Japon était son rêve. Moi je voulais une vie plus tranquille, avoir un travail qui me plaise, une maison, un chat, et fonder une famille. Lui ne voulait rien de tout ça. Alors malgré l'amour que nous portons l'un pour l'autre on a décidé de se séparer. Notre rupture s'est passée en décembre, il était encore en Erasmus, il rentra seulement en février. J'appréhendais tellement son retour, j'étais anéantir depuis notre rupture, quand je l'ai revu, mon cœur s'est brisé un peu plus. Nous avions les mêmes amis, ce fut très compliqué, ils ne voulaient pas prendre parti pour rester amis avec nous deux. Mais avec Gabriel c'était devenu trop dur et malaisant de nous voir et de nous parler. Avec mes copines on était très complices heureusement. Pour me remonter le moral on allait souvent boire des coups en ville. Mais je n'arrivais pas à passer à autre chose. Je l'aimais encore et le voir tous les jours en cours était si dur à surmonter. Puis au bout de quelques mois j'avais enfin réussi a tourner la page. Je me suis donc mise sur des sites de rencontre mais ça ne donna rien de concluant. Je me suis mise a regarder différemment un garçon de ma classe. Hugo était tellement drôle, c'était le pitre de la classe. Mais il était bien plus que ça, il était aussi très intelligent et assez beau. Il était aussi tellement grand, presque 2m. Malgré un début de calvitie il avait beaucoup de charme et de charisme. Un soir nous sommes sortis avec mes copines, le BDE (j'en faisais parti depuis janvier) avait organisé une soirée pour fêter l'arrivée du nouveau BDE. Hugo était la, comme a chaque soirée du BDE. J'avais un peu bu, mais je ne tenais pas l'alcool donc même après 3 verres j'étais déchiré. J'ai donc eu la super idée d'envoyer un message à Hugo. Je lui ai dit qu'il me plaisait beaucoup et que j'aimerais qu'on aille boire un coup un jour juste tous les 2, et que si ça ne l'intéresse pas y'a aucun soucis mais que je suis ouverte a des trucs pas sérieux. Il me répondit à peine 10 min après, j'etais toute excitée jusqu'à ce que je lise son message. Il me répondit qu'il n'était pas intéressé et il ne me pensait pas comme ça. j'étais très déçu bien sûr mais je m'y attendais un peu. Je lui ai demandé pourquoi je ne l'intéressait pas et il me dit qu'il en pinçait pour une de ses potes mais qu'elle ne le savait pas. J'ai donc fini par baisser les bras et me faire une raison, il ne se passerait rien avec Hugo. Plusieurs mois se sont écoulés et le stage de 6 semaines a commencé. Tous les midis, avec ceux de ma classe qui était en stage dans le même labo de la fac avec moi, on allait manger au resto U tous ensemble. Après manger, avec certains potes on allait au foyer pour jouer au babyfoot. Après 2 semaines de stage on mangeait avec de plus en plus de gens donc les stagiaires de 2eme année de mon master qui étaient dans le même labo. On s'entendait super bien avec certains d'entre eux. Il y avait un garçon parmi eux, Cyril, tellement drôle et gentil, on formait une bonne équipe au babyfoot. Sa tête me disait quelque chose et puis là je me suis rappelé, on avait matché ensemble sur un site de rencontre mais on n'avait jamais discuté. A la fin du stage j'ai osé lui dire qu'il me plaisait beaucoup, et que j'aimerais qu'on se revoit en privé. Quelle fut ma surprise quand il m'a dit que je lui plaisais aussi, moi qui m'attendais a me prendre un râteau. Le hic c'est qu'il partait a l'autre bout de la France dans moins de 2 mois pour faire une thèse. Malgré de longues discussions où nous nous sommes attachés l'un a l'autre il est parti et il ne s'est rien passé entre nous. Nous ne voulions pas commencer une histoire qui ne durerait que 2 mois puis finir en relation à distance pendant 3 ans. J'ai donc fini par l'oublier et passer a autre chose durant les 2 mois de vacances d'été. Mon été fut ennuyeux, j'étais rentré chez mes parents et je ne faisais pas grand chose de mes journées. Dans quelques jours c'est la rentrée et j'ai donc redéménagé dans la fac. Le premier jour de classe on appris qu'il y avait 3 nouveaux élèves. Une fille qui avait fait un autre master avant, un redoublant (c'est un sportif de haut niveau donc il ratait des cours et a échoué son année) et pour finir un autre garçon, qui avait commencé le master y'a des années mais avait redoublé puis a travailler quelques années avant de reprendre le master. La fille était très gentille mais un peu timide, normale elle ne connaissait personne alors que nous, nous nous connaissons tous. Le redoublant aussi avait l'air très gentil mais était souvent absent car même s'il avait redoublé, il avait déjà validé certaines matières. Et concernant le dernier nouveau, je ne savais pas quoi penser, il avait asocial, ne parlait à personne et restait dans son coin. En le regardant intrigué, je me rendit compte qu'il était vraiment très beau. Après quelques jours, avec mes potes on s'est dit qu'on allait aller le voir pour essayer de faire connaissance et qu'il ne reste pas seul, et puis il s'est avéré qu'il était juste extrêmement timide mais vraiment très gentil. Il a donc intégré notre bande petit a petit. Plus je le regardais et plus je le trouvais beau. Plus je lui parlais plus je le trouvais génial. Je crois bien que j'ai eu le coup de foudre pour lui. Mais peut être n'est il pas libre, ou ne veut il pas de relation, ou bien est il gay ? Personne ne le savait, il ne parlait pas beaucoup de sa vie privée, et je n'osais pas lui demander directement.

Il s'appelle sylvain et a 5 ans de plus que nous et avec mes potes on a fini par vraiment bien s'entendre avec lui. Tous les jours pendant les pauses on discutait tous ensemble autour d'un café pris au distributeur de la fac. Tous les midis on mangeait tous ensemble. Il est vraiment très sympa et gentil, mais surtout il me faisait rire. Aussi, il y avait un petit quelque chose chez lui qui lui donnait beaucoup de charme, hormis qu'il soit beau et grand, c'est son léger bégaiement. Quand on parlait rien que tous les deux j'avais l'impression qu'il bégayait plus que d'habitude, était-ce moi qui lui faisait de l'effet ? C'était ce que j'espérais au fond de moi. Je n'arrêtais pas de le regarder et des fois j'avais l'impression qu'il me regardait aussi. Mais je me faisais sûrement des idées, comme d'habitude, mais une part d'espoir restait quand même en moi. Un jour, en cours d'anglais, on devait se présenter et dire ce qu'on avait fait avant le master, et quand ce fut son tour, quelle a été ma surprise quand il a parlé de son passé et a parlé de sa femme. Mon cœur ne voulait pas y croire. En sortant de cours j'ai demandé à ma meilleure pote qui est bilingue si j'avais bien compris et il avait bien dit sa femme. J'étais anéantir, puis en y repensant je n'avais pas vu de bague à son annulaire gauche, peut être s'étaient ils séparé ? Ou peut-être c'était encore moi qui me faisait des films dans ma tête. Les semaines ont passé et avec un pote on a décidé de lui demander de nous parler de sa vie privée et il nous a dit qu'il était en couple depuis plusieurs années et en fait pendant le cours d'anglais il s'était juste trompé et avait dit femme au lieu de petite copine. Mon cœur espérait mais il fut attristé. Quelques jours passèrent et les examens arrivaient à grands pas. Dans ma résidence j'avais une salle d'études donc j'avais proposé aux autres de venir réviser chez moi. Parfois nous révisions ensemble à la fac quand on avait pas cours et parfois ils venaient chez moi l'aprem après les cours. Par moment avec Sylvain nous nous retrouvions que tous les deux à réviser et ça m'allait. Le truc c'est qu'il m'attirait tellement une je ne pouvais pas m'empêcher d'être tactile avec lui, de part des chatouilles ou en le poussant, le taquinant, etc... Seulement lui ne voyait pas ce que je ressentais et moi ça ne faisait que renforcer ce que je ressentais pour lui. Je ressentais de plus en plus de choses pour lui, il était tellement génial, j'étais bêtement en train de tomber amoureuse de lui alors que lui ne me voyait pas comme ça. Il ne me verrait sûrement jamais comme je le vois. Et puis je voulais seulement qu'il soit heureux, tant pis si ce n'est pas avec moi. Le temps passait et je l'aimais de plus en plus au fur et à mesure que je le voyais et que je lui parlais. Quelques semaines plus tard notre stage de dernière année allait commencer. On avait été pris dans le même labo de la fac mais je me disais que comme on se verrait plus comme avant quand on avait cours, mais seulement le midi je me suis dit que j'allais peut-être enfin pouvoir l'oublier, même si je n'en avais pas envie. Sauf que le stage commence et j'ai pu constater qu'on était dans des bureaux côte à côte, moi avec un pote et lui avec plusieurs autres personnes de la classe. Les midis nous mangions donc tous ensemble. Pendant mes pauses j'en profitais pour aller dans l'autre bureau et boire un café avec eux. Au fur et à mesure nous nous sommes beaucoup rapprochés avec sylvain, mais seulement en tant qu'amis... Un jour, à midi, il nous annonça une nouvelle qui me brisa littéralement le cœur, j'avais envie de pleurer, de me barrer et de me tirer une balle dans la tête. Cette nouvelle qu'il nous annonça, c'est qu'il allait être papa. Tout le monde le félicitait alors que moi je pleurais intérieurement. Une fois reparti au labo j'en ai profité pour aller aux toilettes et pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne savais pas si j'allais pouvoir rester amis avec lui, sauf que nous étions dans des bureaux à côté, j'allais forcément devoir le revoir, pareil pour les midis. Il fallait que je sois forte et que je surmonte ça. Ce fut la chose la plus difficile qu'il me fut été donnée de surmonter. Je ne voulais plus le voir car à chaque fois ça me brisait un peu plus le cœur, mais je ne voulais pas ne plus le voir, je tenais tellement à lui. Les semaines suivantes je couvrais tous les jours mon visage d'un faux sourire. Après avoir appris cette nouvelle je pouvais encore moins lui faire ma déclaration alors j'ai essayé de l'effacer doucement de sa vie. D'abord j'ai arrêté d'être tactile avec lui, puis je faisais en sorte de le voir de moins en moins souvent juste qu'à la fin du stage. Une fois le stage et le master finis je lui ai demandé de ces nouvelles une fois puis j'ai rompu toute communication en espérant qu'il vive une vie heureuse avec la copine et son enfant, sans aucune trace de moi dans sa vie. Car je savais que si je restais dans sa vie je finirais par cracher le morceau et cela pourrait risquer de mettre le bordel dans sa vie et son couple, et je ne voulais aucunement de ça. J'aurais tellement voulu l'avoir connu célibataire, j'aurais peut être eut une chance avec lui. J'aurais aimé que ça soit le bon, et le bon timing. Mais apparemment c'est le mauvais et le mauvais timing. A présent je devais donc tourner la page, et trouver un travail...

Plusieurs mois se sont écoulés depuis notre dernière discussion avec sylvain. Depuis j'ai trouvé un travail. Il y a un mois un chasseur de tête m'a contacté pour me proposer un poste dans leur agence de conseil pour travailler en tant qu'ingénieur. Ce premier travail se passait bien, j'avais une bonne équipe de travail avec une bonne ambiance, et les tâches que j'avais a faire étaient passionnantes jusqu'à présent. Tous se passait bien et parfois j'arrivais à penser de moins en moins à Sylvain. Puis un jour il m'envoya un message en me disant les banalités de politesse puis en me demandant si on pouvait se voir car il avait besoin de parler. Je me disais que c'était une mauvaise idée de le revoir, c'était trop tôt, mais c'était tout de même mon ami et je ne pouvais pas le laisser tomber comme ça alors qu'il a besoin de moi. On se donna rendez vous 3 jours plus tard dans un café. Lorsque je le revois je sens mon coeur palpiter de plus en plus fort, j'allais lui faire la bise mais il me pris dans ses bras. Je sentis son odeur, j'étais déstabilisé comme pas possible alors j'ai mis fin a l'étreinte pour qu'on puisse s'asseoir. Puis nous avons enfin commencé à discuter.

S: Je me doute que tu dois te demander ce qu'il se passe...

E: oui je t'avoue que je me suis inquiété

S: en fait ma copine a fait une fausse couche...

E: au mon dieu c'est pas vrai, oh sylvain je suis tellement désolé pour toi.

Je l'ai alors pris dans mes bras. Lui qui se faisait une joie d'être papa.

E: qu'est ce qui c'est passé ? Comment c'est arrivé ?

S: elle a fait une grossesse extra utérine et ça trompe de fallope a explosé, le temps de se rendre compte de qui se passait et de l'amener à l'hôpital c'était déjà trop tard.

E: oh.. Et elle comment elle va ? physiquement je veux dire. Elle va bien ?

S: oui la ça va mais ils ont dû lui retirer la trompe explosé. Et comme elle est née avec une malformation sur l'autre trompe...elle pourra jamais avoir d'enfant...

E: Je peux pas savoir que tu ressens mais sache que je suis là si t'as besoin de quoi que soit ok ?

S: merci t'es super

A ce moment-là je ne pensais même plus aux sentiments que j'ai pour lui, j'étais juste tellement triste pour lui, même si ça le stressait il avait tellement envie de cet enfant... J'ose même pas imaginer ce que ressens sa copine...

Quelques mois se sont écoulés depuis cet événement. Ils se remettaient peu à peu. J'étais là pour lui dès qu'il allait mal. Ça me faisait mal de le voir souffrir mais heureusement il commençait à aller mieux.