Chapitre 01 : L'entretien d'Emma
Emma se tenait devant l’imposante tour de verre, les mains légèrement tremblantes, mais son regard résolu. À 25 ans, elle savait que ce poste de chargée de communication représentait une occasion rare dans sa carrière. Le genre d’opportunité qui, si elle était saisie, pourrait tout changer. Une dernière inspiration, et elle franchit les portes du hall d’accueil, où un décor de marbre clair et des œuvres d'art modernes s’imposaient avec éclat. Tout ici respirait l’opulence.
La réceptionniste, une jeune femme avec un sourire professionnel, lui indiqua le chemin.
— Bonjour, Mademoiselle Lacroix. Vous êtes attendue par M. Mercier, au 30e étage. Elle lui tendit un badge d’accès et lui désigna l’ascenseur.
Le cœur d’Emma battait plus fort, mais elle garda son calme. C’était un entretien, pas une performance. Elle appuya sur le bouton de l'ascenseur, qui se ferma derrière elle avec un léger bruit métallique. L’ascenseur monta lentement, offrant une vue vertigineuse sur la ville qui se déployait sous elle. Elle se força à regarder droit devant, à ne pas céder à la panique qui montait. Ce n’était qu’une première étape.
Lorsqu’elle arriva au 30e étage, l’atmosphère était encore plus solennelle. Un assistant l'attendait déjà devant un bureau de bois sombre, élégant mais froid.
— Mademoiselle Lacroix, suivez-moi, dit-il en la conduisant jusqu'à une porte imposante.
Avant de frapper, il se tourna vers elle.
— Monsieur Mercier vous attend. Bonne chance.
Emma hocha la tête, et d’un geste nerveux, ajusta sa veste avant d’entrer.
À l’intérieur, l'air semblait plus lourd, saturé d’une tension palpable. Gabriel Mercier se tenait derrière un grand bureau en bois, un homme dans la fleur de l’âge, à peine plus vieux qu’elle. Son costume sombre était parfaitement ajusté, et son regard perça Emma comme un rayon laser. Il la dévisagea sans un mot, attendant qu'elle parle.
— Mademoiselle Lacroix, dit-il d’une voix grave, approchez.
Emma s’avança, sentant son cœur accélérer. Il avait un charisme puissant, presque dérangeant, et un sourire en coin qui la mettait sur ses gardes. Elle s’assit en face de lui, bien droite, le regard ferme.
— Alors, Mademoiselle Lacroix, commença Gabriel en l'observant attentivement. Pourquoi vouloir travailler ici ? Qu'est-ce qui vous attire dans notre entreprise ?
Emma, surprenamment calme, répondit sans hésiter :
— J’ai suivi votre société depuis quelques années. Vous êtes un leader dans le secteur, avec une réputation sans égal. Je suis convaincue que mon expertise en communication pourrait non seulement contribuer à renforcer cette image, mais aussi à anticiper et gérer les crises de manière plus proactive.
Gabriel la regarda longuement, sans un mot, scrutant chaque geste, chaque inflexion de sa voix. Son regard semblait analyser chacune de ses paroles.
— Intéressant… murmura-t-il finalement. Vous semblez sûre de vous. Mais dites-moi, comment géreriez-vous une situation où l’image de l’entreprise est menacée ?
Emma ne se laissa pas déstabiliser. Elle avait préparé ses réponses à l’avance, mais il y avait quelque chose de différent dans la façon dont il lui posait ses questions. Il n’était pas simplement intéressé par des réponses techniques ; il voulait voir comment elle réagissait sous pression.
— Je pense que l’essentiel est d’agir rapidement tout en restant fidèle aux valeurs de l’entreprise, répondit-elle avec assurance. Une crise peut être une opportunité déguisée si elle est bien gérée. Je m’assurerais d’abord que l’équipe est alignée et prête à communiquer une réponse cohérente, avant de gérer la situation de manière transparente.
Elle le regarda dans les yeux, se sentant presque intimidée, mais la détermination dans sa voix faisait écho à ses pensées. Gabriel se leva lentement, s’approchant d'elle, et Emma sentit une étrange sensation courir le long de sa colonne vertébrale.
— La gestion d’une crise n’est qu’un aspect de ce travail, Mademoiselle Lacroix. Ici, la pression est constante. Il ne s’agit pas seulement de répondre à des enjeux externes, mais aussi de naviguer dans des relations internes complexes. Il marqua une pause, se tenant juste à côté d’elle. Que feriez-vous si vous deviez gérer une situation où vos valeurs personnelles entraient en conflit avec les intérêts de l’entreprise ?
Emma se redressa légèrement, sentant l’atmosphère se charger de tension. Elle prit un moment avant de répondre, consciente de l’importance de sa réponse.
— Je crois qu’il faut toujours agir avec intégrité, mais il est aussi crucial de comprendre que certaines situations exigent des compromis. Je m’efforcerais de trouver un équilibre entre ce qui est moralement juste et ce qui est nécessaire pour l’intérêt de l’entreprise.
Gabriel hocha lentement la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Il retourna à son bureau et s’assit, laissant un silence s’installer.
— Vous êtes plus mature que votre âge, Mademoiselle Lacroix. Il la regarda intensément. Cela me plaît. Mais vous savez… ici, ce n’est pas simplement une question de compétences. C’est aussi une question d’adaptation.
Emma, prise de court, fronça légèrement les sourcils. Elle n’avait pas encore saisi le véritable sens de ses propos, mais quelque chose dans la manière dont il parlait lui donnait l’impression que la situation était plus complexe qu’elle ne l’avait imaginé.
— Je sais m’adapter aux situations difficiles, Monsieur Mercier. Je suis prête à relever tous les défis. Elle ajouta avec une touche d’assurance : Je ne fuis jamais devant un défi.
Gabriel la fixa un instant, ses yeux d’un bleu perçant semblant lire dans ses pensées. Puis, sans un mot, il se leva et s'approcha d'elle. Cette fois, l’espace entre eux semblait minuscule, presque suffocant. Le parfum boisé de Gabriel envahit l'air, et Emma sentit une chaleur inhabituelle l'envahir. Il se pencha légèrement vers elle.
— J’aime ce genre de détermination, Mademoiselle Lacroix. Vous avez du potentiel. Mais sachez que ce travail exige plus que des compétences. Il exige de la subtilité, de la patience… et parfois, un certain cynisme. Vous comprendrez.
Emma sentit une pointe d'angoisse monter en elle, mais elle garda son calme.
— Je suis prête à apprendre, Monsieur Mercier.
Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres.
— Nous verrons. Il se redressa. Je vous contacterai dans les prochains jours. Mais sachez que… vous n’êtes pas la seule candidate.
La tension dans l'air se dissipa légèrement alors qu'il se dirigeait vers son bureau. Emma se leva avec grâce, un léger frisson courant dans ses bras. Elle n’était pas certaine d’avoir impressionné Gabriel, mais quelque chose lui disait que cet entretien n’était que le début d’une relation complexe.
Elle se tourna pour quitter la pièce, mais avant de fermer la porte derrière elle, Gabriel l’appela :
— Emma…
Elle se figea, son nom prononcé d'une manière presque intime. Elle se tourna, mais ne put que répondre par un sourire timide.
— Oui ?
— Rappelez-vous, dans ce genre de travail, tout ce que vous voyez n’est pas toujours ce qu’il semble être. Il la fixa un moment, un éclat étrange dans ses yeux. Je vous souhaite bonne chance.
La porte se referma doucement derrière elle, et Emma se retrouva dans le hall d’accueil, le cœur battant. Elle ne savait pas encore ce que l’avenir lui réservait, mais une chose était certaine : Gabriel Mercier n’était pas un homme facile à comprendre. Et elle se demandait déjà si elle avait pris la bonne décision en acceptant cet entretien.
Chapitre 02
Le cliquetis des tasses et des cuillères se mêlait à la douce musique de fond dans le café. Emma était installée près de la fenêtre, un cappuccino fumant posé devant elle. Le lieu était chaleureux, avec des murs en briques apparentes et une lumière tamisée qui créait une atmosphère intime et accueillante. À l’extérieur, la pluie tombait à grosses gouttes, mais l’intérieur était un cocon de chaleur et de confort.
Carla entra, secouant l’eau de son manteau et souriant en voyant Emma. Elle s’approcha de la table et s’assit en face d’elle, jetant un coup d’œil à l’extérieur.
— Tu sembles épuisée… Tu as mal dormi ? demanda Carla en s’installant, enlevant ses gants.
Emma lui rendit un sourire fatigué, mais il y avait aussi une lueur d'excitation dans ses yeux.
— C’est plus que ça… J’ai eu un entretien aujourd’hui. Un entretien avec M. Mercier. Elle se pencha en avant, baissant légèrement la voix. Celui de la société de communication.
Carla écarquilla les yeux, intriguée, son regard s’illuminant instantanément.
— M. Mercier, le big boss ?! Tu veux dire… Gabriel Mercier ? Elle s’exclama presque, attirant l’attention des autres clients autour d’elles. Emma fit un geste pour la calmer.
— Chut, Carla ! rit-elle doucement. Oui, c’est bien lui. Mais il est… comment dire ? Un peu spécial. Elle haussait les épaules. L’entretien était plus intense que ce que j’avais imaginé.
Carla plongea son regard dans celui d'Emma, un sourire malicieux se dessinant sur ses lèvres.
— Ooooh, un homme intense… Voilà qui me plaît ! dit-elle en feignant de pousser un soupir exagéré. Il est aussi beau qu'on le dit, en plus ?
Emma rougit légèrement, secouant la tête en riant.
— Il est… séduisant, mais c’est pas le genre de sujet sur lequel je veux me concentrer, Carla. C’est plus que ça. Il a une manière de te regarder, comme si tu étais une énigme. Il te teste à chaque seconde.
Carla se pencha en avant, s’intéressant davantage.
— Alors, qu’est-ce qu’il t’a dit exactement ? Elle observa Emma de ses yeux brillants, curieuse.
Emma prit une gorgée de son cappuccino, cherchant ses mots, avant de les formuler lentement.
— Il a été un peu provocateur. Il m’a demandé comment je réagirais si mes valeurs personnelles entraient en conflit avec les intérêts de l’entreprise… Et je suis sûre qu’il attendait une réponse différente.
Carla haussait les sourcils, impressionnée.
— Wouah… C’est vraiment une question délicate. Mais toi, tu as bien répondu, non ? Elle s’agrippa au bord de la table. Tu sais qu'il veut probablement voir comment tu te positionnes face à l'autorité, non ?
Emma hocha la tête. Elle savait que Carla avait raison, mais ce n’était pas cela qui la perturbait. Elle avait l’impression que Gabriel ne la voyait pas simplement comme une candidate, mais comme un adversaire. Un jeu, un test.
— Je ne sais pas… il y avait quelque chose de presque… trop intense. Il m’a regardée comme si j’étais un… un puzzle qu’il voulait résoudre. Elle posa sa tasse de café avec un bruit léger, comme si elle avait besoin de se concentrer pour formuler ce qu’elle ressentait. Il m’a dit que ce travail demandait de la subtilité, de la patience, et parfois même du cynisme. Et ça… ça m’a un peu perturbée.
Carla observa son amie, un regard sincère dans les yeux. Elle savait que ce genre de travail ne serait pas facile pour Emma, mais elle comprenait aussi qu’elle avait besoin de cette opportunité pour avancer dans sa carrière.
— Emma, tu veux vraiment ce job, n’est-ce pas ? demanda Carla, la voix douce mais directe.
Emma se mordilla la lèvre inférieure, hésitant. Puis, après un instant de silence, elle acquiesça.
— Oui, c’est exactement ce que je veux. J’ai l’impression que cette entreprise pourrait me permettre de prouver ma valeur. J’ai besoin de ça pour ma carrière. Elle baissa les yeux sur sa tasse. Mais Gabriel Mercier… il est… différent. Ce n’est pas juste un patron. Il semble toujours être un pas en avance.
Carla sourit, un peu amusée par la situation.
— Et c’est ce qui t’intrigue, hein ? Elle se pencha en avant, ajoutant d’un ton un peu plus léger. Un homme mystérieux, brillant, et un peu dangereux. C’est ton genre, Emma.
Emma rougit à nouveau, une chaleur envahissant ses joues. Elle prit une autre gorgée de café pour se donner une contenance. C’était vrai, il y avait quelque chose chez Gabriel qui l'attirait, même si elle ne pouvait pas expliquer exactement quoi. Peut-être était-ce son intelligence, ou bien son aura de pouvoir. Mais elle savait qu’elle ne devait pas se laisser distraire par ses émotions.
— Je sais que je dois rester concentrée sur le travail, Carla. Mais c’est difficile. Il y a quelque chose dans la façon dont il me regarde, dans la façon dont il parle… Elle s’arrêta, cherchant les bons mots. Il m’intimide un peu. Mais je ne peux pas me laisser avoir par ça. Ce n’est pas le moment de me laisser déconcentrer.
Carla leva les yeux au ciel, exagérant un petit geste.
— Intimider, hein ? Il doit sûrement savoir comment te faire fondre, non ? Un grand patron, charismatique, et il te regarde avec des yeux qui te font oublier de respirer… Elle éclata de rire. Tu te débrouilles bien, Emma.
Emma lui lança un regard amusé, mais en même temps, elle savait que Carla avait un point. Gabriel Mercier ne ressemblait à aucun homme qu’elle avait rencontré jusqu'à présent. Son charisme, son assurance, son regard perçant… tout chez lui semblait calculé pour influencer, pour exercer un pouvoir. Elle devait apprendre à gérer cela si elle voulait réussir.
— Je ne sais même pas si je veux qu’il me "regarde" de cette manière, Carla. Emma prit une nouvelle gorgée de son café, tentant de se reprendre. C’est juste… il est difficile à cerner. Tout ce que je sais, c’est que je dois réussir cet entretien.
Carla la fixa un moment, puis lui sourit, un sourire qui disait tout.
— Tu sais quoi, Emma ? Je crois en toi. Tu es assez forte pour t'imposer dans ce genre d'environnement. Et même si Gabriel Mercier est… un peu intimidant, il ne faut pas oublier que tu n’es pas là pour être juste un joli visage. Tu es là pour apporter de la valeur. N'oublie pas ça.
Emma sourit, touchée par les paroles de son amie. Carla avait toujours su la soutenir, même dans les moments les plus durs. Elle n’avait pas tort. Elle ne devait pas se laisser distraire par l’aura de Gabriel Mercier, aussi envoûtante soit-elle. Ce qui comptait, c’était ce qu’elle pouvait apporter à l’entreprise. Et elle avait confiance en ses capacités.
— Merci, Carla. Vraiment. Elle prit une grande inspiration et se redressa, décidée. Je vais tout donner pour ce travail. Peu importe les obstacles.
Carla rit, levant son café.
— C’est ce que j’aime entendre ! Alors, tiens bon. Et peu importe ce que fait Gabriel, ne laisse personne te faire douter de toi.
Emma se sentit renforcée par ses paroles, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres.
Dans cet instant, au milieu du brouhaha du café et des éclats de rire des autres clients, elle savait qu’elle allait tout donner. Rien ne l'arrêterait. Gabriel Mercier pourrait la tester, la provoquer, mais elle avait une mission : réussir. Et elle n’allait pas laisser son pouvoir ou son charisme la détourner de son objectif.
Chapitre 03 : La nouvelle et le premier jour
La journée avait été longue et Emma n’en pouvait plus. En rentrant chez elle ce soir-là, elle n’avait qu’une seule idée en tête : s’effondrer dans son lit et oublier le stress des derniers jours. Elle avait pris une douche chaude, se changeant en pyjama confortable, et s’était assise sur son canapé, un livre à la main, dans l’espoir de se détendre un peu. La pluie battait encore contre la fenêtre, créant une ambiance paisible, presque idéale pour se reposer.
Elle était perdue dans ses pensées lorsque son téléphone vibra sur la table basse. Elle jeta un œil distraitement, pensant que c’était probablement un message de Carla. Mais en voyant le nom de la société de communication s’afficher, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Elle hésita une seconde avant de décrocher.
— Allô ?
La voix de la personne à l’autre bout du fil était calme et professionnelle.
— Bonjour, Mademoiselle Lacroix. Ici, Sophie Dubois de la société Mercier & Co. Je vous appelle pour vous annoncer que nous avons le plaisir de vous informer que vous avez été retenue pour le poste de chargée de communication.
Le monde d'Emma sembla s’arrêter. Elle resta muette, les mots de Sophie flottant dans l’air. Elle n’arrivait pas à y croire. Elle avait eu ce job. Elle venait de réaliser son rêve, de franchir une étape décisive dans sa carrière.
— Excusez-moi, vous avez dit… que j’ai été… acceptée ? balbutia Emma, la voix étranglée par l’émotion.
Sophie éclata de rire, un son léger et chaleureux.
— Oui, vous avez bien entendu. Nous serions ravis de vous avoir parmi nous. Vous commencerez lundi prochain à 9 heures, si cela vous convient.
Emma ferma les yeux un instant, essayant d’assimiler la nouvelle. Son cœur battait la chamade, et elle sentait une vague de chaleur l’envahir.
— C’est… c’est incroyable. Merci beaucoup ! répondit-elle, sa voix tremblant légèrement.
— Nous comptons sur vous, Mademoiselle Lacroix. À lundi alors !
Le téléphone se coucha, mais Emma resta là, les mains sur les genoux, en proie à une joie immense. Elle avait réussi. Elle avait décroché ce job avec la société Mercier & Co. Après des mois de recherches, de stress, de nuits blanches, elle avait enfin réussi. Elle sauta sur ses pieds, tournant en rond dans son appartement, incapable de contenir son enthousiasme. Elle se précipita vers son téléphone pour appeler Carla, mais se rendit compte qu’elle n’avait même pas eu le temps de lui dire qu’elle avait décroché un entretien, alors l’annoncer maintenant serait encore plus intense.
— Allô ? répondit Carla, sans savoir à quoi s'attendre.
— C’est moi ! Emma ! Elle cria presque, sa voix pleine de joie. J’ai été prise ! J’ai eu le job chez Mercier & Co !
Carla éclata de rire au téléphone, visiblement aussi excitée qu’Emma.
— Mais c’est génial ! Je le savais, tu allais y arriver ! Carla était euphorique. Tu sais, je ne veux pas te presser, mais… on va fêter ça, non ?!
Emma rit, incapable de cacher son bonheur.
— Oui, on fêtera ça, mais pas ce soir. J’ai besoin de me poser un peu. Mais je te promets, on s’organise ça vite. Elle s’assit sur son canapé, le sourire toujours accroché aux lèvres. C’est irréel, Carla.
Carla répondit dans un éclat de rire.
— Ne te laisse pas déborder par ton bonheur. Fais une pause et profite un peu. Lundi, c’est le grand jour.
Emma raccrocha, toujours sur un petit nuage. Mais une pensée surgit rapidement dans son esprit : lundi, elle allait devoir rencontrer Gabriel Mercier. Elle savait qu’il était une figure imposante, mais ce n’était pas le moment de se laisser envahir par l’appréhension. Elle avait décroché ce job, c’était tout ce qui comptait pour l’instant.
Deux jours plus tard…
Lundi matin, Emma se leva tôt. Le soleil brillait, et l’air frais du matin la vivifiait. Après une douche rapide et un petit-déjeuner simple, elle enfila une robe élégante mais sobre, un choix parfait pour son premier jour dans cette entreprise. Elle se coiffa rapidement, jetant un dernier regard à son reflet dans le miroir.
— C’est parti, Emma. Tu es prête. Elle se murmura ces mots à elle-même, son reflet la rassurant.
Elle arriva à la société Mercier & Co avec dix minutes d’avance, l’estomac noué. Le bâtiment était imposant, une grande façade de verre et d’acier. Il y avait une ambiance à la fois moderne et professionnelle qui respirait l’autorité. Emma se sentit soudainement minuscule en entrant dans le hall, mais la réceptionniste l’accueillit avec un sourire professionnel.
— Mademoiselle Lacroix, bienvenue. Vous êtes attendue au quatrième étage. M. Mercier vous attend.
Emma hocha la tête, un peu plus nerveuse. Le trajet en ascenseur lui parut interminable, chaque étage qui passait semblait accentuer son anxiété. Lorsque les portes s’ouvrirent enfin, elle prit une grande inspiration et se dirigea vers le bureau de Gabriel.
Lorsqu’elle entra dans son bureau, Gabriel était déjà là, en train de consulter des dossiers. Il leva les yeux, et pour la première fois, Emma se retrouva sous son regard perçant. Il ne sourit pas, mais il inclina légèrement la tête.
— Mademoiselle Lacroix , bienvenue parmi nous. Sa voix était calme, mais il y avait une certaine autorité qui flottait dans l’air. Installez-vous. Nous avons beaucoup à faire.
Emma s’assit dans le fauteuil en face de son bureau, sentant chaque fibre de son être se tendre. Gabriel semblait un peu plus distant que lors de l’entretien, et la tension était palpable. Après un moment de silence, il reprit la parole.
— D’abord, j’aimerais que vous m’apportiez un café. Noir, s’il vous plaît. Il se pencha sur ses papiers sans lui prêter davantage attention.
Emma cligna des yeux, surprise par la demande. Elle se leva aussitôt pour se rendre à la machine à café, l’esprit un peu perdu. Était-ce un test ? Un moyen de vérifier sa réactivité ? Elle prépara le café, espérant qu’il apprécierait sa commande.
Lorsqu’elle revint dans son bureau avec la tasse fumante, Gabriel jeta un coup d’œil à la tasse, avant de la repousser légèrement.
— Finalement, je n’en veux pas. Vous pouvez le déposer sur la table. Il leva les yeux vers elle, un air neutre sur le visage.
Emma se figea un instant, se forçant à ne pas montrer sa frustration. Elle posa la tasse sur la table, évitant son regard. Cela allait être plus compliqué que ce qu’elle avait imaginé.
— Bien sûr, M. Mercier. Sa voix était calme, mais elle sentait que son sourire n’était plus aussi naturel.
Gabriel la regarda un moment, puis se replongea dans ses papiers, ignorant à nouveau sa présence. Emma se sentit plus que jamais comme un pion dans un jeu auquel elle n’était pas encore prête. Mais elle savait qu’elle devait garder son calme. Le travail ne serait pas facile, mais elle allait devoir prouver sa valeur ici. Peu importe les petits tests ou les remarques désagréables, elle était déterminée à s’imposer.
Le reste de la journée fut tout aussi mouvementé. Gabriel lui confia plusieurs tâches à accomplir, chacune plus exigeante que la précédente. Mais Emma n’eut pas l’occasion de se laisser décourager. Elle s’occupa de chaque mission avec professionnalisme, malgré la tension palpable entre eux.
Le premier jour d’Emma dans l’entreprise ne fut pas facile. Mais elle savait qu’il fallait s’accrocher. Elle avait bien plus à offrir que ce que Gabriel semblait vouloir voir. Et peu importe les jeux de pouvoir, elle comptait bien le lui prouver.
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