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Coup De Foudre Instantané

Chapitre 1 : Le Premier Regard

Aina marchait d'un pas décidé sur les pavés humides de la ville, son sac à dos jeté négligemment sur une épaule. La pluie avait cessé, laissant place à une brume douce qui enveloppait les rues d'une lumière tamisée. C’était un de ces après-midi où Paris, malgré son agitation, semblait se suspendre dans un calme presque irréel. Aina aimait cette sensation, ce silence vivant entre les bruits de la ville. Elle venait juste d’arriver dans la capitale pour commencer ses études, et bien que la ville fût pleine de promesses et de découvertes, il y avait encore cette étrange sensation de se sentir à la fois chez soi et étrangère.

Elle se dirigeait vers un café, un petit lieu cosy qu’on lui avait recommandé, à quelques pas de la Sorbonne. Ce café, avec ses fauteuils en cuir usé et ses étagères en bois chargées de livres, était un endroit qu’elle avait déjà repéré lors de ses explorations solitaires de la ville. C’était un refuge idéal pour les après-midis pluvieux, une sorte de bulle dans le tumulte parisien.

Elle poussa la porte du café, et l’odeur du café frais et du chocolat chaud la fit sourire. La chaleur de l'endroit contrastait agréablement avec le froid qui s'était installé dehors. Aina se dirigea vers le comptoir, mais son regard fut attiré par une silhouette au fond de la pièce. Une jeune femme assise à une table près de la fenêtre, un livre ouvert devant elle, les yeux concentrés sur les mots, complètement absorbée par sa lecture. Ses cheveux châtains tombaient en vagues douces autour de son visage, et une lueur de concentration éclairait ses traits délicats. Aina ressentit un frisson étrange à l’idée de déranger cette tranquillité, mais son regard ne pouvait se détacher.

C’est alors que la jeune femme leva les yeux, comme si elle avait perçu la présence d’Aina dans la pièce. Leurs regards se croisèrent brièvement, et Aina sentit un petit tremblement dans son ventre. Les yeux de l’inconnue étaient d’un vert perçant, presque irréel, et un léger sourire effleurait ses lèvres. Aina détourna aussitôt les yeux, un peu gênée, et s'approcha du comptoir pour commander son café.

Anastasia, de son côté, n’avait pas pu s’empêcher de suivre le mouvement de la jeune fille qui venait d’entrer. Elle n’avait pas l’intention de la fixer, mais il y avait quelque chose dans sa démarche, une sorte de légèreté, qui l’attira. Elle observa ses cheveux noirs corbeau qui tombaient en cascade autour de ses épaules, et la façon dont elle se tenait, droite, mais détendue, comme si elle était en parfaite harmonie avec cet endroit. Elle se demanda un instant qui elle était, ce qui la rendait si… fascinante.

Mais Anastasia retourna vite à son livre, un peu coupable de s’être laissée distraire ainsi. Elle n’était pas du genre à accorder son attention à des inconnues, pourtant… quelque chose était différent ce jour-là. Elle secoua la tête pour se reprendre et s’enfonça de nouveau dans sa lecture. Pourtant, au fond d’elle, une petite voix lui murmurait qu’elle aurait aimé en savoir plus sur cette fille.

Aina revint avec son café, un latte qu’elle prit précautionneusement, en cherchant une place libre. Le café n'était pas bondé, mais chaque table semblait déjà occupée par quelqu’un qui, comme elle, venait se réfugier de la pluie. Elle tourna la tête et aperçut une table près de la fenêtre, juste en face de la jeune femme qui l’avait observée plus tôt. Un étrange sentiment la poussa à y aller. Peut-être parce qu’il y avait un silence, une sorte de calme autour de la jeune femme qui laissait penser qu’elle serait bien ici, à côté de cette présence silencieuse. Aina hésita un moment, puis décida de s’installer.

Elle posa son latte sur la table et sortit son livre. Mais elle ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil furtifs à la jeune femme en face d’elle. Il y avait quelque chose de mystérieux chez elle, quelque chose qui éveillait la curiosité. Peut-être était-ce la façon dont elle semblait si concentrée, ou la grâce tranquille avec laquelle elle manipulait les pages de son livre. Aina se sentit soudainement un peu maladroite en comparaison, comme si la simplicité de sa propre présence ne méritait pas d’être sur cette même scène.

Anastasia, en voyant Aina s'installer en face d’elle, sentit son cœur s’accélérer légèrement. Elle leva les yeux et croisa à nouveau le regard de la jeune fille, cette fois-ci plus longuement. Un sourire timide s'esquissa sur ses lèvres, presque imperceptible, mais assez pour que Aina le remarque. Un sourire qui semblait l'inviter à briser la glace, à la sortir de son monde de livres et de pensées. Mais Aina, bien que curieuse, se sentait soudainement un peu perdue. Elle hésita. Devait-elle lui parler ? L’approcher ? Ou était-ce trop osé ?

Le temps sembla se suspendre quelques instants, les deux jeunes femmes se trouvant là, dans un café parisien, un café qui semblait être un lieu parfait pour un début de rencontre.

Anastasia déposa son livre sur la table et prit une grande inspiration, avant de se lancer.

"Tu lis aussi… ou tu viens juste de t’installer pour boire un café ?" demanda-t-elle, sa voix douce et claire.

Aina se figea un instant, surprise par la question, mais un sourire se dessina rapidement sur ses lèvres. "Je… je lis", répondit-elle, bien que son regard fût toujours légèrement perdu dans les yeux d’Anastasia. "Je… je me suis juste dit que ce café avait l’air sympa."

Anastasia sourit à son tour, un sourire qui semblait dire beaucoup sans prononcer un mot de plus. "Il l’est. J’y viens souvent. C’est un bon endroit pour se perdre dans ses pensées."

Le silence se fit, mais cette fois, il était confortable. Les mots semblaient flotter dans l’air, porteurs d’une légèreté nouvelle, d’un début fragile. Aina, sans vraiment comprendre pourquoi, se sentit bien. Pour une fois, dans cette ville qui lui semblait encore si étrangère, elle n’avait pas l’impression d’être seule.

Et peut-être, juste peut-être, était-ce le début de quelque chose de plus.

Le Café Des Premiers Mots

Le silence entre elles, tout d’abord timide, se fit rapidement plus naturel, comme une vieille complicité qui ne demandait qu’à se redécouvrir. Les bruits du café — la machine à espresso qui vrombit, le cliquetis des tasses, les conversations en arrière-plan — s'effaçaient presque devant cette petite bulle de tranquillité qui venait de se créer autour des deux jeunes femmes. Aina, malgré sa gêne initiale, se sentait curieusement à l’aise. Elle prit une gorgée de son latte, le regard perdu dans la vapeur qui s’échappait de la tasse, cherchant à formuler une réponse, mais ne sachant trop quoi dire.

Anastasia, elle, avait repris son livre, mais elle n'était plus vraiment dedans. Ses yeux suivaient les lignes du texte sans y prêter attention, perdues dans les réflexions qui tourbillonnaient dans sa tête. Elle se surprenait à vouloir en savoir plus sur Aina, sur cette jeune fille qui semblait avoir débarqué dans sa vie sans prévenir, comme un petit courant d’air frais dans sa routine bien ordonnée. Mais elle ne voulait pas sembler trop pressante. Alors, elle choisit la discrétion.

« Tu es nouvelle à Paris ? » demanda-t-elle enfin, comme si la question était la plus naturelle du monde.

Aina baissa un peu les yeux, un sourire éphémère jouant sur ses lèvres. « Oui, je viens de commencer mes études à la Sorbonne. C’est un peu… intimidant, en fait. » Elle haussait les épaules, comme si elle cherchait à alléger la lourdeur de ses mots.

Anastasia hocha doucement la tête, son regard plongé dans celui de la jeune fille. « Je comprends. Moi aussi, j’ai mis un peu de temps à me sentir vraiment à ma place ici. Paris, c’est… vaste. » Elle marqua une pause, cherchant à ne pas en dire trop. Elle n’avait jamais été du genre à se dévoiler facilement, mais quelque chose dans la douceur du moment lui donnait envie de partager.

Aina esquissa un sourire, presque soulagée de trouver une oreille attentive. Elle ne s’était pas vraiment attendue à une conversation aussi fluide, et encore moins à cette sensation étrange de se comprendre sans avoir à expliquer quoi que ce soit. « Et toi ? Tu fais quoi ici, alors ? » demanda-t-elle, sa curiosité piquée.

Anastasia se redressa légèrement, laissant tomber son livre sur la table. « Je suis en Master de littérature comparée. C’est une passion… mais parfois, ça peut devenir un peu trop intellectuel. » Elle rit doucement, une lueur malicieuse dans les yeux. « C’est pour ça que j’aime m’échapper ici, dans des endroits comme celui-ci. » Elle fit un geste vague autour d’elle, indiquant le café. « Ça me permet de me vider la tête. »

Aina se sentit un peu plus proche d'elle, cette jeune femme qui semblait, comme elle, chercher un équilibre entre ses rêves et les exigences de la réalité. Elle se rendit compte qu’Anastasia n’était pas seulement la personne à l’apparence distante et concentrée qu’elle avait vue tout à l’heure, mais quelqu’un qui semblait comprendre l’envie de s’évader, de fuir parfois l’intensité de la vie.

Un silence agréable s’installa de nouveau entre elles, mais cette fois-ci, il ne portait plus de gêne. Il y avait une sorte d’harmonie dans l’air, une sensation que ce moment partagé n’était pas un hasard. Que ce café, avec ses murs ornés de livres et son atmosphère douce, avait agi comme un catalyseur, rapprochant deux âmes perdues dans une grande ville, deux inconnues qui, sans le savoir, avaient sans doute bien plus en commun qu’elles ne l’imaginaient.

Aina se redressa, brisant doucement le silence : « Je me demande si tu as toujours l’air aussi calme. »

Anastasia leva un sourcil, surprise par la question. « Calme ? » répéta-t-elle, amusée. « C’est un compliment, ça ? »

Aina sourit, un peu gênée. « Je veux dire… on dirait que tu es… dans un autre monde, parfois. Comme si rien ne pouvait te perturber. C’est impressionnant. »

Anastasia rit doucement, un son léger et agréable. « Eh bien, je pense que c’est juste une façade. À l’intérieur, ça bouillonne souvent. » Elle haussait les épaules, comme pour relativiser. « Mais je suppose que c’est une bonne manière de faire face au chaos autour de soi. »

Aina la regarda, une étincelle d’intérêt dans les yeux. « Tu te sens souvent submergée, non ? »

Anastasia baissa légèrement les yeux, comme si la question l’avait surprise. Elle prit un moment avant de répondre. « Parfois. Oui, c’est difficile de trouver un équilibre entre tout ce qu’on veut et ce qu’on doit faire. » Elle posa ses mains sur la table, les doigts se croisant lentement. « Mais je suppose que c’est ça, Paris. C’est un endroit où on doit se définir, s’imposer, sinon on se perd dans la foule. »

Aina sentit une étrange résonance en elle, un écho à ses propres pensées. Elle savait ce que c'était que de se sentir perdue dans une ville, loin de tout ce qu'on connaissait, avec la sensation d’être à la fois invisible et exposée.

« Je n’avais jamais imaginé que Paris serait aussi… complexe », avoua-t-elle, presque à voix basse. « Comme si chaque coin de rue cachait un secret, comme si tout le monde avait une histoire et que je devais courir après la mienne. »

Anastasia sourit doucement, touchée par la sincérité de ses mots. « C’est exactement ça. Paris n’est pas une ville qu’on conquiert, c’est une ville qui vous adopte, à son rythme. Il faut apprendre à l’écouter. »

Aina acquiesça lentement, les yeux perdus dans la lumière tamisée du café, son esprit flottant parmi les mots d’Anastasia, mais aussi parmi ses propres pensées. Peut-être qu’elle avait trouvé un début de réponse ici, dans ce petit café, entre les pages d’un livre et les premières paroles échangées.

Les deux jeunes femmes restèrent là, dans cet espace suspendu, en silence, chacune s’imprégnant de l’autre, conscientes que le simple fait d’avoir partagé ce moment allait marquer le début de quelque chose de plus grand. Quelque chose qu’elles n’avaient pas encore compris, mais qu’elles étaient prêtes à explorer.

Chapitre 3 : Les Débuts d'une Amitié

Les jours qui suivirent, Aina se surprit à penser souvent au café des Premiers Mots et à cette conversation qui lui avait laissé un étrange sentiment de confort et de résonance. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un comme Anastasia : une jeune femme qui, à la fois mystérieuse et d’apparence si paisible, lui semblait partager les mêmes doutes et aspirations.

En milieu de semaine, alors qu’elle longeait les couloirs de la Sorbonne, elle aperçut une silhouette familière à la bibliothèque universitaire. Anastasia, plongée dans un livre, avait l’air encore plus absorbée que d’habitude. Sans même réfléchir, Aina se dirigea vers elle.

« On dirait que je te retrouve toujours entourée de livres, » dit-elle doucement en s’asseyant en face d’Anastasia.

Anastasia leva les yeux, un sourire léger flottant sur ses lèvres. « Ils me tiennent compagnie, » répondit-elle, son regard malicieux. « Mais je suis ravie de te voir, Aina. »

Il y eut un bref moment de silence, avant qu’Anastasia ne ferme délicatement son livre pour le poser devant elle. « Comment ça se passe, les cours ? La Sorbonne, ce n’est pas trop intimidant ? » demanda-t-elle, un intérêt sincère dans la voix.

Aina haussa les épaules, cherchant ses mots. « Ça l’est, parfois… En fait, je me sens souvent un peu submergée. Mais je suppose que c’est normal au début. » Elle hésita, mais ajouta, « Je n’ai pas encore beaucoup d’amis ici. Enfin, à part toi, peut-être ? »

Anastasia sembla touchée. Elle acquiesça en silence avant de répondre, « Eh bien, alors, faisons quelque chose. Je connais un endroit parfait où l’on peut respirer un peu et oublier tout ça. Ce n’est pas loin. Tu as un peu de temps ? »

Aina accepta avec enthousiasme, et elles quittèrent ensemble la bibliothèque. Anastasia l’emmena à travers les petites rues de Paris jusqu’à un jardin caché derrière un mur ancien. Les arbres, encore verts pour cette saison de début d’automne, formaient une sorte de refuge naturel. Ici, le bruit de la ville s’effaçait presque entièrement.

« Cet endroit… c’est magnifique, » murmura Aina en observant l’étendue de verdure, où quelques bancs en pierre semblaient attendre des visiteurs venus chercher la paix.

Anastasia sourit, prenant une grande inspiration comme pour se purifier elle-même. « C’est mon endroit préféré. Je viens ici dès que j’ai besoin de m’échapper un peu. »

Les deux jeunes femmes s’assirent sur un banc, chacune plongée dans ses pensées. Elles n’avaient pas besoin de remplir le silence de mots ; l’instant suffisait. Après quelques minutes, Anastasia rompit le silence, presque à mi-voix.

« Tu sais, parfois, je me demande si je suis faite pour ce monde-là. Le monde des livres, de l’analyse, des discussions théoriques… Parfois, j’ai l’impression que c’est une barrière plus qu’un pont vers les autres. »

Aina hocha la tête, reconnaissant dans ces mots une part de sa propre expérience. « Je ressens la même chose. On nous pousse à définir notre avenir, nos objectifs, mais je ne suis même pas certaine de comprendre qui je suis vraiment. » Elle baissa les yeux, un peu gênée d’avoir révélé ce doute.

Anastasia posa une main légère sur le bras d’Aina, un geste plein de douceur. « C’est normal, je crois. On se cherche tous. Moi aussi, je me pose encore ces questions. »

Aina releva les yeux, et dans le regard d’Anastasia, elle vit un réconfort inattendu. Ce moment d’honnêteté partagée lui donnait l’impression de se sentir moins seule.

Après un long moment de silence partagé, Anastasia reprit la parole d’une voix plus enjouée. « Et si on faisait un pacte ? On se retrouve ici, dans ce jardin, chaque fois qu’on a besoin de faire une pause, de réfléchir ou même de ne pas réfléchir du tout. Ce sera notre endroit. Un espace où on n’a pas besoin de se justifier, ni de prouver quoi que ce soit. »

Aina sourit, ravie de cette proposition. « D’accord. À chaque fois qu’on a besoin de se retrouver, on viendra ici. Ce sera notre petit sanctuaire. »

Elles restèrent là, assises sous le couvert des arbres, à regarder les passants silencieux, les jeux de lumière à travers les feuilles. Elles parlaient par moments, partageaient des silences, mais surtout, elles sentaient qu’un lien invisible se tissait entre elles.

Lorsque le soir commença à tomber, elles se levèrent pour regagner leurs chemins respectifs. Sur le chemin du retour, Aina se sentait plus légère, comme si cette journée avait changé quelque chose d’essentiel en elle. Paris lui paraissait un peu moins intimidante, un peu plus familière. Elle savait qu’elle avait désormais un point d’ancrage, et quelqu’un à qui se confier, même au milieu du tumulte de la ville.

Ce soir-là, allongée dans son petit appartement, Aina repensa à cette rencontre, à cet échange inattendu, et à ce jardin secret qui, elle le sentait, allait devenir un endroit important. Ce pacte, aussi simple soit-il, avait pour elle un sens profond : elle avait enfin trouvé, dans cette immense ville, une amitié sincère, une écoute attentive.

Les semaines qui suivirent furent ponctuées de nouvelles rencontres dans le jardin. Parfois, elles parlaient de leurs rêves, de leurs projets, de leurs frustrations. D’autres fois, elles s’asseyaient simplement en silence, savourant la paix de cet espace partagé. C’était une amitié naissante, douce et silencieuse, qui ne nécessitait pas de grandes déclarations ni de promesses. Elles étaient simplement là, l’une pour l’autre.

Ainsi, dans l’agitation parisienne, ce jardin devint leur refuge.

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