Aujourd'hui, c'est samedi, et comme tous les jours, tu es à la bourre pour arriver au salon. Le soleil se lève doucement sur Saint-Raphaël, baignant la Côte d'Azur d'une lumière dorée. Il y a deux ans, tu as tout plaqué sans rien dire à personne. Tu avais besoin de ce changement, de cette rupture avec un passé qui t'étouffait. Alors, un matin, tu as pris une valise et tu es partie, laissant derrière toi une vie que tu ne pouvais plus supporter.
Saint-Raphaël t'a accueillie comme une bouffée d'air frais. Tu as trouvé ce petit salon de coiffure à quelques pas de la mer, où l'odeur du sel et le bruit des vagues se mêlent aux conversations animées et au ronronnement des sèche-cheveux. Au début, tu te sentais perdue, mais peu à peu, tu t'es adaptée, et ce salon est devenu ton refuge, ton nouveau foyer.
Tu attrapes tes clés sur la table en bois usée, jettes un dernier coup d'œil au miroir pour ajuster une mèche rebelle, et sors précipitamment de ton petit appartement. Les rues pavées de Saint-Raphaël sont déjà animées, les marchés de fruits et légumes colorés attirent les locaux et les touristes. Tu te faufiles parmi la foule, tes pas rapides te menant vers le salon où tes collègues t'attendent probablement avec des sourires amusés par ton éternel retard.
- Oh, je ne suis pas croyable. Je ne sais pas comment je fais pour être toujours en retard. Steven et Cassandra vont encore m'attendre.
Tu arrives en courant devant le salon où Steven et Cassandra t'attendent. À ta vue, ils éclatent de rire. Essoufflée mais souriante, tu ouvres la porte et les laisses entrer, refermant derrière toi.
- Tu es incorrigible Aurore. Même en t'ayant acheté un réveil à ton anniversaire, tu trouves encore le moyen d'être en retard, dit Steven.
- Qu'est-ce que tu veux, on ne me changera pas. Bon allez, mettons-nous au travail. La journée va être longue. Nos plannings sont full aujourd'hui.
- Je vais aller préparer le café, je pense que l'on va en avoir besoin. Qui en veut un ? Dit Cassandra.
- Ça ne sera pas de refus.
- Moi aussi, s'il te plaît. J'en veux bien un, dit Steven.
Avec Steven, vous commencez à préparer chacun votre espace de travail, ajustant les chaises et disposant les outils nécessaires. Une fois tout en place, tu prends une profonde inspiration et, d'un geste assuré, tu ouvres le salon pour la journée, prête à accueillir vos premiers clients.
Il est déjà 11h, et tu viens juste de finir avec une de tes clientes habituelles, un sourire satisfait éclairant ton visage.
- Et voilà, votre brushing est fini Marie. Vous aimez ?
- Je ne sais pas comment vous arrivez à me sublimer à chaque fois, dit une cliente.
- Je ne fais pas grand-chose. Vous êtes déjà sublime. Je suis sûr que votre mari Charles va retomber encore sous votre charme.
Tu viens à peine de terminer avec l'une de tes clientes habituelles, qui quitte le salon en riant aux éclats. Après avoir réglé sa coupe, elle te salue chaleureusement et s'en va, l'air ravi. Sans perdre une seconde, tu te diriges vers la réception pour accueillir ta prochaine cliente, prête à poursuivre cette journée bien remplie.
- Bonjour, je m'appelle Aurore. C'est moi qui vais m'occuper de vous aujourd'hui. Si vous voulez bien me suivre.
- Enchantée Aurore. Je suis Virginie, dit-elle.
D'un geste gracieux, tu l'invites à s'installer à ton poste de coiffure, prête à entamer une nouvelle transformation.
- Vous êtes là pour une coiffure pour votre mariage, si j'ai bien noté.
- Oui, tout à fait.
- Vous savez ce que vous recherchez ?
Tout en sortant une photo de son sac à main, elle te la montre, désireuse de te montrer comment elle aimerait être coiffée pour son mariage.
- J'aimerais une coiffure qui ressemble à celle-ci. Vous pensez que c'est possible ? Dit-elle.
- Laissez-moi regarder.
Tu prends la photo et la scrutes attentivement. C'est une coiffure en vogue chez les mariées en ce moment. Tu en as réalisé pas mal ces derniers temps.
- Oui, c'est parti, je vais vous faire ça de suite.
Tu te mets au travail tout en discutant avec ta cliente.
- Votre mariage est prévu pour quand ?
- Dans deux mois, mais je me demande si je serais prête à temps, dit-elle en riant.
- Vous savez c'est ce que toutes les futures mariées me disent au salon, mais quand je viens les coiffer le jour J, tout est parfait. C'est juste l'angoisse qui vous fait ça. Ne vous inquiétez pas.
- Si c'est toutes les mariées, vous me rassurez. Vous savez, mon fiancé est plus terre à terre, moi pour être honnête, je suis une stressée de la vie. J'aime que tout soit parfait.
- Et ça le sera, croyez-moi. Si ce n'est pas trop indiscret, vous avez rencontré comment votre mari, car pour mon cas, je suis toujours célibataire et je désespère.
- Disons qu'il m'est rentré dedans en voiture et qu'il est rentré direct dans mon cœur, dit-elle en riant.
- Assez original ce coup de foudre.
Pendant que tu coiffes, vous continuez à papoter toutes les deux, échangeant des anecdotes et des conseils, créant un lien chaleureux et intime dans l'atmosphère familière de ton salon.
- Et voilà, j'ai fini. Comment vous vous trouvez ?
- Oh, c'est magnifique, ça ira parfaitement avec ma robe bohème. Je n'ai pas les mots. Vous êtes libre pour le 24 juin ?
Le téléphone de Virginie sonne, elle te fait signe de l'excuser et répond rapidement.
- Bonjour mon chéri... Ah tu es là, OK... Ben rentre j'ai déjà terminé.
Elle raccroche et se tourne vers toi.
- Désolée, c'était mon fiancé. Donc c'est bon pour vous le 24 juin ?
Le carillon de la porte retentit, brisant le calme de l'instant. Tu lèves les yeux, curieuse de voir qui fait irruption dans ton salon. Ton cœur manque un battement en reconnaissant Théo, ton meilleur ami, celui pour qui tu ressens bien plus que de l'amitié. Tu as tout abandonné de peur de compromettre votre relation si spéciale. Théo s'approche de toi, le regard abasourdi en te découvrant. Tes mains tremblent légèrement, les ciseaux suspendus dans l'air. Vos yeux se cherchent, se rencontrent, et dans ce moment de surprise partagée, le passé refait surface, chargé d'émotions et de non-dits.
- Aurore ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? , dit-il surpris.
- Mais vous vous connaissez ? , répond Virginie.
- Mais oui, je t'en ai parlé. C'est Aurore, ma meilleure amie qui a disparu du jour au lendemain, dit Théo.
- Si tu connaissais le pourquoi du comment j'ai disparu du jour au lendemain crétin, tu n'ouvrirais pas ta gueule comme ça devant ta fiancée, penses-tu.
Une vague de colère te submerge, mais tu te forces à respirer profondément pour te calmer.
- Bonjour Théo.
Théo vient te serrer dans ses bras, un geste qui te fait fondre pendant un bref instant avant que tu ne te reprennes. Tu te détaches légèrement de son étreinte, gardant une distance prudente, même si chaque fibre de ton être aspire à le rapprocher davantage.
- Si je comprends bien, tu es le futur marié. Félicitations.
- Merci. Je suis sûr, que tu ne m'imaginais pas à ce que je me mette la corde au cou, dit-il.
- Ça, c'est clair. Et pour commencer je ne m'attendais plus du tout à te revoir.
- On est pressé, on doit y aller, mais j'aimerais beaucoup qu'on se revoie, dit-il.
- Chéri, on pourrait inviter ta meilleure amie à venir manger à la maison demain soir, dit Virginie.
- Oui, c'est une excellente idée. Tu es libre demain ?
Tu n'éprouves aucune envie d'accepter ses invitations, ni de rouvrir ces sentiments que tu as tenté de refouler.
- Je suis désolée, cela ne va pas être possible. Je ne vais pas pouvoir continuer cette discussion, j'ai une cliente qui m'attend. Virginie, mon collègue va finir la prise de rendez-vous pour le jour J. Je dois vraiment y aller.
Tu fais un signe à Steven, qui se hâte de venir prendre le relais. Tu sens un soupçon de déception dans le regard de Théo, mais cela t'importe peu. Une fois que Steven a terminé, tu vois les deux amoureux partir du salon, leurs mains entrelacées.
- C'était qui ce beau gosse qui avait l'air surpris en te voyant ? dit Steven.
- Steven, tu vois bien qu'elle n'est pas bien. Tu ne peux pas t'occuper de tes affaires un peu, lui répond Cassandra.
- Désolé Cassandra, mais ça fait partie de ma formation professionnelle. Coiffure et commérage.
Leur présence est réconfortante. Tu souris en pensant à leur formidable complicité. Ils ont toujours su te remonter le moral quand ça n'allait pas.
- C'est Théo, réponds-tu.
- Théo ? Le Théo ? , dit Steven.
- Ton meilleur ami parisien, répond choquée Cassandra.
- En chair et en os.
- Mais qu'est-ce qu'il fait là ?dit Cassandra.
- Il va se marier avec cette femme.
Ta révélation les choque tous les deux. Leurs regards se croisent, remplis d'une surprise sincère, mais tu sens aussi leur soutien inconditionnel, prêt à t'épauler dans cette nouvelle étape de ta vie.
La journée est enfin terminée. Elle a été à la fois riche en émotions et épuisante. Deux ans que tu n'avais pas vu Théo et franchement, tu t'en serais bien passé. Pour te changer les idées, tes amis ont décidé de t'emmener décompresser dans un club de la ville et tu as accepté. Tu te dépêches de manger en vitesse, avalant tes bouchées sans vraiment y prêter attention. Puis, tu pars prendre une douche, espérant que l'eau chaude emportera avec elle le poids de cette rencontre inattendue.
La douche te fait du bien, apaisant tes nerfs tendus. Sous le jet, tu fermes les yeux et laisses les gouttes glisser sur ta peau, emportant au passage la fatigue et la nervosité accumulées. Tu sors de la salle de bain enveloppée dans une serviette douce, prête à te préparer pour la soirée. Ouvrant ton placard, tu fouilles rapidement à la recherche d'une tenue adéquate. Une robe noire attrape ton regard, simple mais élégante, parfaite pour l'occasion. Tu l'enfiles, ajustes les bretelles et te regardes dans le miroir. Satisfaite de ton choix, tu te mets à la recherche de tes accessoires.
Tu optes pour des boucles d'oreilles discrètes et un bracelet en argent, ajoutant juste ce qu'il faut de brillance sans en faire trop. Devant le miroir, tu appliques un léger maquillage, soulignant tes yeux et ajoutant une touche de couleur à tes lèvres. Un dernier coup de brosse dans tes cheveux et tu es prête. Tu te regardes une dernière fois, prenant une grande inspiration. Ce soir, tu es déterminée à oublier Théo et à profiter pleinement de la soirée avec tes amis. À peine as-tu le temps de finir que la sonnette retentit. Tu cours ouvrir la porte à tes amis.
"Waouh, si tu ne choppes pas un bel étalon toi ce soir, je n'y comprendrai plus rien," dit Steven en te dévisageant avec admiration.
"C'est vrai que Steven a raison. Tu es une vraie bombe ce soir," ajoute Cassandra avec un sourire.
"Merci vous deux. Au fait, vous ne m'avez pas dit où on va ?" réponds-tu, curieuse.
"J'ai un ami qui m'a recommandé une toute nouvelle boîte qui vient d'ouvrir sur le port. Ça s'appelle le Paradise. J'ai pensé que ça serait sympa," explique Steven, l'enthousiasme visible dans ses yeux.
"Ah génial. Eh bien, allons-y !" dis-tu, te sentant déjà un peu plus légère.
C'est parti, tu refermes la porte derrière toi et descends les escaliers avec eux. La soirée s'annonce prometteuse, et tu te laisses entraîner par l'excitation du moment. La voiture démarre, et vous filez vers le port, des rires et des anecdotes joyeuses remplissant l'habitacle.
Le Paradise, te dis-tu, un endroit parfait pour effacer la morosité de cette journée. Tu es prête à t'amuser, à oublier, et surtout, à te rappeler que la vie continue, pleine de surprises et de nouveaux départs.
Après une dizaine de minutes de trajet en voiture, vous arrivez devant le Paradise. Tu observes l'endroit avec curiosité. Il est bien situé et semble prometteur. Vous entrez dans le club et trouvez une table rapidement. Vous prenez place, impatients de découvrir ce que la soirée vous réserve.
"La première tournée est pour moi. Je vous ramène quoi mes princesses ?" propose Steven.
"Merci Steven. Un mojito pour moi s'il te plaît," demandes-tu.
"Et pour moi une margarita," ajoute Cassandra.
Steven part en direction du bar afin d'aller chercher vos consommations. Vous l'observez de loin.
"Regarde-le, je crois qu'il y en a un qui a un ticket avec le serveur," plaisante Cassandra.
"Alors lui, toujours le même. Il drague tout ce qui bouge," commentes-tu.
Vous voyez le serveur noter son numéro de téléphone sur un bout de papier et le lui remettre. Steven revient victorieux avec vos trois consommations et un numéro de téléphone en poche.
« Et de 1. La soirée ne fait que commencer », dit-il.
Vous éclatez tous les trois de rire et il dépose vos boissons sur la table.
"Aurore, je peux te poser une question," dit soudainement Cassandra.
"Vas-y, je t'écoute," réponds-tu en te tournant vers elle.
"Tu n'as pas peur que maintenant Théo t'ait retrouvée et qu'il dise à ta famille où tu es ?" demande-t-elle, le regard sérieux.
"Ah non, on est venu ici pour lui changer les idées et toi tu lui reparles de ça," intervient Steven, un peu agacé.
"Laisse-la, Steven. J'y ai pensé tout à l'heure pour être honnête," commences-tu, réfléchissant un instant. "Je ne sais pas ce que je ferais, mais une chose est sûre, je resterais ici parmi vous."
Un moment de silence s'installe alors que chacun absorbe tes paroles. Finalement, Steven brise la tension avec une pointe d'humour.
"Vous êtes prêtes pour un câlin collectif," lance-t-il en plaisantant, faisant éclater un nouveau rire généralisé qui dissipe les dernières traces de gravité de la conversation précédente.
La soirée se poursuit dans une ambiance légère et chaleureuse, entre rires et discussions animées, chacun savourant la présence des autres et le répit que cette soirée représente.
"Je croyais qu'on était venu ici pour s'éclater. Venez avec moi, allons enflammer ce dancefloor", dis-tu.
"Moi je dirai même plus, allons enflammer tous ces beaux gosses qui sont là ce soir", dis Cassandra en souriant.
Vous vous rendez tous les trois sur la piste. Vos corps se déhanchent au son de la musique. Certains hommes viennent se joindre à Cassandra et à toi. Vous vous regardez en rigolant, dansez sensuellement avec ces hommes.
Les lumières clignotent au-dessus de vous, créant une atmosphère électrique. La musique bat dans vos veines, vous emportant dans une danse effrénée. Cassandra et toi attirez les regards avec votre énergie contagieuse. Chaque mouvement est une promesse de plaisir et de liberté.
Les heures semblent s'effacer alors que vous vous perdez dans le rythme enivrant de la nuit. Les visages inconnus deviennent familiers dans cette bulle de joie et de désir. Vos rires résonnent autour de Vous, mêlés à la pulsation de la musique.
La chaleur monte, les corps se rapprochent. La nuit est à vous, un tableau de mouvements gracieux et de connexions éphémères. Dans ce moment, vous êtes vivants, libres de toute contrainte, enveloppées par la magie du moment présent.
Tu t'es lâchée pendant une demi-heure sur la piste de danse, laissant la musique t'emporter dans un tourbillon joyeux de mouvements et de rires. À bout de souffle, tu décides de retourner à ta table, épuisée mais heureuse. Le barman s'approche alors, un plateau élégant en main, portant une bouteille de champagne et des flûtes.
"Je te manque déjà," lui dit Steven avec un sourire taquin.
"Tu aimerais bien," répond le serveur en posant le plateau sur la table.
"Je vous ramène une bouteille offerte par un de vos admirateurs secrets," annonce-t-il, un léger mystère dans la voix. "Votre petite danse a apparemment plu à quelqu'un, mais je suis désolé pour vous, vous ne pourrez pas savoir qui."
"Il faudra lui dire qu'il ne faut pas se cacher, nous aimons bien ce genre de cadeau," réponds-tu avec un clin d'œil complice.
"Promis, je lui ferai passer le message," assure le serveur avant de retourner derrière son comptoir.
Steven attrape la bouteille et remplit une coupe pour chacun. Vous levez vos verres en l'air, criant à l'unisson : "À notre admirateur secret !" La soirée se déroule dans une ambiance joyeuse avec tes amis. Bientôt, un homme charmant s'invite à votre table. Il a une présence captivante et, puisque tu es là pour profiter, pourquoi ne pas continuer à le faire avec lui ?
"Bonsoir, je m'appelle Clément. Et toi ?" te dit-il avec un sourire chaleureux.
"Enchantée, Clément. Je suis Aurore, et voici mes amis Cassandra et Steven," réponds-tu en les présentant.
Ils échangent des salutations polies pendant que Clément se tourne vers toi.
"Je t'ai vue tout à l'heure sur la piste avec tes amis, et j'aimerais t'inviter à danser, si tu me le permets," propose-t-il gentiment.
"Tu dois être l'admirateur secret," s'exclame Steven avec un clin d'œil malicieux.
"Pardon ? Quel admirateur secret ?" demande Clément, visiblement surpris.
"Non, rien du tout. Oublie ça," intervient Cassandra avec un sourire amusé. "Laisse-le tranquille, Steven."
"Pourquoi pas ? Allons-y, je te suis," réponds-tu à Clément avec un sourire.
Il te tend la main et sans hésiter, tu l'acceptes. La musique vous enveloppe alors que vous vous frayez un chemin à travers la foule. Un clin d'œil à tes amis et te voilà en train de danser avec Clément. Tu te déhanches, sentant son torse contre ton dos, ses mains fermement posées sur tes hanches.
En un instant, il te fait oublier tout ce qui te tourmentait quelques minutes plus tôt. L'alchimie est palpable. Tu te retournes pour l'embrasser, mais juste avant que vos lèvres ne se touchent, une main attrape la tienne violemment.
C'est Théo.
Il tire fermement sur ta main, affrontant Clément d'un regard dur.
"Qu'est-ce que tu fais mec ? Elle est avec moi", dit Clément d'un ton exaspéré.
Théo se défend aussitôt. "Dégage avant que je te ramène le service de sécurité."
La tension monte rapidement. Clément attrape ta main pour te protéger, mais les vigiles interviennent et l'emportent hors de la boîte de nuit.
Tu es sidérée par ce qui vient de se passer. Ton meilleur ami, visiblement en colère, te lance un regard sévère.
"Maintenant, tu me suis tout de suite dans mon bureau", ordonne-t-il, agissant comme si tu étais une enfant.
Tu te demandes comment tout a pu dégénérer si vite.
Alors que tu es sur le point d'embrasser Clément sur la piste de danse, Théo surgit soudainement et interrompt ton moment. Il fait sortir Clément du club avec une autorité implacable et t'entraîne fermement vers son bureau. Une fois à l'intérieur, il ferme la porte d'un geste brusque et te fixe intensément.
"Je peux savoir ce que tu étais en train de faire ?" demande Théo, la voix trahissant une pointe de colère.
La fureur monte en toi, brûlante et incontrôlable.
"Pardon ? Depuis quand dois-je te rendre des comptes ?" répliques-tu, les mots crachant comme du venin. "Écoute-moi bien, si je me suis cassée il y a deux ans et que j'ai cessé de te voir, c'était pour une bonne raison. Je n'ai jamais cherché à te revoir. Alors retourne dans ta belle petite vie avec ta chère fiancée sans personnalité et fiche-moi la paix !"
Sans attendre sa réponse, tu plonges la main dans ton soutien-gorge et en sors 500 euros que tu lui lances au visage.
"J'imagine que la bouteille de champagne vient de ta part, alors prends ça. Je ne veux rien venant de toi," craches-tu avec dédain. "Sur ce, bonne soirée et à jamais."
Tu fais demi-tour pour partir, mais Théo te retient par la main, son étreinte à la fois ferme et désespérée.
"S'il te plaît, je t'en prie. Nous devons parler," supplie Théo, son regard suppliant rencontrant le tien.
Tu vois toute la peine dans ses yeux, mais tu refuses de laisser transparaître la femme brisée que tu es à l'intérieur. Tu te détournes avec un air fier et quittes son bureau sans un mot de plus.
En rejoignant rapidement Steven et Cassandra, tu sens le poids de l'émotion peser lourdement sur tes épaules.
"Où étais-tu ? On t'a cherchée partout," s'exclame Steven, l'inquiétude marquant son visage.
"Dépêchez-vous. Il faut qu'on parte. Je vous expliquerai plus tard," dis-tu d'une voix pressante.
Tes deux amis, sentant l'urgence dans ton ton, s'exécutent sans poser de questions et quittent le club avec toi.
Tu te tiens debout devant l'entrée du club, le cœur encore battant après cette scène tendue à l'intérieur. Tes amis obéissent à ton regard sans dire un mot de plus et sortent de cet endroit. Une fois dehors, tu scrutes l'horizon et repères Clément qui attend un taxi un peu plus loin. Tu l'appelles à voix haute.
"Clément, attends-moi !" dis-tu.
Le jeune homme se retourne vivement. Après ce moment gênant à l'intérieur, il semble indécis sur la marche à suivre. Tu accélères le pas pour le rejoindre.
"Je suis désolée pour ce qui s'est passé là-dedans. Laisse-nous te raccompagner pour me faire pardonner," lui dis-tu.
"Si j'accepte, ton mec ne va pas débarquer et me sauter dessus," répond Clément avec un sourire taquin, cherchant à détendre l'atmosphère.
Tu ris légèrement, sentant tes épaules se décontracter. "Non, ne t'inquiète pas, et puis au passage ce n'est pas mon mec," précises-tu.
"D'accord, alors je veux bien," acquiesce Clément.
"Viens, nous sommes garés par là," l'invites-tu en pointant du doigt vers le parking.
Vous commencez à marcher en direction de la voiture. Soudain, Clément te fait signe du regard.
"Je crois qu'on nous observe," murmure-t-il.
Tu te retournes instinctivement vers l'entrée du club et aperçois Théo, visiblement contrarié de vous voir partir ainsi. Clément s'approche de la voiture et ouvre la portière arrière pour te laisser monter.
Sans un mot, tu t'engouffres à l'intérieur, le regard encore accroché à Théo, mêlant dans ton esprit les émotions de la soirée.
Dans la voiture, le silence s'est installé comme une couverture lourde. Steven, les yeux rivés sur toi par le rétroviseur intérieur, brise enfin l'atmosphère pesante.
"Bon, tu vas nous raconter ce qui s'est passé ?" demande-t-il, son ton doux mais insistant.
Tu hésites un instant, cherchant les mots justes pour expliquer la situation. "Ok, nous étions en train de danser avec Clément et... Et j'ai voulu l'embrasser," avoues-tu finalement.
"Mais il en a de la chance ce petit Clément," intervient Cassandra avec un sourire espiègle.
"J'en aurais eu si quelqu'un ne s'était pas interposé," murmure Clément, visiblement contrarié.
"Théo est arrivé et m'a attrapé par la main pour m'en empêcher," précises-tu, sentant le besoin de justifier ce moment embarrassant.
"Mais de quoi je me mêle celui-là. Le type, il est fiancé. Il se marie dans deux mois et il t'empêche d'embrasser un autre gars," commente Steven avec un ton de désapprobation.
"Ouais, il est vachement culotté," renchérit Cassandra, croisant les bras.
Clément, visiblement troublé, décide de briser le silence à nouveau. "Je peux te poser une question ?" demande-t-il, les yeux cherchant les tiens dans le rétroviseur.
"Bien sûr, je t'écoute," réponds-tu, prête à répondre à ses interrogations.
"C'était qui ce type pour toi ?" demande-t-il, cherchant à comprendre.
"Mon meilleur ami," avoues-tu avec une pointe de nostalgie.
"Il est un peu possessif pour un meilleur ami qui va se marier," observe Clément, essayant de masquer son trouble.
"Disons que cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vus," expliques-tu doucement.
"Je comprends," murmure Clément, l'air pensif.
"Steven, tu peux me déposer ici. J'habite là," interrompt Clément, sortant une carte de visite de sa poche pour te la tendre.
"Appelle-moi. J'aimerais garder contact avec toi," te dit-il avec un sourire timide.
"Promis, je le ferai," assures-tu en prenant la carte avec un léger sourire.
Clément s'approche de toi pour déposer un baiser sur ton front. "Passe une douce nuit," murmure-t-il avec tendresse.
"Steven, Cassandra, j'ai été ravi de vous rencontrer," adresse-t-il aux autres passagers.
"Nous aussi," répond Cassandra chaleureusement.
"À une prochaine j'espère," ajoute Steven avec un sourire sincère.
Clément sort finalement de la voiture, laissant derrière lui un silence chargé d'émotions mêlées.
Tu te laisses tomber sur le canapé après que Steven t'a déposée chez toi. La soirée n'a pas du tout été à la hauteur de tes attentes. En rentrant, tu jettes tes chaussures négligemment dans un coin, attrapes ton téléphone et décides d'écrire à Clément.
"Heureuse de t'avoir rencontré. J'aurais aimé que notre soirée se passe bien. Bisous. Aurore," tu écris.
Quelques instants plus tard, une réponse arrive.
"Pareil pour moi. Tu es déjà pardonnée, mais tu le seras encore plus si tu acceptes de venir dîner avec moi Lundi soir," écrit Clément.
"Invitation acceptée," réponds-tu avec un sourire naissant.
"Envoie-moi ton adresse demain, je passerai te prendre lundi à 19h," propose Clément.
"Super. À lundi alors," confirmes-tu.
Le dimanche se passe paisiblement, après une bonne douche et un petit déjeuner revigorant, tu te prépares pour le travail. Le lundi matin, après avoir enfilé une tenue appropriée, tu te rends au salon. Comme d'habitude, il n'y a pas beaucoup de monde un lundi, et Steven est en repos. C'est juste toi et Cassandra qui papotez lorsque la porte du salon s'ouvre brusquement. Un livreur entre, portant un magnifique bouquet de roses rouges.
"Bonjour, j'ai un bouquet à remettre à une certaine Aurore," annonce-t-il.
Surprise, tu te lèves et t'approches de lui.
"Oui, c'est moi," réponds-tu en souriant légèrement.
Il te tend le bouquet que tu acceptes avec un mélange de curiosité et de joie.
"Tenez, c'est pour vous. Bonne journée," dit le livreur en te saluant.
"À vous également," réponds-tu poliment.
Tu remarques une petite carte accrochée au bouquet et tu la saisis, impatiente de savoir qui t'envoie des roses.
"Notre relation me manque. Désolé pour samedi. Donne-moi une dernière chance. Théo."
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