Depuis des millénaires, Kael avait tout possédé. Or, terres, immeubles, il régnait sur le monde des humains tel un prince de l’ombre. Aucune richesse ne lui échappait, et il avait goûté aux plaisirs les plus exquis que l’immortalité pouvait offrir. Mais aujourd’hui, il ne ressentait plus rien. Plus de satisfaction, plus d'envie, juste un vide immense. L’éternité avait fini par devenir sa plus grande malédiction.
Assis sur le trône de PDG dans son bureau luxueux au dessus des passants, Kael laissait ses pensées dériver. Chaque jour était une répétition du précédent. Rien ne pouvait apaiser son ennui, et la mort, cette issue si simple pour les humains, lui était inatteignable. Il avait cherché, expérimenté, mais rien n’y faisait. Son immortalité le maintenait prisonnier. Il lui fallait une solution.
C’est ainsi qu’il se résolut à rencontrer Myrha, une sorcière redoutée qui vivait en marge du monde des mortels. Kael avait entendu parler d’elle à travers les éons — une créature cruelle et manipulatrice, mais puissante. Si quelqu’un connaissait un moyen de mettre fin à son existence, ce serait elle.
— "Tu veux que je te tue ?" siffla Myrha d’un ton moqueur en s'approchant de lui, ses doigts fins caressant les fioles sur son étagère. "Quelle demande ridicule, Avarice. Tu n’as donc plus rien à désirer ?"
Kael serra les dents, dégoûté par son amusement.
— "Je n’ai plus rien à désirer parce que j’ai déjà tout eu. La mort est la seule chose qui me manque."
La sorcière éclata de rire, un rire froid et dérangeant. Ses yeux scintillants se posèrent sur Kael, son sourire s'étirant de manière inquiétante.
— "Très bien, je vais t'aider." Elle le contourna lentement, ses talons résonnant sur le sol en pierre. "Mais tu sais que je ne donne rien sans contrepartie."
Kael s’attendait à ce qu’elle demande un prix exorbitant. Peut-être une part de sa fortune. Mais il n’était plus à ça près.
— "Peu importe le prix."
Elle lui lança un regard perçant, puis murmura des paroles dans une langue ancienne. Kael sentit un froid glacial l’envahir, une douleur insupportable s'emparer de lui. Avant qu'il ne puisse réagir, son corps changea, rétrécissant, s’adaptant à une forme nouvelle.
Il tenta de crier, mais seul un faible gémissement animal sortit de sa gorge.
— "Cette forme de renard te va à ravis, Kael." Elle s'agenouilla devant lui, ses doigts se refermant sur sa fourrure dorée. "Vivre dans l'ombre te convenait si bien, n’est-ce pas ? Maintenant, tu seras plus près de la terre que jamais."
Il tenta de bouger, de l’attaquer, mais son corps était faible. Trop faible. La sorcière avait non seulement modifié sa forme, mais elle avait aussi retiré une grande partie de ses pouvoirs. Désormais, il n’était plus qu’une créature insignifiante.
Myrha l'attrapa sans ménagement et, d’un claquement de doigts, ouvrit un portail.
— "Amuse-toi bien dans le monde des mortels." Et, sans plus de cérémonie, elle le jeta dans le vide.
...****************...
Kael se réveilla, le corps brisé, devant un bâtiment en piteux état. L’odeur de désinfectant et de terre humide l’assaillit. Ses sens, bien qu’amplifiés sous cette forme animale, ne faisaient que lui rappeler sa misérable condition.
Un cabinet vétérinaire. Son instinct lui hurla de s’échapper, de ne faire confiance à personne, mais il était bien trop faible. Le froid se glissait sous sa fourrure, et ses muscles ne répondaient plus.
La porte du bâtiment s’ouvrit soudainement. Un jeune homme en sortit, visiblement fatigué, mais son regard s'adoucit en apercevant le renard allongé devant lui.
— "Oh non..." murmura-t-il en se précipitant vers lui.
Kael grogna faiblement, tentant de le repousser d’un mouvement de patte. Mais ses forces l’abandonnaient rapidement. L’humain s’agenouilla près de lui, ses mains douces et expertes passant sur ses blessures.
— "Tu es sacrément amoché, toi." Le ton de l’homme était plein de douceur, contrastant avec la violence qu’il avait connue jusqu’ici.
L'humain le prit avec précaution dans ses bras, ignorant les grognements de Kael. "Ne t'inquiète pas, je vais m'occuper de toi."
Kael voulut protester. Comme si j'avais besoin de ton aide, humain. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche, juste un léger gémissement.
Il fut amené à l’intérieur du petit cabinet vétuste. Les équipements semblaient vieux, usés, et l’atmosphère indiquait que cet endroit ne voyait pas beaucoup de patients. Malgré cela, l’humain s’attela immédiatement à lui prodiguer des soins.
— "Je m'appelle Ethan." dit-il doucement tout en nettoyant ses plaies. "Je ne sais pas si tu m’entends vraiment, mais tu es en sécurité ici."
Kael, épuisé, ferma les yeux. Sécurité ? Ce mot lui paraissait si étranger. Jamais il n’avait eu besoin de protection. Il était Kael, l’Avarice incarnée. Mais en cet instant, enfermé dans ce corps affaibli, il n’avait d’autre choix que de céder à l’aide de cet humain.
Peut-être, pensa-t-il faiblement, que cet humain pourrait se révéler plus utile qu'il ne le pensait.
Kael ouvrit péniblement les yeux, clignant des paupières pour ajuster sa vision floue. La lumière douce de la clinique baignait la pièce, et l'odeur familière de désinfectant et de terre persistait. Encore une fois, il se réveillait dans ce corps qu'il n'avait jamais désiré. Une silhouette humaine se déplaçait dans la pièce. Ethan.
Kael bougea légèrement, mais la douleur irradiait encore dans ses membres. Chaque muscle semblait protester contre le moindre effort. Ridicule, pensa-t-il. Comment un être aussi puissant que moi peut-il être réduit à cela ? Son instinct lui hurlait de fuir, de se cacher, de ne laisser aucun humain l’approcher. Après tout, il avait survécu pendant des millénaires sans jamais dépendre de quiconque. Il n’avait aucune envie de s’attacher, encore moins à un humain, créature éphémère et insignifiante.
Pourtant, alors qu’il se préparait à bondir de la table, ses pattes refusèrent de bouger. Un mélange de fatigue et de faiblesse accablait son corps. Il était prisonnier dans cette forme, incapable de déployer ses pouvoirs, de se soigner ou même de retrouver sa liberté. C’était un sort pire que la mort.
Ethan s’approcha, une serviette humide à la main.
— "Tiens, tu es réveillé." Il sourit doucement, essuyant les plaies du renard avec des gestes délicats. "Tu es plus coriace que tu en a l'air, tu vas t'en sortir. Je m’en assurerai."
Kael grogna intérieurement. Comme si tu pouvais comprendre ce que je suis vraiment, se dit-il. Pourtant, quelque chose dans la douceur des mains d’Ethan, dans la manière attentionnée avec laquelle il le traitait, le laissait perplexe. Il était habitué aux flatteries, à la vénération, mais cette dévotion silencieuse était différente. Ethan ne semblait rien attendre en retour. Pas d’or, pas de pouvoir, juste le bien-être d’un renard blessé.
Jour après jour, Kael observait cet humain étrange. Il travaillait dur, toujours avec ce même regard épuisé mais déterminé. La clinique, bien que propre et bien entretenue, montrait des signes de délabrement. Les factures s'empilaient sur le comptoir, et l’absence de clients faisait écho dans les salles vides. Kael, malgré son apparence animale, voyait tout cela. Quel idiot, pensait-il souvent. Pourquoi se battre pour une cause perdue ?
Un soir, alors que Kael somnolait près de la fenêtre, il entendit des voix graves à l’extérieur. Il ouvrit un œil pour voir Ethan confronté à deux hommes en costume sombre, leurs visages masqués par l’ombre. Ils parlaient à voix basse, mais Kael pouvait sentir l’agressivité dans leurs gestes, dans la manière dont l’un d’eux agrippait le col d’Ethan.
— "On t’a déjà prévenu, Ethan." La voix de l’homme était tranchante. "Tu refuses de vendre, mais ça ne durera pas. Ce terrain nous appartient de droit. Prends l’argent et casse-toi."
Ethan se dégagea avec difficulté, sa voix tremblante, mais ferme.
— "Je vous ai déjà dit que je ne vendrai pas. Cet endroit… c'est tout ce qui me reste."
Kael, allongé dans l’ombre, observait la scène avec une nouvelle curiosité. Ethan était acculé, affaibli par la situation. Il aurait pu céder à la peur, accepter l’argent et se débarrasser de ce fardeau. Mais il ne le fit pas. Il résistait.
Les hommes finirent par partir, laissant Ethan seul devant la clinique. Le vétérinaire resta un moment immobile, le souffle court, avant de rentrer, le visage marqué par la fatigue et le doute. Kael le regarda, un étrange sentiment se formant en lui. Ethan referma la porte avec un soupir et s’adossa contre le mur, le regard perdu.
Pourquoi continue-t-il ? Kael ne comprenait pas. Les humains n'étaient généralement motivés que par le gain, l'argent ou le pouvoir. Ethan avait une échappatoire, mais il refusait de l'utiliser.
Les jours suivants, Kael continuait d’observer en silence. Ethan passait la majeure partie de son temps à travailler dans la clinique, à soigner des animaux errants, ou à essayer de régler des factures. Le renard pouvait sentir l’angoisse qui émanait de lui à chaque fois qu'il regardait ces papiers, mais jamais Ethan ne se laissait submerger par le désespoir.
Petit à petit, Kael se surprit à attendre les moments où Ethan s'occupait de lui. Le contact humain, la chaleur qui émanait de ses mains, tout cela éveillait en lui des sensations qu'il croyait disparues. La curiosité se transforma lentement en quelque chose de plus profond. L'admiration.
Kael, le démon de l'Avarice, admirait cet humain. Ce sentiment le déroutait. Depuis quand ressentait-il cela pour qui que ce soit ? Pourtant, il ne pouvait le nier. Ethan travaillait jour et nuit sans rien attendre en retour, ni pour lui-même, ni même pour ses patients. Il donnait tout, sans la moindre récompense. Kael, qui avait toujours amassé, toujours pris, découvrait pour la première fois ce que cela signifiait de donner.
Un soir, alors que la clinique était vide et que la lune baignait la pièce d’une lumière argentée, Ethan s'assit près de la table où Kael reposait, épuisé. Il soupira, passant une main dans ses cheveux bruns en bataille.
— "Je ne sais pas combien de temps encore je pourrai tenir..." murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Kael. "Mais tant que je peux, je continuerai. Je ne peux pas abandonner ce que mon père m’a laissé. Pas encore."
Kael le regarda avec intensité. Il aurait pu se moquer de cet entêtement. Mais au lieu de cela, il ressentit un étrange pincement au cœur. Pourquoi cela me touche-t-il ?, se demanda-t-il.
Ethan, ignorant tout de la véritable identité de Kael, sourit doucement au renard.
— "Tu es vraiment un drôle de compagnon, tu sais ? D’habitude, les animaux que je soigne repartent après quelques jours, mais toi... tu restes. Peut-être que toi aussi, tu te bats contre quelque chose que je ne comprends pas."
Il lui tapota gentiment la tête, et Kael, au lieu de reculer comme il l’avait fait au début, resta immobile, acceptant ce geste. Je ne me bats pas, pensa-t-il, mais je commence à comprendre pourquoi tu le fais.
Kael, qui avait autrefois méprisé les humains pour leur faiblesse, se rendit compte que l’humanité d’Ethan, sa fragilité même, était ce qui le rendait fort. Cette détermination à persévérer malgré les obstacles éveillait en lui un respect qu’il n’avait jamais cru possible.
Pour la première fois depuis des millénaires, Kael ressentit autre chose que la lassitude ou l’avidité. Une émotion qui lui échappait encore, mais qui, il le savait, changerait tout.
La nuit était tombée depuis longtemps sur la petite clinique d’Ethan, baignant les lieux d’une obscurité silencieuse. Le faible ronronnement du chauffage et les rares bruits de la ville au loin semblaient les seuls témoins de cette tranquillité nocturne. Kael, toujours sous sa forme de renard, observait Ethan d’un œil attentif. Le jeune vétérinaire s’était endormi à son bureau, des dossiers éparpillés autour de lui, des factures encore non réglées parsemant la surface. Même dans son sommeil, il paraissait tendu, comme si le poids du monde reposait sur ses épaules.
Kael ferma les yeux, tentant de calmer cette agitation intérieure qui ne cessait de grandir en lui. Chaque jour passé aux côtés d’Ethan lui rappelait combien il était devenu faible. Pas seulement physiquement, mais aussi émotionnellement. Il s’attachait à cet humain, à son courage et à sa détermination insensée, et cela l’irritait autant que cela le fascinait. Il n’avait jamais eu besoin de personne. Jamais.
Soudain, des bruits lourds résonnèrent à l’extérieur. Des voix basses, menaçantes. Kael se redressa aussitôt, ses sens en alerte. Il pouvait reconnaître cette aura, celle des hommes de la dernière fois.
La porte de la clinique fut violemment poussée, faisant tinter la cloche d’entrée. Trois hommes en costume sombre entrèrent, leurs silhouettes imposantes se découpant dans la pénombre. Kael reconnut immédiatement l’un d’eux : c’était celui qui avait harcelé Ethan, quelques jours plus tôt.
— "On t’avait prévenu, gamin," grogna l’un des mafieux en s'approchant du bureau. "T’as eu ta chance, mais tu t’obstines. Maintenant, c’est fini de jouer."
Ethan se réveilla en sursaut, encore groggy, mais la panique se lisait déjà dans son regard. Il se leva d’un bond, tâchant de paraître plus courageux qu’il ne l'était vraiment.
— "Je vous ai dit que je ne vendrais pas. Vous ne pouvez pas simplement..."
Le plus grand des hommes l’interrompit d’un coup de pied violent qui renversa la chaise derrière lui. Ethan s’effondra au sol, haletant de douleur. Kael, couché près de la fenêtre, sentit une vague de colère monter en lui, une rage froide et incontrôlable.
— "On va tout casser, Ethan. Tout ce que t’as, tout ce que ton père t’a laissé. Ça n’a plus d’importance. Tu vas perdre de toute façon." Le mafieux craqua ses doigts, s'approchant lentement d’Ethan, un sourire sadique étirant ses lèvres.
Kael, malgré son corps de renard, sentit ses griffes se planter dans le sol. Il devait faire quelque chose. Mais quoi ? Je suis piégé dans ce corps insignifiant, pensa-t-il, furieux. Pourtant, il ne pouvait supporter de voir cet humain, son humain, être brisé ainsi. Cette idée le remplissait d’une rage qu’il n’avait pas ressentie depuis des siècles. Quelque chose en lui se mit à vibrer, à résonner avec une force nouvelle.
Les hommes se rapprochaient d’Ethan, prêts à déchaîner leur violence sur lui. L’un d’eux saisit une batte, prêt à frapper les meubles, à détruire la clinique morceau par morceau.
Assez.
Kael sentit la chaleur de sa colère grandir, dévorant son être. Une force brute s’éveilla dans son cœur, brûlante, sauvage. Tout à coup, son corps animal sembla se déchirer de l’intérieur. Une onde de choc parcourut ses veines, une puissance qu’il croyait perdue depuis longtemps s’éveillant enfin. Sous la lueur pâle de la lune, Kael se redressa sur ses pattes tremblantes, et dans un éclat de lumière, sa forme animale disparut.
Un souffle de puissance envahit la pièce, et là, debout dans toute sa majesté, Kael retrouva son apparence originelle. Ses longs cheveux rouges tombaient en cascade autour de ses épaules, ses yeux d'or étincelaient de fureur. Il était à nouveau lui-même, le démon de l’Avarice, et une aura de menace irradiait de chaque fibre de son être.
Les mafieux se retournèrent, stupéfaits, la batte s'arrêtant en plein mouvement.
— "Qu’est-ce que...?" balbutia l’un d’eux, reculant instinctivement face à la présence écrasante de Kael.
Sans un mot, Kael s’avança, ses yeux brillants de colère fixés sur eux. Le premier homme tenta de lever son arme, mais d’un simple geste de la main, Kael le projeta violemment contre le mur. Les autres n'eurent pas le temps de réagir. En une fraction de seconde, Kael fut sur eux, sa force démoniaque éclatant dans chaque mouvement. Un coup de poing, un coup de pied, et les hommes s'écroulèrent, inconscients, brisés.
Kael se redressa, sa respiration saccadée, le corps encore vibrant de colère. Il baissa les yeux vers ses mains ensanglantées. Mais là où, d’ordinaire, ses blessures se seraient immédiatement refermées, la douleur persistait. Il plissa les yeux, inspectant les coupures profondes sur ses bras. Pourquoi... pourquoi ne guérissent-elles pas ?
Il entendit un faible gémissement et se retourna pour voir Ethan, encore au sol, le regard rempli de confusion et de peur. Kael se figea. Comment devait on soigner un humain ? Pensa t il légèrement paniqué.
Il s'approcha lentement d'Ethan, l'angoisse tordant son estomac. Chaque pas était lourd, comme si la simple gravité du moment pesait sur lui.
— "Tu... tu les as... battus ?" murmura Ethan, toujours sous le choc, la douleur dans ses yeux mêlée à de l'incrédulité.
Kael s’agenouilla à ses côtés, regardant ses propres mains tachées de sang. Il ressentait encore la chaleur du combat, mais il savait que quelque chose avait changé de manière irréversible.
— "Ils ne te feront plus de mal," dit Kael, sa voix plus douce qu’il ne l’aurait imaginée.
Ethan le dévisagea, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. L’homme magnifique, puissant, qui se tenait devant lui n'était pas le renard qu'il avait soigné. Mais une vérité plus étrange encore semblait se dessiner dans son esprit.
— "Qui... qui es-tu ?"
Kael hésita un instant. Il n'avait pas de réponse simple. Il était Kael, l’Avarice incarnée, un démon immortel. Pourtant cette simple réponse lui déplaisait par la simple idée qu'il pourrait finir par avoir peur de lui. Ce simple vétérinaire, avec sa sincérité, sa bonté et son courage, avait réussi là où des millénaires de pouvoir et de sorcellerie avaient échoué. Il lui redonnait envie et peur.
— "Je suis... quelqu’un qui te doit beaucoup plus que tu ne l’imagines," répondit-il enfin, la voix basse, troublée. "Parce que tu as réussi à faire ce que je croyais impossible."
Ethan fronça les sourcils, essayant de comprendre la signification de ces mots. Mais pour Kael, la vérité était claire. L’immortalité, ce fardeau qu’il avait tant cherché à briser, venait de trouver sa fin dans les yeux de cet homme fragile, mais plus fort qu’il ne le soupçonnait.
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