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Passion Dévastatrice (Reposte)

chap 1

Que l'orgueil des Gryffondor était bruyant ! Surtout quand il s'agissait de Quidditch, pensa Hermione avec un sourire amusé. Sa maison venait, en ce début de mois de Novembre, de gagner le premier match de l'année, et contre les Serpentard qui plus est ! Mc Gonagall avait était tellement satisfaite de l'équipe de sa maison qu'elle avait accepté qu'ils fassent une petite soirée dans leur salle commune. Résultat : l'équipe victorieuse et tous ses supporteurs faisaient la fête, chantant, dansant et acclamant les membres de l'équipe tels de vrais héros.

Hermione traversa tant bien que mal la foule réunit dans la salle commune pour se diriger vers le portrait où elle avait repéré Harry un peu plus tôt.

– Eh bien, Capitaine, tu ne partages pas l'allégresse de ton équipe ? le questionna Hermione.

– Disons que j'avais besoin de respirer un coup, plaisanta Harry. Et puis cette fête, c'est surtout pour Ron. Il a été incroyable sur le terrain, alors je lui laisse savourer sa victoire.

– En parlant de ça, Harry, ce que tu as fait partait peut-être d'un bon sentiment mais ce n'était pas bien ! Tu pourrais avoir des problèmes si quelqu'un l'apprenait ! le morigéna-t-elle.

– Mais de quoi tu parles ?

– Ne fais pas l'innocent ! Hermione avait perdu son sourire. Je t'ai vu lui verser de la chance liquide dans son verre avant le match !

– Non, ma chère Hermione, tu as cru le voir.

Devant l'air d'incompréhension et le mécontentement de son amie, Harry sortit ladite potion de sa poche. Elle était pleine.

– Mais…

– Je voulais que Ron prenne confiance en lui, j'ai donc choisi de lui faire croire ce que toi-même tu as cru. Ainsi il n'aurait plus de retenue, ce qui a été le cas.

– Tu aurais dû me le dire, reprit Hermione après un moment de silence pour analyser la situation.

– Tout comme toi tu aurais dû me dire pour le sort de confusion.

Hermione rougit et Harry rigola.

– Je ne vois pas de quoi tu parles, plaisanta à son tour la jeune fille. Disons que je me suis contentée de donner un coup de pouce au destin.

Ils rigolèrent ensemble avant de reporter leur attention sur les élèves. Hermione remarqua bien vite l'objet des pensées de son ami.

– Tu devrais aller lui parler tu sais.

– De qui tu parles ? demanda Harry, revenant soudainement sur Terre.

– Tu le sais très bien. Je ne comprends pas pourquoi tu t'entêtes à garder le silence et donc souffrir inutilement !

– Ça vaut peut-être mieux ainsi, lui expliqua Harry qui savait qu'il ne servait à rien d'essayer de nier ses sentiments quand il parlait avec Hermione. Elle a l'air très heureuse comme ça, avec Dean, et puis Ron ne me la pardonnerait pas.

– Elle a l'air heureuse parce qu'elle ne sait pas ce que tu ressens pour elle et ce que vous ratez. En ce qui concerne Ron, c'est vrai qu'il peut être bête parfois, mais c'est ton ami, et il sait que tu ne feras jamais de mal à sa sœur.

– Et toi, se défendit Harry, pourquoi tu ne vas pas voir Ron pour lui dire que tu es folle de lui ?

Hermione se contenta de rigoler légèrement à la question. Harry regarda de nouveau vers Ginny et soupira en la voyant enlacer son petit ami qui n'était pas lui.

– Je vais te laisser broyer du noir, je vais aller dans la salle commune des préfets pour lire un peu, au calme ! annonça Hermione en enlaçant Harry et lui souhaitant une bonne soirée et de ne pas se faire autant de mal.

– Tu ne vas pas voir notre héros ? demanda Harry en indiqua Ron de la tête.

– Je crois qu'il est un peu trop occupé pour le moment ! lui répondit Hermione en s'éclipsa pendant qu'Harry découvrait un Ron en train de se faire bécoter par Lavande Brown, déclenchant les rires du Survivant.

Hermione se dirigeait vers la Salle Commune des préfets, privilège que le poste de préfet leur accordait. Les préfets de chaque maison avaient accès à une salle de bain, une salle commune et une salle d'étude qu'ils se partageaient. Mais ces privilèges n'étaient rien en comparaison de ceux des préfets-en-chef. Ces derniers avaient un appartement privé pour deux (dont la localisation lui était inconnue) et n'avaient pas de couvre-feu, c'était à eux d'être assez responsables pour savoir quand ils devaient aller dormir. Hermione sortit de ses pensées quand elle arriva devant le portrait, elle donna le mot de passe et, après être allée voir la salle de bain et la salle d'étude qui étaient communicantes avec la salle commune, constata avec soulagement que les lieux étaient vides. En même temps, qui viendrait ici à cette heure, à part elle ?

Hermione s'assit donc sur l'un des canapés en pensant à ses camarades qui devaient être encore en train de fêter cette victoire comme il se doit. Ils avaient vraiment fait un magnifique match, mais ils avaient également eu de la chance car l'attrapeur et capitaine des Serpentard n'avait pas pu jouer, prétextant une maladie. Mais Hermione savait qu'il ne s'agissait que d'un mensonge de plus. Cela faisait un moment qu'elle surveillait Drago Malefoy. Il avait beaucoup changé depuis ce début d'année, il était moins exubérant, moins présent, plus mystérieux, plus préoccupé et plus renfermé cherchant la solitude plutôt que la présence de son habituelle bande. Pourquoi le prince des Serpentard se mettrait-il à vouloir être seul plutôt qu'entouré et adulé comme il l'était par le passé ? Son statut de chef semblait lui plaire infiniment, alors pourquoi ce brusque changement de situation ?

C'est devant cet étrange constat qu'Hermione avait pris la décision de suivre le blond quand l'occasion se présentait. Surveillant ses allées et venues ainsi que ses faits et gestes. Hermione était une fille intelligente et très observatrice, elle découvrirait bien vite ce que cachait le comportement douteux du préfet des Serpentard.

Satisfaite de son raisonnement, Hermione se plongea dans la lecture d'un de ses romans sans voir le temps passer. Elle était tellement absorbée par son histoire qu'elle ne remarqua pas que le portrait venait de s'ouvrir pour laisser rentrer un jeune homme. Ce dernier l'observa et s'appuya sur le mur. Il croisa les bras sur sa poitrine tout en regardant Hermione qui, sous l'effet de la concentration, fronçait légèrement les sourcils et se mordait la lèvre inférieure. Il ne put réprimer un petit sourire devant cette vision attendrissante.

– Pourquoi est-ce que cela ne m'étonnes pas de te trouver en pleine lecture ? interrogea enfin le jeune homme.

Hermione, qui se croyait seule, sursauta. Elle posa son livre et dévisagea le nouveau venu : il devait avoir à peu près son âge, plutôt grand et agréablement bâti. Son magnifique visage était entouré de mèches de cheveux rebelles d'un blond cuivré. Il avait un sourire taquin. Mais ce qu'Hermione détailla le plus furent ses yeux qui la fixaient : d'un vert sombre, pétillants de malice et de joie. Elle aurait pu passer des heures à observer ses yeux.

– Cédric ?! murmura-t-elle.

Le sourire de son interlocuteur s'agrandit. Elle se leva d'un bond et, sans réfléchir, courut se jeter dans ses bras et l'étreignit.

– Moi aussi je suis content de te revoir, rit ledit Cédric tout en répondant à son étreinte. Elle ne put cependant se retenir plus longtemps, se recula pour mieux l'observer et le bombarda de questions.

– Tu vas bien ? Mais depuis quand es-tu revenu de France ? Que fais-tu ici ? L'Ordre sait que tu es revenu ? Il y a un problème ?

Son attitude déclencha les rires du jeune homme.

– Tout doux, Hermione, une question à la fois !

– Excuse-moi. C'est que je ne m'attendais tellement pas à te voir ici !

– Je peux repartir… Commença-t-il en prenant la direction de la porte. Hermione lui attrapa la main et le tira vers le canapé.

– Ne dis pas de bêtises, voyons ! Allez, raconte-moi ce qu'il t'est arrivé depuis que tu es parti, je veux tout savoir !

– Très bien ! rit-il devant tant d'enthousiasme. Tu te rappelles, il y a deux ans, lors de la dernière épreuve du tournoi des trois sorciers, que j'avais été blessé par le serviteur de Voldemort. Pour ma propre sécurité, Dumbledore avait décidé de me faire passer pour mort. Avec le retour de Voldemort j'ai tout de suite manifesté mon intention de rentrer dans l'Ordre et je fus accepté. Comme aux yeux de tous j'étais mort, le directeur m'a envoyé en France afin de sensibiliser les sorciers locaux au retour de Voldemort et les préparer à la Guerre à venir. Leur soutien serait d'une grande aide, surtout en sachant que notre ministère refusait l'évidence. Je suis donc resté en France pendant un an et demi, dans un petit village dans les Alpes. Je suis devenu un membre actif de la résistance française et faisait le messager entre eux et l'Ordre. J'aidais à convaincre le plus de sorciers possibles sur les événements à venir jusqu'à ce que j'apprenne que le Ministère avait enfin reconnu publiquement le retour de Voldemort. J'ai alors reçu un hibou de Dumbledore m'invitant à revenir le plus vite possible en Angleterre et me voilà !

L'explication de Cédric était terminée et un silence s'en suivit. Hermione avait tellement de questions à lui poser qu'elle ne savait par où commencer et choisit donc la plus simple et évidente.

– Mais que fais-tu as Poudlard ? Tu es venu voir Dumbledore ?

– Oui mais pas seulement. Si tu te souviens bien, je n'ai pas pu finir ma dernière année et passer mes ASPIC à cause de ma soi-disant mort.

– Tu vas donc reprendre ta scolarité ici ? demanda-t-elle avec un grand sourire.

– Eh oui !

Le sourire d'Hermione s'assombri.

– Mais comment vas-tu expliquer ton retour aux autres ? Tu ne peux pas parler de l'Ordre !

– Tu penses à tout n'est-ce pas ? remarqua-t-il avec un petit sourire. Ne t'en fais pas, nous y avons bien pensé avec Dumbledore et nous avons réglé le problème. Tu sauras tout demain, avec les autres, au petit déjeuner.

– Oui mais…

_ Stop ! Je te dis qu'on contrôle alors arrête de t'inquiéter ! C'est un ordre !

– Comment ça c'est un ordre ?! Pour qui vous prenez-vous, Cédric Diggory, pour me donner un ordre ? Je suis préfète ! répondit-elle, mi amusée, mi fâchée avec un faux air sévère sur le visage.

– Tu le saurais si tu me laissais le temps de parler. Elle lui tira la langue en réponse, ce qui le fit sourire encore un peu plus. Sachez, Miss Granger, que j'ai autorité sur vous. Voyant qu'elle ne réagissait pas, il enchaîna. J'ai été élu Préfet-en-chef !

Hermione chassa son air sévère pour un grand sourire.

– Oh mais c'est…super !

Elle se jetta une fois de plus dans ses bras. Hermione avait toujours beaucoup aimé sa compagnie, qu'elle avait appris à apprécier lors de l'été suivant sa quatrième année où ils s'étaient retrouvés enfermés au Quartier Général de l'Ordre du Phénix.

– Tu m'as manqué, lui murmura-t-elle dans le cou sans pour autant défaire leur étreinte. J'ai cru que je ne te reverrai jamais.

– Tu ne croyais pas te débarrasser de moi aussi facilement ! rit-il. Toi aussi tu m'as manqué. J'ai beaucoup pensé à toi en France, après tout ce que tu m'en avais dit…

Ils rirent ensemble et se séparèrent.

– Alors maintenant raconte-moi tout ce qu'il s'est passé depuis mon départ. Que devient Poudlard ? Et le Trio d'or ?

Ce fut donc au tour d'Hermione de se lancer dans un long récit au court duquel elle lui raconta leur cinquième année : l'attaque des détraqueurs chez Harry, son audience, les cours d'Ombrage, le frère d'Hagrid, la création de l'AD, le couple Harry/Cho, les visions d'Harry, la nuit au ministère, la mort de Sirius, sans oublier de mentionner le fait que leur nouveau professeur de défense contre les forces du mal n'était autre que Rogue et que le professeur de potion était un certain Slughorn. Elle finit sur la récente victoire des rouges et or sur les verts et argent. Mais elle ne lui parla pas de ses soupçons sur Malefoy, tout comme elle n'en avait rien dit à ses meilleurs amis.

Cédric ne l'interrompit pas une seule fois, restant très concentré sur ce qu'elle était en train de lui raconter. Il ne se permit de réagir qu'une fois qu'elle eut fini.

– Eh bien, on peut dire que vous ne vous êtes pas ennuyés en mon absence ! plaisanta-t-il. Alors comme ça Harry et Cho sont ensembles ?

– Non, plus maintenant, c'était… Oh mon dieu ! s'exclama-t-elle horrifiée en plaquant une main sur le front.

– Qu'y a-t-il ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'inquiéta Cédric.

– J'avais oublié que tu étais sorti avec elle avant… tout ça ! Je suis désolée, que je peux être sotte !

– Hermione ! la coupa-t-il en lui enlevant sa main de son front. Ne te flagelle pas pour si peu. Et puis je dois t'avouer que Cho est une fille très gentille mais un peu bizarre et trop jalouse à mon goût.

Ces paroles détendirent Hermione et ils rirent de nouveau ensemble, se remémorant certains moments passés jusqu'à ce qu'Hermione ne puisse réprimer un bâillement.

– Je n'avais pas vu l'heure, s'excusa Cédric en constatant qu'il était déjà 2h du matin. Tu devrais aller te coucher ou tu vas t'endormir dans mes bras.

Ils se sourirent.

– Mais toi ? Comment vas-tu faire pour ne pas que l'on te remarque ?

– En tant que préfet-en-chef j'ai des appartements privés avec je-ne-sais-pas-encore-qui, je n'ai pas de couvre-feu et de toute façon les professeurs sont déjà au courant de mon retour. Par contre, toi tu risques d'avoir des ennuis si on te voit dans les couloirs à cette heure-ci. Alors cesse de t'inquiéter pour moi mais occupe-toi plus de toi !

– Tu as sans doute raison, approuva-t-elle en se levant et en réprimant un autre bâillement.

Il se leva également et ils se dirigèrent ensemble vers la porte. Maintenant qu'il le lui avait fait remarquer, elle se sentait fatiguée et ses yeux se fermaient tous seuls. Une fois devant la porte ils s'arrêtèrent et se firent face. Cédric posa ses mains en coupe sur le visage d'Hermione et tout en lui déposant un baiser sur le front lui souhaita une bonne nuit. Elle lui fit un petit sourire.

– Bonne nuit à toi aussi, Cédric. Je suis contente que tu sois de retour.

Et elle prit la direction de la tour des Gryffondor pour tomber dans le sommeil du juste, épuisée par les émotions de la journée et surtout de sa soirée pleine de rebondissements.

chap 2

Le lendemain Hermione se leva plus tard qu'à son habitude, la nuit ayant été courte. Elle s'habilla en vitesse et descendit rejoindre ses amis à la table des Gryffondor.

– Bonjour les garçons ! Bien dormi ?

– Salut Mione, répondit Harry. Très bien, et toi ? Tu as l'air de bonne humeur, ça fait plaisir à voir !

Elle lui répondit avec un sourire et se servit un verre de jus d'orange. Contrairement à eux, elle n'aimait pas particulièrement le jus de citrouille.

– Tu étais où, hier ? On ne t'a pas vu rentrer, questionna Ron une fois sa bouche vidée.

– Oh et bien j'étais dans la salle commune des préfets et je n'ai pas vu l'heure passer.

Son sourire s'agrandit un peu plus en repensant à sa soirée.

– Tu devais encore être en train de lire pour changer ! s'exclama le roux.

La réplique de Ron eut le don de lui faire perdre son sourire. Alors qu'elle s'apprêtait à le remettre à sa place, elle fut coupée dans son élan par Dumbledore.

– Bien le bonjour mes chers élèves. Maintenant que vous êtes tous présents, j'ai une annonce à faire. Cette année verra la venue, ou plutôt le retour, d'un élève. Il revient à Poudlard pour finir sa septième année qu'il n'a pu achever à cause d'un problème de santé.

« Après avoir subi une attaque il y a deux ans, lors du tournois des trois (enfin quatre) sorciers, nous l'avons cru mort mais ce n'était pas le cas. Il était cependant dans une situation précaire et plongé dans le coma. Ne sachant pas s'il survivrait nous l'avons fait passer pour mort. Mais je suis aujourd'hui heureux de vous annoncer qu'il est réveillé, en bonne santé et prêt à reprendre les cours. Veuillez accueillir comme il se doit votre second préfet-en-chef, M. Cédric Diggory.

Alors que des murmures s'étaient élevés au fur et à mesure du discours de Dumbledore, un grand silence régnait à présent dans la Grande Salle. Le directeur s'était décalé pour laisser voir le revenant. Revenant était bien le mot. Les élèves étaient partagés : interrogatifs – était-ce une blague ? – et/ou apeurés – était-ce un zombie ou truc du genre ? Tous semblaient troublés et ne le quittaient pas des yeux, tous à part Hermione qui affichait un grand sourire. Cédric la remarqua rapidement et lui adressa un clin d'œil.

– Eh bien merci pour l'accueil, ça fait plaisir ! rit Cédric avec un petit sourire.

Sa déclaration fit sursauter l'assistance : il était bien réel. Dumbledore se mit alors à l'applaudir, suivit des autres professeurs, d'Hermione puis de toute l'assistance. Des cris de bienvenue se firent entendre ainsi que des acclamations et des sifflements. Cédric s'installa à la table des Poufsouffle, sa maison, et se mit à serrer toutes les mains qu'on lui tendait avec un sourire amusé. Les conversations repartirent de bon train aux autres tables.

– Mais depuis quand est-il revenu ? questionna Ron à voix basse, pour que seuls ses amis l'entendent. Je le croyais en France !

– Apparemment l'Ordre a jugé bon de le faire revenir, mais pourquoi ? enchaîna Harry.

Hermione, qui avait la réponse à toutes ses questions, préféra garder le silence. Ce n'était pas à elle de leur répondre. Ils connaitraient les réponses en temps voulu.

Hermione sortit seule de la Grande Salle. Harry avait une leçon particulière avec Dumbledore, et les Weasley étaient avec leurs amoureux respectifs.

– Alors, Granger, tu t'amuses bien ? s'exclama une voix.

Hermione sursauta et se retourna pour découvrir la source de la voix venant d'un couloir adjacent. Elle ne put réprimer une grimace en découvrant Malefoy, adossé au mur, les bras croisés sur sa poitrine.

– Mais de quoi tu parles, Malefoy ? Je savais qu'il te manquait une case ou deux, mais là c'est vraiment inquiétant, va consulter !

A son plus grand étonnement, Drago ne s'énerva pas, se contentant de la toiser.

– Je dois reconnaître que c'est bien pensé : te rapprocher de Diggory pour pouvoir bénéficier de ses avantages de préfet-en-chef… Je ne te savais pas aussi retorse, Granger !

– Je ne vois absolument pas de quoi tu parles !

_ Pas à moi, Granger ! J'ai bien vu le petit clin d'œil au petit déjeuné et ces regards entre vous, ose me dire que tu n'es pas intéressée par lui !

– Cédric et moi sommes simplement amis, mais je comprends que tu ais du mal à comprendre de quoi je te parle, toi qui n'as pas d'amis !

Ce fut la réflexion de trop. Il se jeta sur elle et la plaqua assez violemment contre le mur, une main autour de son cou et l'autre serrant son poignet tenant sa baguette.

– Ecoute bien attentivement, Granger, je t'interdis de me parler sur ce ton et même de me parler tout court ! De plus, si tu continues à me suivre et m'espionner comme tu le fais, je te le ferai regretter et tu peux me croire quand je te dis que je le ferai avec le plus grand plaisir. J'ai été assez clair ?

Il resserra un peu plus sa pression autour de son cou et la vue d'Hermione se brouilla sous l'effet de la peur et du manque d'air. En cet instant, elle avait vraiment peur de Drago mais dans un élan de courage, ou de bêtise, elle se redressa un peu pour mieux pouvoir fixer Drago. Cependant, elle ne put distinguer son visage à cause des larmes qui commençaient à affluer. Alors qu'elle pensait s'évanouir par manque d'air, des voix se dirigeaient dans leur direction et Drago la relâcha aussi rapidement qu'il l'avait saisie et s'éloigna vers son dortoir sans un regard pour elle. Hermione se laissa glisser le long du mur et s'assit, en inspirant de grandes bouffées d'air. Elle porta la main à son cou où elle était sûre qu'elle aurait des marques. Heureusement que le temps était glacé et le fait qu'elle porte une écharpe ne paraîtrait pas suspect. La dernière chose qu'elle voulait c'était inquiéter ses amis.

Drago se dirigea d'un pas furieux vers la salle commune des Serpentard. Il y découvrit son habituelle petite bande : Crabbe, Goyle, Blaise en même année que lui et Théodore qui était dans la classe supérieure. Ils arrêtèrent leur discussion et tournèrent la tête en l'entendant arriver et comprirent bien vite qu'il était de mauvaise humeur. Le Prince se laissa tomber royalement dans son fauteuil attitré en s'énervant.

– Saleté de sang-de-bourbe qui s'occupe des affaires des autres ! Je vais lui faire passer, moi, son envie de se mêler de ce qui ne la regarde pas !

– Qu'est-ce qu'il y a Drago ? l'interrogea Blaise. C'est Granger, c'est ça ?

– Qui d'autre ? Elle est toujours là, à trainer dans mes pattes, à m'observer, à me suivre… Ah si je pouvais... !

– Du calme ! temporisa Théodore. Ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils pour elle.

– Et puis, si tu t'en prenais à elle, tu aurais des problèmes avec Potter et Weasley, remarqua Blaise.

– Pouah ! Une sang-de-bourbe avec des amis ! s'exclama Drago, dégoûté. Et quels amis !

– Oh c'est bon, arrête de te prendre la tête pour elle, temporisa le métis.

– C'est vrai, approuva Théodore, elle ne t'a rien fais de spécial, alors oublie-la et retournez chacun à votre petite vie, ça vaut mieux comme ça !

– Le problème c'est qu'elle n'est jamais bien loin, quoi que je fasse ! se lamenta Drago. Ça arrangerait grandement mes affaires si elle pouvait disparaître quelques temps…

– Si tu veux, intervint pour la première fois Crabbe, on peut s'en charger…

– ... tu n'as qu'un mot à dire, continua Goyle…

– … et elle disparaît, acheva Crabbe.

Drago évalua un instant cette proposition, le regard fixé sur un point et les mains croisées sur son ventre. Granger disparue, il aurait le champ libre et pourrait enfin finir ce qu'il avait à faire sans devoir vérifier tout le temps ses arrières. Sans compter qu'il la haïssait à un tel point que la voir morte lui procurerait une immense satisfaction ! Il avait beau la haïr, il était obligé de reconnaître qu'elle était une fille intelligente et que si elle continuait sur cette voie, elle ne tarderait pas à le démasquer… Mais pour le moment, elle ne savait rien et sa disparition prématurée engendrerait plus de problèmes qu'autre chose, surtout avec ses deux crétins d'amis.

– Non ça ira, finit-il par répondre. Pour le moment, elle ne représente pas un problème immédiat. Je vais attendre de voir comment la situation va évoluer. Et si jamais elle devient trop gênante…

Drago laissa sa phrase en suspend mais tous ceux présents avaient compris où il voulait en venir et Crabbe et Goyle souriaient à cette perspective.

Cédric, qui se trouvait dans ses appartements, aperçut depuis la fenêtre de sa salle commune, la cour intérieure où se trouvait une jeune fille assise sur un banc, emmitouflée dans son manteau et son écharpe en pleine lecture. Cette vision le fit sourire et il attrapa son manteau en se dirigeant vers la porte.

– Tu sais, tu devrais faire attention, tu deviens accro !

Ladite accro releva la tête, un air sévère sur le visage, prête à chasser l'intrus. Mais en découvrant Cédric devant elle, avec un air taquin, un grand sourire lui fendit le visage.

– Et toi, en ne cessant de me surprendre, tu auras ma mort sur la conscience !

Ils rirent tous deux et Cédric prit place à côté d'Hermione.

– Mais que fais-tu ici toute seule ? l'interrogea le jeune homme. Tu n'es pas avec les autres ?

– Oh, eh bien ils sont tous occupés à autre chose de plus important.

– Je serais curieux de savoir de quoi il peut bien s'agir.

– Eh bien, Harry a une leçon particulière avec le professeur Dumbledore et les deux Weasley sont quelque part dans le château avec leurs amoureux, l'un en train de se faire bécoter et l'autre en train de se disputer.

– Oh… Et bien je me porte volontaire pour te tenir compagnie !

– Tu es adorable mais il ne faut pas que tu te sentes obligé de le faire ! Je peux très bien rester seule si tu as autre chose à faire…

– Ne dis pas de bêtise ! J'ai toujours beaucoup aimé passer du temps avec toi.

Hermione sourit et rougit de plaisir à ces propos.

– Je te retourne le compliment. Au moins avec toi je peux parler d'autre chose que de Quidditch.

Ils rirent de nouveau.

– J'ai pensé à toi et ce que tu m'avais dit quand j'étais en France. C'est vraiment un très beau pays.

– Oui, acquiesça Hermione avec un sourire nostalgique. J'aime beaucoup la France… Qu'est-ce qui te manque le plus de là-bas ?

– Hum… Je dirais… Le pain !

– Le pain ?

– Oui, le pain ! Une bonne baguette avec du fromage, avec du saucisson, avec un plat en sauce, avec…

– Du Nutella ! le coupa-t-elle.

Ils sourirent, retrouvant la complicité qu'ils avaient acquise pendant les grandes vacances qu'ils avaient passées enfermés au QG de l'Ordre.

– Très bien, reprit Hermione animée d'une énergie nouvelle. Qu'est-ce qui t'a le plus surprit chez les français ?

– Alors là je dis sans hésiter cette manie qu'ils ont de se faire la bise !

Hermione partit d'un rire cristallin, bientôt suivie de Cédric.

– Je dois reconnaître que pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, cela peut choquer ! J'aimerais bien voir la tête de certains de nos camarades face à ce mode de salutation !

Cédric lui adressa un clin d'œil malicieux qui la laissa perplexe. Ils continuèrent de parler pendant tout l'après-midi, parlant des coutumes françaises, riant à certaines des anecdotes de voyage de Cédric et Hermione lui expliqua combien elle regrettait la galanterie et le romantisme de ce si beau pays. Ce n'est que lorsqu'ils remarquèrent que le soleil commençait à descendre qu'ils prirent conscience du temps écoulé.

– Nous devrions y aller, proposa Cédric en prenant la direction de la Grande Salle, sinon nous n'aurons plus à manger.

– Et encore, tu peux t'estimer heureux ! lui fit remarquer Hermione. Toi au moins tu n'as pas Ron à ta table, tu peux espérer avoir encore quelque chose à manger, tandis que moi…

Ils rirent tout en franchissant les doubles portes, attirant les regards de tous.

– Oups ! rigola Hermione. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler une entrée discrète.

– Attends, on va leur donner de quoi jaser.

Hermione haussa un sourcil et Cédric lui saisit la main droite où il lui fit un baisemain.

– Toi qui regrettais la galanterie, lui murmura Cédric à l'oreille, je te prouve que tous les gentlemen n'ont pas disparus.

Il lui sourit une dernière fois et alla à sa table. Hermione, rouge pivoine, ne tarda pas à faire de même et à s'installer près d'Harry et Ron.

– On commençait à s'inquiéter, l'informa Ron que Lavande avait momentanément lâché pour aller parler avec son amie Parvati.

– Parce que tu pensais à autre chose que ton ventre ?! le questionna Ginny qui venait d'entendre les propos de son frère.

– Toi on ne t'a rien demandé ! s'exclama Ron.

– Vous n'allez pas recommencer ! s'énerva Harry. Vous ne pouvez pas arrêter deux secondes ?

Ron baissa la tête tandis que Ginny détourna la sienne, non sans avoir lancé un regard transperçant au Survivant.

– Eh bien, quelle ambiance ! remarqua Hermione qui reprenait ses esprits après le geste inattendu de Cédric.

– Tu peux le dire, affirma Harry, ils n'arrêtent pas de se chamailler tous les deux, encore pire que Ron et toi !

Ils rirent ensemble.

– Et cette leçon, ça c'est bien passé ?

– Très bien, je vous raconterai quand on sera seuls. Et toi, tu as passé tout l'après-midi avec Cédric ?

– Oui, il m'a vue toute seule et est venu me tenir compagnie. J'avais oublié combien j'aimais parler avec lui ! Il est tellement gentil et attentionné !

– On a vu ça, rigola Harry, faisant rougir Hermione de plus belle.

– Moui, marmonna-t-elle.

– En tout cas, on dirait que ça t'a fait du bien de passer du temps avec lui.

– C'est vrai. Il est tellement différent des autres : il ne me juge pas sur mon attitude, on parle de tout et de rien, sauf de Quidditch ! Je me sens importante quand je suis avec lui et j'aime ce sentiment.

Ron, qui avait écouté la conversation, baissa un peu plus la tête. Sans en comprendre la raison, il avait pris pour lui les réflexions d'Hermione.

– En tout cas, ça me fait plaisir pour toi Mione, assura le Survivant. Je m'en voulais un peu de te laisser toute seule et puis si je me souviens bien, Cédric et toi vous entendiez très bien quand on était au Square.

Pour toute réponse, elle lui adressa un sourire et ils finirent leur repas en parlant de tout et de rien.

Alors qu'ils se dirigeaient silencieusement vers la Tour des Gryffondor, Harry interrogea Hermione.

– Dis-moi Mione, tu as des nouvelles de Victor Krum ?

– Oh oui, comment va ce cher Vikky ? demanda à son tour Ron qui s'était soudainement réveillé à l'entente de ce nom.

– Oui, répondit Hermione en faisant comme si elle n'avait pas entendue les propos de Ron. On s'écrit assez souvent mais entre sa carrière d'attrapeur, ses études et le contexte actuel…

– Eux aussi ont des problèmes à Durmstrang ? s'inquiéta Harry alors qu'ils franchissaient le portrait de la Grosse Dame.

– Peut-être même plus qu'ailleurs ! Tu sais que Grindewald, l'ancien Mage Noir contre qui Dumbledore s'est battu, est allé à l'école là-bas. La recrudescence de Mangemort y est plus forte que n'importe où d'autre et je m'inquiète pour Victor…

– Ah ! se moqua Ron. Peut-être que ton Kruminou va suivre les traces de son ancien directeur Karkaroff et va devenir Mangemort !

Harry fusilla Ron du regard alors qu'Hermione rentrait dans une colère qu'on lui avait rarement connue.

– Mais qu'est-ce qui va pas bien chez toi Ronald Weasley ? s'époumona la jeune fille. Tu fais la gueule pendant tout le repas et le seul moment où tu ouvres la bouche c'est pour sortir des âneries aussi grosses que Touffu ! Mais tu es malade mon pauvre ! La débilité ça se soigne ! Tu ferais mieux de retourner te faire lécher la glotte par ta copine au lieu de dire des monstruosités pareilles !

Sur ce, elle partit dans son dortoir sans un regard au rouquin.

Ron soupira en se retournant vers Harry.

– J'ai pas assuré hein ?

– Ça tu peux le dire ! Tu vas passer un sale moment et tu vas devoir te répandre en excuses !

– J'espère qu'elle me pardonnera, je ne voulais pas dire ça, mais ce type il me sort par les trous de nez !

Harry leva les yeux au ciel. Ils finiraient par avoir sa peau avec leurs disputes continuelles.

– Allez viens, on va se coucher, proposa Harry.

– Euh Harry, toi aussi tu trouves que Lavande me « lèche la glotte » ?

Cette fois Harry explosa de rire avant de donner une bourrade amicale au rouquin qui avait le don de le faire rire.

chap 3

Une nouvelle semaine commençait. Hermione avait fini par pardonner à Ron ses propos déplacés suite à ses multiples tentatives d'excuses. Elle savait qu'il n'était pas un garçon méchant mais juste très jaloux et extrêmement maladroit, ce qu'elle trouvait mignon. Parfois.

Le célèbre trio de Gryffondor se dirigeait vers la Grande Salle pour prendre leur petit déjeuné. Harry leur avait raconté ce que Dumbledore lui avait fait découvrir sur Jedusor la veille.

– Waouh, il est flippant le mini Tu-Sais-Qui ! fit remarquer Ron.

– Même si je ne l'aurais pas dit comme ça, expliqua Hermione, je suis d'accord avec Ron. Mais pourquoi Dumbledore te montre tout ça ? Ces souvenirs ?

– Franchement, je n'en sais rien du tout, avoua Harry. Il dit que c'est important pour la suite, mais je n'en suis pas si sûr.

– Je pense que Dumbledore sait ce qu'il fait. Et puis je trouve ça très intéressant : ça te permettra d'en découvrir le plus possible sur Jedusor et de mieux le comprendre en vue de la suite.

– Tu as peut-être raison…

Ils venaient de passer les portes de la Grande Salle quand Hermione entendit, à travers le brouhaha ambiant, qu'on l'appelait. Elle s'arrêta pour voir de qui il s'agissait et découvrit Cédric. Elle ne put réprimer un sourire : il venait de courir dans le but de la rattraper. Quand il arriva à sa hauteur, il arborait le même sourire malicieux que la veille. Et sans prévenir, il se pencha vers elle et lui fit la bise. Un grand silence accueillit son geste. Plus personne ne parlait et se contentait de les fixer.

– Eh bien, commença Cédric, tu as ta réponse maintenant.

– Ma réponse ? l'interrogea Hermione avec un air perplexe. Son geste ne l'avait pas choquée mais juste surprise.

– Tu ne te rappelles pas, hier tu te demandais comment réagiraient les élèves en voyant quelqu'un faire la bise… Tu as ta réponse : ils sont choqués ! rigola Cédric.

Hermione fronça les sourcils, les regards toujours rivés sur eux.

– Cédric Diggory, c'est la deuxième fois en même pas deux jours que tu me fais un coup comme ça et je n'apprécie guère !

Elle se détourna de lui avec un air boudeur et se retrouva face à ses deux meilleurs amis qui étaient aussi choqués que les autres.

– Allez, ma belle, l'interpella Cédric en passant son bras autour de ses épaules, ne boude pas ! Je pensais que ça te ferais rire, je ne pensais pas à mal…

Hermione le regarda et, devant son air de chien battu, capitula.

– C'est bon, soupira-t-elle, tu as gagné.

Cédric lui adressa un sourire rayonnant auquel elle répondit. Il ôta son bras des épaules d'Hermione et s'avança vers Harry et Ron pour les saluer, mais avec une simple poignée de main.

– Harry, Ron, comment vous allez depuis le temps?

Harry fut le premier à réagir et lui serra la main qu'il lui tendait, bientôt imité par Ron.

– Euh bien, et toi ? Excuse pour le temps de réaction, mais ce que vous venez de faire est assez…

– … Surprenant, termina Ron alors que les autres élèves retournaient à leur déjeuné, tout en chuchotant sur ce qu'ils venaient de voir. Vous êtes ensembles ?

– Non, lui répondit Hermione. C'est juste qu'il voulait me jouer un tour, c'est la façon qu'ont les français de se dire bonjour.

– Oh ! S'exclama Ron. Et ils font ça tous les jours ?

– Oui, assena Cédric. Alors ne soyez pas surpris si vous me voyez refaire la bise à notre petite Hermione.

– Pardon ? s'exclama la concernée.

– Tu as bien entendu, je compte te dire bonjour à la française tous les matins ! Ça nous rappellera un peu la France, et puis c'est amusant, ce sera notre jeu ! D'accord ?

Il fixait de nouveau Hermione avec un air suppliant auquel il savait qu'elle ne résistait pas. Elle leva les yeux au ciel.

– Très bien, mais tu ne l'emporteras pas au paradis, mon cher ! Maintenant on va déjeuner ou on va finir par être en retard !

Elle poussa ses meilleurs amis vers la table des Gryffondor. Elle se retourna une dernière fois vers Cédric qui lui souriait en se dirigeant lui aussi vers sa table. Ce garçon avait vraiment le don de la faire tourner en bourrique, mais qu'est-ce qu'elle pouvait l'adorer !

La semaine passa rapidement. Harry n'avait pas eu d'autre cours avec Dumbledore, qui avait dû s'absenter, et passait donc plus de temps à jouer au Quidditch avec Ron au lieu de mettre son temps à profit pour les études, au plus grand dam d'Hermione. Ron sortait toujours avec Lavande et ils s'affichaient en public avec plus ou moins de pudeur, chose qui avait beaucoup fait rire Harry et Hermione. Ginny sortait toujours avec Dean mais ils se disputaient de plus en plus, au plus grand bonheur d'Harry qui avait du mal à cacher sa jalousie. Hermione, quant à elle, passait beaucoup de temps avec Cédric. Ils parlaient de tout et de rien, des études, de la France, de l'avenir, de l'Ordre, de la guerre… autant de sujets larges et variés.

Ils étaient justement ensembles à la bibliothèque à faire leurs devoirs quand un élèves leur apporta un parchemin chacun. Hermione reconnut immédiatement l'écriture et n'eut pas besoin de lire pour savoir de quoi il s'agissait. C'est en soupirant qu'elle ouvrit son parchemin.

– Pourquoi tu soupires comme ça ? la questionna le Poufsouffle.

– C'est une invitation à l'une des réunions du club de Slugh.

– Au quoi ? Et comment tu le sais, tu n'as même pas ouvert ton parchemin ?

– Le club de Slugh est une idée de notre professeur de potion, M. Slughorn. Une fois par mois, il organise des petites « réunions » auxquelles il invite les élèves qu'il estime les plus prometteurs ou qui peuvent lui apporter un avantage d'un point de vue social. Moi-même j'y suis conviée depuis la rentrée, c'est pourquoi j'ai reconnu ma missive avant même de l'ouvrir.

– Bizarre comme type…

– Comme tu dis ! sourit Hermione tout en ouvrant son parchemin, imitée par Cédric.

– Pourquoi est-ce qu'il m'invite, moi ? la questionna-t-il.

Hermione releva le regard de son parchemin pour le planter dans celui de son voisin et haussa un sourcil.

– Tu le demandes ? Tu as participé au tournoi des trois/quatre sorciers et aurais dû le gagner si il n'y avait pas eu cette histoire avec Voldemort à laquelle tu as survécu, tu es brillant, très apprécié par élèves et professeurs et beau garçon. Tu as toutes les cartes en mains pour avoir un avenir prometteur !

Cédric n'ajouta rien, se contentant de la regarder en souriant.

– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle. Pourquoi tu me regardes comme ça ?

– Tu as dit que j'étais beau garçon…

– Euh, oui, et alors ? demanda-t-elle en sentant le rouge qui commençait à lui monter aux joues.

– Tu le penses ?

– Je ne te l'aurais pas dit si ce n'était pas le cas, assena-t-elle en replongeant son regard sur le parchemin pour cacher sa gêne. Son attitude et ses paroles firent sourirent Cédric de plus belle.

– De toute façon, je ne pense pas y aller, avoua Cédric.

– Et pourquoi ? l'interrogea-t-elle en reportant de nouveau son attention sur lui.

– Je n'ai pas très envie, surtout que je ne vois pas vraiment l'intérêt.

– Mais tu dois venir, moi j'y vais bien.

– Je croyais que tu n'appréciais pas spécialement ?

– C'est vrai, mais c'est tout de même valorisant de savoir que l'on a été choisi parmi tous les élèves… Et c'est un professeur, tu ne peux pas lui dire non ! s'indigna-t-elle.

– Hermione, si tu veux que je vienne, il te suffit de me le demander.

La concernée s'empourpra de plus belle. Ce garçon avait le don de la gêner et de la mettre dans des situations embarrassantes.

– Euh… bah tu n'es pas obligé… enfin c'est l'occasion de passer un moment sympa… mais faut pas te sentir obligé si tu as mieux à faire… je comprendrais…

« Super ! » se morigéna-t-elle intérieurement. « Il ne manquait plus que je me mette à bégayer comme une andouille, mais quelle idiote je fais ! Qu'est-ce qu'il doit penser maintenant ?». Elle était tellement occupé à s'auto-flageller qu'elle ne remarqua pas que Cédric continuait de la regarder.

– Je pense que je pourrais faire un effort.

– Pardon ?

– J'irai à la soirée de Slughorn, mais c'est bien parce que c'est toi !

Ils se sourirent. Hermione était ravie, il avait accepté de venir, et pour elle en plus. Cédric rassembla ses affaires et se leva.

– Je dois te laisser, on se revoit – il jeta un coup d'œil à son parchemin – demain soir.

Elle lui sourit en hochant la tête de haut en bas, ne voulant pas se ridiculiser de nouveau en ouvrant la bouche pour dire une bêtise. Elle le regarda partir mais il s'arrêta à l'entrée de la bibliothèque et se retourna vers elle.

– Au fait, toi aussi tu es une très belle fille. Et je le pense sincèrement. Il lui fit un clin d'œil et partit pour de bon.

Si quelqu'un avait aperçu Hermione Granger à cet instant, il aurait vu une jeune fille aux joues rouges, les yeux grands ouverts et un sourire béat.

Le lendemain, Hermione se permit de faire une grasse matinée. Ce n'était pas dans ses habitudes pourtant, mais elle avait eu du mal à trouver le sommeil la veille. En réalité, elle était préoccupée. Et si Cédric ne venait pas à la réunion de Slughorn ? Et s'il avait dit qu'il ne la trouvait jolie que pour lui faire plaisir et lui rendre le compliment, sincère, qu'elle lui avait fait un peu plus tôt ? Elle avait fini par repousser ses idées à plus tard, le sommeil devenant trop pressant.

C'est donc en cette fin de matinée de samedi qu'Hermione se leva, toujours un peu fatiguée. Elle était la seule fille restante dans son dortoir. Elle se prépara rapidement et au vu de l'heure déjà bien avancée, estima qu'il faudrait mieux qu'elle aille déjeuner maintenant pour avoir son après-midi de libre. Ils n'étaient pas très nombreux dans la Grande Salle et ce ne fut pas pour déplaire à Hermione. Ces temps-ci, elle préférait le calme et la solitude… ou la compagnie de Cédric. Il est vrai qu'ils passaient énormément de temps tous les deux ensemble et quelques élèves commençaient à jaser. Mais Hermione n'en avait que faire : il y avait maintenant bien longtemps qu'elle avait appris à ne plus s'émouvoir des critiques et méchancetés que l'on pouvait émettre à son égard.

Quand elle eut fini son frugal et rapide déjeuné, Hermione se dirigea vers la bibliothèque pour s'avancer dans son travail. Elle regarda l'heure, il était une heure de l'après-midi, il lui restait six heures devant elle avant la réunion de Slughorn. Cédric et elle se retrouveraient devant la porte. Hermione secoua la tête, elle devait se concentrer sur son travail et non pas sur la réunion, Cédric, ou ce qu'elle pouvait bien ressentir… Mais ce fut peine perdue. Après avoir tenté, durant deux heures, de travailler sur son devoir de runes anciennes, elle avait dû se rendre à l'évidence : elle n'arriverait à rien avec toutes ces questions et préoccupations en tête. Elle devait en parler à quelqu'un, extérioriser tout ça et un nom lui vint immédiatement à l'esprit.

Elle rangea en vitesse ses affaires et sortit presque en courant. Elle avança d'un pas rapide dans les couloirs quand elle percuta quelqu'un de plein fouet, manquant de peu de finir sur les fesses.

– Attention ! s'exclama le quelqu'un. Ça ne va pas de… Hermione ?!

– Oh Harry, excuse-moi je ne regardais pas où j'allais.

– J'ai vu ça ! sourit le survivant. Mais tu étais où, on ne t'a pas vu de la journée ?

– Je me suis levée tard et je suis directement allée déjeuner pour pouvoir travailler à la bibliothèque. lui répondit rapidement Hermione. Dis-moi, tu n'aurais pas vu Ginny par hasard ?

– Euh si, elle est dans les dortoirs des filles, pourquoi ?

– Je dois lui parler, j'y vais, merci ! le remercia-t-elle en reprenant son chemin.

– Tu viens chez Slughorn ce soir ? lui cria-t-il avant qu'elle disparaisse complètement de sa vue.

– Oui, entendit-il de loin. A ce soir Harry !

Harry haussa les épaules devant l'étrange comportement de sa meilleure amie et reprit lui aussi sa route.

Hermione venait d'arriver en trombe dans la salle commune des Gryffondor, attirant tous les regards présents. Mais déjà Hermione s'élançait dans les escaliers qui menaient aux dortoirs des filles. Elle toqua à la porte du dortoir de Ginny et entra quand elle en reçut la permission. La jeune Weasley était seule, assise sur son lit, plongée dans la lecture d'un livre. Elle tourna la tête pour voir sa nouvelle visiteuse et eut un sourire en reconnaissant Hermione.

– Mione ! Je suis contente de te voir, la salua-t-elle.

– Moi aussi Gin', lui répondit Hermione en reprenant son souffle.

– Qu'est-ce qui t'amènes dans mon humble dortoir ? plaisanta la jeune rousse.

– J'aimerais te parler, finit par avouer Hermione, gênée, après un instant d'hésitation.

Ginny se redressa devant l'attitude de son amie et lui fit un geste de la main pour l'inviter à s'asseoir à côté d'elle.

– Très bien, je t'écoute. Tu sais que tu peux tout me dire ! l'encouragea son amie avec un sourire.

– Je sais. Mais ce n'est pas grand-chose… enfin ne t'attends pas à grand-chose, mais c'est que je ne sais pas trop quoi faire… et je ne savais pas à qui en parler et comme toi tu t'y connais mieux que moi dans ce domaine, j'ai pensé que, voilà quoi…

Hermione avait parlé à toute vitesse et n'avait pas osé poser le regard sur Ginny et se tortillait les doigts. Ginny était en même temps anxieuse et amusée par le comportement de la jeune brune.

– Hermione ! la coupa Ginny. Arrête de tourner autour du chaudron et dis-moi.

Hermione, qui avait enfin osé regarder son amie, souffla un grand coup avant de se lancer.

– C'est à propos de Cédric.

Ginny l'incita à poursuivre un mouvement de tête.

– Tu te souviens combien on s'était bien entendus durant l'été que avons passés ensemble au QG ? Et tu as dû remarquer que l'on passe pas mal de temps ensemble ces temps-ci ?

– Oui, vous vous entendez comme cul et chemise tous les deux !

– Exactement. On peut dire qu'on a une certaine… complicité. Et hier, on était à la bibliothèque quand on a reçu l'invitation de Slughorn pour ce soir. Cédric aussi est invité et il n'en comprenait pas la raison. Je lui ai alors dis, de la façon la plus objective possible, qu'il était un garçon brillant, très apprécié et beau. Et comme tu le connais, il à tout de suite relevé le compliment sur son physique !

Ginny rigola à la réplique de son amie. Cédric était un garçon très mature qui pouvait se montrer très gamin par moments et sur certains sujets.

– Une fois qu'il m'a fait répéter le compliment pour être sûr qu'il était sincère – les deux filles levèrent les yeux au ciel –, il m'a avoué qu'il ne comptait pas venir.

– Mais pourquoi ?

– Pour les mêmes raisons qui nous ont fait hésiter, toi, Harry et moi. Alors j'ai essayé de le raisonner et de le convaincre de venir…

– Et ? questionna la cadette devant le soudain silence de sa camarade.

– Il m'a dit que si je voulais qu'il vienne avec moi, il suffisait que je le lui demande. Et il a fini par dire qu'il viendrait pour me faire plaisir.

Hermione était devenue rouge d'embarras et Ginny arborait un grand sourire.

– Mais c'est super ! commença Ginny. Ça prouve que votre amitié est importante pour lui et qu'il est prêt à faire des efforts pour toi, c'est une bonne chose !

– Ce n'est pas tout, avoua Hermione. En partant, il m'a dit qu'il me trouvait très jolie fille. Et il m'a fait un clin d'œil.

– Oh…

Les deux filles se regardèrent, sachant très bien qu'à cet instant, elles étaient sur la même longueur d'onde.

– D'accord, reprit Ginny en rompant le silence qui s'était installé. Et tu en penses quoi de toute cette histoire ?

– Bah justement, je suis un peu perdue… C'est pour ça que je voulais t'en parler.

– Et tu as bien fais ! lui assura la fille Weasley. Très bien, tu aimes bien Cédric ?

– Oui, beaucoup même.

– Tu le trouves beau garçon ?

– Qui ne le trouverait pas beau ?!

– Tu marques un point, remarqua Ginny. Mais tu crois que tu veux plus que son amitié ?

– Franchement Gin', je n'en sais rien. Je n'ai jamais été aussi proche d'un garçon à part avec Harry et Ron. Mais je considère le premier comme mon frère et le deuxième ne s'est toujours pas remit de la découverte de quatrième année, à savoir que je suis une fille ! Alors je ne sais vraiment pas comment gérer cette situation, tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas perdre son amitié.

– Eh bien la solution est simple : laissez-vous du temps. Vois comment la situation évolue et la tournure que prend votre relation. Si tu ne dois retenir qu'une chose c'est celle-ci : ne te prends pas la tête !

Les deux filles se sourirent devant leur complicité.

– Merci Gin', tu es vraiment la meilleure ! la remercia Hermione en la serrant dans ses bras.

– Oui je sais ! rigola la cadette, bientôt suivie de son ainée.

– Mais j'y pense, reprit Hermione, tu avais peut-être prévu autre chose plutôt que de m'écouter te barber avec mes pseudo problèmes relationnels d'adolescente ?!

– Ne dis pas de bêtise, rigola Ginny, d'une tu ne m'embêtes pas et de deux je n'avais rien prévu.

– Tu ne devais pas voir Dean ?

Le sourire de Ginny disparut aussi vite qu'il était venu.

– Dean et moi avons quelques problèmes ces temps-ci. Il est beaucoup trop jaloux et paranoïaque et je ne pense pas que je vais pouvoir continuer encore longtemps comme ça… Je pense que je vais rompre avec lui, une bonne fois pour toutes.

– Je suis sincèrement désolée pour toi ! s'empressa de la réconforter Hermione en la prenant dans ses bras. Si jamais tu veux en parler, viens tout de suite me voir, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je serais là pour toi !

– Merci Mione, la remercia Ginny en défaisant leur étreinte.

– Et puis c'est tant pis pour lui, il ne sait pas ce qu'il perd ! plaisanta Hermione.

Elles rirent toutes deux, heureuses d'avoir pu se confier sur ce qu'elles avaient sur le cœur.

– J'aurais encore une petite chose à te demander… avoua Hermione d'une petite voix.

– Quoi donc ?

– J'aurais besoin de tes conseils en matière de mode…

Devant l'air perplexe de son amie, elle se lança dans ses explications, tout en rougissant brusquement.

– Bah je voudrais faire un effort pour la réunion de ce soir, être plus jolie mais sans en faire trop. Tu accepterais de me conseiller ?

Pour toute réponse, Ginny lui fit un grand sourire et, tout en se relevant rapidement, lui attrapa la main pour la conduire dans la salle-de-bain.

Les deux Gryffondor passèrent donc un après-midi entre filles et tout ce que cela implique : soins du corps et du visage, coiffure, manucure, maquillage et choix de tenue vestimentaire.

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