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Suddenly I Became An Idol

Introduction

Wei Ling regarda l'horloge du bureau avec un soupir. Elle avait encore passer des heures au bureau alors que tout le monde avait déjà quitté son poste. La jeune fille attrapa le calendrier posé sur son bureau et eut une mine attristée. Encore un anniversaire qu'elle devait passé seule.

Wei Ling décida d'éteindre son ordinateur et monta lentement les escaliers de secours, son souffle se mêlant au bruit de ses talons qui résonnaient dans la cage métallique.

C'était son anniversaire, mais l'ambiance pesante du bureau vide et glacial lui avait donné envie de s'échapper, ne serait-ce que pour quelques minutes. Elle ouvrit la porte menant au toit avec une certaine excitation, espérant trouver un peu de répit dans la brise estivale.

Le vent chaud lui caressa le visage dès qu'elle posa le pied sur le toit. Elle se dirigea vers le bord, regardant la ville en contrebas, ses lumières scintillantes dans le crépuscule. Wei Ling se sentait étrangement libre, loin des regards scrutateurs de ses collègues et des dossiers empilés sur son bureau.

Elle inspira profondément, savourant cet instant de solitude et de tranquillité. Un sentiment de mélancolie l'envahit cependant. Trente ans aujourd'hui, et pourtant, elle se sentait plus perdue que jamais. Elle se pencha légèrement en avant, posant ses mains sur la balustrade, les yeux fixés sur le flux incessant des voitures en dessous.

Soudain, une pensée fugace lui traversa l'esprit : tout pourrait s'arrêter d'un seul coup. Une seconde d'inattention, un pas de trop.

Secouant la tête pour chasser cette idée, elle recula d'un pas, mais ses talons rencontrèrent une irrégularité dans le revêtement du toit. Elle perdit l'équilibre, ses bras battant l'air dans une tentative désespérée de se rattraper.

Le monde sembla ralentir alors qu'elle basculait en arrière, le vide l'aspirant irrémédiablement. Ses pensées se brouillèrent, une panique sourde l'envahissant. Elle vit les étoiles au-dessus d'elle, scintillant comme pour lui faire ses adieux.

Et puis, ce fut la chute. Un cri perça la nuit, se mêlant au bruit de la circulation en contrebas. Tout devint flou, la douleur éclipsant toute autre sensation. Puis, le silence. Un silence lourd, définitif, interrompant brutalement le cours de cette journée qui aurait dû être spéciale. Elle ferma les yeux tristes de savoir que personnes ne la regrettera.

Le silence fut alors brisé par une voix qui semblait remplit de colère et d'agacement et tandis qu'elle ouvrit les yeux, elle fut très surprise de se retrouver dans ce qui ressemblait à une cuisine.

" L'image du paradis est bien différente de celle que j'avais en tête." murmura-t-elle d'une voix méconnaissable.

" Coupez !" cria une voix dans le fond.

La jeune femme remarqua alors les caméras qui l'entouraient et fronça les sourcils. Une femme s'excusa à ce moment-là au près de tout le monde et demanda à faire une pose avant de l'entraîner au loin.

- Bai Lian, je sais que tu ne sais pas cuisiner, mais tout ce que je te demande, c'est de ne pas mettre le feu au studio cette fois-ci. Tu n'as même pas besoin d'allumer le gaz, fais juste semblant pour la caméra d'accord.

Wei Ling voulut argumenter lorsque des souvenirs qui ne semblait pas lui appartenir lui revient en mémoire.

Elle semblait être dans le corps d'une célébrité qui n'avait pas beaucoup de talent. Pourtant, Xiao Yi, la femme qui se tenait en face d'elle avait passé des années a courbé l'échine pour l'aider dans sa carrière. Wei Ling poussa un soupir se rappelant, ses soirs de travail à rattraper les erreurs de ses collègues et éprouva de la compassion pour Xiao Yi.

Elle retourna sur scène et attrapa un couteau qu'elle mania avec habileté avant de se mettre au travail.

La caméra commença à tourner et, comme par magie, elle se transforma. Ses mouvements étaient fluides, gracieux, chaque geste révélant une passion et une expertise authentiques. Elle coupa les légumes avec une précision étonnante, mélangea les ingrédients avec amour et attention, et tout cela avec une émotion palpable.

L'équipe de tournage regardait avec admiration et surprise. Le réalisateur, qui avait perdu espoir en Bai Lian, était stupéfait. Chaque membre de l'équipe pouvait ressentir l'authenticité et la profondeur de la performance de Wei Ling. Pour eux, c'était comme si une toute nouvelle actrice avait émergé, quelqu'un avec une passion et un talent naturels.

La scène se termina sous un tonnerre d'applaudissements. Wei Ling, lança un regard fier en direct de Xiao Yi qui semblait encore bouche-bée par ce qu'elle venait de voir.

La femme se rapprocha d'elle alors que l'équipe se préparé pour la scène suivante.

- Quand est-ce que tu as appris à cuisiner ? Murmura-t-elle a son oreille.

- C'est un secret. Dit-elle en plaçant un morceau de viande dans la bouche de son agent.

- Tout le monde en place, pour la scène suivante!

- Quel est la scène suivante ?

- Tu n'as pas retenu le scénario. Tu n'es vraiment pas possible. C'est la scène de retrouvailles entre ton personnage et son fiancé. Tu as cuisiné pour lui. Tu t'en rappelles ?

Wei Ling recracha le verre d'eau qu'elle venait de boire et attrapa un scénario qui trainer pas loin pour y jeter un œil.

Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine face au texte qu'elle était en train de lire. S'il y avait bien une chose avec laquelle elle n'était pas alaise, c'était la romance.

Xiao Yi la poussa en avant et lui retira le scénario des mains. Elle se retrouva alors face à un homme charismatique. Il possédait une silhouette élancée et athlétique, mesurant environ 1,79 m.

Son visage était caractérisé par des traits fins et harmonieux, avec une mâchoire bien définie et des pommettes hautes. Ses yeux en amande, était accentués par un maquillage léger, les rendant expressifs et sombres, apportant une profondeur à son regard.

Ses cheveux étaient coiffés avec du gel lui donnant une légère allure de bad boy. Sa peau était claire, et il avait une apparence soignée et élégante malgré son simple t-shirt blanc et son jean.

Wei Ling eut alors un rire nerveux et incontrôlable tandis que son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine.

Le jeune homme fronça alors les sourcils avant de pointer son nez du doigt.

Wei Ling passa sa main sur son visage et rougis en voyant quelle saignait du nez. La jeune femme se retourna et attrapa rapidement un bout de tissu pour arrêter le saignement.

Ce tournage risquait de duré plus longtemps que prévu.

Chapitre 1 : Le jeu des illusions

L'appartement était impeccablement décoré, chaque détail soigneusement placé pour donner une impression de chaleur et de raffinement.

Une table dressée pour deux trônait au milieu du salon, ornée de couverts élégants et de plats appétissants, mais l’atmosphère était loin d’être paisible.

Bai Lian, une jeune actrice au visage délicat, se tenait là, nerveuse. Elle ajustait une dernière fois les assiettes, son cœur battant la chamade. Cette scène était cruciale, non seulement pour le drama qu’elle tournait, mais aussi pour sa carrière, de ce que lui disait ses souvenirs.

Elle lança un coup d'œil à la porte, juste à temps pour voir Zimo entrer. Il était aussi charismatique que dans son rôle, dégageant une assurance presque écrasante.

Son personnage, du nom de Li Chen, quant à lui, était censé être éperdument amoureux d'une autre femme. Mais aujourd'hui, c’était avec Bai Lian qu'il devait partager cette scène d'intimité feinte.

« Zimo, tu veux bien t'asseoir ? » demanda Bai Lian, tentant de masquer le tremblement dans sa voix par un sourire hésitant.

Zimo acquiesça en silence, ses yeux perçants la scrutant avec une curiosité non dissimulée. Il s’assit, attendant patiemment que la scène commence.

Le clap retentit, marquant le début de la prise.

« Scène 14, prise 1... Action ! » cria le réalisateur.

Bai Lian prit une profonde inspiration et s’assit en face de Zimo. Elle saisit une fourchette de nourriture et tenta de la lui donner, mais ses mains, trahissant son angoisse, tremblèrent légèrement. Zimo ouvrit la bouche, prêt à jouer son rôle, mais la fourchette manqua sa cible, se détournant maladroitement au dernier moment.

« Coupez ! » lança le réalisateur, un brin d'agacement dans la voix. « On reprend. »

Zimo, fidèle à sa réputation, lui offrit un sourire encourageant. Mais cela ne fit qu'accentuer le malaise de Bai Lian. Comment pouvait-elle, une ancienne employée de bureau sans expérience de vie amoureuse réelle, jouer une scène aussi intime ? Elle tentait de puiser dans ses souvenirs, mais aucune expérience ne pouvait lui servir de modèle.

« Scène 14, prise 2... Action ! »

Bai Lian essaya à nouveau, mais la nervosité la trahit encore une fois. Elle laissa échapper un soupir frustré.

« Coupez, » dit le réalisateur, cette fois plus doucement. « Détends-toi, Bai Lian. Respire. On va y arriver. »

Elle hocha la tête, mais son esprit continuait à tourner en boucle. Comment trouver la justesse dans un rôle où elle ne parvenait même pas à entrer ?

C’est à ce moment-là qu’une idée lui traversa l’esprit. Elle se remémora les heures passées à jouer à ces jeux de romance virtuelle, ces otome games où séduire un personnage à travers des choix était la clé du succès. Et si elle abordait cette scène comme l'un de ces jeux ?

Quelques minutes plus tard, Bai Lian revenait sur le plateau, une nouvelle détermination brillant dans ses yeux. Elle s’assit à nouveau face à Zimo, un sourire confiant aux lèvres.

« Scène 14, prise 4... Action ! »

Cette fois-ci, Bai Lian adopta une toute autre approche. Elle se rappela des gestes tendres, des regards doux que ses personnages favoris utilisaient pour conquérir le cœur de leur bien-aimé. Elle prit une bouchée de nourriture et, avec une délicatesse inattendue, l'apporta aux lèvres de Zimo.

« Tu penses pouvoir me faire t'aimer ainsi ? » murmura Zimo avec un sourire amusé, suivant instinctivement la direction que prenait la scène.

Quelque chose dans son regard changea, devenant plus doux, plus intéressé. Il se pencha légèrement en avant, acceptant la nourriture avec une intimité surprenante. Bai Lian, de son côté, se sentit soudainement plus en confiance, se glissant dans son rôle avec une fluidité naturelle.

« Coupez ! C'était parfait. Excellent travail, Bai Lian, Zimo, » déclara le réalisateur, visiblement satisfait.

Bai Lian exhala enfin, soulagée. Un sourire naquit sur ses lèvres, tandis que Zimo la regardait avec un intérêt nouveau. Il semblait perplexe, se demandant comment une actrice si connue pouvait encore dégager une telle innocence.

Alors qu’elle retournait à sa loge, le regard de Zimo ne la quittait pas, intrigué par cette femme capable de tant de nuances. Bai Lian ne savait pas encore ce qui l'attendait après cette scène, mais elle était fière d’avoir surmonté cet obstacle.

Plus tard, seule dans sa loge, Bai Lian – ou plutôt Wei Ling, expira profondément. Cette vie d'actrice lui semblait toujours aussi irréelle. L'ancienne employée de bureau qu'elle était avait trouvé ce métier bien plus épuisant que ses anciennes fonctions. Mais une chose était sûre : c’était la dernière scène de ce drama. Plus besoin de jouer les amoureuses transies.

Alors qu'elle était sur le point de quitter sa loge, Xiao Yi, son agent, entra avec un sourire mystérieux.

« Prête pour le CP, Lian Lian ? » demanda-t-il, une lueur malicieuse dans les yeux.

Ah, le CP, ou "couple publicitaire". Le meilleur moyen de nourrir les fantasmes des fans avides de ragots. Zimo et elle allaient devoir jouer le jeu du faux couple, comme le voulait la tradition, pour maintenir l’intérêt du public pendant la diffusion.

Le cœur de Wei Ling battait si fort qu'elle pouvait l'entendre résonner dans ses tempes. La panique l'envahissait à chaque seconde qui passait. Elle regarda autour d’elle, cherchant désespérément une échappatoire. Il fallait qu’elle s’éloigne de tout ça, qu’elle trouve un moyen de fuir.

« Est-ce que je peux avoir un moment seule ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante à Xiao Yi, son assistante.

Xiao Yi, perplexe, acquiesça avant de quitter la loge, fermant la porte derrière elle.

Le silence tomba soudain, lourd et pesant. Wei Ling jeta un coup d'œil rapide à la fenêtre. L'idée qui lui traversa l'esprit était insensée, dangereuse même, mais c'était peut-être sa seule chance. Si elle passait par là, elle pourrait éviter le reste de l'équipe de tournage, échapper aux regards inquisiteurs et aux attentes pesantes.

Sans perdre de temps, elle tira les rideaux légèrement pour scruter l'extérieur. Personne en vue. Le chemin semblait dégagé. Soulagée, elle se précipita vers son sac et en sortit une tenue plus décontractée. Le temps pressait. En un éclair, elle troqua sa robe de scène contre un jean et un simple t-shirt, plus adaptée pour une fuite discrète.

Une fois prête, elle s’approcha du rebord de la fenêtre. Elle sentit le vent caresser son visage, apportant avec lui une bouffée de liberté qui lui donna un élan de courage. Prenant une profonde inspiration, Wei Ling ferma les yeux et se laissa tomber dans le vide.

Elle n’avait prévu qu’une chose : atterrir sur le sol et courir, courir sans se retourner. Mais son plan fut brusquement interrompu. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, l’attrapa en plein vol. Un instant suspendue dans les airs, elle sentit des bras solides la retenir avec assurance.

Le souffle coupé, elle ouvrit les yeux pour découvrir le visage de Zimo, son regard perçant la fixant avec intensité. Il était là, comme une ombre, comme s'il avait anticipé chacun de ses mouvements.

Il la posa doucement sur le sol, mais ne la lâcha pas pour autant.

Zimo se racla la gorge, brisant l’enchantement. Wei Ling, encore sous le choc, ne parvint à articuler aucun mot. Ce qu’elle lisait dans ses yeux n’était pas de la colère, ni de la réprobation. C’était autre chose, une émotion qu’elle ne parvenait pas à définir. Alors finalement elle parvint à articuler une seule phrase, un seul mot.

" Désolé..."

Chapitre 2 : Une soirée au cinéma

Zimo ne put s'empêcher de sourire en voyant Wei Ling se débattre pour se dégager de son étreinte. Elle semblait terriblement gênée, ses joues se teintant d'un rouge profond. Cette réaction contrastait tellement avec les actrices qu'il avait l'habitude de fréquenter, toutes parfaitement rodées aux jeux de la séduction et du paraître. Il y avait chez Wei Ling une innocence rafraîchissante qui l'intriguait de plus en plus. C’était comme si elle n’avait pas encore appris à porter le masque qu’exigeait leur monde.

"Ça va, pas besoin de t’excuser," dit-il avec une légère raillerie dans la voix, "tu n’as rien fait de mal."

Wei Ling évita son regard, se concentrant sur ses chaussures comme si elles détenaient les secrets de l'univers. Zimo, amusé par sa réaction, eut soudain une idée. Les tournages, les scènes répétées, tout cela pouvait être étouffant, surtout pour quelqu'un qui n'était pas habitué à ce rythme infernal. Peut-être qu'il pourrait lui offrir un peu de répit, l'aider à se détendre.

"Viens avec moi," dit-il soudainement, sans lui laisser le temps de réfléchir.

"Quoi ? Où est-ce qu’on va ?" répondit-elle, surprise par l’assurance de son ton.

"Tu verras bien," dit-il en lui attrapant la main, la tirant doucement vers la sortie.

Wei Ling hésita un instant, ses pensées virevoltant dans tous les sens. Elle ne savait pas quoi penser de ce Zimo, si confiant, presque désinvolte, mais étrangement rassurant. Il la tenait toujours par la main, comme s’il craignait qu’elle ne s’échappe. Son cœur battait la chamade, mais elle finit par se laisser entraîner.

Ils montèrent dans sa voiture, une berline noire aux vitres teintées. Le chauffeur les attendait déjà, prêt à partir dès qu’ils seraient installés. L’atmosphère à l’intérieur de la voiture était feutrée, propice à la détente. Zimo, toujours enjoué, ne put s’empêcher de taquiner Wei Ling, qui semblait plus tendue que jamais.

"Tu devrais te détendre un peu, tu sais," dit-il avec un sourire, "je ne mords pas."

Elle le regarda, perplexe. Elle n'était pas habituée à ce genre d'attention, surtout venant d'une célébrité de son calibre. Son instinct lui dictait de se méfier, de garder ses distances, mais quelque chose en lui, cette étincelle de sincérité dans ses yeux, la poussait à lui faire confiance.

"Je vais te montrer un endroit où personne ne nous reconnaîtra," ajouta-t-il, mystérieux.

Wei Ling resta silencieuse, mais son esprit était en ébullition. Où pouvait-il bien l’emmener ? Elle n’eut pas à attendre longtemps pour avoir la réponse. La voiture se gara discrètement à l’arrière d’un vieux cinéma, le genre de salle qui semblait tout droit sortie d’un autre temps. Zimo la guida à l’intérieur, passant par une petite porte latérale qui menait directement à une salle obscure.

"Je me suis dit qu’un film te ferait du bien," murmura-t-il alors qu’ils prenaient place au fond de la salle. "Dans le noir, personne ne pourra nous déranger."

Wei Ling se sentit soudainement envahie par une vague de nostalgie. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds dans un cinéma. Elle se rappela les après-midis passés avec sa famille, des rires échangés dans l’obscurité, loin des responsabilités et des attentes. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres, chassant un peu de sa nervosité.

Le film commença, plongeant la salle dans une douce pénombre. Zimo jeta un coup d’œil à sa compagne, satisfait de voir que la tension quittait progressivement ses épaules. Il pouvait sentir qu’elle se laissait enfin aller, son corps se détendant contre le siège. Lui aussi se cala confortablement, ses pensées dérivant alors que les images défilaient sur l’écran.

Wei Ling, de son côté, se perdit dans le film. L’intrigue n’était peut-être pas des plus captivantes, mais le simple fait de se retrouver dans cette ambiance familière lui procurait un réconfort inattendu. Elle oubliait peu à peu le stress du tournage, les attentes de ses collègues, et même l’étrange réalité dans laquelle elle s’était réveillée. Pour un moment, elle n’était plus Bai Lian, l’actrice en difficulté. Elle redevint simplement Wei Ling, une femme qui savourait un moment de répit dans l’anonymat.

Le film s’éternisait, mais ni l’un ni l’autre ne semblait s’en soucier. Wei Ling se surprit même à jeter des regards en coin à Zimo. Pourquoi faisait-il tout cela pour elle ? Quelle en était la raison ? Il semblait si différent de l’image publique qu’il renvoyait, si détaché des intrigues et des faux-semblants du milieu. Mais plus elle y pensait, plus elle se sentait rassurée par sa présence.

Zimo, sentant son regard, tourna la tête vers elle et leur regard se croisa. Un silence complice s’installa entre eux, rompu seulement par les bruits lointains du film. Il lui sourit, un sourire franc et apaisant.

"Merci…" murmura-t-elle, à peine audible, mais il l’entendit.

"Pour quoi ?" demanda-t-il, légèrement surpris.

"Pour… tout ça. C’est vraiment gentil de ta part."

Zimo haussa les épaules, feignant l’indifférence, mais intérieurement, il était ravi de voir qu’elle se détendait enfin. Cette soirée n’avait rien de prévu, mais il était heureux de l’avoir improvisée. Wei Ling était vraiment différente, et c’était cette différence qui la rendait si captivante.

"Tu sais," dit-il après un moment, "ça me fait plaisir aussi. Parfois, il faut juste prendre le temps de s’échapper un peu. Oublier tout le reste."

Elle hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu’il voulait dire. Pour la première fois depuis qu’elle s’était retrouvée dans ce corps étranger, Wei Ling sentit que, peut-être, tout cela n’était pas si mal. Peut-être qu’elle pouvait trouver sa place ici, après tout.

Le film touchait à sa fin, mais ni Wei Ling ni Zimo ne semblaient pressés de partir. Ils restèrent encore un moment dans l’obscurité, profitant de ce rare instant de paix, loin des projecteurs et des caméras. Dans le noir, il n’y avait plus de célébrité, plus de rôle à jouer, juste deux âmes qui se découvraient peu à peu.

Quand ils quittèrent finalement le cinéma, le monde extérieur leur sembla moins oppressant. Wei Ling sentait en elle un nouveau souffle, une énergie renouvelée, prête à affronter la suite. Zimo, marchant à ses côtés, lui jeta un dernier regard complice avant de lui sourire.

"C’était une bonne soirée," dit-il simplement.

Wei Ling acquiesça, le cœur plus léger.

"Oui, vraiment… Merci, Zimo."

Ils se séparèrent sur ces mots, chacun retournant à sa vie, mais avec le sentiment qu’un lien s’était formé, quelque chose de fragile mais de réel. Une connexion qu’ils auraient peut-être l’occasion d’explorer davantage.

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