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Montre-nous La Voie

Prologue

𝑫𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍' 𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏, 𝒔𝒆 𝒄𝒂𝒄𝒉𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒆́𝒄̧𝒊𝒕𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓𝒔  𝒔𝒊𝒍𝒆𝒏𝒄𝒊𝒆𝒖𝒙.

Au cœur d'un royaume imprégné de traditions séculaires et de rigueurs religieuses, la voix des femmes se murmurait à peine. Dans cet univers où les préceptes anciens dictaient leur place et leur rôle, chaque aspect de la vie quotidienne était teinté par les interprétations rigides des textes sacrés. Les femmes étaient confinées aux ombres, subordonnées aux hommes qui régnaient sans partage sur la politique, la guerre et le destin de leur royaume.

Au sommet de cette hiérarchie figée se tenait la reine Artena, une figure énigmatique qui incarnait à la fois la puissance silencieuse et la résignation feutrée imposées par les siècles de tradition. Réputée pour sa grâce calme et son intelligence acérée, Artena naviguait habilement à travers les intrications d'un pouvoir qu'elle ne pouvait revendiquer ouvertement. Son visage impassible dissimulait des stratégies complexes et des aspirations profondes, même lorsqu'elle devait affronter les affronts subtils du roi Arald, son époux.

Arténa restait en partie par obligation envers son fils, dernier survivant parmi ses quatre fils, et le seul qui lui restait. Chaque jour, elle lui consacrait tout ce qu'il lui restait de force et d'attention.

Dans l'ombre de la cour, d'autres femmes étaient prises dans des destins tissés par la même toile de contraintes et de défis personnels. Amara, jeune et timide, était destinée à devenir concubine du roi, ses rêves de liberté étouffés par la domination persistante de son père. Elisianne, sa mère, portait les cicatrices physiques et émotionnelles de toute une vie de soumission forcée, cherchant à protéger ses enfants malgré la peur constante de son mari. Elle cachait soigneusement ses cicatrices sous de longs vêtements, témoignages silencieux de son martyre intérieur.

Adora, quant à elle, était plongée dans une phase presque dépressive, où toute émotion semblait s'être éteinte à l'exception d'une détermination froide et implacable. Ses yeux reflétaient la vengeance qu'elle nourrissait, une vengeance dirigée non seulement vers ceux qui avaient causé sa douleur, mais aussi vers un système qui avait trahi ses aspirations d'amour et de bonheur.

Parmi elles, Diana se distinguait par sa loyauté inébranlable envers la reine Artena, trouvant sa force dans la modestie et son courage dans des gestes simples d'assistance quotidienne.

Dans ce royaume où chaque battement de cœur semblait résonner avec les échos du passé et les promesses incertaines de l'avenir, ces femmes étaient liées par leurs luttes, leurs espoirs et leur détermination à trouver leur voix dans un monde qui les avait maintenues dans l'ombre trop longtemps.

Avertissement : Cette histoire contient des thèmes sensibles, notamment la violence domestique, qui peuvent être difficiles à lire pour certaines personnes, en particulier celles ayant vécu des expériences traumatisantes.

𝑄𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑙𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 :

¹Quel est votre avis sur le protagoniste après ce premier aperçu ? Pensez-vous que c'est un personnage fiable ?

² Quels sont vos prédictions pour l'évolution de l'histoire ? Quelle question clé avez-vous hâte de voir résolue ?

Entre les murs du palais

𝑪𝒉𝒂𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓 𝒓𝒆𝒏𝒇𝒆𝒓𝒎𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒑𝒓𝒆̂𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒃𝒓𝒊𝒔𝒆𝒓 𝒍𝒆 𝒔𝒊𝒍𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒆́𝒄𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆𝒓 𝒍𝒆 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏 𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒍𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́.

                                 ۞   

Le soleil levant baignait le royaume de ses premières lueurs dorées, révélant la grandeur imposante du palais royal. Les murs de pierre ancienne, gravés de symboles et de récits du passé, se dressaient comme des gardiens silencieux de traditions séculaires. Au cœur de cet édifice se trouvait la reine Artena, seule dans ses appartements privés.

À 36 ans, la reine Artena était d'une beauté saisissante. Ses longs cheveux blancs encadraient son visage délicat, tandis que ses yeux bleus reflétaient une profondeur et une tristesse insondables. Sa peau d'une blancheur immaculée semblait presque irradier une lumière propre, accentuant la perfection de sa silhouette élancée. Aujourd'hui, elle portait une robe blanche splendide, ornée de dentelle florale sur les épaules et de petites perles scintillantes. Un voile léger tombait de ses bras, ajoutant une touche d'élégance et de grâce à son allure majestueuse. Sa couronne, délicatement posée sur sa tête, complétait ce tableau de splendeur royale.

Un coup discret à la porte la tira de ses pensées. Diana, sa fidèle servante, entra avec une révérence respectueuse.

« Majesté, le roi Arald souhaite vous voir dans son bureau. »

Artena acquiesça sans un mot. Elle savait que chaque rencontre avec le roi était un exercice de patience et de stratégie. En quittant ses appartements, elle resserra son châle autour de ses épaules, comme pour se préparer à un combat silencieux.

En marchant dans les couloirs du palais, elle repensait aux épreuves qui l'avaient forgée. À l'âge de 16 ans, elle avait donné naissance à son premier fils, Mathieu. Il aurait dû avoir 20 ans aujourd'hui, mais une mauvaise stratégie militaire l'avait emporté, laissant Artena dans un chagrin inconsolable. Ce fut la première fois qu'elle perdit un enfant, et la douleur fut immense.

Quelques années plus tard, deux de ses autres fils, âgés respectivement de 18 et 17 ans, furent envoyés en mission. Découverts par l'ennemi, ils furent exécutés sans pitié. Cette perte la plongea dans un abîme de désespoir. Pendant des jours, elle ne mangea pas, ne buvant que ses larmes. Mais elle trouva la force de se relever pour le bien de son dernier fils, Ulysse Hope. Il était son unique espoir, le dernier lien avec son futur et celui du royaume. Elle le surprotégeait, consciente que sa survie était la clé de sa propre résilience.

Arrivée au bureau du roi, Artena entra sans cérémonie. Le roi Arald l'attendait, son visage austère trahissant une humeur sombre. Arald, un homme imposant à la chevelure noire soigneusement coiffée, affichait une certaine modernité dans son allure. Ses cheveux étaient plaqués sur le côté gauche, créant un contraste élégant avec le reste de sa coiffure légèrement plus volumineuse. Ses yeux de couleur or brillaient d'une froide intensité, ajoutant à son apparence déjà impressionnante. Vêtu d'une combinaison royale ornée de bijoux familiaux, chaque détail de son apparence reflétait sa stature et son autorité.

« Bonjour, ma Reine, » dit-il d'une voix formelle.

« Arrêtez avec vos appellations niaiseuses, » répondit froidement Artena. « Pourquoi m'avez-vous convoquée de si beau matin ? »

Le roi ne cacha pas son irritation face à cette réplique, mais il poursuivit sans broncher. « Nos frontières sont de nouveau menacées. Les éclaireurs rapportent que l'ennemi se rassemble. »

Artena croisa les bras, fixant Arald avec une intensité glaciale. « Bien sûr, vous êtes incapable de trouver une stratégie accessible tout seul. Pourquoi ne reconnaissez-vous pas plus publiquement que c'est moi qui élabore les stratégies ? »

Arald fit semblant de ne pas avoir entendu la question. « Alors, vous avez une idée ? »

Artena soupira légèrement, son regard se durcissant. « Si nous renforçons nos avant-postes au nord et envoyons des émissaires pour négocier une trêve temporaire, nous pourrions gagner du temps pour préparer une défense plus robuste. »

Le roi la fixa, son regard durcissant encore plus. Bien que réticent à montrer publiquement qu'il écoutait les conseils d'une femme, il ne pouvait nier la logique de sa stratégie.

« Très bien, » dit-il finalement. « Nous discuterons de cela plus tard. Pour l'instant, nous devons montrer une force unie à notre peuple. »

Artena inclina légèrement la tête, acceptant la décision du roi tout en sachant que ses mots avaient déjà semé une graine de réflexion. En quittant le bureau du roi, elle se dirigea vers la bibliothèque, un sanctuaire où elle pouvait réfléchir et planifier. Elle savait que les défis à venir exigeraient non seulement de la force, mais aussi de l'ingéniosité et du courage.

Alors qu'elle s'asseyait à son bureau, une pensée persistante traversa son esprit : « Montre-nous la voie. » Ces mots résonnaient en elle comme un appel à l'action, un rappel que même dans un monde dominé par des traditions archaïques, la voix et la volonté des femmes pouvaient tracer un chemin vers la liberté.

Pendant ce temps, dans un manoir modeste à la périphérie de la capitale, une femme aux cheveux châtains et aux yeux mi-gris mi-verts nettoyait la demeure familiale. Bien qu'elle fût mariée à un membre du gouvernement du royaume, cette famille avait perdu une grande partie de son influence et de sa popularité. Elisianne, âgée de 44 ans, portait des cicatrices physiques et émotionnelles qu'elle cachait sous de longs vêtements. Ses cheveux tombaient en désordre autour de son visage alors qu'elle s'affairait à ses tâches quotidiennes.

Chaque soir, son mari, frustré par sa propre impuissance à regagner le statut d'antan, la battait. Malgré cela, Elisianne continuait de l'aimer éperdument, ses pensées tournées vers sa santé plutôt que la sienne. Alors qu'elle époussetait une étagère, le manche de sa robe glissa légèrement, révélant des cicatrices qu'elle remit rapidement à l'abri des regards.

Elisianne était la mère de deux enfants : un fils de 24 ans qui aspirait à suivre les traces de son père au sein du gouvernement, et une fille de 16 ans nommée Amara. Amara, avec ses longs cheveux bruns et ses yeux verts étincelants, était d'une beauté rare. Elle était douce et timide, un contraste frappant avec la dureté de la vie domestique.

Elisianne savait que son mari avait des plans pour Amara, bien que sa fille en soit encore inconsciente. Tandis qu'elle tressait les cheveux de sa fille, un mélange de fierté et de tristesse l'envahissait. Elle redoutait le jour où elle serait séparée de sa fille, mais elle savait que ce jour viendrait inévitablement. Pour l'instant, elle se contentait de savourer ces moments de tendresse et d'intimité, espérant que l'avenir réserverait à Amara une vie meilleure que la sienne.

Amara : les propositions du père

 

𝑳𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆-𝒎𝒐𝒊 𝒆̂𝒕𝒓𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒐𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒓𝒂𝒊𝒔𝒐𝒏, 𝒄𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒕𝒆 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒈𝒐𝒖̂𝒕𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒅𝒆𝒓𝒏𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔.

                                    ❦

Amara se regarda dans le miroir pendant que sa mère appliquait de l'huile de coco sur ses cheveux. « Maman, si tu continues à ajouter de l'huile, je vais être en retard, » dit-elle avec une pointe d'impatience.

Sa mère sourit doucement. « Je veux juste profiter un peu du moment avec toi, ma fille. »

Amara soupira, mais se laissa faire, appréciant secrètement l'attention maternelle. Une fois prête, elle sortit du manoir et monta dans le carrosse familial. Ce carrosse n'était pas très luxueux, mais il leur appartenait, et cela suffisait à Amara.

Le trajet vers l'église, située au centre de la capitale du royaume, fut rapide. La grande église avait été récemment rénovée, et son architecture majestueuse dominait le paysage urbain. Une fois arrivée, Amara se mêla à la foule, composée d'hommes, de femmes et d'enfants, venus assister au culte.

Après le culte, Amara se retrouva entourée par un groupe d'enfants souriants. « Bonjour, dame Amara ! » lancèrent-ils en chœur, leurs yeux pétillant de joie.

Amara leur rendit leur sourire. « Bonjour, mes petits. Savez-vous où je peux trouver le pasteur ? »

« Il est près de la fontaine, mademoiselle Amara, » répondit l'un des enfants.

Amara les remercia et se dirigea vers la fontaine. Sur son chemin, elle croisa une femme assise sur un banc. Cette femme captivait immédiatement l’attention par sa beauté saisissante. Ses cheveux noirs et lisses encadraient un visage aux traits parfaits. Ses sourcils garnis et ses yeux noirs profonds dégageaient une aura de mystère, tandis que ses lèvres charnues et roses ajoutaient une touche de douceur à son expression.

Amara ne put s’empêcher de la fixer. Malgré la robe noire simple qu'elle portait, la femme irradiait d'une beauté classique qui envoûtait Amara. Elle se demanda à quoi ressemblerait cette femme dans une robe de couleur vive, imaginant que cela ne ferait qu'accentuer sa grâce.

La femme, sentant ce regard insistant, releva lentement la tête. Elle avait les mains sur le visage, comme si elle était plongée dans des pensées profondes. Amara, perturbée par cette beauté mystérieuse, resta figée, incapable de détourner les yeux.

« Que me voulez-vous ? » demanda la femme d'une voix froide et intense, croisant finalement le regard d'Amara.

Amara, prise au dépourvu, resta sans voix. Elle était subjuguée par la beauté de cette femme et ne savait pas quoi répondre. Ses pensées étaient un tourbillon de questions et d'admiration.

« Vous m'avez l'air perdue dans vos pensées, » ajouta la femme avec une pointe de sarcasme.

Le pasteur arriva à ce moment-là, coupant court à la tension palpable. « Bonjour, Amara, » dit-il avec chaleur.

Amara sursauta légèrement, se reprenant. « Bonjour, pasteur, » répondit-elle avec un sourire.

« Demoiselle Amara, je vous présente Adora, » dit le pasteur en désignant la femme.

Amara sourit timidement. « Enchantée, » dit-elle, répétant mentalement le nom d'Adora comme pour en savourer chaque syllabe. « Quel joli nom, » pensa-t-elle.

Adora hocha simplement la tête en guise de réponse.

« Adora, que puis-je faire pour vous ? » demanda le pasteur.

Adora hésita un instant avant de répondre. « J'aimerais une audience privée, » dit-elle d'une voix ferme.

Amara, intriguée par cette femme, demanda timidement, « Puis-je assister à cette discussion ? »

Adora fronça les sourcils. « Je préférerais que ce soit privé. »

Le pasteur intervint avec bienveillance. « Amara est une femme pure et une chrétienne dévouée. Elle pourrait nous apporter son aide et sa sagesse. »

Adora soupira mais finit par acquiescer. « Très bien, » dit-elle à contrecœur.

Ils se dirigèrent tous trois vers la résidence du pasteur, située dans l'enceinte de l'église. En chemin, Amara ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs à Adora, toujours fascinée par sa beauté et son aura mystérieuse.

Arrivés dans le bureau du pasteur, celui-ci invita Adora à s'exprimer. « Vas-y, mon enfant, qu'as-tu à me dire ? »

Adora prit une profonde inspiration avant de commencer. « Je n'arrive pas à l'oublier. Mon esprit est hanté par des rêves où mon amant meurt de manière de plus en plus cruelle. Je me sens seule depuis sa disparition, avec seulement mon père presque mourant à mes côtés. »

Amara sentit une vague de compassion l'envahir. Elle ne pouvait imaginer la douleur qu'Adora devait ressentir.

Le pasteur posa une main réconfortante sur l'épaule d'Adora. « Continuez-vous à faire ces rêves ? »

« Oui, » répondit Adora, les yeux brillants de larmes. « Chaque nuit, je revis sa mort. Cela me déchire le cœur. »

Adora baissa la tête, laissant couler librement ses larmes. « Je l'aimais tellement... Il était tout pour moi. Son sourire, sa voix, ses gestes... Tout me manque. Sans lui, je me sens perdue, incomplète. Il était ma moitié, ma raison de vivre. Chaque instant passé loin de lui est une torture. »

Le pasteur hocha la tête, compréhensif. « La douleur de la perte est immense, mais la vengeance ne vous apportera pas la paix. Dieu est toujours avec vous, même dans vos moments de solitude. Il ne vous abandonnera jamais. »

Adora serra les poings, la colère remplaçant la tristesse. « Je ne peux pas oublier ce qu'ils ont fait à mon amant. Je veux me venger. »

Elle se leva brusquement, prête à partir. « Vous ne comprenez pas, » dit-elle, la voix tremblante de rage.

Amara, choquée par cette réaction, se leva également. « Merci, pasteur, de m'avoir permis d'entendre cette histoire. La prochaine fois que je croiserai Adora, j'essaierai de la raisonner. »

Le pasteur hocha la tête, un sourire triste aux lèvres. « Que Dieu vous bénisse, Amara.»

Amara salua le pasteur et les enfants de l'église avant de monter dans son carrosse pour rentrer chez elle, son esprit tourmenté par les événements de la journée.

Le père d'Amara, Octave, un homme d'une cinquantaine d'années, attendait nerveusement devant la grande porte ornée de la salle du trône. Ses cheveux étaient un mélange de gris et de blanc, sa moustache et sa barbe finement taillées. Ses yeux gris, marqués par quelques rides, reflétaient la sagesse accumulée au fil des ans. Ancien soldat, Octave gardait une carrure musclée, témoin de son passé militaire.

Deux semaines s'étaient écoulées depuis qu'il avait demandé audience auprès du roi, un délai inhabituellement long qui ne faisait que renforcer son anxiété. Autrefois, il n'aurait pas attendu plus de trois ou quatre jours. Cette attente prolongée symbolisait la baisse de son influence et de son statut au sein du royaume. Cependant, il avait longuement réfléchi à la manière de rétablir l'honneur de sa famille et était déterminé à saisir cette opportunité.

Finalement, les portes s'ouvrirent dans un grincement solennel, révélant l'imposante salle du trône. Les murs de pierre étaient ornés de tapisseries somptueuses et de drapeaux aux couleurs royales. Au fond, sur un trône d'or finement sculpté, le roi siégeait avec majesté. Autour de lui, les ducs et les membres de l'entourage royal se tenaient dans une disposition formelle, leurs regards scrutateurs braqués sur l'homme qui venait de pénétrer dans la pièce.

Octave, malgré sa nervosité, avança d'un pas décidé. Son visage trahissait une détermination farouche, bien que ses mains légèrement tremblantes révélassent son inquiétude. Lorsqu'il atteignit le centre de la salle, il s'inclina profondément devant le roi, respectant le protocole avec une précision exemplaire.

« Votre Majesté,» commença-t-il d'une voix ferme mais respectueuse, « je vous remercie de m'accorder cette audience. »

Le roi, un homme à l'apparence austère mais dont les yeux pétillaient d'intelligence, hocha légèrement la tête en signe de reconnaissance. « Vous m'avez demandé audience avec insistance. Parlez donc, que souhaitez-vous ? »

Prenant une profonde inspiration, Octave redressa les épaules. « Votre Majesté, je viens solliciter votre soutien pour une affaire d'une grande importance. Ma famille, autrefois respectée et influente, a vu son statut décliner ces dernières années. J'ai besoin de votre aide pour rétablir notre position au sein du royaume de sylvanor. »

Un murmure parcourut l'assemblée des ducs et des conseillers. Le roi leva une main pour imposer le silence, ses yeux perçants fixés sur l'homme devant lui. « Et pourquoi devrais-je accorder ma faveur à votre famille ? »

Octave, sentant le poids des regards et la pression de l'instant, répondit avec une sincérité désarmante. « Votre Majesté, ma famille a toujours servi avec loyauté et dévouement à la couronne. Nous avons combattu pour le royaume, contribué à sa prospérité. Tout ce que je demande, c'est une chance de prouver à nouveau notre valeur. »

Le roi resta silencieux un moment, pesant les mots de son interlocuteur. Enfin, il parla avec une gravité mesurée. « Votre demande est sérieuse et mérite considération. Cependant, les temps ont changé et le royaume a besoin de prouver la loyauté et l'efficacité de ses serviteurs. Que proposez-vous en échange de ce soutien ? »

Octave sentit une bouffée de soulagement et de détermination le traverser. « Votre Majesté, il est temps de prendre une concubine. »

Un murmure d'étonnement parcourut l'assemblée. Le roi fronça légèrement les sourcils. « Pourquoi prendre une concubine ? » demanda-t-il, curieux mais intrigué par cette proposition inattendue.

Octave continua avec assurance, « Votre Majesté, il ne vous reste plus qu'un seul fils, et ce fils partira bientôt en guerre. Si je peux me permettre, il faut assurer le statut politique et l'héritage familial. Vous ne devez pas rester avec un seul héritier, mais assurer la continuité de la lignée royale. Notre prince héritier a déjà fait face à de nombreuses épreuves, y compris des problèmes de santé dans sa jeunesse. »

À ces mots, le visage du roi se durcit. Il serra le poing avec force, sa colère à peine contenue. Il n'aimait pas qu'on dise que son fils était faible. Cependant, il garda son calme, sachant que c'était la vérité. Lui aussi avait peur de perdre son fils unique s'il partait en guerre. Il hocha la tête, incitant Octave à continuer.

« Pour garantir la stabilité du royaume, je propose les services de ma fille, Amara. »

Il prit une pause, observant les réactions autour de lui avant de poursuivre. « Amara est en bonne santé, elle a à peine 17 ans et elle est vierge. Si vous avez un enfant avec elle, il sera bien éduqué et cela renforcerait la lignée royale. C'est une solution avantageuse pour assurer la prospérité et la stabilité du royaume. »

Le roi observa Octave avec un intérêt renouvelé. « Votre fille, dites-vous ? Très bien. Je vais considérer votre proposition. Pour l'instant, vous êtes autorisé à rentrer chez vous et à attendre ma décision. Soyez assuré que je n'oublierai pas votre loyauté.»

Octave s'inclina profondément, le cœur battant la chamade. « Merci, Votre Majesté. Votre bienveillance est grandement appréciée. »

Alors qu'il se retirait de la salle du trône, il sentit un mélange de soulagement et d'incertitude. L'avenir de sa famille reposait désormais entre les mains du roi.

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