Je m'appelle Dendehors, enfin, on m'appelle Dendehors . MEs deux dents de

devant sont tellement larges que si un jour, par malheur, je m'égarais en Australie,

des surfeurs me les arracheraient pour en faire des planches à voile.

je suis né en Afrique par un matin d'été. J'ai grandi avec ma mère jusqu'à qu'elle

meure par une épidémie dont j'ignore le nom. J'avais alors trois ans.

Le père de l'enfant vivait en France. Il avait quitté l'Afrique depuis longtemps

Et n'avait vu son fils qu'une fois. Une seule fois. Seulement. Le petit garçon était

âgé de quatre ans quand on lui avait montré son géniteur. Une vielle femme l'avait

Pris sur ses genoux et lui avait confié :

-Vois tu cet homme qui vein d'arriver de France pour ses vacances ? C'est ton père

Voilà tout. Aujourd'hui encore, l'enfant ne se souvient plus de ce jour . il est des

Souvenir qui passent comme le vent chaud.

Mon père m'a fait venir en France.Au village, là-bas en Afrique, tout le monde m'enviait parce que je partais chez les Blancs .

-Tu imagine ! Tu vas manger à ta faim, bein t'habiller et faire des études !

Il est vrais que j'étais heureux de quitter la poussière de mon village natal mais, en même temps, j'avais le cœur gros de tourner le dos à la tombe de ma mère.

En France, le père avait une femme dont la taille était celle d'un bonsaï et la

grosseur n'avait guère à envier au Kilimandjaro. Parfois,en plaisantant , ses

voisins disaient que sont cœur était encore plus noir que la couleur de sa peau

Moqueuse , hypocrite , menteuse ,méchante,avare, ingrate ,l'aide ..., cette

Femme-là était tout cela , et bein plus encore :

<< Mon fils ( je t'appelle mon fils parce que le fils de mon Marie sera toujours mon fils),

Tu vas venir en France et vivre avec ta famille, enfin. Je t'aimerai comme si tu étais le sang de mon sang. tu a une soeur et un frère : Nathalie et Fabien. Ils sont impatients de te rencontrer. Nous t'attendons tous.

Ta mère (parce que la femme de ton père sera toujours ta mère , mon fils)>>.

En réalité, la marâtre n'avait jamais vu cette lettre là. Elle avait simplement ete

écrit par le père. Il en était ainsi : pour donner de l'importance à sont épouse,

envoyer des lettres et des colis à sa famille restée en Afrique et faisait croire

qu'ils venaient de sa femme . Toute la vie de cet homme là aura été une absurde

comédie maladroitement mise en scène dans un théâtre piteux et désolant .

Curieusement, malgré cela , tout son entourage lui manifestait à la fois respect

Et admiration. Tout? Non. Car sa femme ,son fils Fabien et sa fille Nathalie le méprisaient profondément.

À onze ans , j'ai pris l'avion pour France. À l'aéroport, mon père et sa femme

M'attendaient. Je me demandais comment j'allais reconnaître mon géniteur.

Mais il m'a reconnue, lui, il était avec sa femme .je ne savais pas comment me

Comporté devant cette femme qui me considèrait comme sont fils sans me

connaître : lui sauter au cou et l'embrasser ? Lui serait la main ? Me mettre à

genoux pour lui exprimer ma reconnaissance ? Lui lire la Cantique des Cantiques

poudre que les dieux de mes ancêtres lui offre une jeunesse éternelle ? Me

transformer en griot, faire le Toure de l' aéroport,au milieu de tout c'est blancs,

Et chanter sa beauté et sa bonté infinies? Franchement, je ne savais pas.

Je suis restée la, Debout,les bras ballants comme un idiot.

L'enfant resta debout devant sa marâtre. Le père fit les présentations :

-voici ta mère di t'il.

Il s'empressa d'ajouter

-tu l'appellera maman et gare à tes fesses si tu ne le fait pas ! Fait lui la bise !

Toujours ses grosses dents dehors, l'enfant voulut l'embrasser.