La neige tombe sur plusieurs arbres, les recouvrant d'un blanc immaculé. Les lacs et rivières sont gelés dans la nuit d'un froid hivernal calme, mais le cri d'un nourrisson interrompt le calme absolu. Une jeune femme tente de la bercer, balançant doucement ses bras de gauche à droite en chantonnant une douce mélodie. Elle attend avec impatience la venue de son mari.
Des pas se font entendre dans le couloir de l'hôpital, se rapprochant petit à petit de la chambre qui leur est réservée. La poignée de la porte s'abaisse, et le jeune homme fait son entrée. Il a des cheveux blancs, non pas par défaut de l'âge, mais parce que c'est ainsi dans leur famille. Ses cheveux lui arrivent à la nuque, ses yeux sont gris comme du galet, et il possède une peau pâle, presque blanchâtre.
Il prend une chaise et se met tout près du lit de sa femme. Elle a l'air fatiguée, cela se voit dans ses yeux noirs. Puis son regard se porte sur leur bébé. Elle a des joues toutes roses et des petits poils blancs qui trônent sur sa petite tête. Elle est magnifique, elle est 𝒑𝒂𝒓𝒇𝒂𝒊𝒕𝒆, se dit le nouveau père.
— Elle te ressemble, lui dit la jeune femme.
— Mais elle a tes yeux, notre petite ℛ𝑒𝒾.
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Il fait beau, le soleil rayonne, les oiseaux chantent et le ciel est bleu. Au milieu d'une forêt sombre et sinistre, se trouve un manoir vieux de plusieurs années dont l'architecture rappelle celle d'un château. Les murs du manoir sont de couleur beige et des plantes s'accrochent aux murs, rendant la demeure encore plus belle, de même que le jardin rempli de fleurs, témoigne de l'amour des propriétaires pour la nature. Dans ce manoir vit une petite fille aux cheveux très particuliers, d'une couleur blanche, aux yeux noirs, enthousiaste à l'idée d'accueillir des invités. Elle a hâte de les rencontrer car sa mère lui a dit qu'elle lui présenterait un garçon de son âge pour changer son quotidien. ℛ𝑒𝒾 est la seule enfant à vivre dans ce grand manoir. La petite fille n'a pas d'amis avec qui jouer et tout le personnel la traitait comme à une adulte, bien qu'elle n'ait que cinq ans. Parfois, elle ne comprenait pas leurs propos . Comme cette fois, après le dîner, lorsqu'elle avait simplement demandé de l'eau, et que le majordome lui avait proposé : de l'eau pétillante, gazeuse ou peut-être plate ? Tout ce que l'enfant demandait, c'était de l'eau. Alors, pourquoi tant de questions ? Elle voulait juste de l'eau. En réponse, elle dit : L'eau gazeuse, c'est de l'eau avec des petites bulles. Si c'est ça, moi je veux de l'eau normal.
Il y a au moins un bon côté : grâce à eux, elle a développé, à son jeune âge, la capacité de dire des mots complexes. Pour l'enfant aux yeux noirs, cela n'a pas d'importance. À cet instant, ses pensées sont captivées par autre chose La présence des visiteurs de ses parents excite Rei. Elle observe attentivement portail par la fenêtre de sa chambre, guettant le moindre mouvement au portail. Cela fait longtemps qu'elle attend, mais malgré cela, notre petite demoiselle fait preuve d'une patience sans limite. sa patience finit par être récompensée
La limousine s'arrête devant l'entrée principale du manoir. Les portières s'ouvrent en silence et ses parents sortent en premier, suivis de près par un couple d'inconnus et un jeune garçon de son âge. L'homme porte un costume marron, parfaitement taillé. La femme arbore une combinaison élégante de couleur rouge carmin, assortie à ses yeux. Le garçon, lui, ne semble pas timide, mais curieux, avec des cheveux noirs et des yeux d'un rouge vif pétillant.
De sa chambre, Rei ressent une montée d'excitation mêlée d'anxiété. Elle sait qu'elle doit encore attendre qu'ils atteignent le manoir avant de pouvoir les rencontrer. Chaque minute semble s'étirer à l'infini, mais elle reste patiente, son regard fixé sur la scène qui se déroule en contrebas.
Les visiteurs avancent lentement vers la porte d'entrée, leurs pas résonnant sur le gravier du chemin. Le jardin, éclatant sous le soleil, ajoutait une touche de magie à l'arrivée. Rei serre les poings, son cœur battant plus fort à chaque pas qu'ils font. Bientôt, elle pourra enfin rencontrer ce garçon mystérieux dont sa mère lui a parlé .
Une domestique fait son entrée dans la chambre de Rei. Elle porte sa tenue de travail et déclare : « Mademoiselle Rei, votre mère m'a demandé de vous préparer. » Rei se tourne à l'entente de son nom et accourt vers la domestique. La dame déboutonne le dos de la robe de Rei et la lui enlève doucement. Ensuite, elle prend une seconde robe, de couleur rose pâle, et habille Rei avec soin.
Une fois terminé, la servante accompagne Rei dans la salle de réception qui se trouve en bas des escaliers, dans le recoin le plus magnifique du manoir. Elles arrivent devant une porte en bois noir. La dame pousse la porte et laisse Rei entrer.
Les yeux noirs de Rei se posent sur les magnifiques yeux rubis du petit garçon. Elle ne peut s'empêcher de le détailler de haut en bas. Le garçon porte un costume gris identique à celui de son père. Sa contemplation s'interrompt lorsque sa mère prend la parole.
— Enfin, te voilà !
— Bonjour à tous, dit Rei pour saluer les invités. Excusez-moi pour mon retard.
— Quel vocabulaire ! s'étonne l'homme en costume marron.
— Rei n'est pas comme toutes les petites filles de son âge, et j'en suis sûr, Rumy apprendra beaucoup d'elle, dit son père calmement.
— Nous l'espérons, dit la femme aux yeux carmin avant d'ajouter : ℛ𝓊𝓂𝓎 ,présente-toi à Rei pour que vous puissiez faire connaissance.
Rumy, totalement plongé dans l'arrivée de Rei, répète son nom en boucle dans sa tête. La fillette lui paraît tellement particulière. Il revient à la réalité et se présente :
— Bonjour Rei, je m'appelle ℛ𝓊𝓂𝓎.
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— Rei, dit Rumy d'un ton plaintif.
— Oui, Rumy, qu'est-ce qui ne va pas ? répond doucement la fillette en regardant son ami.
— Je ne veux plus dessiner, annonce Rumy.
— Mais pourquoi ? demande Rei, intriguée par l'ennui de Rumy.
— Parce qu'on dessine depuis ce matin, et moi, j'en ai marre, déclare le garçon.
La fillette de six ans se dit qu'il n'a pas tout à fait tort. C'est vrai, elle lui avait proposé cette activité dès son arrivée. Alors pourquoi ne pas faire autre chose ?
— Tu es fâchée, Rei ? demande le petit, remarquant le silence de son amie.
— Pas du tout, tu as raison. Demandons à ton père de nous trouver un jeu, dit Rei, excitée. Elle trouve le père du garçon bien drôle ; il a toujours de bonnes idées de jeux. Rumy esquisse un sourire, d'accord avec elle. Ils se lèvent du tapis posé sur le sol et partent à la recherche de leur créateur de jeux. Ce dernier vient tout juste de sortir du bureau des parents de la demoiselle . Rei et Rumy accourent vers lui, le père du garçon les remarque.
— Doucement, les enfants, rien ne vous presse, avertit l'homme.
— Mais bien sûr que si ! dit son fils, s'arrêtant devant son père.
— Rumy, tu vas trop vite, lance Rei, qui arrive à leur hauteur.
— Que voulez-vous ? demande l'homme aux cheveux noirs.
— Que vous nous trouviez un jeu, dit Rei.
— Un jeu, c'est tout ? dit l'homme avant de rire.
— Allez, papa, s'il te plaît, tu es le meilleur créateur de jeux, supplie son fils. Rei le soutient en hochant la tête.
— Peut-être que j'ai un jeu... Attendez là un instant.
L'homme disparaît de leur champ de vision pendant quelques minutes et réapparaît avec une carte. Les enfants le regardent curieusement.
— Vous voyez cette carte ? demande l'homme aux enfants.
— Oui, mais qu'est-ce qu'elle a de spécial ? demande Rei.
— Eh bien, c'est une carte au trésor, annonce-t-il.
— Papa, on t'a demandé de nous trouver un jeu, pas de nous men...
— Une carte au trésor ? Rumy, ça veut dire qu'on va faire une chasse au trésor, c'est super ! s'exclame-t-elle.
— Oui, Rei, c'est ça, et je ne te mens pas, Rumy, c'est bien une vraie carte, comme tu peux le voir.
Rumy regarde attentivement cette fameuse carte, et elle n'a pas l'air fausse. Le papier est vraiment ancien.
— Où l'as-tu trouvée, papa ? interroge le garçon.
— Dans une vieille chambre du manoir.
— Ton père ne ment pas, il y a plusieurs chambres inoccupées depuis très longtemps. Essayons de trouver le trésor. Mais de quoi s'agit- il.
— J'en ai aucune idée, en revanche je vous suggère d'entamer vos recherches en déchiffrant la carte. C'est un conseil que je donne. Bon, moi j'ai du travail, à plus et bonne chance,dit l'homme avant de partir.
— "Merci," s'exclament-ils à l'unisson.
Rei observe la fameuse carte abandonnée par le père de son ami. Cette dernière indique une série d'énigmes à résoudre et de lieux à explorer dans le manoir et ses environs.
— "C'est plus facile que je ne l'aurais pensé," s'exclame Rei.
— "Oui, on va trouver le trésor en un rien de temps ! Allons à l'aventure !" vocifère Rumy.
Ce qui fait sourire Rei, lui qui était le moins emballé est devenu le plus. Le premier indice les mène au grand chêne où ils trouvent une boîte en métal rouillée sous une racine. À l'intérieur, il y a une clé en argent et une note disant "allez là où l'eau danse".
— "Où l'eau danse ?" se questionne le garçon.
— "Je pense qu'on devrait aller vérifier dans la fontaine qui se trouve au centre du manoir," suggère Rei.
— "Bonne hypothèse, Rei !" s'exclame Rumy.
Arrivés à la fontaine, ils cherchent partout et finalement Rei trouve derrière une pierre une petite boîte. La clé en argent s'y insère parfaitement. En l'ouvrant, ils découvrent un autre indice : "cherchez l'oiseau qui ne peut voler". Rumy, le plus observateur, comprend rapidement que cela fait référence à la statue de colombe dans le jardin, une pièce de décoration excentrique.
Courant à travers la résidence, ils arrivent au jardin, fouillent autour de la statue et Rumy trouve une petite boîte sous ses pieds contenant un dernier indice : "le trésor se trouve là où le bruit s'estompe".
— "Oh non !" annonce Rei.
— "Quoi ?" demande Rumy.
— "Où le bruit s'estompe, c'est le bureau de mes parents."
Rumy ravale sa salive avant de dire :
— "On n'a pas fait tout ce chemin pour rien, on doit en finir pour de bon, Rei."
— "Oui, Rumy, allons-y."
Ils vont au bureau des parents de Rei à toute allure pour que personne ne les remarque. Ils atteignent le bureau et se faufilent à l'intérieur. Sous l'un des meubles, ils découvrent un coffre en bois. En l'ouvrant, ils trouvent des vieilles photos de tous les résidents du manoir et aussi une photo de Rei et ses parents.
Ils finissent par laisser le coffre à sa place et sortent du bureau tels des ninjas, comme le dit Rumy.
— "Ton père s'est bien moqué de nous, Rumy," dit Rei.
— "Mais non, Rei , on a vécu une superbe aventure et en plus, on a trouvé le trésor !"
— "Oui, cette journée restera à jamais gravée dans ma mémoire. Et c'est quoi ce fameux trésor ? Il y avait juste des vieilles photos," demande la fillette à Rumy.
— "Le trésor, c'est toi, ℛ𝑒𝒾 ."
Chers lecteurs,
Je vous présente mes excuses pour avoir supprimé les cinq chapitres que j'avais postés. J'ai pris cette décision car je souhaite recommencer l'histoire. Mes idées se sont un peu embrouillées et j'aimerais les réorganiser pour mieux les adapter à ma vision.
J'aimais vraiment cette histoire et je veux la rendre encore plus intéressante. Le contexte ne changera pas, l'histoire continuera de parler de Ré, mais les chapitres seront différents.
Merci de votre compréhension et de votre patience.
L'automne commence. Les feuilles mortes tombent et d'autres virevoltent à travers toute la ville, offrant un beau spectacle pour les yeux des plus curieux. Une petite curieuse en est particulièrement ravie. Elle décolle son nez de la vitre de la voiture et se tourne vers sa mère.
— J'aime l'automne, dit Rei, pensive.
— Pourquoi l'automne ? Nous avons d'autres saisons, toutes aussi belles les unes que les autres, rétorque la femme aux longs cheveux noirs.
— Oui, c'est vrai, mais je préfère l'automne. Les couleurs sont si belles, déclare la petite fille.
— Je vois. C'est peut-être parce que tu es née en hiver, annonce la femme.
— En hiver ? dit la petite, un peu surprise.
— Oui, un soir d'hiver. Bon, passons. Je te signale que nous sommes presque arrivées, dit sa mère.
Rei
⁂⁂⁂⁂⁂⁂
Nous sommes enfin arrivés au centre d'entraînement de l'entreprise de mes parents. J'ai surtout hâte de voir Rumy s'exercer, c'est son premier jour ici et il m'a invité.
- Nous sommes arrivés, madame,annonce le chauffeur.
"Rei, donne-moi la main," dit ma mère en me tendant la sienne.
"D'accord, maman," réponds-je sans hésiter.
Je ne pouvais pas rétorquer. Si ma mère me le demande, c'est pour que je ne me perde pas. Nous ne sommes même pas encore dans l'entreprise, juste dans le centre des gardes du corps, et pourtant le parking est déjà immense.
-Rei, il n'y a pas que le parking, l'intérieur est encore plus grand, dit-elle en souriant.
Je regarde ma mère, qui me sourit et me conduit à l'intérieur du dôme. Il ressemble à un igloo, remarque que je partage avec maman, mais elle ne semble pas être d'accord. En entrant, je remarque que l'intérieur du dôme est couvert de vitres, tout comme l'extérieur, ce qui donne une impression de transparence et de modernité.
-Maman, ces vitres, elles sont solides ?
-Oui, Rei. Elles sont blindées,répond-elle avec assurance.
Je hoche la tête, impressionnée. Je me demande ce que Rumy pense de cet endroit et j'ai hâte de le retrouver.
Nous parvenons devant un ascenseur. Les hommes en costume nous laissent entrer puis montent à leur tour. Peut-être que ce sont les gardes du corps de maman. L'un d'eux appuie sur le bouton "G" de l'ascenseur. L'attente ne fut pas longue. Nous sortons, ma main toujours dans celle de maman. Mes yeux se posent sur le bas de la salle, c'est là où se passe l'entraînement. Nous sommes placés sur une sorte de balcon.
"Tu vois, Rei, Rumy est en bas."
"Oui, je la vois," dis-je en faisant des gestes avec ma main droite pour attirer son attention. Sela fonctionne. Rumy pose ses yeux sur les miens et me renvoie mon geste en bougeant ses deux mains. Avant que la femme aux cheveux blancs n'arrive, elle est très imposante, plus que la mère de Rumy.
- "Aujourd'hui, si nous sommes là, ce n'est pas pour nous amuser mais pour recruter des jeunes qui se montreront à la hauteur de nos attentes, c'est clair !" hurle la recruteuse.
- "Oui," disent tous les participants d'en bas.
Mais c'est bizarre, pourquoi Rumy ne fait-il pas encore partie du centre ?
- "Pourquoi n'ont-ils pas directement sélectionné Rumy ? C'est le garçon le plus fort que je connaisse."
- "Ce serait injuste pour les autres participants," dit ma mère, amusée de mon comportement.
- "Puisque tu connais Rumy, tu pourrais déjà le faire entrer dans le centre."
- "Je ne suis pas qualifiée dans ce domaine, mais la femme que tu vois est l'une de nos meilleures recrues."
- "Oh, d'accord."
Je reporte mon attention sur ce qui se passe en bas. Ils se mettent l'un contre l'autre et... commencent à se battre ?
- "Pourquoi font-ils ça ? Rumy va être blessé après," dis-je, inquiète.
- "Ça fait partie de la sélection. C'est comme ça que nous recrutons nos futurs gardes du corps," répond ma mère.
Rumy➳
- "Bon, maintenant mettez-vous l'un contre l'autre !" crie la recruteuse.
Je me demande pourquoi elle crie tout le temps. Je regarde autour de moi pour me trouver un ou une partenaire, mais nous sommes en nombre impair.
- "Hé, le noiraud !" dit la femme aux cheveux blancs.
Elle doit parler de mes cheveux. Cette femme n'a vraiment pas l'air d'être gênée par la présence de ses supérieurs, dont ma mère.
- "Qu'est-ce que tu fais ? Où est ton partenaire ?"
Elle commence à m'énerver. Bon, je dois me calmer, comme dit Rei : la colère t'empêche d'avancer.
- "Je n'en ai pas, madame !" dis-je à haute voix pour qu'elle puisse bien l'entendre.
- "Ah, d'accord. Hum, que faire... Oui, je sais ! Nouvelle recrue !"
Je remarque qu'un garçon s'approche de nous.
- "Oui, cheffe."
- Voilà ton partenaire. Tu vas te battre contre lui, à moins que tu aies peur.
- Me battre ? Ça ne me fait pas peur,dis-je avec assurance.
- Non, pas pour ça. Lui, il fait déjà partie du centre. Ne fais pas le malin.
- Aucun problème, je vais gagner.
Elle m'observe en souriant. J'aime ton assurance, petit, me dit-elle. Le garçon aux cheveux blonds se met en face de moi et me dit que les choses sérieuses allaient enfin commencer. Il se tient en position, le pied gauche en avant plié et le droit à l'arrière, les deux poings serrés. Une vraie position d'attaque, donc aucune défense. Je peux facilement me faufiler puis lui donner un coup de pied circulaire.
Je prends une grande inspiration et me prépare. Observant sa posture, je remarque une ouverture. Je me déplace rapidement, feintant à gauche pour attirer son attention. Juste au moment où il tente de réagir, je pivote et lui donne un coup de pied circulaire avec toute ma force.
Il se retient de tomber de justesse. Mon coup était assez bon pour qu'il change de posture. Pas mal. Cette fois, c'est lui qui porte le premier coup. Je l'esquive rapidement, mais je remarque que c'était un piège. Il tente de me faire un croche-pied, mais je rééquilibre mes pieds en faisant un salto arrière.
En atterrissant, je garde mes yeux fixés sur lui, prêt à anticiper son prochain mouvement. Sa posture a changé, indiquant qu'il est maintenant plus prudent. Je sais que je dois rester vigilant et utiliser ma rapidité pour exploiter toute ouverture qu'il pourrait laisser.J'en trouve une. Je me lance sur lui, et il pense que je vais lui donner un coup, mais non. Avec mon bras gauche, je m'accroche à lui et le plaque contre le sol en le tenant fermement.
- 1, 2, 3, et c'est la touffe noire qui gagne ! annonce la recruteuse.
Je me relève, essoufflé mais fier de moi. Le garçon aux cheveux blonds me regarde, surpris, puis sourit légèrement en signe de respect. La recruteuse, toujours avec son sourire, semble satisfaite de ma performance.
Auratrice
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Le vainqueur se relève et aide le vaincu à se relever. Ce dernier le remercie en le détaillant et dit :
— Mais t'es jeune ! Quel âge as-tu ?
— J'ai dix ans. Et toi ?
— Ha, je suis un peu gêné... J'ai treize ans. T'es vraiment doué...
— Rumy.
— Ojiro.
Le noiraud voulait ajouter quelque chose, mais il est coupé par la recruteuse qui leur demande, ou plutôt leur crie, de se préparer pour la prochaine épreuve. Il ne reste plus qu'une poignée de participants. Fier de lui, Rumy espère que Rei l'est aussi. Le petit aurait pu en finir plus facilement avec ce garçon, mais il voulait impressionner son amie. Après une série d'épreuves moins dures que la première, ils ne sont plus que cinq.
— Félicitations, jeunes recrues. À partir de maintenant, vous intégrez le centre H et dans un futur proche, vous exercerez le métier de garde du corps. Avant tout, sachez que ce métier est dangereux. Vous placerez la vie des inconnus avant la vôtre. Vous vous blesserez, vous perdrez un bras comme moi, on vous torturera pour obtenir des informations. Il faut avoir des épaules solides, ne pas avoir peur du danger, être courageux. Car si vous continuez ainsi, ne vous dégonflez pas, car vous aurez la vie de vos clients en jeu. Peu importe si vous mourez, il faut mourir en ayant sauvé au moins une vie. C'est ça, être garde du corps. Alors ceux qui ne se sentent pas capables de le faire, sortez. Et ceux qui le sont, avancez.
Pendant ce long discours, Rumy observe son bras robotique. Tout ce qu'elle dit, il le sait déjà. Ses parents sont du métier et c'est son rêve de suivre leurs pas, plus particulièrement pour protéger Rei. Sa mère lui a promis que s'il réussissait les épreuves, le garçon deviendrait officiellement le garde du corps personnel de son amie. Alors pour lui, ce discours ne sert à rien, car il connaît ses capacités. Prêt à tout pour protéger Rei, Rumy est le premier à s'avancer, suivi par trois autres. Le cinquième s'en va.
— Pfff, lâche ! crie la coach. Puisque les faibles ne sont plus parmi nous, nous pouvons passer à la remise des uniformes.
Enfin, se dit Rumy. Il a hâte de parler à Rei et d'entendre ce qu'elle a à dire, lui qui s'est donné tant de mal pour être le meilleur et se distinguer.
— Bravo, mon petit lion, dit sa mère en le félicitant.
La belle femme aux cheveux noirs, coupés en une longue frange du côté droit de son visage, avec une carrure imposante, vêtue de sa tenue de coach, marche à une vitesse impressionnante. Arrivée devant son fils, elle lui caresse les cheveux.
— Merci, maman, dit Rumy. Il ne s'attendait pas à une réaction aussi explicite. La femme n'aime pas mélanger sa vie professionnelle avec sa vie de mère.
— Tu as mis en pratique tout ce que je t'ai appris, et ce coup de pied, wouah.
Touché par ce que sa mère lui dit, Rumy trouve dommage que son père n'ait pas pu assister à cet événement.
— Rumy, dit une voix qu'il reconnaîtrait entre mille, celle de Rei.
Elle est accompagnée de sa mère, Kase. Rei lâche la main de sa mère pour se précipiter vers Rumy, très inquiète.
— T'as vu R...
La petite fille ne lui laisse pas le temps de parler. Elle commence à toucher son visage, ses joues, jusqu'à ses bras, cherchant la moindre égratignure. Elle remarque quelque chose.
— Rumy, tu t'es blessé, dit-elle, paniquée.
— Ah, je n'avais pas remarqué, mais ce n'est pas grave, dit Rumy en observant la plaie de son combat.
— Si, c'est grave.
— Désolé, je ne voulais pas que tu t'inquiètes. Regarde, je ne sens presque plus la douleur, dit-il en bougeant son bras, mais malheureusement, la plaie s'ouvre encore plus.
— Ne fais pas ça, dit Rei, les larmes aux yeux.
Arrêtant tout mouvement, de peur de la faire pleurer, Rumy lui dit : je vais voir la mentore elle veut sûrement me soigner , dit-il en souriant un sourire qui rassure Rei
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𝓜𝓸𝓷 𝓹𝓵𝓾𝓼 𝓫𝓮𝓪𝓾 𝓷𝓸𝓮̈𝓵
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— L'hiver enfin, dit Rei en touchant les premiers flocons de neige. Rumy, tu savais que je suis née en hiver ?
— Hum, répond le garçon. Il n'est pas d'humeur aujourd'hui et c'est Rei qui en paie le prix.
— Y a-t-il un problème ? demande la petite fille à son ami.
— Oui, répond tout simplement son ami avant de rentrer à l'intérieur du manoir, laissant la fille seule dans le jardin. Rei secoue sa tête pour faire tomber la neige qui s'est incrustée dans ses cheveux. Elle enlève ses gants marrons et passe ses doigts dans ses cheveux blancs. La petite remet ses gants, époussette son manteau vert militaire, puis prend la même direction que Rumy. Arrivée dans l'entrée principale, Rei retire ses bottes noires et les place dans un placard. Ensuite, la demoiselle se dirige vers la chambre du garçon. Elle le trouve allongé sur le lit et couvert sous une couette. la fille se met sur le coin du lit non occupé par les pieds de son ami.
— Tu vas me dire ce qui ne va pas ? demande Rei avec une voix douce. Le garçon ne bouge pas d'un poil. Son amie sort ses pieds nus de la couette et les chatouille. Le garçon bouge un peu avant d'exploser de rire.
— Ha ha, Rei... Arrête... Je... Je vais te dire.
Rumy sort de sa cachette. Rei connaît bien son ami, il est très chatouilleux des pieds.
Elle se repositionne, observant l'état de son ami, les cheveux ébouriffés et le visage tout rouge.
— Vas-y, dis-moi, demande-t-elle avec une douceur empreinte de curiosité.
— Mes parents me manquent, avoue-t-il, la voix triste.
C'est vrai, pense-t-elle. Ça va être le premier Noël de Rumy sans ses parents. Le garçon n'est pas habitué à ce genre d'absence, surtout pendant les fêtes. Mais que peuvent-ils bien faire? Leur métier les oblige à protéger les parents de Rei.
— Oh, d'accord, répond la fille avec une certaine insistance. Rumy, moi aussi, mes parents ne sont pas là. Je te comprends vraiment, tu sais.
— Tu ne peux pas comprendre, Rei. Toi, tu es déjà habituée, pas moi, réplique-t-il avec frustration, comme si c'était évident, comme s'il lisait dans les pensées de Rei, alors que c'est tout le contraire.
La fillette se lève brusquement et sort de la chambre du garçon. Rumy ne comprend pas tout de suite ce qu'il a fait, mais tout prend sens. Comment un enfant peut-il s'habituer à l'absence de ses parents? Ce que Rumy a dit par tristesse est complètement stupide, une vraie pitrerie. Comment a-t-il pu dire ça à sa meilleure amie, elle qui a vécu dans la solitude si jeune, elle qui souffre le plus? Au lieu de profiter de l'un de l'autre, lui, le petit a fait la tête. Le garçon doit réparer son erreur, et c'est maintenant qu'il se réveille de ses pensées. Le noiraud sort à son tour de la chambre et cherche Rei dans sa chambre, mais elle n'est pas là. Il trouve sa gouvernante. Cette dernière le regarde sévèrement.
— Elle n'est pas là, dit-elle froidement.
Il doit aussi arranger ça. Quand son amie est triste, soit elle est dans sa chambre, soit dans un coin du jardin. Il court dans le jardin et voit la petite. Rumy n'aime pas voir Rei pleurer, surtout si c'est de sa faute. Elle est là, accroupie à côté d'un arbre, les bras sur ses genoux. Le petit garçon s'approche doucement et se met à sa hauteur.
— Rei, excuse-moi. Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai dit. Je n'avais pas le droit de minimiser ta douleur ou de prétendre que tu étais habituée à l'absence de tes parents. C'était injuste et égoïste de ma part. J'étais tellement submergé par ma propre tristesse et colère que j'ai oublié que tu souffrais aussi. Tu es ma meilleure amie, ma seule amie, et je n'aurais jamais dû te blesser comme ça. Pardonne-moi, s'il te plaît..
— Hum, d'accord. Je te pardonne, dit-elle en essuyant ses larmes.
Rei n'est pas rancunière, une qualité que Rumy n'a pas. Mais s'il s'agit d'elle, il oubliera facilement.
— Tu sais, tu n'es plus seule, Rei. Maintenant, tu m'as, moi. Ensemble, on va passer le plus beau Noël de notre vie, dit-il en écartant les bras pour accueillir sa meilleure amie.
En se rapprochant, il remarque une chose qu'il n'avait jamais vue auparavant.
— Rei, en fait, tes yeux sont noirs quand on prend le temps de les regarder.
— C'est vrai? demande la petite.
Rumy acquiesce en réponse, un sourire réconfortant aux lèvres.
𝘈̀ 𝘴𝘶𝘪𝘷𝘳𝘦
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