Maroc, été, 2004
Ce matin, levés de bonne heure, les membres de la famille El Alami se préparent pour un voyage. Ils vont partir en voiture vers la capitale. Pendant le trajet, la famille se composant d'un homme, son père, son épouse et son fils unique n'ont pas évoqué le moindre sujet. L'homme était grand , fort , pâle et semblait intelligent.Sa femme est plutôt calme, mince et timide. L'enfant est très dynamique, mais intelligent.Tandis qu'au grandcpère, il est très calme et sage . Le silence régnait toujours.Jusqu'à ce que l'homme déclare, coupant le silence :
-《Regardez, on est enfin arrivés ! Enfin, une belle route, une route bien faite ! Tu vois comment les routes sont parfaites ici ! 》
-《Et quelle est la différence ?》a répondu son fils.
-《Et bien cette route a été construite à l'époque des dizaines d'années. Mais malgré le fait qu'elle soit ancienne, elle ne s'est pas abîmé et on l'utilise toujours.》
-《 Mais papa, j'ai toujours pas compris ce que tu veux dire.》
-《 Cette route a été construite à l'époque des colonisateurs. Regarde comment c'est bien fait ! C'était des génies n'est-ce pas ?》
-《Non, tu te trompe. Cette route a été construite par tes ancêtres. Des centaines de gens ont souffert pour que tu aies cette route aujourd'hui aussi bien faite.》a expliqué le grand père, très sage comme d'habitude, les yeux brillants, regardant par la vitre le ciel bleu et les oiseaux volants, laissant son fils Sami sans mots et son petit fils étonné. La femme de Sami , Houda, na pas réussi à cacher son rire moqueur de la débilité de son mari. Il pensait à sa jeunesse, à ses amis morts , à ces années pensait à sa jeunesse, à ses amis morts, à ces années pénibles... Puis s'endormit. Il se souvint aussi de la journée de l'enterrement, de l'invitation de Walid, du dernier jour avec sa femme, des regards froid de la femme de son ami , des moments passés en compagnie de Walid, de ses journées de travail...Ses pensées étaient plus fortes que lui, il reprensa à ces années sombre sans oublier le moindre détail comme si elles dataient d'hier...
après quelques minutes...
-《Abdelhamid !! réveille toi!!》a lancé une voix.
-《quoi on est arrivés ?》
-《Arrivés, mais où ?》c'était la voix de sa femme qui est morte depuis soixante-trois ans.
-《 À Rabat.》
-mais qu'est-ce que tu dis ? Réveille-toi tu vas être en retard pour ton travail !》
-"travailler,, mais ça fait depuis deux ans que j'ai ma retraite !" pensa-t-il.
Finalement, il s'est levé. Puis s'est dirigé vers le miroir du salon. Son reflet avait changé : ses cheveux sont devenus plus sombres, ses rides avaient disparus, son regard était plus chaleureux. Il avait retrouvé la jeunesse.
-《 Mais quest-cee que tu fais là ?》a crié la jeune femme.
Il ne réagit pas et resta la bouche ouverte devant la glace. Il admira les décorations et les meubles.
Mais quand ses yeux s'arrêtèrent sur l'horloge qui indiquait quatre heures et demie, il courut vers la porte. Plus qu'une demi-heure !
Il traversa une longue rue sombre et étroite pour arrivé à l'usine où il travaille. Enfin arrivé, il vit Walid, son meilleur ami.
-《Abdelhamid ! Comment vas-tu mon cher ?》
-《Ça fait très longtemps. Moi, je vais très bien et toi ?》
-《Je vais très bien comme tu le vois. Et puis, ça ne fait que deux jours que l'on ne s'est pas vus.》ajouta Oualid, surpris.
-《Ça n'a pas d'importance. Sur ce je te laisse. Je serai en retard.》
-《On se voit cet après-midi midi ?》proposa son meilleur ami.
-《 D'accord. 》affirma Abdelhamid.
Quand il fut parti, Oualid se demanda ce qu'avait son meilleur ami. Il resta fixe, la bouche grande ouverte et les yeux rêveurs au milieu de la ruelle.
Ce soir, je ne pus dormir. Ce n'est pas, car Oualid me manque ni, parce que j'ai perdu Warda. C'était plus que ma petite sœur. Mais, ce n'était pas elle qui me préoccupait. C'était Abdelhamid. Le mènera son enquête un jour à me trouver et découvrir que c'était bien moi qui ai assassiné sa femme ?? C'était bien à cette question que je ne pus trouver de réponse. Ma conscience essayait de me rassurer en disant que s'il en était capable il m'aurait trouvée depuis vingt ans. Malgré tout je ne peux m'empêcher de craindre ce jour, car plus je vieissait plus je le sentais plus proche. Ce jour-là arrivera tôt ou tard. Je n'aurais pas dû la tuer, mais ce n'est qu'en le faisant que je me suis enfin sentie une femme forte, une femme capable. Mais cette sensation n'a pas duré. Maintenant je me sens bête. Pourquoi je l'ai fait ? De toute façon son enfant est resté en vie. Je pense que c'était lui que je devais tuer. À présent, je me retrouve seule. Je sais que si Warda était vivante je pourrais aller lui raconter ce qui me fait mal. Et elle me comprendrait. Je me sens vide. Je me demande comment j'ai pu le faire. Comment j'ai pu perdre ma propre sœur et ne rien ressentir. Moi, qui a toujours été la plus timide des deux sœurs et la plus réservée. J'étais la plus douce la plus mignonne. Comment ai-je pu devenir la femme sans pitié, capable de tuer n'importe qui ? Cette question est sans réponse. Enfin, il y a une réponse. Mais celle-ci est très compliquée à comprendre. Tous ceux qui liront ce livre me diront que je l'ai tuée par jalousie. Mais c'est beaucoup plus que de la simple jalousie. Après ce qu'elle m'a dit ce jour-là je souffrais à chaque fois qu'elle me croisait, à chaque fois que j'entendais parler d'elle. Un certain mardi, j'étais assise en dessous de l'olivier de mon jardin. Tout était calme. Je visitais mes pensées les plus profondes. De la mort de ma mère aux problèmes avec Oualid. Aussi à mon rêve de maternité que je n'exaucerai jamais... Justement, en réfléchissant à ce sujet-là, je remarquais que Warda c'est assise à ma droite. Elle semblait tellement heureuse que je souris tout-à-coup craignant de briser sa joie.
-《J'ai eu la meilleure chose de ma vie !》cria-t-elle à mon oreille.
-《dis-moi. Tu vois bien que j'en ai besoin les bonnes nouvelles.》
-《oui je vois. Je suis enceinte, j'ai un garçon !》
-《Quoi?》
-《 Ça ne te plaît pas ?》demanda-t-elle.
-《Si, mais je peux rester seule un moment s'il te plaît ?susurrai-je.
-《Bon d'accord. À tout à l'heure.》
Oualid apparut comme par magie. Il vit mes larmes.
-《Tu pleures?》demanda-t-il.
-《Non.》
-《Mais si voyant. T'as bien des larmes qui coulent si je ne me trompe pas. 》
-《 Oui et alors. 》
-《Tu vois. Il y a quand même moyen d'être honnête !》cria-t-il
-《Mais c'est bon. Lai, lai , lai , laisse-moi tranquille !》 suppliai-je d'une voix étouffée par les larmes.
-《Et ben non, pas avant que tu me dises pourquoi. 》 dit-il sur un ton menaceur.
Je me suis alors contentée de fermer les yeux pour me calmer. Puis, dès qu'il fut parti, j'ai couru vers ma chambre. Quand j'en suis sortie, je n'étais plus Leila mais un monstre. J'étais décidée, soit c'est elle qui meurt soit c'est moi.
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