L'océan, c'est ma mère qui m'en parlait. Elle me disait qu'il existe un endroit où il n'y a que de l'eau a perte de vue, de l'eau en mouvement perpétuel qui n'arrête pas de déferler vers vous, puis de repartir. Un jour, elle m'a montré une photo qui représentait, d'après ce qu'elle m'a dit, mon arrière-arrière-a rrière-grand mère quand elle était petite, debout dans L'océan. ça fait des années et il y a longtemps que la photo a été perdu dans un incendie, mais je revois encore cette image ternie et froisser. Une petite fille au milieu du néant.

Dans les récits de ma mère, transmis depuis sa multi-arrière grand-mère, l'océan faisait un bruit qui ressemblait au souffle du vent dans les arbres et les hommes voyageaient dessus. Un jour - j'étais plus grande et notre village souffrait d'une sécheresse -, j'ai demandé à ma mère pourquoi si une telle masse d'eau existait, il y avait des années où nos ruisseaux étaient pratiquement à sec. elle m'a dit que l'océan n'était pas potable, que l'eau était pleine de sel. C'est là que je ne la croire plus.Comment aurait-il pu y avoir autant de sel dans l'univers, et comment Dieu aurait-il pu permettre qu'une telle quantité d'eau soit rendue inutilisable ?

Mais parfois, quand je suis devant la forêt de mains et de dents Et que je regarde cet espace Vague qui s'étend à l'infini, je me demande comment ce serait si c'était de l'eau, tout ça. Je ferme les yeux, j'écoute le vent dans les arbres et j'imagine un monde où il n'y a que de l'eau qui se refermant sur ma tête

Ce serait un monde sans les damnés, un monde sans la forêt.

Souvent, ma mère est à côté de moi, elle met une main devant ses yeux pour s'abriter du Soleil et scrutent les arbres et les broussailles, derrière le grillage, son mari va réapparaître.

Elle est la seule à croire qu'il n'a pas fait sa mutation, qu'il pourrait rentrer à la maison et que ce serait toujours l'homme qu'il était quand il est parti. Moi, Ça fait deux mois que j'ai fait le deuil de mon père et, pour pouvoir continuer à vivre, j'ai enfoui au fond de moi le chagrin de la voir perdue. Maintenant, j'appréhende de venir à la lisière de la forêt et de regarder derrière à la clôture. J'ai peur de le voir là, avec les autres deux petits.s vêtements locks, flasque, rouge et erraflé à force de tirer sur le grillage, et c'est horrible gémissant suppliant.

Comme personne ne l'a vu, ça donne de l'espoir à ma mère. La nuit, elle prit Dieu pour que mon père est découvert une sorte d'enclave comme notre village. Qu'il est trouvé refuge quelque part dans cette impénétrable forêt. Mais personne d'autre n'a le moindre espoir. Les sœurs nous disent que notre village est le seul qui reste au monde.

Mon frère, a pris l'habitude de ce porter volontaire pour faire des heures supplémentaires avec les patrouilles de gardiens qui contrôlent la frontière.

Je sais qu'il pense, comme moi, que notre père est perdu chez les damnés, et qu'il espère le trouver au cours d'une ronde et le tuer avant que notre mère voit ce que son mari est devenu.

Il y a des gens de village qui sont devenus fous en voyant des proches transformés en damnés. C'est une femme une mère orifiée à la vue de son fils infecter lors d'une patrouille qui a fait brûler la moitié de notre petit village en s'immolant Art le feu

Voilà l'incendie qui a détruit les billets de ma famille quand j'étais petite, Annie nos seuls liens avec ce qu'était notre peuple avant le retour. Mais tout était déjà détérioré, au moment de l'incendie, qu'il ne restait de toute façon que des fragments de souvenirs.

Puis, on surveille notre mère de près jed et moi et on ne la laisse jamais s'approcher de la frontière sans compagnie

Beth, la femme de Jed, Venez parfois assurer la garde avec nous avant qu'on lui ordonne de rester au lit pour sa première grossesse. Maintenant, il n'y a plus que nous. Et puis un jour, le frère de Beth viens me voir pendant que je fais tremper notre linge dans le ruisseau tributaire de la grande rivière. Un des rares habitants du village à avoir mon âge, Harold est un ami depuis toujours il me donne une poignée de fleurs sauvages en échange de médras-dégoulinants et pendant qu'ils les tort en leur donnant des formes compliquées pour les esserts, on s'assit pour regarder la couleur sur les rochers.

Comment va ta mère ?

Le demande je baisse la tête et je me reins dans l'eau. Je sais que je devrais retourner auprès d'elle, que j'ai déjà pris trop de temps pour moi aujourd'hui et qu'elle m'attend en tournicotant. Jed est parti faire une patrouille de longue durée surtout le périmètre de la clôture pour vérifier la solidité du grillage, et ma mère aime passer ses après-midi devant la forêt pour chercher mon père. Il faut que je sois là pour la réconforter au chaos. Pour l'empêcher de se jeter sur un clôture si elle le trouve.

Elle s'accroche toujours à ses espoirs

Harry clatte la langue en signe de compassion on sait tous les deux qu'il n'y a guère de raison d'espérer. C'est moins cher dans l'eau et se pose dessus. Ça fait deux mois que je le sens venir. J'ai remarqué la façon dont il me regarde, maintenant ; le changement qui s'est opéré dans ses yeux. La tension qui s'est insinuée dans notre amitié. On n'est plus des enfants, plus depuis des années

Marie je...

Ils s'interrompt 1 seconde.

J'espérais que tu accepteries d'aller à la fête des récoltes avec moi le week-end prochain

Je regarde nos mains. Je sens le bout de mes doigts qui se fripent dans l'eau froide. Je réfléchis à sa proposition. La fête des récoltes, un automne, est le moment où ceux qui ont sont en âge de se marier ce font leur déclaration. Elles l'inaugurent les accordailles, la période, pendant les courtes journées de l'hiver, où les groupes le déterminent s'ils se congèlent non les. des accordailles s'achèvent presque tous au printemps, avec la concorde la semaine consacrée au vœu de mariage et au baptême. Il est très rare que des accordées soient annulées.