- La guerre entre notre royaume\, le royaume

de Yalhi et l’empire de Irsch est déclarée !

En entendant la nouvelle Tatiana sentit un

léger frisson de peur la secouer. Elle savait que si l’on découvrait son secret

elle risquait de se faire exécuter pour trahison.

Comment allait-elle s’en sortir ?

- Et regardez ! C’est Tatiana là-bas !

La jeune femme dont le prénom venait d’être

mentionnée fut saisie d’une forte envie de fuite.

- Tatiana vient !

- Ou… Oui\, qu’est-ce qu’il y a ?

- Nous sommes venues te chercher !

- Pourquoi ?

- Tu sais très bien que tu n’as pas le droit

de partir du palais comme ça ! La reine pourrait avoir besoin de toi !

- Mais la reine ne m’appelle jamais de toute

façon.

- Tu n’en sais rien ! Si tu continues ainsi

tu pourrais être châtiée !

- La reine est au courant ?

- Non ! Nous ne lui avons rien dit. Nous

avons juste demandé à faire les courses pour venir te chercher. Mais vois-tu ça

a été très embêtant pour nous de venir te chercher.

- Vous voulez quoi ?

- Non ! On ne veut rien c’est juste que ça

serait embêtant si fatiguées comme nous le sommes nous laissions échapper par

inadvertance que tu étais sortie. Si seulement nous avions quelque chose qui

nous faisait plaisir ! Nous nous sentirions beaucoup mieux !

- J’ai compris…

Tatiana sortit alors un sac de pièce de sa

poche et le tendit aux jeunes femmes en face d’elles qui attendaient les yeux

luisants de désir. Celles-ci s’empressèrent de le saisir.

- Allez viens\, tu devrais rentrer avec nous.

- D’accord je viens. Mais vous n’êtes pas

effrayée par la nouvelle ?

- Pourquoi le serait-on ? Nous vivons dans le

palais de la reine. Nous sommes en sécurité.

- Oui\, bien sûr que oui…

Pourtant Tatiana ne pouvait s’empêcher

d’avoir peur tout d’abord que leur arriverait-il si leur royaume perdait ?

D’ailleurs, leur royaume allait certainement perdre. Non pas qu’elle ne croyait

pas en sa nation mais un royaume contre un empire… Et ça n’était pas non plus

le seul problème Tatiana savait que si son secret était découvert elle

mourrait. En conclusion avec l’annonce de cette guerre elle avait de fortes

chances de ne plus être en vie avant d’atteindre ses trente, voire ses

vingt-cinq ans.

-Bon, on te laisse ici. On doit aller voir la

reine pour les courses, déclara Samia avant de partir laissant Tatiana hébétée

et plantée devant la porte.

Une fois qu’elle eut repris ses esprits

Tatiana alla dans ses quartiers. Elle allait se déshabiller quand Samia apparut

en coup de vent.

- Tatiana vient ! La reine veut toutes nous

voir.

- Vous lui avez raconté ?

- Non ! Comment peux-tu penser ça de nous !

Tatiana avait très envie de lui répondre que

c’était peut-être parce que depuis son arrivée tout le monde la prenait de haut

et n’hésitait pas à lui jouer des mauvais tours. Mais à la place elle répondit

:

- Je suis désolée\, je dois être fatiguée.

Elle ne pouvait pas se permettre d’énerver

Samia qui était l’une des suivantes préférées de la reine Sézalée.

- Je me disais bien. Allez dépêche-toi !

Enfin change de tenue avant, tu ne peux pas te présenter devant la reine comme

ça.

- D’accord.

Tatiana eut à peine le temps de répondre que

déjà Samia partait. Tatiana avait un mauvais pressentiment par rapport à la

demande de la reine de toutes les voir. Elle ne faisait quasiment jamais ça et

c’était encore plus rare de l’entendre annoncer une bonne nouvelle en ces

occasions. Pourtant la jeune femme se contenta de soupirer avant de se préparer

et d’aller rejoindre la reine dans l’un des plus beaux salons de thé, celui où seules

 la

reine et ses suivantes peuvent entrer. Pour Tatiana, c’était un grand honneur

de pouvoir entrer à l’intérieur de cet endroit contenant au moins deux

millénaires d’histoire.

Heureusement pour elle, Tatiana n’était pas

la dernière arrivée. La reine ne l’appréciait guère et si elle l’avait remarqué

Tatiana n’aurait certainement pas eu le droit de manger durant plusieurs jours.

La reine Sézalée trouvait sans cesse diverses excuses pour la punir car elle ne

pouvait renvoyer Tatiana. De plus si Tatiana se faisait remarquer elle aurait

de fortes chances d’augmenter l’éventualité que l’on découvre son secret et

donc de fortes chances de mourir.

Quand la dernière femme attendue apparut. La

reine entra dans la pièce en compagnie de Samia. Le mauvais pressentiment de

Tatiana augmenta la reine avait l’air ennuyée et c’était toujours dans ces

moments-là qu’elle était la pire.

- Bon\, je suppose que vous vous demandez

toutes pourquoi je vous ai fait venir ici.

- Est-ce que c’est à propos du réaménagement

de la salle de bal numéro huit ? Demanda Carina subitement intéressée.

- Non\, ce n’est pas à propos du réaménagement

de la salle de bal numéro huit.

- Ah\, soupirèrent Carina et quelques autres

fortement déçus.

- D’ailleurs le réaménagement ne risque pas

de se faire de sitôt.

-        - Quoi ? Pourquoi

? S’écrièrent les mêmes qui avaient soupiré auparavant.            - Nous sommes en guerre nous devons

utiliser tout l’argent dont nous disposons. Nous ferons dorénavant les bals

dans la salle numéro douze. Je sais ce n’est pas la meilleure salle mais en

temps de guerre nous nous devons de faire des sacrifices. Vous pensez pouvoir y

arriver ?

- Je pense parler au nom de toutes quand je

vous dis que ça va être compliquée pour nous. Mais n’étant pas égoïste nous

pensons au bien-être de notre nation et nous résoudons donc à faire des bals

dans la salle de bal numéro douze.

- Bien. Dans ce cas nous allons pouvoir

discuter de la raison de votre venue. Ça a un rapport avec la guerre. Je

suppose que vous savez tous ce que sont les marques mais Samia va vous en

redonner la définition pour que vous puissiez bien en comprendre les enjeux en

temps de guerre.

-          Comme vous le savez sûrement les marques sont le

reflet de notre dette. Elles sont plus ou moins grosses selon la dette, plus

une dette est importante plus une marque est grosse. Leurs formes changent

selon les peuples et les personnes. Par exemple pour un membre du peuple de la

lune, la marque aura une forme de lune, mais ce ne sera pas la même lune selon

les membres. Même si certaines marques peuvent se ressembler entre membres

d’une même famille. Les marques des personnes haut placées sont recensées dans

un livre. Pour faire disparaître une marque il suffit que la personne considère

que vous ne lui devez plus rien. Mais attention ! Ça doit se passer dans

son inconscient. Problème qui a malheureusement conduit à de nombreuses

disputes et brisé divers couples, familles et amis. L’autre solution pour

qu’une marque disparaisse est que la personne envers qui nous avons une dette

meurt. C’est aussi un problème dans notre société car certaines personnes ne

supportent pas que tous puissent voir qu’ils ont une dette et commettent donc

des meurtres. Mais pour l’instant ce n’est pas très important, s’il y avait que

ça, nous n’en parlerions pas, il existe une dernière chose sur les marques que

peu connaissent. Quand quelqu’un demande une aide équivalente à la dette, on

est obligé de l’aider. Donc si par exemple quelqu’un vous a sauvé la vie, s’il

vous demande de la lui sauver en retour vous devrez obligatoirement le faire.

Alors comment pourrions-nous faire confiance à des personnes portant la marque

de l’empire de Irsch ou de l’un de ses alliés ? Peut-importe la taille de

la marque. Des personnes qui sont fidèles au royaume pourrait tout de même nous

trahir, sans le vouloir.

-          Voilà pourquoi il a été décidé que chaque

personne possédant une marque de l’empire de Irsch ou de ses alliés sera

automatiquement exécutée. Personne n’est encore au courant vous êtes les

premières car vous faites partie de mon entourage proche donc vous serez

vérifiées en premier.

Tatiana sentit la peur monter. Comment allait-elle s’en

sortir ?

-          Vous n’avez pas confiance en nous reine

Sézalée ! S’écrièrent en même temps la plupart des dames de compagnie

outrée.

-          Aucunement ! Si je l’avais pu je ne vous

ferais pas passer ce test. Malheureusement je n’ai pas le choix. Veuillez me

comprendre !

A peine la reine Sézalée eut elle

finit de parler que la plupart des suivantes semblèrent s’être calmées.

Mais Tatiana, quant à elle, était

loin très loin d’être calme. Elle était au bord de l’évanouissement à cause du

stress.

-Bon, vous allez vous mettre en

rang par ordre d’importance.

- On le fait maintenant ?

- Bien sûr ! Tu veux attendre

qu’on meure à cause d’une traîtresse, répliqua Faralla une autre suivante.

- Ah oui tu as raison\, désolée.

- Allez dépêchez-vous ! S’exclama

Samia, mécontente d’entendre des bavardages.

Tatiana n’avait pas vraiment

besoin de se presser car elle était la dernière de la file. Ce qui faisait qu’au

moment de se mettre en rang c’était plutôt pratique, mais généralement elle

devait attendre très longtemps. Seulement en ce jour c’était vraiment

génial ! même si en même temps, il serait peut-être mieux pour elle d’en

finir le plus rapidement. Cette attente était insupportable, elle savait

qu’elle allait mourir mais en même temps elle se raccrochait au mince espoir,

mais pourtant si présent qu’on ne remarquerait pas la marque.

Après deux longues heures où

Tatiana avait eu envie de crier qu’elle avait une marque de l’empire du soleil,

ce fut son tour.

Elle s’avança donc le plus

lentement possible vers l’endroit quand la reine s’écria :

-          Mais qu’est-ce que tu crois faire !

-          Je… J’allais passer le test, répondit Tatiana

troublée se demandant si elle n’avait pas manqué quelque chose pendant qu’elle

avait été perdue dans ses pensées.

-          Je pensais avoir dit : « mon entourage

proche ».

-          C’est bien ce que vous avez dit, Reine Sézalée,

attesta Samia.

-          Alors pourquoi t’avances-tu Tatiana ?

-          Je… Je ne sais pas, répondit Tatiana

complétement déboussolée.

-          Tu passeras avec les gens du peuple après tout

c’est presque comme si tu en faisais partie, déclara la reine tout en riant

accompagnée des moqueries de ses autres dames de compagnie.

Tatiana ressentit un immense

soulagement en entendant ces mots. Mais elle se reprit rapidement la reine

Sézalée ne devait se rendre compte de rien. Elle pensait humilier Tatiana, donc

Tatiana devait avoir l’air humiliée.

Après plusieurs années à subir

toutes ces brimades Tatiana avait développé divers talents d’actrice. Il était

nécessaire à sa survie au palais, si les autres dames de compagnies se rendaient

compte que Tatiana était inintéressée parce qu’il se passait la situation

empirerait, la jeune femme en avait déjà fait les frais auparavant.

Tatiana décida donc de faire son

meilleur jeu d’acteur. Grâce à ses compétences acquises et à l’adrénaline.

-          M… Mais M…Ma…Reine…

-          Tais-toi ! Tu vas donc devoir retourner

chez ta famille puisque tu n’as pu passer le test.

-          D… D’accord… Répondit Tatiana en simulant des

larmes alors qu’à l’intérieur elle était folle de joie.

-          Tu n’as pas à être d’accord puisque c’est un

ordre. Dépêche-toi d’aller faire tes valises.

Tatiana se précipita vers la porte pressée de s’en

aller.  Une fois arrivée dans sa chambre

elle s’empressa de commencer à préparer ses affaires ça faisait quatre ans

qu’elle n’avait plus vu sa famille. Sa petite sœur devait avoir dix-neuf ans

maintenant, pensa t’elle légèrement mélancolique.

-          Tatiana, viens ! Tu dois partir ta calèche

est prête !

-          Mais je suis loin d’être prête-moi !

Protesta Tatiana.

-          Tant pis ! On t’enverra tes affaires dans

une calèche, répliqua Samia en saisissant le bras de Tatiana pour la tirer vers

l’extérieur, tandis qu’une autre dame de compagnie prenait le petit sac

qu’avait à peine eu le temps de préparer Tatiana.

La jeune femme fut pratiquement

jetée à l’intérieur de la calèche avec son sac, qu’elle faillit d’ailleurs se

prendre au visage. Samia claqua la porte et la calèche démarra pratiquement au

quart de tour à une vitesse qu’aurait envié un jaguar.

Tatiana légèrement inquiète

concernant l'aspect de la calèche. Celle-ci tanguait fortement et faisait des

bruits que la jeune femme n’avait jamais entendu auparavant.

Après deux jours à bord de la

calèche Tatiana était épuisée. La voiture était inconfortable, bruyante et les

pauses étaient rares à telle point que Tatiana était vraiment ankylosée.

La jeune femme était sur le point

de s’endormir quand la calèche se stoppa brutalement. Tatiana se retrouva alors

projetée sur le banc en face du sien et se cogna fortement la tête.

Alors qu’elle

 reprenait peu à peu ses esprits, elle entendit

la porte de la calèche s’ouvrir.

-          Vous allez devoir continuer seule. Pour rentrer

chez vous vous devez traverser la forêt et en ce moment c’est une zone de

guerre.

-          Mais vous ne m’accompagnez pas ?

-          Je ne suis pas assez payé pour la traversée

débrouillez-vous seule.

-          Mais…

-          Descendez de ma calèche !

Tatiana effrayée par le chauffeur

se dépêcha de descendre malgré son mal de tête.

-          Vous avez juste à continuer tout droit. Puis

vous verrez une grande route vous la suivez et vous arriverez à Tann là-bas

vous aurez juste à demander une calèche pour arriver à Pax.

-          D’accord merci.

Tandis que Tatianna s’avançait

vers la forêt elle pouvait sentir le regard du chauffeur sur elle. La jeune

femme se retourna et pu le voir la fixer.

-          Dépêchez-vous je dois vérifier que vous entrez

bien dans la forêt !

Tatiana continua alors d’avancer.

-          Je n’ai pas que ça à faire vous avez deux

minutes passez ce temps je viens et vous bats avec mon fouet ! Hurla

l’homme tout en faisant claquer le fouet sur le sol afin d’appuyer son dire.

Tatiana apeurée se mit à courir

en direction de la forêt. Elle courut tant qu’elle se retrouva perdue. La jeune

femme espérait ne pas s’être trop rapprochée de la zone où les soldats

combattaient.

Alors que la jeune femme reprenait

peu à peu ses esprits, elle entendit la porte de la calèche s’ouvrir.

-          Vous allez devoir continuer seule. Pour rentrer

chez vous, vous devez traverser la forêt et en ce moment c’est une zone de

guerre.

-          Mais vous ne m’accompagnez pas ?

-          Je ne suis pas assez payé pour la traversée

débrouillez-vous seule.

-          Mais…

-          Descendez de ma calèche !

Tatiana effrayée par le chauffeur

se dépêcha de descendre malgré son mal de tête.

-          Vous avez juste à continuer tout droit. Puis

vous verrez une grande route vous la suivez et vous arriverez à Tann là-bas

vous aurez juste à demander une calèche pour arriver à Pax.

-          D’accord merci, répondit Tatiana décontenancée.

Tandis que Tatianna s’avançait

vers la forêt elle pouvait sentir le regard du chauffeur sur elle. La jeune

femme se retourna et pu le voir la fixer.

-          Dépêchez-vous je dois vérifier que vous entrez

bien dans la forêt !

Tatiana continua alors d’avancer.

-          Je n’ai pas que ça à faire vous avez deux

minutes passez ce temps je viens et vous bats avec mon fouet ! Hurla

l’homme tout en faisant claquer le fouet sur le sol afin d’appuyer son dire.

Tatiana apeurée se mit à courir en

direction de la forêt. Elle courut tant qu’elle se retrouva perdue. La jeune

femme espérait ne pas s’être trop rapprochée de la zone où les soldats

combattaient.

Elle avançait prudemment sursautant au moindre

bruit, tous ses sens en alerte. Tatiana ignorait vers où elle allait car dans

sa course folle elle avait oublié vers où se diriger. Se faisant cette

réflexion Tatiana se rendit compte qu’elle avait oublié son sac.  C’était vraiment une sale journée en plus

depuis le début de la semaine elle se faisait malmener de tous les côtés. Tatiana

commençait vraiment à en avoir assez. Après mieux valait jouer la comédie que

mourir. Ainsi perdue dans ses pensées Tatiana se mit à avancer au hasard

espérant sortir de la forêt à un moment.

-          Aaaah…

Entendant un gémissement de

douleur Tatiana se cacha derrière un arbre, mais n’ayant aucun instinct de

survie, étant trop curieuse et surtout espérant que le blessé ait de la

nourriture sur lui, Tatiana décida d’aller en direction du bruit.

Une fois arrivée, elle vit le

corps blessé d’un soldat ennemi.

Bon, je vais juste chercher de la

nourriture et m’en aller rapidement, j’ai vraiment trop faim, pensa-t-elle.

La jeune femme se rapprocha

discrètement prête à détrousser le soldat quand celui-ci lui demanda de l’aide

et sans qu’elle ne sache pourquoi Tatiana sentit une force prendre possession

d’elle et elle se retrouva à soigner le soldat avec ses pouvoirs.

-          Merci.

-          Ne me remerciait pas je ne l’ai pas fait exprès.

-          Comment ça ?

-          Je ne sais pas !

-          On fait comment du coup ?

-          Vous me tuez ou je vous tue ?

-          Euh…

-          Au pire on verra plus tard.

-          Ça m’a l’air d’être une bonne idée.

-          Vous avez à manger ?

-          Oui, attendez.

Le soldat se retourna pour

chercher de la nourriture dans une besace cachée à l’intérieur de son armure.

Puis il tendit un morceau de lard fumé à Tatiana avant d’enlever son casque

pour manger.

-          Hein ?!

-          Qu’est-ce qu’il y a ?

-          Vous…

-          Je sais je suis très beau on me le dit souvent.

-          Non ! Enfin si ! Enfin…

-          Laissez tombez, je plaisantais.

-          Vous êtes le bras droit de l’empereur.

Aussitôt le visage du soldat se

décomposa et il saisit Tatinana par le bras avant de sortit une lame avant de

la poser au niveau de la jugulaire de la jeune femme.

-          Comment êtes-vous au courant ? Et qui vous

envoie ?

-          Non, mais ça va pas ! Hurla Tatiana

ulcérée, elle en avait marre de se faire menacer tous le temps.

La jeune femme repoussa la lame du

bras droit de l’empereur qui ne broncha pas visiblement très étonné.

-          On était là en train de parler tranquillement et

d’un seul coup vous me menacez et en plus quand je mange ! Si je vous ai

reconnu c’est parce que je suis l’une des dames de compagnie de la reine

Sézalée. Alors maintenant vous allez vous calmez et on va se remettre à manger

tranquillement si vous le souhaitez, vous pourrez me tuer une fois que j’en

aurais finis avec cette tranche de lard.

Le soldat était alors parti en un

fou rire incontrôlable.

-          Qu’est-ce qu’il y a ?

-          C’est juste la première fois de ma vie, que je

vois quelqu’un réagir comme ça alors qu’on le menace avec un couteau.

-          Je suis vraiment désolée, c’est juste que

j’avais faim, je suis fatiguée et je me suis fait à l’idée de mourir.

-          C’est triste. Mais comment se fait-il que l’une

des suivantes de la reine se retrouve dans cette sombre forêt ?

-          Je devais me faire tester pour voir si j’avais

une marque de l’empire mais la reine y a vu l’occasion parfaite de se

débarrasser de moi.

-          Comment ça ?

-          Il y a longtemps mon père a sauvé la vie du roi,

pour le remercier étant donné que je viens d’une petite baronnie très pauvre le

roi a proposé que je sois la dame de compagnie de sa fille. Mon père heureux

d’avoir quelqu’un qui apporterait l’honneur et l’argent à notre famille a

directement accepté. Mais la reine Sézalée n’était pas contente car je venais

d’une baronnie donc ça la faisait se sentir humiliée de m’avoir à ses côtés. Et

vous qu’est-ce que vous faites là ?

-          Moi aussi, on a voulu se débarrasser de moi mais

pas de manière aussi gentillette.

-          Des ennemis de l’empereur ?

-          Non, mais je ne peux pas vous en dire plus, ça

vous mettrai en danger.

Il y eu alors un instant de

silence, chacun plongé dans diverses réflexions. Quand soudainement Tatiana se

mit à pouffer.

-          Qu’est-ce qu’il se passe ?

-          Vous vous rendez compte du ridicule de la

situation. On vient de deux nations ennemies, on est là à discuter

tranquillement. En plus on a cherché à se débarrasser de nous et comme par

hasard je tombe sur vous la seule personne envers qui j’avais encore une dette.

-          Vous auriez préféré que je vous tue ?

-          Non, pas vraiment.

-          Tant mieux ! J’en ai un peu marre de tuer

aujourd’hui.

-          Ah.

L’homme

éclata subitement de rire étonné par la réponse de Tatiana.

-          Vous aimez beaucoup vous moquez de moi.

-          A peine.

-          Au fait, vous vous appelez comment ?

-          Dorian, et vous ?

-          Tatiana.

-          C’est un beau prénom.

-          Merci !

Ils continuèrent ainsi à parler.

Jusqu’à ce que la nuit tombe et que le froid commence à s’installer.

-          On fait comment pour dormir ?

-          On aurait dû se préparer avant. J’ai ma cape on

peut s’installer dessus pour éviter que l’humidité du sol ne remonte jusqu’à

nous et que nous ayons encore plus froid.

-          Elle sert à quoi la cape lors des combats ?

-          A rien, normalement elle est juste décorative.

Mais pour une fois qu’elle me sert à quelque chose je ne vais pas me plaindre.

Tout en parlant Dorian installa sa

cape sur le sol.

-          Je suis désolée je n’ai rien qui pourrait aider

-          Ce n’est pas grave, allez venez on va essayer de

dormir, déclara Dorian avant de s’allonger sur la cape et de faire signe de le

rejoindre à Tatiana.

-          Bonne nuit !

-          Bonne nuit.