La pluie tombait avec insistance, transformant la ville en un paysage flou et froid. Chaque goutte frappait le sol avec une régularité presque hypnotique, créant des rivières éphémères le long des trottoirs fissurés. Le vent soufflait en bourrasques, faisant claquer les volets et plier les branches des arbres.
Elena marchait d'un pas rapide, tenant fermement son manteau contre elle pour échapper au froid mordant. Ses bottes éclaboussaient les flaques, mais elle n'y prêta aucune attention. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était rentrer au dortoir et s'enfermer loin de cette soirée morose.
La ville était étrangement silencieuse, les rues désertes à cette heure tardive. La lumière jaune des lampadaires vacillait, donnant aux lieux une atmosphère irréelle. Pourtant, une tension pesante semblait flotter dans l'air, comme si la ville elle-même retenait son souffle.
Alors qu'Elena s'engageait dans une ruelle pour prendre un raccourci, un cri perçant brisa le silence.
Elle s'arrêta net, son cœur battant à tout rompre. Le cri avait été bref, mais suffisamment distinct pour qu'elle sache qu'il venait d'une personne. Une peur instinctive l'envahit, mais elle ne pouvait pas simplement ignorer ce qu'elle avait entendu.
Un autre cri, plus étouffé cette fois, retentit. Elena déglutit et tourna la tête vers la ruelle sombre à sa gauche.
" Non..." murmura-t-elle pour elle-même, ses jambes refusant de bouger.
Elle aurait pu faire demi-tour, prétendre n'avoir rien entendu, comme tant d'autres l'auraient fait. Mais une force inexplicable la poussa à avancer.
...****************...
La ruelle était encore plus sombre qu'elle ne l'avait imaginée. Les lampadaires s'arrêtaient à son entrée, et l'obscurité semblait s'étirer à l'infini. L'air était plus froid ici, comme si le vent s'amusait à souffler uniquement dans cet espace étroit.
En plissant les yeux, Élena distingua trois silhouettes regroupées autour d'une quatrième figure recroquevillée contre un mur. Une jeune fille, ses cheveux trempés collant à son visage, gémissait faiblement.
" Hé, va voir ailleurs, gamine," lança l'un des hommes en tournant la tête vers elle.
Sa voix était rauque, menaçante, et pourtant elle semblait amusée par l'audace d'Elena.
Elle sentit ses jambes trembler, mais elle ne recula pas. Inspirant profondément, elle rassembla tout le courage qu'elle pouvait trouver.
" Laissez-la tranquille " ,dit-elle, sa voix plus ferme qu'elle ne l'aurait cru possible.
Les hommes échangèrent un regard surpris avant d'éclater de rire. Leur hilarité résonnait dans la ruelle, un son cruel et glaçant.
" T'as du cran, hein? Mais t'as aucune idée de ce dans quoi tu t'embarques " , grogna l'un d'eux en avançant vers elle.
Avant qu'elle ne puisse réagir, il leva le poing et l'abattit sur son ventre. La douleur explosa dans son corps, lui coupant le souffle. Elle s'effondra à genoux, la pluie froide ruisselant sur son visage.
Un autre coup la fit basculer sur le côté, son corps criant de douleur. Elle entendit leurs rires, cruels et sans pitié.
" Peut-être qu'on peut s'amuser avec elle" , lança un des hommes avec un sourire malsain.
Elena ferma les yeux, priant pour que tout s'arrête. Mais au lieu des coups qu'elle attendait, un silence étrange s'abattit sur la ruelle.
...****************...
Elle ouvrit les yeux et vit une silhouette se tenir entre elle et ses agresseurs.
Un homme, grand et imposant, se tenait là, la pluie ruisselant sur ses cheveux rouges flamboyants qui semblaient briller malgré l'obscurité. Il portait des lunettes rondes, et derrière elles, ses yeux d'un rose intense scintillaient comme des flammes dans la nuit.
" Vous devriez partir " , dit-il calmement, sa voix résonnant dans l'air glacé.
Les hommes reculèrent, intimidés sans comprendre pourquoi. L'un d'eux tenta de répliquer, mais un simple regard de l'homme aux cheveux rouges les réduisit au silence.
Une brise étrange parcourut la ruelle, et en un instant, les agresseurs s'effondrèrent au sol, inconscients.
Élena, toujours allongée, regardait la scène avec un mélange de peur et de fascination.
L'homme se tourna vers elle, ses yeux roses se posant sur son visage. II s'agenouilla à ses côtés, ses mouvements étonnamment doux.
" Tu es blessée" , dit-il, presque comme une constatation.
Elle hocha la tête faiblement, incapable de parler.
Sans un mot de plus, il la souleva dans ses bras avec une facilité déconcertante. La chaleur qui émanait de lui contrastait avec le froid mordant de la nuit.
" Où... où allez-vous m'emmener?" murmura-t-elle finalement, sa voix tremblante.
Il baissa les yeux vers elle, un sourire énigmatique sur les lèvres.
- Quelque part où tu seras en sécurité.
...****************...
La pluie continuait de tomber alors qu'il marchait, portant Élena à travers les rues désertes. Elle se sentait étrangement calme, bien que ses blessures lui fassent encore mal.
Finalement, ils s'arrêtèrent devant un bâtiment entouré de végétation luxuriante, un contraste saisissant avec la grisaille de la ville.
Une enseigne lumineuse accrochée à une arche indiquait Season's Garden.
L'homme ouvrit la porte et une bouffée d'air chaud les enveloppa, portant avec elle un mélange d'odeurs de vanille, de thé et de quelque chose de plus terreux, presque magique.
L'intérieur était chaleureux et accueillant. Des plantes grimpantes couvraient les murs, et des tables en bois étaient disposées autour d'un espace central dominé par un comptoir où trônait une machine à café élégante.
" C'est quoi ça ?" demanda une voix féminine depuis le comptoir.
Une femme aux cheveux sombre se tenait là, ses yeux rouges comme des rubis brillants d'un éclat méfiant.
- Une humaine, vraiment ? dit-elle en croisant les bras.
- Elle avait besoin d'aide, répondit l'homme en déposant Élena sur un canapé moelleux près d'un poêle.
D'autres silhouettes apparurent, attirées par Elena. Un homme blond au regard froid et une jeune fille aux cheveux blancs comme neige et aux yeux rouges se tenaient non loin, observant Élena avec curiosité.
- Yeoreum, tu es sûr de ce que tu fais ? demanda la femme aux cheveux sombre.
- Non pas du tout, répondit-il simplement.
Elena, trop fatiguée pour comprendre ce qui se passait, sentit ses paupières devenir lourdes.
- Qui est-elle ? demanda l'homme blond.
- Une humaine, répondit Yeoreum.
- Tu devrais la laisser partir dès qu'elle ira mieux, grogna la femme.
- Winter, surveille-la, ajouta Yeoreum avant de quitter la pièce.
La jeune fille aux cheveux blancs s'approcha avec un sourire chaleureux.
- Bienvenue au Season's Garden, murmura-t-elle.
Avant qu'Elena ne puisse répondre, l'épuisement l'emporta, et elle sombra dans un sommeil profond.
Un doux parfum de vanille et de bois flotté emplit les narines d’Élena. Ses paupières tremblèrent tandis qu’elle émergeait d’un sommeil profond. La lumière tamisée d’une lampe à l’ancienne illuminait doucement la pièce, et le murmure lointain de conversations lui parvenait à travers une porte entrouverte.
Elle se redressa avec difficulté, la douleur dans son abdomen lui rappelant les événements de la veille. Ses vêtements avaient été changés et ses blessures soigneusement bandées. Une couverture moelleuse reposait sur elle, apportant une chaleur réconfortante.
"Où suis-je ?" murmura-t-elle en balayant la pièce du regard.
Les murs en bois sombre étaient recouverts de plantes grimpantes, et une grande fenêtre laissait entrer la lumière du matin. L’atmosphère de la pièce semblait irréelle, comme tirée d’un conte. De petites lampes sculptées en forme de fleurs diffusaient une lumière douce, tandis qu’une plante suspendue oscillait doucement sous l’effet d’une brise légère venant de l’entrebâillement de la fenêtre.
Soudain, la porte s’ouvrit doucement, révélant l’homme aux cheveux rouges de la veille. Il portait un tablier de pâtissier et un plateau chargé de tasses et de gâteaux.
" Ah, tu es réveillée", dit-il calmement, ses yeux roses se posant sur elle.
Élena hocha lentement la tête.
- Où suis-je ?
- Au Season’s Garden, répondit-il en déposant le plateau sur une table basse.
Il s’assit dans un fauteuil en face d’elle, croisant les jambes avec une élégance naturelle.
- Je m’appelle Yeoreum. Et toi ?
- Elena, murmura-t-elle, toujours méfiante. Pourquoi m’avoir aidée ?
Yeoreum haussa légèrement les épaules, un sourire énigmatique sur les lèvres.
- Tu semblais avoir besoin d’aide.
Avant qu’elle ne puisse poser d’autres questions, une voix féminine retentit depuis le couloir.
- Yeoreum, pourquoi est-ce qu’une humaine traîne encore ici ?
Une femme aux cheveux sombres entra dans la pièce. Ses yeux rouges comme des cerises brillaient d’un mélange de méfiance et de frustration. Elle portait une veste en lin élégante, assortie à sa posture autoritaire.
- Chun Tian, dit Yeoreum d’un ton apaisant.
- Ne me dis pas de me calmer, répliqua Chun Tian. Tu sais ce que ça veut dire d’avoir une humaine ici ?
Elena sentit son corps se raidir. La méfiance dans la voix de Chun Tian était palpable, presque hostile. Et que voulait-elle dire par une humaine ?
- Je ne vais pas rester longtemps, dit Élena en tentant de se lever, bien que ses blessures protestent violemment.
- Non, tu ne devrais pas te lever, répondit une nouvelle voix, douce et cristalline.
Une jeune fille aux cheveux blancs comme neige et aux yeux d’un rouge profond entra en sautillant, un sourire innocent sur le visage.
- Je suis Winter, dit-elle en s’asseyant à côté d’Élena. Tu devrais rester ici jusqu’à ce que tu ailles mieux.
Chun Tian leva les yeux au ciel, exaspérée.
- Winter, ne t’implique pas dans ça.
- Mais je l’aime bien, répondit Winter en tirant légèrement sur la couverture d’Élena pour l’ajuster.
Un dernier personnage entra, attiré par le bruit. Un homme aux cheveux dorés et aux yeux d’un rouge rosé. Contrairement aux autres, il ne montrait aucune émotion particulière. Il posa un regard neutre sur Elena avant de se tourner vers Yeoreum.
- Pourquoi t’embêter avec elle ? demanda-t-il d’un ton calme mais tranchant.
- Parce que c’est ma décision, répondit Yeoreum en le fixant d’un regard ferme.
- Aki, intervient Winter, sois gentil.
Aki haussa les épaules et s’éloigna sans un mot, tandis que Chun Tian continuait de lancer des regards sceptiques à Elena.
...****************...
Le silence pesant après le départ d’Aki semblait renforcer la tension dans la pièce. Elena, toujours assise sur le canapé, se sentit plus étrangère que jamais. Chun Tian, toujours debout, croisait les bras en fixant Yeoreum avec un mélange de frustration et d’incompréhension.
- Tu te rends compte que tu mets tout le monde en danger, n’est-ce pas ? siffla Chun Tian.
- Elle ne représente aucune menace, répondit Yeoreum calmement.
- Tu n’en sais rien. Les humains sont... imprévisibles.
Winter interrompit d’une voix joyeuse, contrastant avec l’atmosphère tendue :
- Peut-être qu’elle pourrait nous aider.
Chun Tian lança un regard agacé à Winter.
- Elle n’a rien à faire ici.
- Si je peux parler..., intervint Élena, la voix faible mais ferme. Je n’ai jamais demandé à rester ici.
Chun Tian plissa les yeux.
- Bien. Alors pars dès que tu pourras marcher.
Yeoreum soupira, levant les mains comme pour apaiser la situation.
- Assez. Elle ne peut pas partir dans son état, et vous le savez.
Yeoreum tourna son regard vers Élena, ignorant la frustration visible de Chun Tian.
- Elena, je vais être direct. Tu as besoin d’un endroit où rester, n’est-ce pas ?
Elle fronça les sourcils, méfiante.
- Pourquoi vous dites ça ?
- Parce que je peux voir que tu n’as personne sur qui compter, dit-il simplement.
Le ton de sa voix était calme, mais ses mots frappèrent juste. Élena détourna le regard, mal à l’aise.
Tu es là depuis un long moment et ton téléphone n'a pas sonné une seule fois. Je te propose de rester ici. En échange, tu pourras travailler au café, continua Yeoreum.
Chun Tian écarquilla les yeux.
- Quoi ? Tu plaisantes, Yeoreum !
- Ce n’est pas une mauvaise idée, dit Winter en hochant la tête.
- Une humaine qui travaille ici ? Non, c’est hors de question, protesta Chun Tian.
- Je ne reste pas, intervint Élena d’un ton sec. Je ne veux pas être... un fardeau.
Yeoreum l’observa un instant avant de se lever.
- Réfléchis-y. Si tu changes d’avis, je serai dans la cuisine.
Il quitta la pièce, suivi de Chun Tian, qui continuait de protester.
Élena resta assise en silence, le poids de la proposition de Yeoreum pesant sur elle. L’idée de rester ici, dans cet endroit étrange et inconnu, était effrayante. Mais l’alternative retourner à sa vie solitaire et sans espoir n’était guère plus attrayante.
Winter, toujours assise à ses côtés, lui sourit.
- Tu sais, il ne propose pas ça à tout le monde.
Élena soupira.
- Pourquoi est-ce qu’il s’en soucie ?
Winter haussa les épaules.
- Parce qu’il voit des choses chez les gens que les autres ne voient pas.
Winter s’éloigna en sautillant, laissant Élena seule avec ses pensées. Elle observa la pièce à nouveau, ses yeux se posant sur un petit pot de fleurs posé sur une étagère. Les pétales semblaient vibrer légèrement, comme si la plante respirait.
" Quel genre d’endroit est-ce ?" murmura-t-elle.
La réponse à cette question restait floue, mais une chose était sûre : cet endroit, aussi étrange soit-il, n’avait rien de normal.
Le bruit d’une horloge lointaine résonnait doucement dans la pièce lorsque Élena ouvrit les yeux. Elle se sentit désorientée un instant, oubliant où elle était. Mais les plantes grimpantes sur les murs, le doux parfum de vanille et le murmure apaisant d’une fontaine intérieure lui rappelèrent qu’elle n’était pas dans son dortoir.
Le Season’s Garden. Un nom aussi mystérieux que les événements de la veille.
Elle repoussa doucement la couverture qui la recouvrait, testant la douleur dans son corps. Les bandages serrés autour de ses côtes lui rappelaient les coups reçus, mais ils étaient appliqués avec soin. Qui que soient ces gens – ou ces êtres – ils semblaient avoir pris soin d’elle.
Une légère appréhension monta en elle. Avait-elle réellement envie de rester ici ? L’atmosphère du café était étrangement chaleureuse, mais les regards méfiants de Chun Tian et du blond, Aki, flottaient encore dans son esprit.
Elle s’efforça de se lever, mais à peine avait-elle fait un pas qu’une voix familière la fit sursauter.
- Tu devrais te reposer encore un peu.
Elle se retourna pour voir Yeoreum, les bras croisés, appuyé contre l’embrasure de la porte. Il portait à nouveau son tablier, ses cheveux rouges brillants encadrant son visage calme.
- Je ne peux pas rester ici éternellement, murmura-t-elle.
Yeoreum haussa les épaules.
Personne ne t’oblige à rester éternellement. Mais tu es encore blessée.
Son ton était calme, mais il avait cette autorité douce qui rendait difficile de lui résister.
...****************...
Après un petit-déjeuner composé de gâteaux délicatement préparés par Yeoreum, Élena insista pour retourner chez elle récupérer ses affaires. Bien qu’elle n’ait pas encore pris de décision quant à l’offre de Yeoreum, elle savait que retourner au dortoir était impossible.
Yeoreum lui proposa de l’accompagner, mais elle refusa, ne voulant pas impliquer davantage ces inconnus dans ses problèmes.
La maison familiale se dressait devant elle, imposante et froide, entourée d’un jardin soigneusement entretenu mais dépourvu de vie. Chaque pas vers la porte lui rappelait les disputes, les regards méprisants de sa belle-mère, et le silence de son père, toujours absent.
La porte s’ouvrit avant même qu’elle n’ait eu le temps de frapper. Une femme élancée, au visage strict et aux cheveux soigneusement coiffés, l’accueillit avec un regard glacial.
- Tiens donc. L’enfant prodigue revient.
Élena inspira profondément, se préparant au combat.
- Je viens juste chercher mes affaires.
Sa belle-mère croisa les bras, un sourire amer sur les lèvres.
- Tes affaires ? Pourquoi ne pas les laisser ici ? Après tout, tu n’as plus de maison.
- Je ne vais pas rester longtemps, répondit Élena en ignorant le pique.
Elle monta les escaliers rapidement, refusant de laisser sa belle-mère voir l’effet de ses paroles. Sa chambre était exactement comme elle l’avait laissée : simple, presque impersonnelle, à l’exception d’une photo posée sur la table de chevet.
Elle s’assit un instant sur le lit, prenant la photo entre ses mains. Sa mère souriait sur l’image, un sourire plein de chaleur et de douceur, un contraste frappant avec la froideur de cette maison.
- Je vais bien, maman, murmura-t-elle. Je vais trouver ma place.
...****************...
Lorsqu’elle franchit à nouveau les portes du café, les senteurs familières de vanille et de thé l’enveloppèrent comme une étreinte. Yeoreum se tenait derrière le comptoir, en train de décorer un gâteau avec une précision presque hypnotique.
- Tout s’est bien passé ? demanda-t-il sans lever les yeux.
- Aussi bien que ça peut aller, répondit-elle en posant son sac à ses pieds.
Il leva finalement les yeux vers elle, ses lunettes reflétant la lumière douce de la pièce.
- Tu as pris une décision ?
Élena hésita, jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux.
- Je… je veux essayer.
Yeoreum hocha la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.
- Bien. Dans ce cas, bienvenue au Season’s Garden.
À ce moment, Winter surgit de nulle part, un sourire éclatant sur le visage.
- Tu vas rester? C’est génial!
- Winter, intervient Chun Tian en entrant, son regard sceptique posé sur Élena. Si elle reste, elle doit comprendre que ce n’est pas gratuit.
Élena sentit le poids du regard de Chun Tian, mais elle redressa les épaules.
- Je suis prête à apprendre.
- On verra bien, répondit Chun Tian en haussant un sourcil.
...****************...
Le lendemain matin, Élena se réveilla dans une chambre simple mais confortable, aménagée spécialement pour elle. Les murs étaient décorés de peintures représentant des paysages de chaque saison, et une petite table près de la fenêtre portait un vase rempli de fleurs fraîches.
Yeoreum lui expliqua rapidement les bases du travail au café : nettoyer les tables, aider à la cuisine, et apprendre les particularités de chaque saison qui donnaient au Season’s Garden son ambiance unique.
- Tu devras aussi t’adapter à chacun d’entre nous, ajouta-t-il avec un sourire énigmatique.
Ce qu’elle comprit rapidement.
Chun Tian la surveillait de près, corrigeant chaque erreur avec une précision presque militaire. Mais Élena remarqua que derrière sa façade stricte, Chun Tian semblait secrètement apprécier son effort.
Winter, quant à elle, était une présence constante et joyeuse, s’assurant qu’Élena ne se sente jamais trop accablée par les critiques de Chun Tian ou les silences d’Aki.
- Aki est toujours comme ça, chuchota Winter à Élena un après-midi. Il observe tout, mais il ne dit rien. Ça ne veut pas dire qu’il ne t’apprécie pas.
Aki, de son côté, semblait indifférent à la présence d’Élena, mais elle sentait parfois son regard sur elle, comme s’il l’évaluait en silence.
...****************...
Alors qu’Élena s’habituait à la routine du café, elle commença à remarquer des choses étranges. Les plantes semblaient réagir à la présence des renards, vibrant légèrement lorsque Chun Tian passait à proximité ou s’épanouissant sous les rayons du soleil lorsqu’Aki était présent.
Un jour, alors qu’elle nettoyait le comptoir, une brise douce traversa la pièce, faisant tinter légèrement les clochettes suspendues au plafond. Élena leva les yeux, cherchant une fenêtre ouverte, mais tout était fermé.
Elle se tourna vers Yeoreum, qui observait la scène avec un sourire amusé.
- Tu t’habitueras, dit-il simplement avant de retourner à son gâteau.
...****************...
Le soir, alors qu’elle s’asseyait seule dans sa chambre, Élena réfléchit à tout ce qui s’était passé ces derniers jours. Le café, avec ses habitants énigmatiques et son ambiance magique, n’était rien de ce qu’elle aurait imaginé.
Mais pour la première fois depuis longtemps, elle sentit une pointe d’espoir.
Elle prit la photo de sa mère qu’elle avait posée sur sa table de chevet et murmura :
- Peut-être que je peux trouver ma place ici.
La lune brillait haut dans le ciel, projetant une lumière argentée sur le Season’s Garden, tandis qu’Élena s’endormait, prête à commencer un nouveau chapitre de sa vie.
Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!