Dans son monde les humains et les elfes vivent séparés depuis la guerre. Elle avait éclaté il y a cent ans quand les elfes utilisaient les Hommes comme esclaves. Ces derniers ont décidé de se révolter. Les pertes ont été lourdes dans les deux peuples mais les humains ont fini par gagner.
Depuis un gigantesque mur sépare les deux espèces. On ne peut pas le franchir, toute fois certains ont réussi mais ils ne sont pas allés très loin par la suite. Les elfes qui les avaient aidés vivent cachés dans le monde humain.
Dans celui-ci, ils testent les gens dès la naissance pour savoir s’ils sont des elfes ou pas. Ceux qui ont le malheur d'être positif se font torturer puis tués.
Jade en est une, une elfe, et Adèle aussi. Dès la naissance, cela a été dur à cacher et les parents d'Adèle ont été exécutés. Ensuite ceux de Jade recueillirent Adèle qui devint la meilleure amie de Jade.
Demain Sacha Rocho, une célèbre criminelle elfique, dont le pouvoir est la Vérité ( elle ne peut donc pas mentir ) sera exécutée pour avoir assassiné une quarantaine d'humains pour se venger du fait qu'ils avaient gagné la guerre.
Fin du dernier cours, le lendemain
« Et n'oubliez pas de réviser pour l'interrogation qui aura lieu dans deux jours. Dit le professeur de français tout en rangeant ses affaires. »
Jade et Adèle sortirent de la salle. Puis tous se dirigèrent vers la Grande Place pour assister à l'exécution de Sacha Rocho.
Celle-ci était bondée, tout le monde se bousculait pour voir la criminelle entrer sur la place. Les deux jeunes filles se frayèrent un chemin à travers la foule. Trois minutes plus tard, Sacha apparut. Elle était assez grande, environ 1m80, elle avait les cheveux bruns, elle devait avoir vers les trente ans et elle semblait vouloir tuer tout le monde. Sacha regarda la foule puis son regard s’arrêta sur Adèle et Jade, elle les fixa intensément trois secondes et dit :
« - Bande de traîtres ! dit-elle en essayant de se libérer de ses liens. Vous reniez votre race !»
Elle s’énerva davantage devant l'air choqué des deux jeunes filles. Entre temps toute la foule s'était écartée d'elles, et un policier qui les avait rejoints leur dit d'une voix calme en les menaçant avec un pistolet :
« - Vous êtes en état d'arrestation. »
Elles furent emmenées dans un fourgon puis conduites au commissariat. Le chef examina d'abord celle qui avait l'air la plus intelligente et la plus rebelle, la grande blonde avec une mèche bleue du côté gauche et une couleur verte émeraude du côté droit : Jade. Puis il examina la petite rousse assez peureuse : Adèle.
« - Bon, dit-il après une minute de silence, demain vous passerez un petit test pour déterminer si Sacha avait eu juste. Rien de grave, ne vous inquiétez pas. En attendant, vous dormirez ici. C'est bien clair ? »
Jade et Adèle firent oui de la tête. Et sur ce, il partit. Un autre policier leur montra la chambre qu'elles devraient partager. Une fois à l’intérieur et seule, Jade dit à Adèle :
« - C’est de ma faute, désolée Adèle, je n’aurais pas dû te forcer à aller voir Sacha avec moi
Moi aussi je voulais y aller, ce n’est pas que ta décision Jade ! »
s’exclama Adèle en essuyant ses larmes
Elles cherchèrent une issue depuis la chambre. Il y avait une fenêtre mais on ne pouvait l'ouvrir que de l'extérieur. Une salle de bains mais qui n'avait qu'une seule porte qui donnait dans la chambre. Et une dernière porte par laquelle elles étaient entrées, mais elle était verrouillée.
Puis quand le sommeil vint, elles s'allongèrent en sous vêtement sur le lit et s'endormirent.
Plus tard,
C'était presque l'aube quand une femme en uniforme entra. Les deux jeunes filles allèrent se préparer rapidement. Elle les conduisit vers la salle de test. Elle fit un signe à une Adèle tremblante qui entra. Puis la policière la fit s’asseoir sur une chaise en plastique. Jade pensait à Adèle, à sa famille aussi et se résolut à que si quelqu'un appelait, elle ne décrocherait pas, elle ne voulait pas inquiéter sa famille.
Jade n’aurait jamais dû se trouver là, seule sur cette chaise en plastique à regarder passer des hommes et des femmes en uniformes d’un pas rapide, alors que dehors, les premières lueurs de l’aube commençaient à peine à déteindre sur le ciel bleu marine.
Elle avait seize ans aujourd’hui. Elle aurait dû se réveiller chez elle, sous sa couette à fleurs. Paresser jusqu’à ce que l’odeur chaude et sucrée du pain perdu que son père préparait tous les ans pour son anniversaire vienne lui chatouiller les narines ou que son grand frère débarque en hurlant “bon anniversaire” en allemand comme il l’avait fait l’année précédente. Elle aurait dû enfiler les vêtements préparés la veille avec soin, comme elle le faisait tous les soirs, se maquiller et partir au lycée, sa playlist favorite dans les oreilles avec pour seule question existentielle de se demander si Mehdi allait se souvenir de son anniversaire, s’il allait le lui souhaiter en la croisant à la pause de 10h45. Elle le croisait toujours le mardi à 10h45. Il avait maths à côté de son cours d’italien.
Mais rien ne serait plus comme avant. Fini, le pain perdu, la couette chaude, la sécurité de la bulle familiale, le sourire en coin de Mehdi quand ils se frôlaient dans le couloir. Jade sentit ses mains moites se serrer dans les poches du jogging qu’elle avait enfilé à la hâte et ses ongles s’enfoncer dans ses paumes. Ne pas pleurer. Elle devait avoir les cheveux gras. Elle n’avait même pas eu le temps de prendre une douche. Son téléphone vibra dans sa poche. “Maman”. Elle ne décrocha pas et le passa en mode avion. Elle avait ce sentiment étrange que sa vie avait basculé. Qu’il y aurait un avant et un après ce moment. L’impossibilité, à partir d’aujourd’hui, de prétendre encore n’être qu’une enfant. Elle aurait voulu revenir en arrière. Ne pas être là. Gommer les dernières semaines et les décisions qui l’avaient amenée ici. Tout ça, c’était de la faute de Sacha. Si elle n’avait pas rencontré Sacha, rien ne serait arrivé. Mais il était trop tard pour regretter, maintenant, il fallait avancer.
— Jade Charpentier ?
Jade leva la tête, tenta de masquer l’angoisse qui lui serra le ventre quand elle se leva.
— C’est moi.
— C’est ton tour, dit la femme en uniforme.
Son regard était froid, parfaitement indifférent. Jade prit une grande inspiration et lui emboîta le pas.
Elle entra dans la salle de test, au milieu trônait un fauteuil, la femme le désigna et elle alla s’asseoir dessus. Puis on l'endormit.
Quand elle se réveilla, quelques minutes plus tard, la policière inscrivait le test de la jeune fille dans les registres de l’État. La femme vit qu'elle s'était réveillée et lui dit d'une voix neutre :
« C'est bien ce que je pensais. Ton résultat indique que tu es une elfe, comme ta petite copine. D’ailleurs dans cinq petits jours, vous serez mortes, vos parents aussi mais eux se feront arrêter ce matin. Et après-demain tout le monde sera informé que vous êtes des elfes. Mon collègue va te raccompagner dans ta chambre. »
Dès qu'elle eut fini sa phrase, un autre policier entra. Ce devait être lui son collègue. La femme et l'homme discutèrent deux minutes puis il emmena Jade dans sa chambre. Adèle pleurait sur le lit et quand le policier fut parti, Jade ne put retenir ses larmes et pleura avec Adèle. Et elle pensait toujours à sa famille qui par sa faute, allait mourir aussi.
Soudain un garçon entra dans la pièce par la fenêtre, c'était Mehdi. Les filles se sont mises à pousser des cris de joie mais le garçon leur fit signe de se taire. Il désigna la fenêtre, les filles comprirent qu’ils allaient s’évader et suivirent Medhi. Ils sortirent donc en douce du commissariat et s’éloignèrent. Une fois à l’autre bout de la ville et essoufflés, Jade lui demanda :
« Comment tu savais qu’on était là ? Ils allaient prévenir tout le monde demain !
-Je vous ai vues vous faire arrêter, répondit Medhi. J’allais pas rester là à rien faire !
-Tu aurais pu te faire tuer ! répliqua Adèle
-Oh je dois y aller, ajouta le garçon en regardant sa montre, mes parents vont me tuer s’ils apprennent ça. »
L’instant d’après, il avait disparu dans les lueurs de l’aube. Mais Jade savait que ses parents n’étaient pas tirés d’affaire. Elle courut donc en direction de sa maison suivie d’Adèle. Jade entra, partit vers la chambre de ses parents et de son frère puis s’écria :
« Fuyons !!!! »
Epilogue
Quelqu’un dormait sur le canapé pendant qu’une personne cuisinait. Adèle et les parents de Jade avaient été tué dans leur fuite.
Mais maintenant il fallait oublier le passé car Jade et son frère, John, s’étaient installés à l’autre bout du pays, avaient changé d’identité. Ils avaient fait tout ça pour prendre un nouveau départ.
FIN
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