Une porte entrouverte, une ombre… Une ambiance assommante règne dans ce qui s'apparente à un long couloir infinissable. Je tente donc de courir vers cette ombre, j'ai l'impression de faire du surplace, une lumière bleue m'aveugle, puis brutalement j'ouvre les yeux, en sueur, les poings serrés, il est l'heure, je dois me lever, Cela fait 4 mois que j'ai ce boulot, j'ai un connard misogyne comme patron, mais j'en ai besoin pour espérer un jour pouvoir me casser de ce trou perdu et enfin pouvoir acheter des croquettes de qualités et un arbre à chat à Banister. J'habite dans une petite ville méconnue d'Angleterre, dans un appartement que j'ai réussi à rendre vivable avec mon sens du style, je m'y suis accrochée. Je cherchais la tranquillité mais en réalité c'est totalement l'opposé, ici les informations tournent très vite et les habitants ne sont pas très évolués mais il faut relativiser, j'ai rencontré de très belles personnes comme Lisa ou Jack qui sortent du lot, puis j'ai mon chat Banister.

Bon je dois y aller, la flemme mais il le faut, mince, mon portable n'a plus de batterie, je n'ai pas le temps de le charger, sinon j'arriverai en retard, je me rince alors le visage, je m'assure d'avoir mis la nourriture pour Banister et je choisis ma plus belle tenue, une jolie robe noire, des bottines à talons, un trench et voilà, je suis prête. Je descend alors les escaliers étroits, en essayant de ne pas trébucher avec mes talons, j'arrive en bas, je ne vois personne, même pas l'alcoolique qui d'habitude sort les bières qu'il s'est enfilé la veille. C'est étrange, c'est comme si les gens dormaient le jour, j'ouvre ainsi les lourdes portes du bâtiment, je regarde de droite à gauche, j'hallucine, personne, il n'y a personne, pas un bruit, pas une seule trace humaine dans les environs à part les voitures figées comme si elles étaient plongées dans un sommeil éternel depuis des siècles, un brouillard épais floute ma vision, troublée par la situation j'avance lentement, la rue est tellement silencieuse que j'en entends le sang couler dans mon corps, le bruit de mes pas retentissent et brisent le calme qui s'y était installé, je me dirige alors naturellement vers la Mairie pour pouvoir y trouver des informations sur la situation.

Enfin, j'arrive dans la rue en face de la mairie, j'essaie d'en voir la devanture, mais le brouillard n'arrange pas la chose, en m'approchant progressivement je peux y distinguer une forme inconnue, mais aussi une forte odeur de charogne, j'avance, mais à contrecœur, enfin en face de la mairie, une œuvre inhumaine, le fruit de pure folie. Je reste alors là figée, écœurée, les yeux écarquillés, des sueurs froides, des spasmes tout le long du corps. Quelqu'un a éventré de pauvres innocents, l'odeur accompagnée au visuel est insupportable, comme si ils étaient ici depuis plusieurs jours, la personne a disposé des récipients sous chaque cadavres pour que leur sang soit récupéré. Il s'en est servi pour dessiner un pentagramme, sûrement une secte, qui aurait pu savoir que des satanistes vivaient dans un village de pêcheurs, vraiment la couverture parfaite. Il y est écrit avec le sang "Ils doivent la voir, ils doivent choisir", j'espère juste ne pas être la destinataire du message.