Voici une histoire basée sur un contexte et sur des personnages réels.
[...] Durant l'ère Meiji en 1868-1869 au Japon,
Une guerre civile éclata entre les armées des clans de Satsuma, de Chōshū, de Tosa et leurs alliés et, d’autre part, les troupes appartenant au gouvernement shogunal* d’Edo et les clans qui lui restèrent fidèles.
[...] Dans un pavillon
" Maître !!!!" je me prosterne à ses pieds, toujours aussi aveugle, suppliant. "Ne faites pas ça...!",
Mon maître regarde à l'ouest et parle doucement
-: "Pour l'avenir du Nippon**, et l'avenir des shoguns...(il observe longuement la vue) tu sais comment sont les jours ici.... les tensions montent de plus en plus en ville...l'avenir de tout le monde dépend de cette mission, Takamori."
"Je...je...ferai de mon mieux."
Il ne se retourne pas et je me lève en présentant mon humble respect.
Je ferme la porte coulissante et sens une légère brise me chatouiller les joues; le sifflement d'un vent frais qui m'indique le chemin à suivre.
Ma voie est ainsi, j'ai été formé pour que cela arrive.
Les bruits de pas au dehors ne m'inquiètent plus et le cri sourd du peuple ne m'affecte plus...après tout, je vis, je vis alors que d'autre vont mourir...c'est égoïste, non ?
-: "N'aie aucune pitié."
Je reste fermé dans mon monde gris, gris; la seule couleur que je distingue encore.
Les mots ne me parviennent comme d'étrange languages et je n'exécute que ces simples ordres.
Voilà ma vie, elle ne s'intéresse qu'à l'entrainement, la performance de l'art unique de manier un sabre et de tuer quiconque s'interpose.
Elle n'est pas bien compliqué et même un enfant pourrait résumer mon quotidien.
Si la mort me prenait maintenant, je ne serais pas comme ces êtres misérables qui paniquent et pleurent, je fermerais simplement les yeux et accepterais; je n'ai rien fait d'héroïque jusqu'à aujourd'hui et je ne regretterais rien..
Finalement quelle est ma raison d'être ?
Je lève la tête vers le ciel, je ne distingue rien mais essaye d'imaginer le ciel; espérant à nouveau voir ce vaste monde, ce vaste et immatériel monde.
Mes sens toujours en éveil, je renifle les fleurs des cerisiers; je veux les atteindre, je veux les toucher...
Je reprends ma route en écoutant très attentivement le bruit de mes pas et du bois qui craque timidement sous mes pieds; je me dirige vers une cour et salue avec profond respect les quelques maîtres qui sont de passage.
-: "Oh....celui-là est très fidèle, qui est-ce ?" demande l'un d'eux à un autre homme;
Je tends l'oreille. 'Sa voix me paraît calme et sûr et sa sagesse grande par rapport à maître' me dis-je.
Il s'approche, je suis toujours tête baissée vers le sol; les mains jointent sur mon cœur.
-: "Comment t'appelles tu jeune apprenti ?" j''ai cru soudainement que le temps s'arrêtait, sa voix flottait dans l'air comme s'il prononçait un proverbe ancien qui attisait vivement ma curiosité. Je réponds poliment sans me redresser :
"Je ne connais pas votre grandeur mais si je vous attise telle convoitise., je répondrais à vos questionnements...."
Une voix me coupe :
-: " Takamori, ne te laisse pas avoir par ce vieillard ridicule." Dit mon maître derrière moi, je me retourne toujours courbé en signe de politesse..
'Le vieillard' rigole amicalement et lance à mon maître :
-:" Voyez Saigō, votre faible influence montre à tous que vous êtes ici plutôt le ridicule; Ce jeune homme ne se laisse pas convaincre par vos propos et est prêt à me répondre."
J'entends maître Saigō souffler, le sage reprend
-: "Qui est-il ?"
-:" Voici celui dont je vous ai parlé pour notre accord.." Explique Saigō
-: "Celui qui excellait dans notre art ?" demande l'inconnu , j'écoute attentivement la réponse, toujours penché
-: "Oui.....voici Saigō Takamori."
Il devine -: "Il s'agit donc de votre fils...." je frémis.
Mon père ne répond pas, le vieux renchérit :
-:" J'aimerais mieux voir son visage. Qu'il se redresse et ôte son bandeau !"
La pression monte et je ne sais comment réagir. Habitué à ne pas répondre, j'esquive la question et demande plutôt: "Qui êtes-vous ?"
Il marche vers moi et prend subitement mes mains dans les siennes, je sens ses rides sur ma peau et sa voix chaude sur mes oreilles
-: "Je suis Goto-Shōjiro du clan Tosa et toi, mon garçon, qui penses tu être ?"
Je me rends immédiatement compte à qui j'ai affaire et paniqué, je m'agenouille...
C'est un samouraï japonais qui devint homme politique durant l'ère Meiji et fut l'un des meneurs du mouvement pour la liberté et les droits du peuple (自由民権運動, jiyū minken undō?) qui évoluera en parti politique.
Il fait partie d'un des trois clans de samouraï les plus importants dont la notre, le clan Tosa.
Je réfléchis quelques secondes et récite :
" Moi, je suis Takamori un des successeurs du clan Satsuma; je suis décerné comme géni par tous."
Le soleil se couche, je ne sens plus sa chaleur rassurante et je me redresse enfin en rajoutant :
" Je suis Takamori, enchanté !"
Je réfléchis quelques secondes et récite :
" Moi, je suis Takamori un des successeurs du clan Satsuma; je suis décerné comme géni par tous."
Le soleil se couche, je ne sens plus sa chaleur rassurante et je me redresse enfin en rajoutant :
" Je suis Takamori, enchanté !"
Il 'le' remarque et note :
-: "Eh bien, tu me surprends de plus en plus." Je souris, fier et il annonce : -: "Viens-tu donc ?"
Je décide alors :
"Oui ! Merci de m'accueillir dans votre clan !"
[...] Dans la préfecture de Kōchi (au Japon = Nippon)
-: "Il paraît qu'un nouveau va bientôt arriver, je me demande qui est-ce.." dit un pratiquant à un autre qui répond :
-: "Pour que Maître Goto-Shōjiro se déplace, ça doit vraiment être quelqu'un d'important."
-: "Foutaise !" cri quelqu'un, ils se retournent tous les deux, s'inclinent et hurlèrent ensemble :
-: "Sous-maître Tosa !" l'étrange personnage, grognon répond :
-: "C'est sûrement un énuque* important ....pffff...." soupire t'il.
(N'est-il pas beau...eheh...)
-: "Ne vous faîtes pas d'idée, et arrêtez de vous prosterner !"
[...] Revenons dans le domaine des Satsuma; dans la soirée
Je réfléchissais tenant fermement ce minuscule bout de tissu entre mes mains et repense à ces moments douloureux.
Encore une fois, j'ai été battu par Maître Saigō; sa seule raison apparente était que j'exprime mes émotions devant un autre Maître.
Un samouraï se doit de garder la tête froide; tant de fois j'ai voulu pleuré, tant de fois j'ai voulu mourir....je l'ai caché, dans ma chambre, mon monde et je n'ai jamais rien dit, aucune fois je me suis plein et tu m'ordonnes ce que j'éteins et que je cache depuis des années...
La chance m'a accouru, m'a sauvé car j'ai enfin pu rencontrer cette personne, cette personne miraculeuse qu'on vénère pour sa bonté; on m'a mis sur le chemin Maître Goto-Shōjiro.
J'accepte, même si c'est pour mourir; pour ce but douloureux et débile.
Je n'ai jamais été un homme...tu ne m'as jamais traité comme ceci mais telle est ma voie, je cours pour l'attraper même si tu me rejettes ou que tu me hurles dessus.
Oui, je suis hideux; oui, je suis ton fils...oui...OUI !!!
J'étire ma main vers le plafond et essaye de regarder quelconque lumière, même si c'est vain.
Un souvenir me fait presque pleurer, le souvenir de ce ciel vaste; de ce ciel plein d'étoile.
Mes larmes ne me parviennent pas, je ne pourrais-je jamais ressentir excitation ou tristesse ?
Les mots sont la seule chose qui me libèrent, moi l'aveugle intime et géni.
'De quel couleur est le monde ?'; certain disent qu'il n'est pas tout rose, d'autres gris; d'autres bleus....Chacun a son idée mais et moi ?
Elle semble plus noir qu'autres choses.
Mon rêve est de tenir une étoile, une étoile qui me permettra de vivre, qui saurait qui je suis réellement et pas seulement un objet de convoitise, un objet de guerre, un objet utile; un objet.
La définition d'un objet n'exprime telle pas quelque chose de vide ? Une chose silencieuse et utile ? C'est vaste.
Je masse mon bandeau une dernière pour ensuite m'endormir derechef.
Aucun rêve.....des billes tombent, leurs sons me cassent les oreilles et elles continuent à rouler....je les vois rentrer dans un rond, un rond vide qui devient noir.
Il se solidifie et forme un vase, un vase noir qui se moulle, se balance.
Je me réveille en sursautant, essoufflé et peureux, je tremble.
Un vase.....
Je me réveille en sursautant, essoufflé et peureux. Je tremble,
'un vase.....'
[...] Arrivé quelques semaines plus tard dans la province Tosa
- : "Nous sommes enfin arrivé Takamori" annonce le maître Goto-Shōjiro\, je lève la tête ;écoute les bruits des pas de chevaux s'arrêter. On m'indique de descendre et je saute enfin de ma selle\, les fesses toutes coulantes.
Je renfile l'air, un léger arôme irritant mes narines m'avertis que je me trouve dans un fort; je suis la voix de maître et m'avance à l'intérieur de la cité.
J'entends plusieurs cris d'hommes qui viennent des remparts, et m'assure que je suis toujours à la suite de maître.
Il siffle - : "Fais attention, il y a des marches", je réponds à sa remarque "J'avais deviné" ; il pouf de rire.
Les couloirs craquent sourdement, toujours à l'affut.
Goto-Shōjiro dit- : " Attends moi ici", je m'assois en tailleur avec le plus grand silence et oublis même de respirer, je sens une mignonne brise me refroidir les joues et je dresse l'oreille vers des voix au bas près .
Elles sont posées à l'intérieur d'une espèce de petit jardin et discutent tranquillement, j'entends des claquements sourds de sabres sur des corps; je déduis que les voix se rapprochent.
- : "L'entraînement reprendra aujourd'hui donc préviens les autres..." parle un gars\, l'autre répond - : "On m'a prévenu que le maître était de retour" ;- : "C'est pour ça qu'il faudrait l'accueillir comme il se doit.."
Ils se dirigent de plus en plus vers le pavillon où je me trouve, j'ose bouger en direction de la porte et l'ouvre silencieusement. Je me lève, je m'agrandis et tâte les murs du couloir, je marche toujours dans un plus grand silence et sens un parfum exquis mais j'arrive trop tard dehors pour m'intéresser à celle-ci.
Je distingue des coups de sabres et les hurlements de combattants qui se fixent soudain, est-ce que je me trouve dans une arène ?
Je sens beaucoup de regards se poser sur moi, un des guerriers crit
-: "Qu'est-ce que tu fais là ? Comment tu es rentré ?!!! Réponds !"des grognements sort de leurs bouches, toutes leurs auras démoniaque sont dirigées vers moi avec colère.
-: "Il faudrait le punir de s'être introduit ici !!!" l'un deux continue, les autres le suivent en répliquant leurs accords. Les cris persistants; j'ose m'avancer, descends les marches et ne prononce toujours pas un seul mot.
Un adversaire s'approche, je prends une grande inspiration et me concentre profondément; j'écoute les battements de mon cœur se ralentir et prête l'oreille au moindre signe. L'air semble s'élever et attentif à ses mouvements, je perçois son dégainement; il dégage furieusement son sabre de son fourreau et sa respiration énervé m'indique parfaitement de ses actions.
Il avance en grand pas vers moi et décide de ne pas lever mon arme, j'esquive avec justesse son attaque directive. Les soldats crient de rage et jurent leur camarade, je joue sur ma grande souplesse pour déjouer le plan de mon adversaire, toujours derrière lui.
Ils sont tous épatés par ma maîtrise que je commence à me lasser, mon adversaire tente un nouveau coup mais malheureusement pour lui, j'attrape mon fourreau et enfonce en évitant son coup, mon manche dans son estomac ce qui le fait cracher du sang. Il est éjecté assez loin dans la foule de samouraï, pour que je puisse me préparer à d'autres éventuelles attaques.
Une voix nous interrompt en riant - : "Ho ho....Takamori, tu fais fureur on dirait." Je me retourne en m'inclinant très bas, respectueusement et les autres pratiquant sont effarés de l'étrange apparition de Goto-Shōjiro.
Il rigole et je parle enfin "Veuillez m'excuser, j'ai enfreins à vos ordres....je suis sorti du pavillon et je vous ai fait attendre..." je me baisse encore plus et les soldats réagissent, intrigués.
Le maître répond toujours aussi calme - : " Tu n'as pas à t'excuser, tu as tout les droits....(il augmente le son de sa voix et parle à tous) Mes très chers disciples voici Saigō Takamori du clan Shimazu, il est venu ici à la suite du conflit qui ce passe dans ce pays et nous permettra de préserver le règne shogunal....Traitez le comme votre supérieur."
Les samouraï marmonnent des choses entre eux et sont tous aussi choqués que moi.
Une voix s'élève, elle semble provenir du même côté que celle du maître
-: "J'aimerais me mesurer à lui si vous le croyez digne d'être un commandant !" les autres guerriers se regroupent pour le siffler et commenter des mots cruels sur mes chances de gagner ce combat face à lui.
'Je ne l'avais pas du tout entendu' je me commente
Le maître rit - : "Pas pour l'instant Ryôma, calme tes ardeurs." Je commence à comprendre qui est-ce ....c'est le célèbre Tosa Sakamoto Ryōma – apprenti du samouraï Goto-Shōjiro du clan Tosa, un des meilleures épéistes des trois clans : Tosa - Sastuma ( SHIMAZU) - Chōshū et bien d 'autres alliés.
Je sens la même odeur que j'avais senti toute à l'heure et je ne cesse de m'inquiéter ; remarquant mes gestes troubles, maître Goto-Shōjiro m'ordonne de me lever et de le suivre.
Je sens les regards poser sur moi et quelques pratiquant découvrir que je portais un bandeau, je passe mon chemin en suivant les pas de maître et sens cette douce odeur à ma gauche; je me fige moins de 5 sec et distingue que c'est quelqu'un; cette personne ne commente rien à mon arrêt et me fixe aussi, son aura me semble faible...
'il est dangereux.'
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