— Je vais prendre l’air. Julian, surveille les alentours pour moi.

— Bien, Alpha, répondit ce dernier en s’inclinant légèrement.

Karem Stone, l’Alpha suprême, vivait dans un château reculé, loin de sa meute.

Un choix stratégique, mais aussi personnel.

Cet isolement alourdissait son aura de mystère et alimentait toutes sortes de rumeurs.

Il s’en moquait. Profondément.

Ce soir-là, la lune basse nappait les arbres d’une lueur pâle. Karem s’aventura dans les bois, cherchant dans le silence la paix que son esprit refusait de lui offrir.

Mais au détour d’un sentier, il aperçut une silhouette.

Un homme. De dos.

Cheveux bruns, stature modeste — peut-être 1m75 — mais il y avait en lui… quelque chose.

Une vibration familière. Lien à la meute.

Un oméga.

Karem s’arrêta, instinctivement sur ses gardes.

— Eh ! lança-t-il d’un ton sec. Qu’est-ce que vous faites là ? Cet endroit est interdit… surtout pour un oméga.

L’homme se retourna lentement.

Et Karem… fut désarçonné.

Il ne sut pas dire si c’était le regard, le port de tête ou simplement la manière qu’il avait d’exister dans l’espace, mais quelque chose le troubla immédiatement.

— Vous êtes le méchant Alpha des bois ? dit l’inconnu avec un sourire en coin.

Les gosses sont infernaux… Vous les protégez, et tout ce qu’ils trouvent à faire, c’est raconter des horreurs sur vous.

— Pourquoi tu t’adresses à ton Alpha comme si tu parlais à un pote ? lança Karem, interloqué.

— Je m’appelle Jonathan. Mais vous pouvez m’appeler Jon, répondit-il sans ciller.

J’ai trente ans. Et vous, je parie que vous n’en avez même pas vingt-cinq ?

— Ouais. Mais je pourrais refaire ta gueule de “trente piges” sans transpirer, répliqua Karem avec un rictus.

Jon ne sourcilla pas.

— Vous êtes seul. Et vous vous êtes tellement habitué à être détesté que vous avez oublié que ça vous blessait.

Le regard de Karem s’assombrit. Il grogna :

— Tais-toi, ou je t’enfonce la tête dans la boue.

— Vous ne le ferez pas, répondit Jon, sans une once de peur.

Un silence, lourd.

Le vent fit frémir les feuilles autour d’eux.

— Vous êtes sûr de vous, oméga…

— Je m’appelle Jon.

Oméga ou pas, je suis aussi le serviteur du Gamma Teodor.

“Oméga”, ce n’est pas mon prénom.

Karem fronça les sourcils. Une tension étrange battait dans sa poitrine.

— Tu m’attendais ? demanda-t-il finalement, plus troublé qu’il ne voulait le montrer.

— Je viens ici tous les jours, répondit Jon.

Cet endroit est mon sanctuaire, cher Alpha.

Alors si quelqu’un doit poser des questions, c’est moi, pas vous.

Karem le fixa. Longuement.

Puis, dans un souffle :

— Karem.

— Quoi, Karem ?

— Appelle-moi Karem…

Tu es sûrement le seul loup de cette meute à me comprendre.

Même mes parents n’y arrivent pas.

Jon resta un instant sans voix.

Ce qu’il voyait devant lui n’avait rien à voir avec l’image de l’Alpha froid et inaccessible qu’on lui avait décrite.

Karem, lui, détourna le regard. Une ombre grave passa sur son visage.

— Je me souviendrai de cette rencontre toute ma vie, dit-il d’un ton bas, presque cassé.

Je suis arrogant. Orgueilleux. Suffisant.

Mais j’admets… que tu m’as fasciné, Jon.

Et sans attendre de réponse, il tourna les talons et s’éloigna, avalé par les ténèbres du bois.

Jon resta figé, le cœur battant trop vite.

— Qu’est-ce qui m’a pris ? murmura-t-il pour lui-même.

Je lui ai parlé comme à un pote. C’est quand même l’Alpha Karem…

Il se prit la tête entre les mains un instant, puis releva les yeux vers le ciel nocturne.

Un sourire étira ses lèvres malgré lui.

— Impossible d’oublier cette rencontre avec vous,

Karem…

Note de l'auteure: **Salut les gars, ceci est le premier roman que j'écris sur manga toon ! j'espère que vous serez nombreux à apprécier mon histoire... Que pensez-vous de ce début, de cette rencontre ? Est-ce que les personnages déjà presentés, Jon et Karem vous plaisent ? Aimez et commentez !

Xoxo❤️💋**

— Tu viens d’où, Jon ? lui demanda Sol, son amie d’enfance, elle aussi oméga. Tu veux te faire tuer par Teodor, c’est ça ?

— Merci de m’avoir couverte, Sol. Je te revaudrai ça, répondit Jon, l’air distrait.

— Je t’en prie… mais le jour où il s’en rendra compte, il te tuera, lui rappela Sol. Et—

— Je suis l’un de ses serviteurs, Sol. Je sais parfaitement de quoi il est capable, la coupa Jon. Mais merci… merci de le faire pour moi.

— C’est toujours un plaisir, Jon, répondit-elle en souriant doucement.

Sol était une grande rousse d’1m78, loyale et solide, amie de Jon depuis qu’ils étaient enfants.

— Tu sais, Jon, je t’aime. Et je me dis qu’il est temps de tourner la page. Ça fait maintenant dix bonnes années que…

— Je tournerai la page quand je le déciderai, pas avant, coupa Jon, un peu trop sèchement.

— T’as raison, oui… mais tu mets ta vie en danger à chaque fois que tu te rends dans ce foutu sanctuaire.

Jon soupira, le regard adouci.

— Excuse-moi, Sol. Je suis désolé de t’avoir crié dessus. Tu ne mérites pas ça… surtout pas venant du fils de p*te qu’est Jakob.

— Je te rappelle que Jakob est mon mari. Et le père de mes enfants.

— Et moi, je te rappelle à chaque occasion que tu devrais le quitter. Il te hurle dessus et te traite comme une m*erde.

— À ce rythme-là, je vais finir par croire que t’es amoureux de moi, mon cher Jonathan…

— Très drôle, Sol. Tu sais très bien que t’as aucune chance avec moi… Je suis gay, hein ? répondit Jon avec un sourire.

— Tu veux que je te rappelle que j’avais deviné avant même que tu le saches toi-même ?

Ils éclatèrent de rire tous les deux.

— Vous n’avez rien de mieux à faire que de vous sourire comme deux idiots ? tonna une voix dans leur dos.

Teodor venait d’arriver.

— Désolée, maître Teodor, s’excusa aussitôt Sol en s’inclinant. Jon en fit de même.

— Jonathan, où étais-tu encore passé ?

— J’arrangeais le côté droit de votre demeure, maître.

— Ce n’est pas ce que je t’ai demandé. Nettoie le salon. L’Alpha Karem arrive dans quatre heures, et je veux que tout soit impeccable.

Dès que Teodor s’éloigna, Sol souffla :

— Pourquoi l’Alpha Karem viendrait-il rendre visite au vieux crouton qu’est Teodor ?

Jon baissa les yeux, hésitant.

— Karem est un Alpha que personne ne connaît vraiment. Je suppose qu’il a décidé de s’impliquer davantage dans la vie de sa meute.

— Pourquoi t’as baissé les yeux comme si tu cachais un truc ? demanda Sol en le fixant. Allez, réponds !

— Teodor veut le salon impeccable, sinon on va finir égorgés. Tu ferais mieux de commencer à t’y mettre, répondit Jon en se précipitant à l’intérieur.

— Tu sais que je peux parfaitement passer la serpillière en t’écoutant, lança Sol, trop sûre d’elle.

— D’accord, admit Jon.

Il revint avec deux serpillières et en tendit une à Sol.

— J’ai rencontré l’Alpha Karem aujourd’hui, dit-il après un moment.

— Tu as… quoi ? s’exclama Sol, les yeux écarquillés.

— Ouais, répondit simplement Jon.

— Alors ? Comment il est ? Allez, raconte ! dit-elle sans dissimuler son excitation.

— Tu sais, les Alphas… ce sont des gens normaux, hein, la calma Jon. Sol avait toujours été fascinée par eux.

— Normaux ? Non ! Ce sont des êtres carrément supérieurs ! J’ai vu l’Alpha Aaron une fois, et je te jure, Jon… c’était comme voir un dieu.

— Passe la serpillière, Sol… T’es repartie dans ton monde, là, dit-il en roulant des yeux.

— Bon, alors, raconte, insista-t-elle en recommençant ses mouvements de va-et-vient.

— Je lui ai carrément manqué de respect, avoua Jon après une grande inspiration.

— Quoi ? Pourquoi ?

— Je sais pas… J’étais surexcité, comme toujours quand je vais là-bas. Mais j’ai compris tout de suite que c’était lui… Ce mec, c’est un putain de géant. Et il est… séduisant. Très beau.

— Attends… je rêve ou t’as un crush sur l’Alpha suprême ? demanda Sol avec un air choqué.

— Je suis sûr que n’importe qui en aurait un.

Ils finirent de nettoyer le salon, passant tout au peigne fin. Une fois le travail achevé, ils se placèrent avec les autres serviteurs, bien alignés dans le hall de la maison, prêts à accueillir l’Alpha.

— Pourquoi on est obligés de rester plantés là ? Il a au moins une demi-heure de retard, râla Sol.

— Tais-toi… Je sens qu’il arrive, répondit Jon, concentré.

— Ah ouais ? Et comment tu le sais ?

Mais elle n’eut pas le temps de finir.

— Bienvenue dans mon humble demeure, Alpha Karem, dit Teodor d’un ton solennel quand ce dernier entra.

Karem balaya la pièce du regard… et s’arrêta net lorsqu’il croisa les yeux de Jon. Tout le reste s’effaça autour d’eux. La voix de Teodor, qui présentait ses serviteurs, devint lointaine. Ils se regardèrent longuement.

— Bonsoir, Jon. Je ne pensais pas qu’on se reverrait aussi tôt, dit Karem.

Un sourire apparut sur les lèvres de Jon, alors qu’une chaleur douce et déstabilisante enveloppait tout son corps.

Note de l'auteure: **Salut les gars j'ai été un peu pressée pour l'établissement du deuxième chapitre et j'espère que cette tournure vous plaît, faites le moi savoir en commentaire et n'oubliez de liker !!!

Xoxo💋❤️**

Six mois plus tard

Karem et Jon étaient allongés sur le grand lit de la chambre de Karem, blottis l’un contre l’autre. Ils venaient de passer une nuit de plus, particulièrement mouvementée.

Jon le regardait en souriant. Il n’arrivait pas à croire qu’il sortait officiellement avec l’Alpha suprême. En repensant à leur rencontre, aux événements qui avaient suivi, à tout ce qu’ils avaient traversé en six mois, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était tombé amoureux de la bonne personne. L’idée le fit sourire encore plus.

— Tu sais, mon amour, je sais que je suis tellement beau… alors arrête de me regarder comme ça, ça devient très bizarre, lui dit Karem en s’éveillant doucement.

— Je ne vois pas en quoi ça serait bizarre d’admirer ton visage le matin quand tu dors.

— Tu es un petit coquin, Jonathan, répondit Karem en lui adressant son plus beau sourire — celui qui lui faisait toujours le même effet.

— Tais-toi, Karem, et embrasse-moi.

Karem sourit à nouveau et captura les lèvres de Jon avec les siennes. Pendant qu’ils s’embrassaient, leurs mains parcouraient leurs corps nus avec tendresse.

Mais Karem s’arrêta soudain, l’air inquiet.

— Ça va, mon chou ? demanda Jon. Tu m’inquiètes.

— Tu sais que la meute d’Eren s’apprête à faire la guerre…

L’expression de Jon se figea. Son visage devint soudain très raide.

— Où veux-tu en venir, Karem ?

— Tu es un loup, tu sais très bien ce dont un Alpha et sa meute ont besoin.

— D’une fille. D’une Luna, répondit Jon amèrement.

— Si on veut un avenir tous les deux, on a besoin d’elle.

— Tu sais déjà qui c’est ? demanda Jon, la voix toujours dure.

— Ne sois pas si dur avec moi, Jonathan. Tu peux me faire confiance. Tu sais que je t’aime plus que tout. J’ai beaucoup sacrifié pour être avec toi. Et là, je te demande juste une chose… je t’en prie.

— Je te fais confiance, Karem… mais je ne lui fais pas du tout confiance à elle. Et je ne la connais même pas. Je n’ai aucune envie de te partager. Je t’aime tellement… et je me demande juste si notre relation tiendra malgré le lien fort et puissant qui unit un Alpha à sa Luna.

— Je comprends ton inquiétude. Mais toi et moi, on est liés depuis le premier jour. Depuis que je t’ai vu de dos, dans ces bois, dans ton sanctuaire… qui est devenu le nôtre. Je suis sûr qu’on peut traverser ça à deux. Alors ne t’en fais pas, mon cœur, et enfuis-toi en moi, d’accord ?

— Dit comme ça…

Ils firent l’amour toute la matinée, puis Karem sortit pour commencer les préparatifs en vue de partir à la recherche de sa future Luna.

— Je dois y aller, Jonathan, dit Karem sur le seuil de la porte. Tu vas beaucoup me manquer.

— Toi, tu me manques déjà, répondit Jon.

Karem se redressa de tout son mètre quatre-vingt-quinze devant Jon. Ce dernier, du haut de ses un mètre soixante-quinze, paraissait minuscule à côté de lui. Karem s’inclina légèrement, prit tendrement les lèvres de Jon, s’éloigna et lui dit :

— Je t’aime, Jonathan.

— Je t’aime, Karem… et appelle-moi Jon.

— T’appeler par ton prénom complet t’a toujours troublé. Pourquoi j’arrêterais, hein ?

Il monta dans la voiture et disparut dans les bois.

— C’en est fini de Karem et Jon, maintenant, déclara une voix féminine derrière lui.

Jon n’y prêta pas vraiment attention et rentra. Il se perdit dans ses pensées, repensant à la tournure qu’avait prise leur histoire après leur première rencontre…

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Six mois plus tôt

— Bonsoir, Jon. Je ne pensais pas qu’on allait se revoir aussi tôt.

— Bonsoir, Alpha Karem, répondit Jon, gêné par les regards interrogateurs de ses collègues serviteurs.

— Dis donc, Jon, tu oublies bien vite. Tu oublies que je t’ai demandé de m’appeler Karem.

— Je ne voulais pas vous manquer de respect… j’étais juste…

— Suis-moi, le coupa Karem. Je ne suis pas ici pour une visite de courtoisie, Gamma Teodor. Je suis là pour votre serviteur.

— S’il vous a manqué de respect, Alpha Karem, je vous jure que je lui ferai payer comme il se doit.

— Si vous touchez ne serait-ce qu’à un seul de ses cheveux, c’est vous qui le paierez.

— Qu’est-ce qu’il se passe, là ? demanda Sol à Jon, complètement perdue.

— J’en ai aucune idée, répondit-il en sortant avec Karem.

— Pourquoi vous me cherchez, Al… Karem ? demanda Jon.

— Cela vous dérange ?

— Non… enfin… un peu quand même, répondit Jon. Je suis un Oméga entouré d’autres Omégas. Nous n’avons jamais l’attention d’un Alpha, surtout pas celle de l’Alpha suprême de la meute. Et là, j’suis sûr que vous venez de me faire des ennemis… alors que plus pacifique que moi, tu meurs.

— Vous avez fini ? demanda Karem.

— Je crois… oui.

Karem fronça les sourcils :

— Tu prends toutes tes aises avec moi… Mais ce n’est pas ça, le problème. Le problème, c’est que je ne trouve pas que ce soit un problème. Je ne comprends pas ce qui m’arrive… Ton visage de gonzesse ne cesse de me revenir en tête !

— Mon visage de gonzesse ? Je rêve ou vous êtes en train de me dire que vous craquez pour moi, Alpha ?

— Pas du tout. Je ne suis pas gay.

— Vraiment ? demanda Jon. Ce n’est pas ce que vos pensées disent, puisque mon visage de gonzesse ne vous sort pas de la tête…

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Présent

Jon était dehors, sur un balcon du château de Karem, admirant la vue.

Il vit la voiture de Karem approcher au loin.

« Il n’a pas mis longtemps pour la trouver… ça ne fait qu’une semaine qu’il est parti à sa recherche ! » pensa Jon.

— Je m’appelle Samantha, et l’Alpha suprême m’a choisie comme Luna, se présenta-t-elle en descendant de la voiture.

— Une gosse… murmura Jon.

Karem l’avait sûrement entendu, puisqu’il leva la tête vers lui. Il lui sourit. Jon lui rendit un sourire rapide et rentra aussitôt dans la chambre, juste en face du balcon où il se trouvait.

Il était complètement dégoûté…

Note de l'auteure : **Salut le ami(e)s, j'espère que vous allez bien, voici le troisième chapitre, il vous plaît ? N'oubliez pas de commenter et de liker... Vous avez un aperçu de la luna qui est venu troubler l'histoire de Karem et Jon, que pensez-vous d'elle ?

Xoxo❤️💋**