Il est souvent dit que les rêves sont des réceptacles de l'inconscient. Ils regroupent nos envies, nos peurs, nos colères, souffrances et tellement d'autres émotions indistinctes que l'Homme ne peut pas toutes les nommées. Mes rêves sont apparus à l'âge de deux ans. Plutôt tard pour une Antique, chez qui les cerveaux sont totalement développés en sept mois. Pour moi, il n'y a jamais eu d'avant dans mon sommeil, juste un gouffre sans fin, une obscurité sans nom. Mais lorsqu'ils sont arrivés, ils ont étaient ma libération dans la boucle temporel qu'était mon sommeil. Le jour de mon dixième anniversaire, il m'a promit de venir me chercher un jour. Mes rêves étaient trop réalistes pour n'être que des songes. Depuis, je ne fais qu'attendre la venue miraculeuse d'Asher.
Je suis Aeden. Fille de Poséidon et d'Hestia. Promise du Prince Infernal de Pandémonium, le neuvième cercle du Purgatoire. Asher est le plus puissant des fils du Satan précédent et par conséquent, il a été le successeur de Chaos ou, pour certain, d'Hadès. Petits Ash et moi ne nous supportions pas, toutes les Agences nous appelaient: « le Duo Infernal » car chaque nuit, on recommençait nos concours de chasse qui provoquait de nombreux dégâts dans la ville et nécessitait l'intervention des Erasers, les hommes et femmes chargeaient d'effacer les traces des Sentinelles. Nous sommes les deux seuls enfants de troisième générations olympiques à la Surface, autrement dit les autres Olympiens de l'Agence ne sont que des demi-dieux.
Depuis la fusion des voiles Infernal, Olympique et Terrestre, les Damnatio, d'anciens anges déchus de différentes espèces, traversaient de plus en plus les mondes à la recherche de compagnes et compagnons de sang pour se nourrir. C'est pourquoi existe les Slayers, des chasseurs nocturnes. Mi-ange mi-humain, les Slayers fonctionnent par Agence, une dans chaque grande ville. Nous ne sommes pas des chasseurs mais afin d'aider les êtres plus faibles, le Dieu Poséidon et la Déesse Hestia, mes parents et le Dieu Chaos et la Déesse Nyx, parents de mon promis, nous avaient confiés à l'Agence New-yorkaise. Seul petit bémol, mon atterrissage ne s'était pas passé comme prévu et j'étais arrivée dans mon orphelinat actuel à ne rêver de rien jusqu'à ma seconde année où j'avais rencontré Asher. Je l'avais tout de suite détesté ce gros crétin de Bad boy. On avait commencé à s'entre tuer et à se tuer tout court, d'ailleurs. Mais dans mes rêves, bien évidemment, puisque les Scriptums qui étaient sensés nous protéger de tous sorts démoniaques, empêchait finalement Asher de me retrouver. Me condamnant, ainsi, à rester sur le plan terrestre sans pouvoir jamais reprendre ma forme originelle. Et ainsi furent créé mes premiers monstres à tête d'ange. Ils sont nommés: enfants.
Sorry les gens ! J'ai pris énormément de retard sur Princess Love Story et je n'ai même pas pu vous pondre un chapitre vendredi dernier. C'est pour cela que j'ai décidé de vous proposer une autre de mes histoires sur laquelle j'ai énormément avancé. Voici La Prophétie de Pandémonium ! Sauf que j'ai un petit problème: mes chapitres sont trop long ! C'est pour cela que j'ai décidé de les divisés en deux ou trois partis qui seront publiés à la chaine bien sûr. Or de question de vous laisser sur votre faim !
Alors bienvenue à vous qui entrez dans le monde fabuleux d'Aeden que vous veniez d'Avalon, de la Surface ou d'Obscure !
La chambre était dans des tons crèmes et bois foncé. Comme je l'aime les spots au plafond sont éteints et les rideaux tirés. Dans le reflet de l'écran plat, mes cheveux bruns forment une couronne au-dessus de ma tête. En pleine forme mais feignante, je décale les couvertures, attrape mon t-shirt ainsi qu'un sous-vêtement et quitte la pièce. Le couloir en parquet gris est long et aussi blanc qu'une chambre hospitalière. Sur la pointe des pieds, je me faufile jusqu'à la dernière chambre au fond du corridor. La porte en boiserie grince et je m'introduis dans la pièce. Une fois à l'intérieur, je referme l'entrée derrière moi et m'incruste dans les draps soyeux. La place est chaude mais les literies sont froides, me procurant un léger frisson dans l'échine. Le matelas remue et un bras, musclé et fort, enveloppe ma taille dans une douce étreinte. Sous la pression de cet autre corps auprès du mien, mes muscles se détendent et se pressent tout autant contre le bel homme.
_ Plus que trente minutes.
_ Tais-toi donc. Que les trente dernière minutes soit consacrées au silence absolu.
Je me retourne, les yeux toujours fermés, et tente de profiter de la demi-heure prochaine. Mais de gros doigts replaçant une de mes mèches, m'en empêchent. Essayant de faire abstraction de la gêne, je m'efforce de me rendormir sans que cela ne fonctionne véritablement.
_ Vas-tu donc arrêter de me tripoter les cheveux ?
_ Non. Ils sont à moi.
_ Et pourtant, c'est moi qui les lavent et qui les entretiens, arrête de faire le gros dur et laisse-moi dormir, crétin.
Je frappe son épaule et me recouche dessus, frottant ma joue sur la brûlure qu'à provoqué mes doigts. Malheureusement, des coups au rez-de-chaussée se font entendre, interrompant ma petite sieste. Ils sont de plus en plus forts et la porte grince quand il l'ouvre.
_ Il est obligé de faire ça à chaque fois ?
_ Il adore m'emmerder.
Le bruit sourd des pas de l'intrus sur le beau parquet et ses chaussures italiennes de grande marque font crissé les escaliers métalliques foncés. Je propose à Ash de tuer son frère et lui promets que sa souffrance ne serait pas trop grande. Un marché que je trouve plutôt équitable si on prend en compte qu'il m'a dérangé en sachant que ces instants de sommeil ne me sont pas donné.
_ J'entends tout espèce de salope !
_ Alors laisse-moi dormir, abruti ! Non mais c'est de famille ! Vous êtes aussi pénible les uns que les autres !
Énervée et amusée dans le même temps, je reste impassible, me redresse et me lève pour rejoindre le petit dernier des Morningstar mais suis retenue par deux longs bras qui brident ma liberté de mouvement. Taylor pénètre dans la chambre comme un roi et son frère tire sur mon haut pour cacher mes parties et sûrement aussi pour m'empêcher de lui sauter dessus. Un minimum calmée mais tout de même sur les nerfs, je passe devant l'invité sans le toucher et rejoins la cuisine à l'étage inférieur. J'enclenche la cafetière, attrape cinq tasses que je remplis de caféine puis remonte et toque aux quatre autres portes dont les pièces sont occupés. Je retourne dans ma chambre, prends une douche bien chaude et enfile mon uniforme. Une paire de jean en latex, un débardeur, une veste en cuir avec une capuche en tissu et de longues bottes à talons hauts. Une tenue entièrement noire qui me permettra de me fondre dans l'obscurité durant la chasse. Avant de descendre les marches et de m'introduire dans la kitchenette, je glisse quelques armes dans mes chaussures et à ma ceinture. Les escaliers me mènent à la pièce de réception et au séjour et quelques pas plus tard, je pénètre dans la cuisine en chrome sombre et retrouve mes camarades autour de l'ilot central raffiné en menuiserie. Comme d'habitude, Ardyn à la tête sur la table. Une des tasses est posée devant lui, à moitié vide. Lindsey, assise sur le plan de travail derrière Ardyn, le regarde exaspérée contrairement à Mila qui, un sourire collé aux lèvres, les observe avec amusement.
_ Merci pour le café.
_ Une fois réveillée, il ne me restait que ça à faire.
Je soupire et réajuste ma veste sur mes épaules avant de partir m'assoir en face d'Ash qui lève les yeux de son récipient pour me fixer.
_ Elle ne te va plus.
_ Je ne rentre plus dedans, ça c'est certain. J'ai l'impression d'avoir pris des kilos sans rien manger.
_ Tu sais ce qu'on dit, grossir c'est l...
Je frappe du poing sur la table et dépose une des dagues qui étaient dans mes chaussures sur le mobilier. Avec ma tête d'enterrement, mes sourcils froncés et mes cernes, je dois surement faire d'autant plus peur qu'à la normale. Chose que je comprends aux traits tirés d'Ardyn quand celui-ci lève les yeux sur moi.
_ Si tu me parles de destin, je te tuerai tellement de fois que personne ne sera certain que tu reviennes un jour.
_ J'allais parler de grossesse.
J'ouvre la bouche pour répliquer mais quelqu'un prend les devants, me coupant la parole. Un tantinet furieux, mon compagnon scrute son frangin dans les yeux, s'imaginant surement le faire chanter en le castrant. Un rêve que nous partageons tous dans cette maison, sauf peut-être Mila qui n'apprécierait pas.
_ Tu sais que cela est impossible, Taylor.
_ Vous vous protégez ?
Non mais je rêve ! Quel question stupide ! Bien sûr que non ! ( note de l'auteur: il est important de se protéger les enfants ) Et Taylor le sait. Dans tous les cas, je n'ai rien à craindre avant que l'on ne me retrouve. Enfin d'après la dernière prophétie d'Apollon, la plus importante de toutes.
Sous les vingt coups de l'horloge
Les cris résonnent
Enveloppé dans les flammes infernal
L'enfant à deux têtes s'amusera de l'éclat du Feu, de l'Eau et de la Vie
Les étincelles scintillantes des Primaires émotions
Rage, colère et haine flamboient dans son regard bleuté
Agressivité, hostilité et contrariété chatoient dans ses pupilles orangé
Elles tournoient autour du drap,
Ténébromancie et Ombromancie se disputent la place dans les cœurs méritants.
Étant une prophétie, je pourrais ne plus jamais couché avec mon compagnon, je finirais tout de même par tomber enceinte cette année. Mais cela ne m'a jamais véritablement dérangé. J'ai grandi dans le monde des humains mais mon âme appartient à l'Olympe et ses peuples. Je suis une Antique et ne suit que les règles que je m'impose à moi-même car l'humanité ne connait pas tout l'étendu de son propre monde. Comme exemple, les Sentinelles doivent chasser pour assurer leurs protections mais aucun ne s'en plaindra parce qu'ils adorent leur métier qui leur donne une raison de vivre.
_ J'ai dix-neuf ans, Taylor.
_ Donc cette année... putain déjà ! Mère te tuera si tu ne la retrouves pas, Achlys.
_ Je déteste quand tu m'appelles comme ça, Moros.
Achlys est le véritable nom d'Asher. Son nom d'Olympien, comme le mien est Cassiope. En tant qu'enfant le plus puissant de Nyx et Chaos, il est le seul destiné à prendre la tête d'Obscure parmi une grande fratrie. Dans un ordre décroissant, Moros, Dieu du destin fatal, autrement dit Taylor, est l'avant-dernier.
_ Bon, ce n'est pas tout mais si je suis là ce n'est pas pour des clopinettes. Alyzia vous a confié le Bronx, ce soir et devinez quoi, je vous accompagne.
_ Merde.
_ Cela ne te fait pas plaisir, ma chère belle-sœur ?
Je ne réponds pas à la provocation, donnant une réponse plus clair que si les mots étaient sortis. Au lieu, je ne me préoccupe pas de la réaction de Taylor qui semble outré pour me focaliser sur un de nos membres.
_ Ardyn ? T'es vivant ?
Un léger grognement sort d'entre ses lèvres et il me montre son pouce en l'air pour acquiescer. Finalement, le blond se relève et réajuste sa veste de cuir exactement comme la mienne.
_ Prêt patronne.
Tous en uniforme de traque, nous rejoignons l'entrée dissimulée sous les escaliers et attrapons quelques armes de la panoplie de traqueur ainsi que nos scriptis. Si les scriptums sont les écritures, les scriptis sont les stylos qui nous permettent de les inscrire. Leurs pointes en pierres précieuses sont imprégnés de mana qui donnent plus de puissance à nos graphismes, les Anciens les nommes « runes ». Elles améliorent les performances physiques et psychiques, ce qui est un énorme avantage contre les Damnatio pour les Sentinelles banals. Mais nous sommes l'élite de l'élite, on nous appelle « L'équipe Alpha ». Autant Mila, qu'Ardyn ou même Lindsey, ils sont tous Olympiens, c'est-à-dire à moitié divin. Lindsey est la fille de Péitho, la Déesse de la persuasion; Mila est descendante d'Arès et Ardyn est l'enfant d'Éros, le Dieu de l'Amour et de l'acte sexuel, ce qui explique surement beaucoup de choses. Les stylos dans la manche, nous regagnons la sortie du petit duplex mis à notre disposition. Je scelle la porte et nous descendons pour sortir de l'immeuble. Une fois dehors, nous nous fondons dans le décor sombre. Chacun son partenaire, les garçons s'agenouillent et nous font la courte échelle avant de nous projeter sur les toits. Lorsque mon corps rencontre la dureté du sol, je roule sur moi-même et vérifie qu'il n'y a aucune menace. Après examen et un signe vers le bas, les garçons nous rejoignent et nous nous divisons en trois groupes puis chacun part de son côté pour débuter les patrouilles. Commençant ma ronde par Eastchester, je fais un petit repérage du quartier avant de continuer mon boulot. En passant au-dessus d'une ruelle sombre, j'entends les cris d'une femme en train de se faire agresser. Je balance mon poids sur mes jambes et, dans un saut pratiquement parfait, atterrit au sol. Le bruit du bas de mon corps sur le bitume attire l'attention donnant une occasion de s'échapper à la jeune fille quand son agresseur me fixe.
_ On ne t'a jamais dit que le viole était puni par la loi ?
_ Tu devrais t'en aller, jeune fille. Avant de le regretter.
_ Jeune fille ? Tire-toi. Maintenant, ordonne-je à la victime.
_ Tu n'aurais pas dû faire ça. Tu n'aurais vraiment pas dû.
Comme je lui ai dit, la fille s'enfuit, me laissant derrière elle. Quelques secondes plus tard, l'organisme de l'homme change. Sa texture épidermique devient laiteuse et épaisse. Des filaments bleus le recouvrent entièrement. Ses yeux, son nez et sa bouche disparaissent pour laisser place aux tissages particuliers qui l'ensevelit. Merde !
_ Un sine faciem.
Son rire gras éclate dans la nuit avant qu'une dague ne lui transperce la gorge. La bestiole tourne la tête dans un angle de 180° et fixe Asher. D'un mouvement rapide et précis, le damnatio retire l'arme de sa blessure qui guérit instantanément.
_ On passe à l'offensive, ma belle.
_ Elle n'attendait que ça.
Les Olympiens de rôle divin ont une arme spécifique qui l'aide à garder un minimum de contrôle sur la puissance de son mana. Et nous n'y faisons pas objection. Bien au contraire. La mienne est une faucille à double lame légendaire. Je remonte la manche de ma veste et laisse les pleins pouvoirs à mon attribut animal, Heartless. Le bracelet d'argent à mon poignet laisse les deux ailes à ses extrémités devenir un tatouage et s'évaser sur mon bras vers mon autre main où le bijou devient une faux qui s'embrase quand je la racle contre le sol. Lorsque je projette l'arme vers mon ennemi, celle-ci le coupe à la taille assez profondément pour l'immobiliser. Le déchu plaque ce qui ressemble vaguement à des mains sur la plaie profonde dans une tentative tout à fait veine de se régénérer mais mon arme a été maçonné dans les flammes les plus infernal d'Obscure, ce qui en fait une arme ultime. Mon compagnon empoigne ses épées, Umbra et Lux, et saute sur les épaules de la bestiole. Dans un jeu de pivot, il tranche la tête du monstre qui retombe à mes pieds. À l'aide de mon scriptis, j’inscris le script des Erasers sur le mur puis il se camoufle après trois petites secondes. Une fois de nouveau en sécurité sur les toits de la ville, nous conversons tranquillement.
_ Un faciem ?
_ C'est plutôt étrange qu'il rôde en ces temps-ci. Il profitait sûrement de l'excitation des fêtes.
Il secoue la tête.
_ Il est possible que tu es raison.
_ Attends, tu as dis quoi ? Répète pour voir. C'est que cela est tellement rare et pourtant si vrai.
Se tournant vers moi en me fusillant du regard, Asher feint d'empoigner une de ses armes. Une fois sorti de son fourreau, l'éclat de l'astre lunaire se reflète sur l'épée qui brille de mille feu. Une fois sortit de son étui, il agite Lux pour jouer avec.
_ Tu me les brises.
_ Tu te répètes, Chéri.
_ Tu as vraiment un caractère de merde.
_ Pardon je crois avoir mal entendu.
Il me défit du regard et pour son beau plaisir, je le laisse me trancher la gorge dans un soupir agacé et surtout désespéré de la suite.
Les lambdas représentent la mort par un long tunnel au bout duquel jaillirai une lumière blanche. Malheureusement pour eux, étant donné que jamais un mort n'est revenu à la vie, ils ne font que croire. Et bien moi, je peux vous certifiez qu'il n'y a aucune lumière. On ne ressent rien. Si je devais comparer la mort, ce serai surement au sommeil profond sans rêve ou même à l'inconscience. Je ne vois rien, ne ressens rien, n'entends rien. Jusqu'à ce que mes yeux s'ouvre. Je nous sais en mouvement et frappe l'épaules de mon moyen de transport.
_ J'espère au moins que tu sais que je t'ai laissé faire.
_ Bien évidemment. Il en va de ta fierté.
_ Ne me sous-estime pas, crétin !
_ Tais-toi donc pour voir.
Gesticulant, je trouve le moyen de grimper sur ses épaules. D'un simple coup de pieds dans les côtes, ma monture pseudo-humaine se met en route. Après avoir fait trois tours complet de notre périmètre, capuche sur la tête, nous nous rendons au point de rendez-vous et retrouvons nos compagnons. À destination, je saute de mon perchoir pour retomber les pieds au sol.
_ On a croisé un sine faciem.
_ Ouais. Nous aussi, continue Ardyn.
_ Dans ce cas, ça fait trois.
Trois en une seule nuit et qui plus est dans la même ville. Les sine faciem sont la deuxième espèces la plus puissantes parmi les damnatio, la première étant celle des impérium, littéralement « puissance » en latin.
_ Il faut qu'on rentre à l'académie.
_ Les Bêtas ont déjà prient leur tour de garde.
_ Dans ce cas, on y va. Mais cette fois-ci pas de marche.
Mes mains faites d'eau et de feu tracent un cercle, un pentagramme puis d'autres graphismes à chaque branches de l'étoile démoniaque en suspend dans l'air. La matière dans le cercle s'agite devenant un portail d'eau. Les uns après l'autre, nous sautons dans le passage. Étant la dernière à avoir traversé, je referme l'entre'lieu derrière moi et me débarrasse de mon vêtement que je délaisse sur mon épaule.
_ Allez-y. Et Ardyn si ce soir, tu comptes aller à une soirée, évite d'être soûl demain ou je t'arracherai moi-même les bijoux. Un par un.
_ Si tu m'attrapes, bien évidemment.
_ Pas d'inquiétude. Je t'attraperai. Il en va de soit.
Après un rapide rapport à la Directrice, mon compagnon et moi retournons au duplex pour chaparder nos affaires de cours. De retour dans le bâtiment qui sert de complexe universitaire, j'emprunte le couloir menant à mon premier cours, seule. Mon sac à bandoulière pend avec négligence sur mon épaule tandis que je m'arrête devant la porte qui ne présage qu'une heure d’ennui. Mes doigts autour de la poignet, je me stoppe en entendant le bruit de talons hauts reconnaissables entre mille. Putain de bordel de merde !
_ T'es encore là, toi ?
_ Alors comment ça se passe dans la seconde zone ?
Son visage prend une couleur pivoine tandis que de la véritable fumée sort de ses oreilles. Lydie est une simple néphilim et le reconnaitre pour elle est un grand supplice. Notre première rencontre a eu lieu à mon premier rêve. Elle m'a aidé à frapper Ash lors d'une dispute et pendant de long mois notre amitié a grandit avant de complètement s'éteindre. Lydie faisait déjà partie des Bêtas, la deuxième meilleure équipe de l'Agence, avec le but bien précis d'arriver chez les Alphas. Nos entrainements étaient par âge puis au bout de la première année, l'organisation se faisait par niveau de compétence. Alors quand je suis montée en grade avant elle, qu'elle a apprit ce que j'étais et qu'elle ne pourrait jamais atteindre son objectif. Une compétition s'est installée entre nous. Malheureusement pour elle personne n'est plus géniale que moi et une moitié ange ne pourra jamais battre une fille de l'Olympe.
_ Tu es la chose que je hais le plus dans ce monde, Aeden !
_ Ce n'est pas réciproque. Je fais une courte pause avant de reprendre d'un ton léger. Tu n'as pas grand intérêt à mes yeux, Lydie
Je fais briller dans mes yeux cette petite lueur de mépris qui fait de moi qui je suis, une Antique. Fille du deuxième plus grand Mystic de l'Olympe. Amante et femme du prochain Satan d'Obscure dont je porterais le ou les enfants. Une fois que ses yeux expriment une haine profonde et intense, je souris et entre dans ma salle de classe.
_ Mademoiselle Harper, il ne vous reste que, mon professeur de latin jette une œillade à son cou sur sa montre à goussets et me fixe de plus belle, il ne vous reste qu'une quarantaine de minutes avec nous alors asseyez-vous à votre place, Aeden.
Me dirigeant vers le milieu de la salle, je m'installe à ma place habituelle et lève une main vers ma gauche. Ma tête bascule de ce même côté pour prévenir cet idiot de Chester que je ne suis toujours pas une projection astrale et que cette fois-ci, mon compagnon n'hésiterait pas à lui mettre son poing dans la figure. Monsieur Azarov reprend son cours et son histoire sur la mythologie grecque.
_ Le cours d'aujourd'hui porte sur un sujet qui devrait vous intéresser. Poséidon.
Feignant une grande concentration, j'attends avec impatiente que mon réveil sonne pour me sortir de cette affreuse torpeur onirique. Le professeur, toujours devant son tableau blanc, pose des questions aux uns et aux autres. Avant la fin du cours, lorsqu'il est l'heure que je m'efface de cette réalité pour retourner dans le Colorado, Monsieur Azarov annonce que la prochaine heure portera sur Cassiope en tant que Mystic. Il n'y a rien de plus ennuyant qu'entendre parler de soi. Puis mon corps s'estompe en des milliers de petites particules qui s'évanouissent dans les alentours.
La respiration coupée, mes yeux s'ouvrent précipitamment pour prendre conscience de mon environnement. Des murs bleus roi dégradés blanc, un bureau en bois foncé dans l'angle puis la lumière intense qui rentre par la fenêtre. Ma chambre. J'expulse tout l'air récupéré par mes poumons dans un souffle et me rallonge sur le matelas couvert d'un drap clair. À mon côté, sur le chevet, mon téléphone sonne d'un bruit strident. Je le coupe et me redresse. La porte entrouverte de la salle d'eau me laisse voir la douche qui me joue de l'œil. À la suite, d'un rapide passage sous l'eau chaude, je descends l'escalier, attrape un fruit dans la corbeille posé sur la table et m'enfuis, préservant mon rôle de « mystérieuse fille » que me donne les enfants internés. Je rattrape de justesse mon bus qui m'amène à l'université pour une journée plus que banale d'humaine tout à fait normal avec son lot de problèmes tous plus stupide les uns que les autres. Le car s'arrête devant l'université et je pousse la grande porte d'entrée. L'air chaud réchauffe mon visage et je souffle sur mes mains pour revivifier mes réseaux sanguins. La journée est exténuante et bien des choses encore. Ce mode de vie, humain, m'est lassant. Ce n'est pas mon monde et mes parents me manquent. Dix-neuf ans sans géniteurs ça craint énormément. Mes études ne me serviront à rien si mon avenir est de gouverner aux côtés du Satan. Énervée, je me dirige vers la salle d'étude.
Lorsque j'ouvre la porte de la bibliothèque, la nuit tombe dehors et je rencontre le regard de Gemma Grayson, une garce moins garce que Lydie mais tout de même garce. Ses yeux virent à l'orange éclatant puis elle se lève et s'enfonce un peu plus dans l'obscurité des rayonnages. Intriguée, je la suis et, perplexe, dépasse la porte du local sous-terrain puis m'arrête lorsque je ne vois que les éclats orangé de ses deux pupilles.
« Enfants du roi et de la reine
Destruction, Désordre, Persécution
Les trois écuyers de la Révélation
Causeront fin du monde
Ne comprends-tu pas, reine ?
Deux, ma reine, Geminos »
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