Isabella ferma le robinet de la douche et sortit de la cabine. Il était dix heures du soir et elle voulait aller se coucher tôt pour être bien reposée et préparée pour l'arrivée de Jed le lendemain. En y réfléchissant, la peur l'envahit. Elle se regarda dans le miroir et enveloppa son corps mince d'un peignoir. Combien de temps resterait-elle mince ? Elle devait dire à son petit ami qu'elle était enceinte.

Jed Salvatore était un financier prospère et était également à la tête de l'empire Salvatore Corporate. Ils s'étaient rencontrés un an plus tôt quand Isabella travaillait comme serveuse dans un restaurant bien connu. Jed était venu déjeuner avec des investisseurs, et dès qu'il entra dans le restaurant, il remarqua la jeune fille debout au bar. Il ne put s'empêcher de l'observer ; sa chevelure blonde ondulée tombait sur ses épaules, et son corps exquis ne pouvait pas être dissimulé par la jupe noire et le chemisier blanc qu'elle portait en marchant sur le sol en marbre, exhibant des jambes qui éveilleraient l'imagination de n'importe quel homme.

Il suivit son regard jusqu'à ce qu'elle atteigne une table et s'approche du prochain client avec un sourire. Son sourire lui coupa le souffle, et à cet instant, il ne voyait personne d'autre. Il s'assit à sa table et lui demanda de le servir, et comme prévu, personne ne contredit Jed Salvatore. Isabella s'approcha de la table comme elle avait été instruite de le faire. Quand elle s'approcha, elle sourit gentiment, et il remarqua qu'elle était encore plus belle de près. Elle avait un visage ovale, une peau claire, des yeux d'un bleu vif et des lèvres sensuelles. Il lui répondit avec un sourire, et quand leurs regards se croisèrent, elle rougit.

Jed lui demanda de dîner avec lui ce soir-là. Étonnamment, elle refusa sa proposition, affirmant qu'elle n'avait pas le droit de sortir avec des clients. Elle avait désespérément besoin de ce travail pour subvenir à ses besoins tout en étudiant l'Histoire à l'université. Jed lui tendit sa carte, lui offrant la possibilité d'un meilleur emploi.

Depuis le bar, Isabella observa Jed. Il était parfait, avec des cheveux noirs, des yeux bruns, des lèvres parfaites et un menton proéminent. Il était le rêve de toute femme.

Isabella revint au présent, prit une serviette et se pencha pour commencer à sécher ses cheveux. "Ah !" s'exclama-t-elle alors que quelqu'un attrapait son épaule. "Jed, c'est toi ?", s'écria-t-elle.

"Tu t'attends à quelqu'un d'autre dans ta salle de bain ?", taquina-t-il, en la serrant par l'épaule.

"Tu m'as manqué, Jed", dit Isabella, se blottissant dans ses bras.

Il la serra fort et la conduisit dans la chambre.

"Attends, Jed. Aimerais-tu boire quelque chose ? Tu es arrivé avant ton voyage", demanda Isabella.

"Je ne pouvais pas passer un autre jour sans toi. Tout ce que je veux, c'est toi", dit-il, la couchant sur le lit et se positionnant à côté d'elle.

Enthousiasmée par le désir qu'il montrait pour elle, Isabella commença à le caresser, et ce qui arriva cette nuit-là fut inégalé.

Il fit l'amour avec elle lentement, avec tant de passion, explorant chaque courbe de son corps, la conduisant à l'extase.

Des heures plus tard, alors qu'elle se trouvait dans ses bras, Isabella se demanda si leur enfant ressemblerait à Jed. Elle avait rêvé de se marier avant de tomber enceinte. Il lui avait mentionné avoir une surprise pour elle. Pourrait-il s'agir d'une bague ?

Jed se leva et partit à la recherche de la surprise d'Isabella.

"Assois-toi et prends ça", dit-il, lui tendant une boîte pour sa remise de diplôme. Elle l'ouvrit et y découvrit un collier en diamant. "Merci, Jed. C'est magnifique", dit-elle, essayant de cacher sa déception.

Le lendemain matin, alors qu'ils prenaient leur petit-déjeuner, Isabella commença à se sentir mal. C'était sa nausée matinale. Elle se précipita dans la salle de bain alors que Jed demandait ce qui n'allait pas. Après être sortie, Jed lui demanda ce qu'il se passait, son regard exprimant inquiétude et tendresse. Elle sourit, s'approcha de lui et posa sa main sur son abdomen.

"Je suis enceinte."

Enceinte ! Comment Isabella pouvait-elle être enceinte ? pensa-t-il. Il avait pris toutes les précautions, mais... Isabella l'avait trahi.

"Jed, calme-toi, je vais bien et je comprends que cela t'ait pris par surprise", dit-elle.

"Mais bien sûr, tu penses être bien avec un collier en diamants et enceinte. Je suppose que tu vas dire que l'enfant est le mien !" s'exclama-t-il.

"Bien sûr, c'est le tien ! Tu sais que tu es le seul homme avec qui j'ai fait l'amour. Nous sommes un couple, je t'aime et je pensais que tu m'aimais aussi", répondit-elle.

"Je ne veux de personne, et je ne vais pas me charger de l'enfant de quelqu'un d'autre. Je ne m'attendais pas à ce que ma maîtresse tombe enceinte", dit-il froidement.

"Je ne suis pas ta maîtresse, je pensais que nous étions un couple", riposta-t-elle.

"Soi-disant, tu prenais la pilule, qu'est-ce qui s'est passé ?" demanda-t-il.

"Cette nuit-là, je suis partie avec toi à Rome pour ton travail, j'ai oublié de la prendre ; c'était un accident", expliqua-t-elle.

"Haha, bien sûr, la seule fois où je t'invite à m'accompagner, et tu oublies de prendre la pilule. Tu es une femme très méchante", remarqua-t-il.

Jed attrapa sa mallette, "J'ai une réunion urgente, nous parlerons plus tard," et il quitta l'appartement en claquant la porte.

Isabella s'assit au pied de son lit, perdue dans ses pensées. Amante ? Méchante ? Enfant de quelqu'un d'autre ? Comment pouvait-il penser ça après avoir partagé une année entière de leur vie ensemble ?

Isabella se prépara pour le travail, un emploi que Jed l'avait aidé à obtenir. Ce serait son dernier jour, car elle avait déjà obtenu son diplôme et espérait se consacrer à l'enseignement.

Jed arriva à son bureau de très mauvaise humeur. Il ne pardonnerait jamais la trahison d'Isabella. Pourquoi l'avait-elle trahi ? Il frappa violemment du poing sur la table, en colère.

"Bordel !" s'exclama-t-il, prenant le téléphone et appelant son assistante. "Marixa, apportez-moi des antidouleurs et annulez les réunions. Je ne suis disponible pour personne aujourd'hui."

"Tout de suite, monsieur Salvatore," répondit Marixa.

Isabella se présenta au bureau de Jed. Comme prévu, Marixa lui fit savoir que M. Salvatore n'était pas disponible et ne pouvait pas la voir. Mais elle n'était pas disposée à attendre plus longtemps et se fraya un chemin.

"M. Salvatore, je m'excuse ! Je sais que vous avez dit que vous ne pouviez pas la voir. Je vais appeler la sécurité", insista Marixa.

"Partez, Marixa, je m'en occupe," Jed la congédia. "Mais qu'est-ce que tu fais, Isabella ?"

"Je n'ai pas été ton amante. Je pensais que nous étions en couple, je pensais..." commença-t-elle, mais il l'interrompit.

"Assez ! Tu n'es pas si innocente que ça. Je t'ai offert une voiture, des bijoux, des vêtements. Tu pouvais avoir tout ce que tu voulais, sauf une bague. Je ne t'ai jamais demandé en mariage. Tu es trop méchante," répondit Jed.

"Méchante ? Comment peux-tu me dire ça ?" supplia Isabella.

"Si tu as jamais pensé que tu pouvais me piéger avec un enfant non désiré, tu aurais dû y réfléchir à deux fois. Mais ne t'inquiète pas, je parlerai à Roberto, c'est un excellent médecin et un ami proche à moi. Il prendra soin de ta grossesse, et je paierai pour ça. Maintenant, pars. Je n'ai pas le temps pour ça," déclara-t-il avec fermeté.

Isabella rentra chez elle, se sentant terriblement mal. Tout s'expliquait maintenant. Il ne l'avait jamais présentée à sa famille ou à ses amis, les cadeaux coûteux. Que ferait-elle maintenant ? Il ne voulait pas d'un enfant. Il croyait qu'elle voulait simplement le piéger, et il parlerait à Roberto... pour quoi ? Voulait-il qu'elle avorte ?

Maintenant, elle voyait Jed pour ce qu'il était vraiment - un homme froid et sans cœur qui ne voulait que son propre bien. Elle prit une décision ; elle devait quitter l'appartement et mettre fin à sa relation avec Jed. Elle ne sacrifierait pas son enfant. Elle se leva et se dirigea vers la chambre, trébuchant sur le tapis.

Jed Salvatore avait terminé la visioconférence qu'il avait eue avec quelqu'un de l'autre côté du Pacifique, cela avait été un succès. Il était huit heures du soir et il avait fini de travailler. Il passa la main dans ses cheveux et pensa à Isabella. Il avait réussi à ne pas penser à elle pendant quelques heures, mais maintenant il n'avait plus d'excuses.

A ce moment, Marixa, sa secrétaire, entra dans le bureau.

"Avez-vous besoin de quelque chose d'autre de ma part?" demanda-t-elle.

"Non, tu peux partir," répondit-il.

"Tu as l'air fatigué, Jed. Laisse-moi t'apporter du whisky et je te ferai un massage si tu veux. Ça t'aidera à te détendre."

"Du whisky, oui. Un massage, non," dit-il, surpris qu'elle lui propose un massage. Il devait avoir l'air affreux.

Marixa était une brune très attrayante et efficace. Il se considérait chanceux de l'avoir comme secrétaire. Elle ne faisait jamais d'erreurs. Elle n'aurait jamais été enceinte comme Isabella l'était.

Isabella était beaucoup plus jeune, seulement âgée de 21 ans, et elle avait été son premier amour. Peut-être que sa grossesse avait été un véritable accident ?

"Voici le whisky," dit Marixa en posant le verre sur le bureau et la bouteille à côté. Puis elle se tint près de lui, posant sa main sur son épaule. "Es-tu sûr de ne pas vouloir un massage ?"

"Oui, Marixa, pars. Ça ira," répondit-il.

"D'accord," se pencha-t-elle et murmura à son oreille, "n'oublie pas que nous partons à Paris demain. Essaie de te reposer !"

"Elle se soucie juste de moi," pensa-t-il alors qu'elle quittait le bureau. Puis il se souvint du peu d'importance qu'il avait accordé à Isabella ce matin-là.

Il prit le verre et en prit une gorgée. Quand était-il devenu un démon cynique et têtu ?

Il n'avait jamais voulu se marier, mais il savait que, un jour, il aurait un enfant, un héritier de sa fortune. Il avait été un enfant heureux avec une belle famille, des parents qui l'aimaient et deux sœurs qui l'adoraient.

Du moins, c'était le cas jusqu'à ce que sa mère décède il y a quinze ans, quand il avait 20 ans. Il avait eu quelques tensions avec son père après qu'il ait épousé une femme beaucoup plus jeune après la mort de sa mère - une aventurière qui flirtait avec Jed chaque fois qu'il rendait visite à son père.

Il se resservit un verre. Il ne faisait pas confiance aux femmes, sauf à sa mère et à ses sœurs. Il n'avait jamais pensé à se marier, mais il savait aussi que son enfant ne serait pas un bâtard.

Isa, sa belle et sexy Isabella. Serait-il si difficile de l'épouser ? Ils étaient ensemble depuis un an. Il l'avait courtisée pendant un mois après l'avoir rencontrée dans ce restaurant, et il avait fallu un autre mois pour enfin coucher avec elle. À sa grande surprise, elle était encore vierge. Ils s'entendaient bien jusqu'à ce matin où elle lui a annoncé sa grossesse. Sur le plan sexuel, elle avait été son amante la plus réceptive, et selon ce qu'il savait, elle n'avait jamais été infidèle. L'idée qu'elle puisse être avec quelqu'un d'autre le répugnait.

Il avait pris sa décision. Si tout allait bien, il ferait d'Isabella une femme respectable.