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Broken

Chapitre 1

La plupart des gens ne connaissent pas cette sensation. Ce sentiment de vide.

Sentir tout ce qu'on a fondé, s'écrouler d'un coup. Certaines personnes affirment comprendre ce ressentis, mais... elles ne savent réellement pas ce que ça fait.

La dépression est une maladie qui, selon moi, ne peut pas être guérie. Une personne sur cinq est diagnostiquée dépressive, c'est à dire quinze à vingt pour-cent de la population. C'est trop. Personne ne devrait avoir à subir ça! C'est horrible, d'autant plus que le risque de suicide est multiplié par vingt-cinq chez les malades.

Pour moi, il a plusieurs grades de dépressifs.

Le quatrième. C'est celui qui est là, mais, qui s'en fout un peu. Il a une vie active et laisse de coté ses problèmes parce qu'il ne s'en préoccupe pas. En clair, il ne se rend même pas compte qu'il est malade parce qu'il s'en fout.

Le troisième. Celui qui exagère ses souffrances. Il montre à tout le monde que rien ne va dans sa vie et use de sa maladie pour gratter de l'argent, de la nourriture ou autre. En fait c'est juste un profiteur!

Le second du classement est celui qui, la plupart du temps, se fait harceler. Il vit dans la peur et refoule ses émotions quand il est en groupe. Il vit son horreur seul. Pleure dans son coin. Il n'a personne sur qui compter car il n'a pas d'amis et sa famille ne le comprendrai pas. Celui là, c'est souvent un intello ou quelqu'un dans le genre.

Et enfin le premier, lui, il vit dans l'ombre, ne fréquente que très peu de monde et ne laisse paraître aucun sentiment. Comme les trois premiers, il lutte contre cette maladie qui le ronge de l'intérieur. Je ne saurais pas comment vous le décrire car on ne peut pas. Mais lorsque vous faites partis de ce grade, vous pouvez savoir ce que c'est.

Bien évidement, je ne les ai pas tous énumérer. La liste serait trop longue! Ceux que j'ai cité, ce sont ceux que j'ai le plus croiser.

Souvent, ce genre de personnes affirment qu'ils s'en sont sortis en ingurgitant les médocs des psychiatres ou encore en trouvant un hobby, une passion qui leur permettait de s'évader et de se raccrocher à quelque chose pour vivre. D'autres ne s'en sortent pas. C'est comme ça, on y peut rien. Moi, je me situe entre deux. Je me suis trouver un hobby mais je suis toujours dépressive. Heureusement, le passe-temps que j'ai découvert, s'est avéré très intéressant voyez-vous.

Dans ce monde, je me suis fais des amis mais aussi des ennemis. Oui, malheureusement, il y a toujours un revers de la médaille. Enfin, j'avais des amis. Avant que je ne change complètement. Je les déteste pour ce qu'ils m'ont fait subir. Mais, c'est un peu grâce à eux que j'ai trouver ma raison de vivre, et je les remercie pour ça.

Monter des plans, des stratégies. Prévoir les moindres mouvements que l'on va faire à l'avance. Corriger les plus petites erreurs, écrire, effacer et recommencer encore et encore jusqu'à obtenir un résultat parfait qui me garantira la réussite. Savoir comment, pourquoi et quand les personnes qui nous font souffrir vont disparaître, est un jeu bien plus amusant que la plupart des autres passions que j'ai pu avoir.

Ce divertissement me procure des sensations que j'ai n'avais jamais ressentis avant. Il me permet de m'instruire tout en pratiquant. Le plus agréable, c'est que ce n'est pas répétitif. Chaque événement est différent car chaque personne réagit différemment, les lieux sont eux aussi alternatifs. Mais le plus excitant dans tout ça, c'est lorsqu'il y a un imprévu que l'on ne peut pas contourner. C'est là que mon instinct rentre en jeu.

...Je m'appelle Ruby Willow, et je suis une chasseuse de prime....

Chapitre 2

Toute ma vie je n'ai eu que des problèmes. Bien évidement, vous me direz, comme la plupart des gens. Je ne vous contredirais pas. Ce qui m'étais difficile, c'est que l'on dictait mes choix. On parlait de mon avenir, sans me demander mon avis. J'étais, comme spectatrice de ma propre vie. Ne pouvant pas m'imposer, ni même essayer de glisser un mot pour exprimer ce que je ressentais. Je pense que dans mon enfance, c'est ce dont j'ai le plus souffert. Le plus dur pour un gosse, c'est de se voir attribuer un ordre pour chaque action qu'il effectue. C'est comme ça qu'on lui impose un mode de vie. Et lorsqu'il atteint la majorité, on le lâche, sans base ni explications, dans le monde cruel dans lequel nous vivons. Ça a été mon cas. Je me suis alors fait berner et manipuler tellement de fois! J'en ai donc pris notes, et appris. C'est grâce à cet apprentissage que je suis devenu ce que je suis. J'excelle aujourd'hui dans tout ce que j'entreprend. Avant de faire le métier que j'ai en ce moment, j'ai longtemps chercher de l'argent. En faisant de nombreux petits jobs, j'ai découvert la vie. Des jobs qui sont très peu recommandable d'ailleurs. Mais c'est grâce à eux que je vis parfaitement bien à ce jour. Un soir pendant que je travaillais dans le bar où j'étais employée comme serveuse, deux hommes m'ont agressé à l'arrière du bâtiment.

- Arrêtez! Je vous en supplie, je sentais le liquide chaud sortant de mes glandes lacrymales se répandre sur mes joues, je peux vous donner mon argent si c'est ce que vous voulez mais s'il vous plaît laissez moi partir!

- Oh mais ma jolie, ce n'est pas de ton argent dont nous avons envie ! dit l'un des deux goujats qui me tripotaient, le regard baissé vers mon corps peu habillé à cause de l'uniforme du bar.

J'essayais de me débattre du mieux que je pouvais, mais tout ce que j'arrivais à faire, c'était épuiser mes forces. Il fallait se rendre à l'évidence, ils étaient deux hommes, plus âgés, plus grands et surtout plus forts que moi. Mais je n'allais pas abandonner comme ça! J'ai crié comme je pouvais, jusqu'à m'égosiller. Soudain une surface lisse et glacé vint se poser sur ma gorge. En descendant mon regard vers l'objet, je vis que c'était un canif. L'homme qui exerçait la pression sur ma peau esquissait un sourire pervers des plus terrifiant. A ce moment, toutes mes chances de m'en sortir reposaient sur le cris que j'avais poussé. Le deuxième malotru qui était resté à l'arrière pendant tout ce temps, s'approcha de moi et commença à parcourir mon corps avec ses mains. Il souleva mon haut afin de dégrafer mon soutient. Des bruits de pas se firent alors entendre au bout de la ruelle. Nous nous mirent tous les trois à regarder qui étaient les nouveaux venus. SAUVÉE! Oui, je suis sauvée! Trois hommes s'approchaient de nous, mais bizarrement, mes deux agresseurs n'avait aucunement l'air d'avoir peur ce qui ne me rassurait pas. Le trio s'arrêta devant nous et celui qui était en tête commença à parler:

-Nous avons entendu des cris, que ce passe t-il?

-Et bien vois-tu mon cher Stills, cette jeune demoiselle nous avait l'air perdu alors nous somme venus la remettre sur son droit chemin! répondit l'homme qui tenait sa fine lame au niveau de ma gorge.

- Mais, Bruce, c'est la troisième cette semaine et nous ne sommes que jeudi! Tu ne penses pas que ça en fait beaucoup!

-Stills, nous faisons juste une bonne action! Cette brebis s'est égarée, moi, le berger, j'agis pour lui faire retrouver son foyer!

- Enfin bon, Bruce tu me désespère! Mais, mes gars et moi nous sentons seuls en ce moment, pourrait-on se joindre à vous?

-Bien-sûr! Plus on est de fou, plus on ris, n'est-ce pas?

Leurs regards se tournèrent alors tous vers moi. C'est à cet instant que je compris que j'allais descendre en enfer.

Froid et humide.

Voici les deux premières sensations que je ressentis lorsque je me suis réveillée. Je ne sentais pas mon corps, j'étais engourdis. Je voyais flou, je percevais des sons lointains. Après avoir complètement ouvert les yeux, je me rendis compte que j'étais allongée sur le béton, dans la ruelle dans laquelle j'étais la nuit dernière. Il faisait jour, et je gisais dans une marre de sang. Mes sens me revinrent peux à peux et avec eux, des douleurs atroces provenant du bas de mon corps et de ma poitrines. Les événements de la veilles me revinrent comme un film. J'essayais de me lever sur un bras, mais en vain! une ombre apparut dans ma vision. Un homme grand habillé d'un costume trois pièce bleu nuit, les cheveux noirs comme le jais, attaché en une queue de cheval. Non! Pas encore. Pitié sauvez-moi! ...

Chapitre 3

Froid et humide.

Voilà les mots qui me parviennent lorsque l'air rentre en contact avec ma peau. Je ressens aussi la surface rugueuse du béton sous mes coudes, qui s'irritent au fur et à mesure du temps que j'y reste accoudée. Le son sec et cadencé, un peu lointain aussi, des talons sur le bitume. Mes doigts légèrement crispés sur la gâchette de mon instrument. Cette sensation de supériorité, lorsque je me retrouve sur le toit d'un immeuble. Les douces rafales de vents venant caresser ma peau avec leur odeur de vanille. Ce sont tous ces éléments qui me font aimer mon travail. D'autant plus, le matériel qui m'est fourni est d'une splendeur telle! De vraies œuvres d'art! Tout comme le snipers longue distance que je tiens entre mes mains gantées. D'un geste fluide, je retire mes lunettes solaires de ma main droite afin de les poser au sol à coté de moi. Je rapproche mon œil gauche de la lunette du fusil afin de retrouver ma cible, qui n'a pas dû trop s'éloigner du lieu où je l'avais récemment aperçu. Mes suppositions étaient exactes. Une jeune femme blonde, marchait le long d'un trottoir. Je trouvais sa tenue très élégante d'ailleurs. Elle avait onduler ses longs cheveux couleur or sur son épaule droite, son corps long et élancé était vêtu d'une magnifique robe  rouge écarlate. A sa main droite, on pouvait voir une pochette de la même couleur vernis. De somptueux bijoux, sûrement de grandes valeurs, ornaient son cou et ses poignets. La femme s'arrêta pour arranger un de ses escarpins noirs. Je fis craquer ma nuque et détendis mes doigts.  J'inspira tout en  remettant mon œil dans la lunette du fusil, bloqua ma respiration alors que je me concentrais à positionner la croix repère sur l'arrière du crane de cette sublime personne, et enfin expira en pressant une fois sur la gâchette. Cela fait, je remis le cache sur la lunette et me coucha avec le fusil, le long du muret qui m'avait servit d'appui pour travailler. J'avais réussi, j'avais réussi à ne pas perdre le contrôle de ma respiration à cause de l'excitation. Un fin sourire vint orné mon visage tandis que je me félicitais mentalement. Je me sentais juste bien. Mais ce n'était pas cette façon d'éliminer que je préférais. 

Je releva la tête pour regarder ma magnifique action du jour qui ne serait, je l'espère de tout cœur, pas la seule. Ce que je voyais me procurait des frissons incontrôlables! J'avais une envie folle de me rapprocher de cette femme qui n'était désormais plus personne. De vérifier si son cœur battait toujours. Ou si elle était morte sur le coup. Je pense que le deuxième options état la plus plausible. M'enfin ce n'est pas mon problème de toutes façons. Ma montre vibra me signalant que c'était l'heure pour moi d'y aller. Je me mis alors debout, rangea rapidement mon instrument et m'en alla sans un regard pour la chose qui était, il y a encore quelques minutes, une personne vivante. En descendant les escaliers de l'immeuble, je rencontre un homme d'une cinquantaine d'année. Je le salue et il entame une conversation:

-Bonjour mademoiselle, je ne veux pas vous déranger mais, c'est une contrebasse que vous avez là?

Mon regard se posa sur l'étui à contrebasse dans ma main droite qui possède mon snipers.

- Oui monsieur, c'en est bien une! dis-je avec le plus grand des sourires.

-Oh je vois! Et vous en jouez depuis longtemps?

-On va dire que ça fait quinze ans maintenant!

- Et vous habitez ici? Je ne vous ai jamais vu dans les parages!

-Non, non, je n'habites pas ici mais ma mère si, donc je lui rends visite quelque fois, et j'en profite pour lui jouer une peu de musique.

-Et bien j'espère vous revoir bientôt mademoiselle, portez-vous bien, passez le bonjour à votre mère et bonne continuation!

- Merci monsieur, pareillement. Dis-je en partant, un dernier sourire accroché aux lèvres.

Ah maman, tu vois, quelqu'un s'intéresse à toi! Cela fait d'ailleurs longtemps que l'on ne m'avait parlé de toi. C'est étonnant à quel point, la famille est importante n'est ce pas? Enfin, ça c'est à toi de me le dire, c'est ce que tu aurais dû être pour moi. Une famille. Mais à quoi bon y repensé! Tu es très bien là où tu es, à six pieds sous-terre, avec un visage défiguré, des phalanges manquantes, la langue tailladée et je ne citerai pas tout ce qui te manques car sinon la liste serait trop longue. On pourra dire que ta mort n'aura pas été commune! J'en rirais presque à ta place. N'est ce pas original de se faire menacer par sa propre fille, dans sa propre maison, non? Moi je pense que oui! Enfin, de toute manière, ton avis m'importe peu. Ce n'est pas comme si je t'avais demandé ton autorisation avant de te ligoter à une chaise et de t'écorcher l'avant-bras! Ou même avant de te planter un bâtonnet de coton-tige dans l'oreille et de te l'enfoncer à coups de marteaux!

Ma chère maman, tu sais, je me suis beaucoup amusé avec toi! Tu as su, à un moment de ma vie, me procurer une joie immense, à ton grand désarrois malheureusement. Mais tout but pour un parent n'est pas de rendre son enfant heureux? J'estime qu'à la fin de ta misérable vie, le bonheur que j'ai ressentis avec toi n'étais pas moindre, ce n'était pas un bonheur sain, certes, il était un peu sadique, oui je l'avoue. Mais je souhaite te remercier, alors si tu m'entends de la haut sache que chaque personne que je tue t'est dédié! Comme ça même endormie éternellement, tu auras la mort de centaines, voir de milliers de personnes sur la conscience. C'est une vrai preuve d'amour que je te confie là! N'est ce pas maman?

Je commence à avoir un peu chaud dans ce bâtiment crasseux, mais ce n'est pas grave. D'un coup de pied, j'ouvre la porte en métal scellant le bâtiment. un courant d'air frais me pique les pores de la peau. Je me déplace sereinement dans la neige, je me sens rajeunir! je laisse un élan de folie me submerger et commence à danser, légèrement, comme si tout s'envolait autour de moi. Plus de problèmes, je suis indépendantes, et je suis libre. J'aime la vie que je mène. J'aime être moi.

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