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À L'Épreuve Du Temps

Résumé complet/Prologue

•Résumé•

Asuna, princesse d'un royaume ou la terreur règne dans ses rues depuis la défaite de son armée. Une alliance doit être formé, mais que faire alors de son amour pour son meilleur ami. Une histoire de pouvoir, de trahison pour bâtir un empire.

•Prologue•

Il fait froid. 

Le gèle me pince la peau.

 La pression m’écrase.

 L’eau remplit mes poumons.

 J’ai échoué.

 J’ai perdu ma seule chance de tout changer.

 Je les ai laissé tomber.

 Je me suis laissé glisser, j’ai tout lâché.

 Je lui ai seulement dit

“Je t’aime”...

...•○•●•○•...

Bienvenue dans mon univers de magie. Bienvenue dans mon échapatoir. Bienvenue dans mon monde personnelle. Je suis Eve, l'auteure de ce roman et j'èspère vraiment que celui ci vous plaira. J'ai ces personages et ce monde en tête depuis la sixième année du primaire et je suis plus que comblée de pouvoir vous partager mon projet.

Ce livre parle d'Asuna, une femme portant en elle les pouvoirs et l'âme de la déesse de son royaume...

Va-t-elle réussir à arriver à ses fins?

Va-t-elle arriver à perser les mystères de l'amour?

Va-t-elle seulement réussir à combler son manque?

Ce cliché romantique de trahison royale, d'amour impossible et de suspense plus que soutenable, bien que ''cliché'' est le type de roman quj est grandement apprécié par l'audience. Une femme forte et indépendante qui apprend à s'ouvrir à ce monde diversifié et qui cherche à sauver tout le monde en s'emportant par son propre courrant...

Je dois tout de suite vous avertir... Ce roman risque de comprendre des scènes exclusives et innapropriée pour certaines personnes. De plus, il y aura violence psychologique et ''gore'' dû au sang et au (toujours)trop grand talent à décrire ces scènes horrifiantes. J'essais de me filtrer mais c'est un échec la pluspart du temps.

...•○•●•○•...

Puisqu'il me manque des mots....... Je vais me présenter. Je m'appelle Eve, adolescente chaotique qui vit au Canada. Je parle français et anglais, je suis de taille moyenne et j'ai les yeux gris, la couleur de yeux la plus rare. Je porte des lunettes dû à ce phénomène, démontrant clairement une faiblesse visuelle. J'arrête pas de dire que je vais finir aveugle...

J'adore les chats et je m'identifie comme CatLady ou CatLover... Yep... Très très Très TRÈS original de ma part.

je fais de la divination par runes et j'adore chanter. J'ai même ma propre chaine Youtube que je vous invite à visiter(Eve_Loves_Cats!)et je suis amie avec mon imagination!

Ma série Netflix favorite du moment fut Witcher bien que je ne me lasse jamais de Violet Evergarden. J'ai clairement pas de vie l'été, car... Bonne lecture? ce sont deux mois sans école et donc, deux mois à s'emmerder. J'écris mon roman pour un concours interscolaire de la région mais du à un manque de motivation... Je ne l'ai jamais fini à temps... Donc je le partage ici à la place. J'ai présentement 10 chapitres d'écrits mais je vais en écrire plus promis.

Donc voici... Bonne lecture!

Chapitre 1

Je n’ai jamais vécu comme je le voulais. J’ai souffert d’injustice, j’ai reçu une quête trop grande pour mes compétences. Je n’arrivais pas à tenir le fils. Tout ce que je faisait de bien était éphémère, ça me glissait entre les doigts comme le sable blanc de la plage. La baie semblait claire, aucune vague à l’horizon, aucun nuage en vue. Mon bateau approchait du port de la Nouvelle-Alféa, ancien Indalia. Je déteste le royaume. Je déteste les gens qui y habitent. Ils  font tous semblant de vivre une belle vie, de prospérer dans les entreprises. Ils sont pauvres, nous le volons. C’est pauvre gens souffrent, ils ne disent pourtant rien. Le roi les écoute, n’est-ce pas? Ou alors, est-il comme les autres? 

-Princesse, vous êtes demandée dans la cabine du capitaine.

-Bien Suan, je m’y rendrai.

Je pensais à Suan, mon seul ami. Il est mon garde du corps, mon père le paie et le loge pour qu’il le soit. Nous nous connaissons depuis tout petits. Nous avons toujours été connectés, nos pouvoirs dépendent de la même source. J’ai continué de contempler la ville, le port, la plage, là, appuyé sur la rambarde du navire. Je pensais à mon retour au royaume, à la vie qui m’attendait. Une nouvelle fois, Suan me rappelait que je devais rencontrer le capitaine du bateau, un Nordic du nom de Xavier. C’était le seul à avoir accepté de me ramener chez moi et donc, il est devenu le nouveau capitaine de la marine royale de la Nouvelle-Alféa. Je me suis rendu à sa cabine et il ouvrit la porte au moment où je levai la main pour frapper. Il me fit entrer dans une pièce joliment décorée. Les murs de bois teint, les contrastes et les textures de la riche fourniture, il avait rénové sa nef entière, juste pour m’y accueillir. Mais pourquoi, pensai-je alors que je m'assis sur une chaise recouverte de velours rouge, un classique chaleureux de la haute. 

-Votre altesse, je tiens à vous remercier d'avoir béni mon navire, d’avoir permis un voyage sans encombres, sans tempêtes. Votre seule présence est une bénédiction pour l’équipage. 

Il continuait de me flatter, ou d’essayer du moins, tandis que je buvais à courte gorger mon thé, fraîchement infusé. Je repensais à ma chambre, aux luxueux jardins de cette demeure qui fut, autrefois, ma maison. J’essayais de faire remonter les souvenirs du temps où j'y vivais encore. Il y a dix ans maintenant que je suis élevée loin de ma famille, loin de mon peuple, loin de mon royaume. J’ai quitté ma deuxième mère, la femme qui m'a élevée, ma déesse. Cette femme ne faisant qu’un avec moi, qui prennait une forme physique, du nom d'Aïsha, d’une extrème beauté lorsque nous étions dans son temple. Elle me ressemblait, ou lui ressemblais-je? Nous étions identiques, mais ses cheveux étaient soyeux, aux couleurs du feu, ses ailes de phénix lui donnaient fière allure. Je ne sais pas pourquoi j’y pense. J’étais heureuse d'apprendre que je revenais vivre auprès des miens, à Indalia, ou à ce qu’on nomme maintenant  la Nouvelle-Alféa. C’est décevant. Mon père a laissé Alféa dominer le pays. Maintenant, notre culture n’existe plus, comme notre économie. Plus rien n’est plus cohérent, tout se bouscule tandis que je me lève après avoir constaté que, comme à l’habitude, Xavier De La Rive ne voulait me voir que pour satisfaire son besoin de compagnie. Je ne dirai rien au roi, mais je me chargerai de lui plus tard. Pour l’instant, il se contentera de me voir vingt minutes par jour et il ira faire un tour dans les bordels à son arrivée à quai. Je retournai à la rambarde, Suan se coucha à mes pieds, sous sa forme de loup. Je regardais à nouveau l’horizon, d’autres pensées se bousculaient, toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Je quitte l’Île au Temple, en réalisant que je n’avais pas d’autres choix. Aïsha-Nyx à fait son travail, elle m’a appris du mieu qu’elle a pu à manipuler mes pouvoirs, un don trop dangereux pour tous. En y repensant, je pensais à pourquoi j’ai dû vivre loin de tout pendant dix ans. Je me rappelais cette journée, les rosiers en fleurs, une femme se promenait avec moi et une autre jeune fille un peu plus âgée que moi, en nous tenant la main. Les gardes se battaient, défendant les troupes du roi d’Alféa d’envahir notre contré. La femme portait une robe blanche, volant élégament derrière nous tandis que nous marchions vers la fontaine à voeux. Nous nous y rendions souvent, je m’en souviens. Le saule pleureur ouvrit son feuillage tandis que nous approchions de la bassine de marbre. La femme et l’autre fille s’étaient agenouillées devant la statue représentant notre déesse. La dame aux cheveux d’un blond cendré et aux yeux d’azure me regardait et ouvrit la bouche. Le tissu de sa robe se gorgea de sang tandis que mes souffrances augmentaient. J'avais été touché à l'épaule; elle, au cœur. La jeune fille était déjà morte, je tirais leur énergie vitale afin d’assurer ma survie. La femme me serra dans ses bras et créa un champ de force autour de nous, une pluie de flèche nous tombait sur la tête. Tandis qu’elle tenait son parapluie magique au-dessus de nos têtes, les flèches continuaient de tomber, arrosant le beau jardin et tuant le saule pleureur, détruisant la beauté des lieux. Lorsque les assaillants furent arrêtés, la dame me regarda de son beau regard, ses yeux se vidèrent de sa vie, et devenant aussi vitreux que l’eau de la fontaine, elle s’effondra, sa robe se gorgeant du peu de sang qui lui restait. Quand j’y repense, ma cicatrice sur l’épaule me brûle, m'angoisse.

 On nous retrouva et je fut jugée dangereuse. J’avais tué deux femmes, ce jour-là. Les gens me craignaient, mon propre père me regardait avec horreur, constatant mon crime. Il me chassa du royaume, de l’île entière. Ce jour-là, Indalia était tombée aux mains du roi d’Alféa, mais surtout, Indalia perdu sa reine et deux de la descendance royale de la dynastie des Lajha. 

Une larme coulait sur ma joue. Suan la regarda tomber entre ses pattes et il se transforma. Le bel homme qui était mon garde me regardait, désemparé. Il n’a jamais su quoi faire lorsque je pleurais. Il ne savait jamais si c’était moi ou Aïsha-Nyx qui pleurait. Il ne comprenait pas. Jamais je ne lui en voulais pour ça. Le temps s’arrêtait quand je regardais ses yeux aussi dorés que le sable des plages de Dragun Nithe, au Sud de l’île du Phénix. Il était beau, que pouvais-je faire d’autre. C’était criminel de m’attacher à lui, mais qui pourrait résister à son visage aux traits sévères mais si doux à la fois, visage encadré par des mèches rebelles de ses cheveux aubrun retenu en queue de cheval par un ruban, ses oreilles de loup qui penchaient légèrement. Il me charmait, quoi d’autre? Sa personnalité si vive, si joyeuse, son doux caractère malgré son autorité. Je regrettais toujours les souffrances qu’il endurait par ma faute. Il doit avoir huit ans de différence avec moi. Il m’avait accompagné lors de mon séjour de dix ans, en exil, loin du monde. Il était un enfant prodigieux, d’après les hommes de la cour. Mon père planifiait de l’engager, il devait avoir dix ans et il mettait à terre son propre père, général de l’armée Dragun Nithienne. Il a grandi avec moi, m'a appris à tirer à l’arc. Il aurait pu rester à Dragun Nithe, finir sa formation et succéder à son père, il a pourtant préféré me suivre. Il a préféré l’exil à la splendeur du titre de général-stratège de sa contrée. 

-Asuna, que vous arrive-t-il? Pourquoi pleurez vous?

Il me sortit à nouveau de mes pensées bousculées.

-Suan, ne vous en faites pas. Je suis juste nerveuse. Je ne me souviens pas de beaucoup de choses de ma vie d’avant. Pourtant, des souvenirs me reviennent, des paroles et des visages que je ne reconnais plus. 

Il me prit dans ses bras. C’est un des seuls contacts physique que nous avions en public. Je ne devrais pas être vu dans ses bras, mais c’est ce que nous faisons depuis toujours, pour nous réconforter, pour nous rassurer, pour nous supporter.

-C’est une épreuve, un grand changement qui t’attend, mais tu es forte et courageuse. Tu as bien appris et tu es plus que prête à retourner chez toi, me dit-il. Il me vouvoyait en présence des autres, mais je lui interdisais de le faire lorsque nous parlions entre nous. Je me défie de son emprise.

-Suan? Qu’est-ce qui va t’arriver lorsque je ne serai plus sous ta garde?

-J’imagine que je resterai ton garde du corps, ce que je souhaite, ou sinon, on me confiera l’armée du Lys. Mon père a cédé sa place à mon frère aîné Zachary, ai-je cru comprendre de sa dernière lettre reçue. 

-L’armée du Lys, c’est l’armée d’Indalia si je me souviens bien? J’ai cru comprendre que mon père et Paon d’Alféa règnent ensemble le temps qu’une alliance soit scellée entre les deux royaumes.

Suan me regardait sûrement, mais je continuais à fixer la rive, le port se rapprochait. Du coin de l'œil, je voyais dans ses yeux que quelque chose clochait, mais j’ai préféré le silence à une autre question. Nous approchions du quai, les matelots parlaient du meilleur bordel en ville tout en préparant les amarres. L’encre se jeta au fond de la baie au moment où je me fis dire qu’il fallait descendre. Suan me précédait, les marins du ports et les voyageurs me regardaient descendre la rampe. Ma chevelure noir comme le plumage d’un corbeau était très inusuelle et mes habit fait de riches étoffes faisaient tourner les têtes. Ma robe d’un turquoise profond se resserrait à la taille, par une ceinture de cuire que Suan m'avait prêté. Mes ailes blanches étaient repliées dans mon dos et je me tenais aussi droite que possible, faute de ne pas pouvoir porter de corset comme les règles de la bienséance l'indiquent.  Mes valises furent déchargées et apportées à une calèche blanche aux roues d'argent. Les chevaux blancs de mon père nous attendaient, tous les quatres bien soignés et attelés dans l’argent.  Je montai, suivi de Suan et le carrosse sans toiture se fraya un chemin parmi les boulevards et les rues bondées de la Nouvelle-Alféa. Les maisons et les boutiques étaient toutes décorées par des couronnes de fleurs qui se fanaient, tout comme celle qui ornait notre voiture. J’utilisai mon pouvoir pour préserver leur fraîcheur et leur bonne odeur camouflant celle de la ville aux rues sales et aux commerces douteux. Les habitants savaient donc que je revenais, ou alors, on leur a dit que je venais habiter au palais, car Suan ne cessait d’entendre parler de la “mystérieuse jeune femme tant attendue par le roi Arlhim”. Il me regardait l’air sérieux, il savait que quelque chose allait arriver. Il le sentait. 

-Asuna, il y a un problème. Personne ne sait qui tu es… Ils parlent tous de quelqu’un d’attendu par la royauté, et la lettre que tu as reçue te disant que les royaumes étaient en paix le temps qu’une alliance soit scellée, je n’ai pas de bon pressentiment.

-Moi non plus… Toutefois, nous devons avoir confiance. Puis, si quelque chose arrive, nous pourrons toujours nous enfuir et retourner à l’Île du Temple. 

-Et s' il nous retrouve?

-Mes pouvoirs sont assez puissants pour créer un champ de force et grâce à la puissance spirituelle du Temple, le sortilège durera aussi longtemps que je le souhaite.

-Pas bête Asuna. Tu devrais être stratège pour l’Armée. Tu ne manques aucun détail. 

-Cesse donc de dire des bêtises, taquinais-je tandis que les imposantes grilles d’or s’ouvraient pour nous laisser pénétrer dans la cour du roi. 

...•○•●•○•...

Merci d'avoir lu ce chapitre! S'il te plait ''like'' et suis moi afin de continuer ta lecture en ce monde enchanté...

Chapitre 2

Mes valises étaient prisent en charge par des domestiques. On m’avait dit que ma femme de chambre instalerait mes affaires ''là ou elles vont'' et de façon à ce qu’elle puisse m’aider à me préparer. Des hommes bien habillés se tenaient droit devant les portes d'entrée, une arme à la main. Suan me suivait, tout aussi confus que je l’étais par tant d’agitation. Un homme attendait sous le pas de la porte, son uniforme décoré de légions d’honneurs et de diverses médailles quelque peu dissimulées sous sa cape qui couvrait une de ses épaules, se rattachait sur l’autre. Il regarda Suan et sourit.

-Mon fils, comme tu as grandi. Je suis fier de toi. Ta seule mission était de protéger la princesse et tu as réussi haut la main, taquinait-il son plus jeune fils, sachant que sur une île déserte protégée par les pouvoirs d’une déesse, rien ne pouvait arriver. Votre altesse, c’est un honneur de vous savoir à nouveau à la cour. Je me présente, Allan Clawster, ancien général de l’armée Dragun Nithienne.

-C’est un honneur de vous rencontrer, dis-je par pure politesse, encore choquée de toute cette agitation. Puis-je vous demander ce qui se prépare ici, si ce n'est pas indiscret.

-Votre altesse, demandez-moi ce que vous voulez. Votre père, notre bon roi, prépare un bal afin de vous accueillir parmi la haute société. Il est important pour les gens de la haute de vous connaître afin d’apprendre à vous faire confiance, surtout lorsque l’on repense au titre que vous pourriez obtenir.

-Un titre? 

-Mon roi ne veut pas que je vous en dise plus. Il est impatient de vous revoir et il voudrait  vous en parler en face, votre altesse. Maintenant, je vous en prie, suivez-moi. Je vous conduirez dans votre chambre et votre dame de compagnie vous habillera convenablement. Ensuite, je vous conduirai auprès de votre père. 

Suan me prit la main et nous suivîmes son père dans les halls aux murs blancs. Des arches de pierre se dressaient ici et là, probablement afin de soutenir la structure du palais. Nous montons un grand escalier menant à mes appartements. Le général Clawster me laissa dans ma chambre et emporta son fils avec lui. 

-Reste courageuse, me chuchota-t-il avant de me quitter dans ce nouvel endroit, nous nous reverrons plus tôt que prévu. Puis, il quitta.

J’ouvris nerveusement la porte trop lourde de ma chambre et j’y découvrit le luxe de mon enfance. J’ai vu un beau lit moelleux, recouvert de drap de soie, une literie aux lys brodées sur le tissu de velour bleu roi. De lourds rideaux, du même matériau que la literie, encadraient les grandes fenêtres aux cadres dorés, cachées derrière de beaux voiles blancs brodés. Un beau tapis blancs décoré de motifs représentant du royaume couvrait une bonne partie du sol de marbre noir. Les lustres d’or et de cristaux me rappelaient comment j'étais aisée autrefois, comment j’avais vécu dans une petite misère sur mon île, loin de tout. Une elfe au visage vieillissant, aux cheveux gris et portant une longue robe noire, s’approcha de moi.

-Bonjour et bienvenue votre altesse, commença-t-elle, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais je suis Ann-Lise, votre nounou. Je suis heureuse de pouvoir m’occuper de vous à nouveau.

Je fis semblant de la reconnaître, puisque je passais plus de temps avec ma mère qu'avec elle, mais dix longues années se sont écoulées entre cet autrefois et maintenant. Je n’ai aucun souvenir d'elle, sûrement dû au choc post traumatique que j'ai vécu, ou du moins, pas à ma connaissance. Elle m'offre du thé  avant de me conduire à ma garde-robe. Elle m'expliquait que j’avais droit aux robes de ma mère, la reine Carinna D’Icy. Puis, elle me parla d’elle. Ma mère. Une belle femme du royaume de Nordica, mariée par alliance à mon père. Je ne me souvenais pas à quoi elle ressemblait, ou très vageuement, avant qu’elle ne m'en parle. Plus elle me la décrivait, plus je reconnaissait la femme à la robe gorgée de sang, aux cheveux cendré, au visage plein d’amour. C’est seulement dix ans plus tard que je réalise que j’avais pris l’énergie vitale de ma mère, que je l'ai tuée et que mon cerveau l'avait remplacé pour Aïsha-Nyx. Ann-Lise me sortit de mes pensées en prenant mes mesures. Il fallait me commander un corset, tout le monde semblait insister là- dessus. Je me laissa faire,  puis elle sortit une magnifique robe, d’un tissu si léger. 

-Le fait que vous ne portez pas de corset me force à vous trouver une tenue qui ne le fera pas paraître. Je ne sais pas vous, mais j’aimerais bien vous éviter un scandale. 

Elle ferma la robe dans mon dos, juste en dessous de mes ailes, puis elle me mit une ceinture plaquée d’or, tout comme les bijoux que je devais porter. Mes sandales de cuire que je portais à mon arrivée furent jetées et je dû mettre les chaussures de ma mère.  Elle brossa ensuite mes cheveux noir corbeau, trop épais à son goût, car elle n’arrivait pas à les coiffer. Elle m'a dit que nous nous arrangerions de ça plus tard tandis que le général Clawster frappait à la porte. Suan se tenait à côté de lui, un léger sourire se dessinait sur ses lèvres. Il me tendis son bras auquel je m’agrippais nerveusement. 

-Respire Asuna, ce n’est rien de bien important, ou en tout cas, c’est ce que mon père m’a dit. 

-De quoi parlez-vous? lança le général.

-Suan ne faisait que me rassurer, répondis-je la voix tremblante. 

-Ne soyez pas nerveuse, votre altesse. Le roi vous adorera j’en suis sûr. Et la robe de votre mère vous va à merveille. 

-Merci. Monsieur Clawster? Pourquoi dites-vous qu’il m'adora? Il m’a envoyé vivre sur une île déserte… N’est-ce pas le contraire d’aimer quelqu’un, de la bannir par crainte? 

Il s’arrêta net. Je crois que j’en ai trop dit, Suan me chuchota qu’il essayait de me rassurer. Au fond, son père savait aussi bien que moi que le roi Arlimh me craint, il m’en veut d’avoir tué sa femme et une autre que je ne reconnait toujours pas. J’ai beau chercher dans mon esprit, je ne revois son visage nul part et je commence à perdre patience. Mes idées et mes pensées se bousculaient, le père de mon garde et meilleur ami du roi cherchait encore quoi me répondre. Je lui fit signe que tout allait bien et dans un lourd silence, nous nous rendîmes à la porte de la salle de conseil. Allan frappa et entra. Il s’inclina face à mon père assis sur son trône d’or aux coussins de velours bleu. Ce velours est très populaire dans le château, quand j’y repense. Mon attention se retient au visage sévère de mon père. Il avait de forts traits cachés derrière sa barbe grisonnante, ses vêtement ne semblait pas aller avec son apparence, trop formel et trop inspiré de la nouvelle mode. L’homme était assis au bout d’une longue table ovale, face à la porte. La pièce était bien éclairée par la lumière de l’après-midi qui s’infiltrait par les grandes fenêtres aux cadres dorés. Et encore, nous y retrouvions ces affreux rideau bleu roi en velours, et ces trop délicats voilages qui sont refermés. Les mêmes sols de marbre, les mêmes arches  de pierre et les mêmes lustres d’or et de cristaux. Tous les sièges étaient semblables à celui du roi, la table ovale était plaquée d’or et une grande carte de notre monde y était peinte. Les douze sièges n’étaient pas tous remplis. Un était destiné à accueillir le général de Dragun Nithe, retraité et nouveau membre du conseille de mon père et l’autre devait accueillir la reine. Les gens me dévisageaient tandis que je me présentais face au roi, dix ans plus tard. Je crois avoir beaucoup changé depuis l’âge de six ans, car les hommes se mirent à me comparer à leurs derniers souvenirs de moi. Le roi m’invita à prendre le siège à côté du sien, celui de la reine. Suan m’y fit m’asseoir et se plaça derrière moi après s’être incliné devant le roi. 

-Mes chers amis, je vous présente ma fille, la princesse Asuna. 

-Tu ressembles tellement à notre mère, commenta un homme, mon grand frère. Je n’en ai qu'un vague souvenir, ne l'ayant vu que rarement lorsque nous étions enfants, ce qui l’attrista lorsqu’il le vit dans mon regard perdu. 

-Je te  pardonne, tu as vécu ta vie loin de nous tous, tu n’es pas obligée de te souvenir de moi tout de suite, s’excusait-il. Je cherchais encore ce que je devais lui dire quand l’homme à la gauche de mon père se leva. 

-C’est ta fille, alors? Commenta-t-il. Elle n’est pas corsetée… Et il est hors de question que ma future belle-fille soit cette meurtrière. Je restais silencieuse, j’essayais de ne pas montrer que j’avais été blessée par son commentaire. 

-Pardonnez-moi, répondis-je poliment, puis-je savoir qui vous êtes? Totalement conquise par son commentaire, je cherchais à savoir si nous étions apparentés.

-Je suis le roi d’Alféa, princesse, père du prince Laniel Arthur Paon, ton futur mari d’après l’alliance signée. 

-Que signifie cela? Chuchotais-je à Suan. 

-Cela signifie que vous avez été ramenée ici afin d’épouser son fils, votre altesse. Cette alliance, j’imagine, pourrait apporter la paix dans nos royaumes et éviter une guerre.

-Exactement, répondit Arlimh, toujours trop sévère. Et cette alliance aura bien lieu, que ma fille vous plaise ou non. 

Là, j’ai cessé d’écouter. Je ne comprenais plus rien de rien. Je me suis levée et j’ai demandé à Suan de me ramener à ma chambre. Le roi m’ordonna de rester assise mais je ne suivais plus rien, le malaise devenait trop grand. Je voulais tomber dans les pommes, Suan s’en ai rendu compte. Il expliqua que je ne me sentais pas bien et me raccompagna à ma chambre. Je lui demanda d’entrer, puis je fermai la porte qui me semblait encore plus lourde qu’avant. Il se transforma en loup et vient se coller à moi, en tentant de me réconforter. Je n’ai jamais compris pourquoi il faisait ça. Je ne lui ai jamais demandé, mais ça marchait. 

-Suan, Peux-tu m’expliquer ce qui ce passe? S’il te plait, j’ai vraiment besoin de comprendre.

-Asuna, puis il se tut. Il faisait souvent ça. Il disait doucement mon nom, puis il ne disait plus rien. Je le pris dans mes bras, il rapetissa. Il avait ce don, en tant que Louvien, de pouvoir se transformer en loup à sa guise et il pouvait choisir la taille qu’il pouvait prendre. Sur l’île, il se transformait souvent en loup de la taille d’un cheval et il me faisait monter sur lui. Je me sentais toujours mal d’avoir pris plaisir à le monter comme on monte un cheval. Il était mon ami après tout, je ne devrais pas le traiter autrement, mais il m’y forçait, il disait que ça lui faisait plaisir de m’apporter en balade.

-Suan, tu n’as pas répondu à ma question…

-Asuna, commença-t-il, sa voix tremblait. Le roi t’as fait revenir seulement pour sauver le royaume d’une autre guerre. Indalia est déjà tombée et la Nouvelle-Alféa ne suffit plus au Monarque d’Alféa. Ils vont te marier au prince Laniel Arthur Paon d’Alféa afin d’unir les royaumes. Ce sera un mariage arrangé, comme celui de tes parents. Ils veulent établir la paix entre nos royaumes, une bonne fois pour toute. 

-Et pourquoi est-ce que le roi des fées ne m’aime-t-il pas? Est-ce parce que je suis une elfe? À cause de mes pouvoirs?

-Je crois que c’est à cause de ton passé, de l’accident et de ton exil, Asuna. Il te regardait avec attention, tu ne correspond pas aux critères de la “femme parfaite” dans la haute société. 

-Mais pourquoi ils ne marient pas mon frère? Et d’ailleur, j'avais oublié que j'avais un frère!

-Tu as deux frères, en fait, Frédérick qui, malheureusement, est mort lors de la prise du château du Lys d’Indalia. Il servait dans l’armée, en tant que général et a essayé de vous sauver, toi et ta mère. Ton deuxième frère, c’est Liam, que tu as vu tout à l’heure. Il ne peut pas épouser le prince d’Alféa, ce serait scandaleux pour tous, ne pouvant pas lui donner d’héritier. À ma connaissance, Alféa n’a qu’un seul prince, et c’est ton futur époux. 

-Tu en connais beaucoup, plus que moi-même sur ma propre famille.

-Mon père savait que tu serais curieuse. Il m’a tout expliqué plus tôt dans la journée. Ce fut sa réponse, puis il appuya son museau sur mon épaule.

J’étais surprise. Ce n’était pas dans sa nature d’agir ainsi. Je n’ai pourtant rien dit. Je l’ai serré contre moi. Puis ma dame de compagnie frappa à la porte. Le roi l’envoyait s’occuper de moi, un grand bal se préparait encore afin de me présenter à tous et d’annoncer des fiançailles qui m’étaient totalement inconnues jusqu’à il y avait vingt minutes. Ann-Lise entra, elle allait me faire la morale. Ce n’était pas convenable pour moi d’établir un contact physique aussi grand qu’un câlin avec mon garde, mais elle ne dit rien. Elle ne fit que m’informer que le port du corset m’était impossible, faute d’avoir mes ailes, chose que je savais déjà. Je déposa Suan sur mon lit, la dame se tenant devant moi était accompagnée de deux femmes portant ma toilette et ma parure. Un coiffeur entra dans ma chambre également et m’assis devant la coiffeuse. 

-Vous ne me couperez pas les cheveux, si? Demandais-je. C’était criminel de faire cela à la déesse, mon second visage, ma deuxième personnalité. Il m’expliquait qu’il allait seulement me montrer comment les coiffer adéquatement. Alors je faisais comme lui, je tressais mes mèches et je les enroulais ensembles pour former des roses de nattes dans mes cheveux. Le coiffeur croyait qu’il était nécessaire de laisser le reste de mes cheveux cascader entre mes ailes, joliment ondulées au naturelle. 

Deux heures plus tard, j’étais prête à aller au bal. Je portais une des robes de ma mère, crème aux manches bouffantes tombant sur mes épaules. La jupe de soie hautement décorée de délicates broderies dorées était lourde à porter, étagée sur une crinoline de fer et plusieurs jupons de soie crème.  Les bijoux dorés que je portais et le diadème de ma mère me faisaient ressembler grandement à elle, ou bien, les domestiques me mentaient. Suan a été chassé de la chambre aussitôt que j'ai dû changer de tenue. Compréhensible, je trouve. Il n’avait pas le droit d’être avec moi non-plus, sur l’île, lorsque je m'habillais. Lorsque je fus prête,  je sortis de ma chambre et Suan, toujours sous sa forme de loup, m’accompagna. Il devait être sept heures du soir, le soleil se couchait et les lourds rideaux de velours semblaient tourner au noir. Les lustres étaient tous allumés, les chandeliers que je n’avais pas encore remarquée aussi. La salle de bal était immense, je m’en souviens. Je jouais souvent dans la pièce avec cette fille qui m’est toujours inconnue. J’en parlerai plus tard avec le père de Suan.  Le roi me faisait peur, il ne m’appréciait pas non plus. Suan trottinait à côté de moi lorsque je croisai un homme du conseil.  Le prince Laniel, on me l’a présenté. Je m’inclinai devant lui, Suan critiquant ma révérence avant de faire de même.

-Ça n’est pas la peine de vous incliner, je vous l'assure, me lançait-il poliment. Comment allez-vous? Vous sembliez troublée tout à l’heure, au conseil. 

-Je vais mieux merci, lui répondis-je. Il était jeune et doux. Ses cheveux marron et rattaché en queue de cheval étaient d’une beauté s’harmonisant parfaitement avec le vert forêt de ses yeux. Il portait un uniforme noir, à l’Alféenne. Il m’informa qu’il devait être mon cavalier pour la soirée. Aussi bête que je suis, on me l'avait dit tout à l’heure, pendant que l’on m’habillait. il me tendit son bras que je pris de mes mains tremblantes, mes gants de satins devenaient insupportables, je n’en avais jamais portée. Je demandai à Suan de rester près de moi, ce que le prince accepta avec plaisir. Il disait que ce serait bien pour moi d’être accompagnée par quelqu’un que je connaissais, puis il me conduisit à la grande pièce, majestueusement décorée des mêmes rideaux et des mêmes lustres. Le sol marbré avait un complexe motif de fleur de lys peint dessus, les tapis des escaliers étaient identiques à celui de ma chambre. Une grande table couverte d’une large nappe portait une multitude de mets et d’amuse-bouches de partout dans le monde. Les domestiques se promenaient en portant des verres pleins, des verres vides, des plateaux et de la nourriture pour tous les invités. 

-Le prince Laniel Arthur Paon d’Alféa accompagnant la princesse Asuna Évangéline Lajha,  hurla l’homme qui devait annoncer les invités.

Le prince me fait descendre les escaliers, s'assurant que je ne trébuche pas. Puis, nos pères nous attendant en bas des marches, nous nous inclinons tous les quatres dans une profonde révérence. L’orchestre qui ne devait pas jouer pendant le discours des rois, repris peu de temps après. Je n’y ai personnellement pas prêté attention. Je savais déjà qu’ils annonçaient mon retour et mon mariage signant une alliance des deux royaumes. Indalia était devenue la Nouvelle-Alféa et bientôt, ce sera Alféa tout court. Les comtes, les ducs, les si et les ça se présentaient à nous, essayaient de me parler. Suan, qui traînait mon éventail que j’avais oublié sur mon lit, me le tendit. Je l’ouvris et cacha mon visage.  Mes yeux violets faisaient parler les dames invitées et les encourageaient à me demander pourquoi ils étaient comme ça, d'autre me complexaient en parlant de mes ailes. D'autres encore se précipitaient pour voir comment j’étais devenu le portrait craché de ma mère. Laniel me conduit à la piste de danse et me fit valser, espérant que les curieux nous lâchent. Il était doux et attentionné, je ne m’y attendais pas. Il devait voir que j’étais mal aisée ou quelque chose devait clocher, car je ne montrais rien de mes émotions. Le mal aise, la détresse et le vide disparaissaient derrière une fausse joie qui se lisait dans mes yeux. Nous dansions beaucoup, Suan attendait dans un coin de la pièce. Puis il alla voir son père. Le prince me serrait la main pour me ramener à l’ordre, la musique s’enchaînait et les pas de la valse aussi. Nous devions danser deux danses seulement, mais nous sommes restés là, sur la piste, à se faire regarder par le public. Laniel me disait qu’il essayait de m'aider à évacuer mon stress. Il disait qu’il se fichait de savoir ce que les invités pensaient, car tant que j’allais bien et que je ne comptais pas perdre connaissance, il continuerait. Vers minuit, il me sorti et m'accompagna dans mes appartements. Je l’invita à prendre le thé, malgré l’heure tardive, je me disais qu’il valait mieux apprendre à le connaître. Nous n’avions pas beaucoup discuter ce soir, seulement dansés. Il accepta, alors la femme de chambre nous fit préparer du thé et nous montra le salon. Sans surprise, les canapés étaient recouverts du même velours que les rideaux, tous de la même couleur, la table de bois plaquée d’or avait un dessus de verre. Les oreillers décoratifs étaient de soies et de satins brodés, comme partout ailleurs dans le palais. La bibliothèque de bois était décorée d’or et de cristaux, le piano trop bien accordé était d’un noir brillant,  recullé au fond de la pièce. J'en ai déjà joué, du piano. Au temple, c’était le seul instrument qu’il y avait. 

Nous nous sommes assis quand l’horloge grand-père sonna les douzes coups de minuit. Et pourquoi douze coups? Pourquoi pas un, deux ou six? Le thé nous fut servi, puis je réalisa que le prince devait rentrer chez lui, à Alféa. 

-Attendez, dis-je, cette idée toujours en tête.

-Ne vous en faites pas, mon père et moi resterons vivre ici quelque temps encore. 

-Comment… Il me coupa la parole.

-Les douzes coups de minuit annoncent la fin du bal, les invités doivent quitter, ce qui rendait votre question évidente.

-Pardonnez-moi. Je n’ai pas l’habitude de cela encore. J’avoue bien que c’était évident.

-Ce n’est rien, comment vous sentez-vous? Vous n’êtes pas trop étourdis? Votre voyage s’est-il bien passé? Comment viviez-vous sur votre île?

Il me bombardait de questions. Il devait cacher sa vive curiosité tout à l’heure, constatant mon malaise face à tous. Sa voix était douce et pourtant pleine de vie. 

-Je vais bien merci, commençais-je. Il se pencha vers moi, m’écoutait attentivement. Mon voyage était bien épuisant, tous ces hommes ne pensaient qu’à une chose… Heureusement que Suan était là, autrement, je ne suis même pas certaine d’avoir débarquée à bon port. Il rigolait doucement, savait de quoi je parlais. J'ai poursuivi. Et pour l’île, tout me manque. Ça fait seulement un mois que je l’ai quittée et je m’ennuie du calme, de ses jours ou je pouvais porter ce que je voulais, aller à la plage au sable si blanc, on aurait dit de la neige. Je lui décrivais le temple, ma vie là-bas. Ça ne faisait pas longtemps que j’avais tout laissé derrière, mais on croirait qu’une éternité vient de passer. Quel âge avez-vous?

-J’ai dix-huit ans, votre altesse. Et vous?

-Je viens d’avoir seize ans. Et je vous en prie, si nous devons nous côtoyer souvent, appelez-moi Asuna.

-Asuna, dit-il à voix basse. C’est si joli. Alors appelez-moi Laniel. 

-Je sais que nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, mais que pensez-vous de l’alliance?

-L’alliance? 

-Soyez honnête, s’il vous plaît. Je ne comprends pas, pourquoi tout ça m’est nouveau, je ne sais même pas si c’est quelque chose de normal.

-Je dirais que c’est courant. Des familles s’unissent et font la paix par le mariage. Je ne sais pas si ils ont fait le bon choix de nous marier, les tâches de roi et de reine sont très complexes. Parfois, je vous avouerai, je ne me sens pas à la hauteur des attentes de mon entourage.

-Moi non plus, j'avoue. Et ce depuis que je suis si jeune, je doute de moi, de mon rôle… Et puis, votre père m’a traitée de meurtrière, ce que je suis.

-Non, pas du tout. Nous savons ce qui s’est passé et c’est réglé. Bon, j’imagine que vous êtes fatiguée. Il se leva et déposa sa tasse. Bonne nuit Asuna. 

Il prit ma main et l’embrassa, puis il me quitta. J’ai passé une nuit blanche. Je pensais à tout, à rien. Ma vie sur l’île, le voyage avec les hommes du navire La Sirène, l’amour que j’éprouverai toujours en secret pour Suan, Laniel et sa bonté,  la jeune fille qui était avec ma mère et moi lors de l’accident. Cette jeune fille, semblable au roi, mais qui ne me revient pas. Je pense aux reproches de mon père, il y a dix ans, à celle du monarque d’Alféa de cette après-midi, je repense encore à Laniel. On dirait qu’il se fiche de devoir m’épouser, il n’en a rien à faire. Il ne veut même pas devenir roi, il s’en fiche. Je l’aime bien, mais je ne comprends pas sa façon de penser. Est-ce parce qu’il a été élevé dans la bienséance, ou le mariage n’est pas d’amour, ou le devoir passe avant tout? Ou me cachait-il ses pensées? Il semblait si calme, si doux, si gentil. Je ne le crois pas capable de mentir sur quelque chose d’aussi important. Je repensais à lui, puis quelqu’un frappa la porte de ma chambre, il est deux heures du matin. Suan. Il entra, je m’assis à la coiffeuse et je commençai à défaire mes cheveux, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt? Il prit ma brosse et la passa doucement dans ma chevelure, sans rien dire. Il fixait mon reflet, puis il se pencha vers moi. 

-Tu as passé une bonne soirée?

-Je ne dirais pas ça.

-Tu as beaucoup danser. 

-J’aime danser, tu le sais. Et toi, tu es parti avec ton père. De quoi parliez-vous?

-Nous parlions de ma famille, de ma mère, de mes frères. De leurs réussites. Je crois décevoir mon père. 

-Pas du tout. Tu as été le plus courageux en décidant de m'accompagner, il y a dix ans. Tu savais que c’était un grand sacrifice, tu as tout laissé tomber pour moi. Tu ne me connaissais même pas. Tu l’as déjà regretté?

-Jamais. Tu es sans doute la plus merveilleuse des femmes que j'ai pu rencontrer.

-Je suis surtout la seule, le taquinais-je.

-Je suis sérieux. Il lâcha ma brosse à cheveux et me prit doucement dans ses bras. Mon coeur battait à tout rompre, je voulais arrêter le temps. Tout coeur bat si vite… 

-Tu peux rester encore un peu?

-J’aimerais beaucoup, mais si on nous avait vu? Ils feraient quoi? Je ferais mieux de partir. Sa voix semblait triste. Reposes-toi.

Je l’ai reconduit à la porte, il s’était transformé en loup. Je me suis accroupi devant lui et je lui ai embrassé le museau. Puis il est parti. La lourde porte s’est refermée et je suis retournée me coucher, en pensant qu’à mon bel ami, à notre amour partagé, à notre histoire qui jamais ne pourra exister. J’ai fermé les yeux, de lourdes larmes coulaient sur mes joues, leur chaleur me rappelait la douceur de mon ami, encore. Je ne souhaite que son bonheur, me suis-je dit avant de tomber dans le royaume des songes.

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