LES FABLES DE DONNIE
Biographie de l’auteur : Mamadou Dia Mbodji, jeune auteur prometteur originaire de la région de Ziguinchor au Sénégal, incarne la richesse et la diversité de la culture sénégalaise à travers ses écrits. Né de parents profondément ancrés dans leurs racines. Dès son enfance, Mamadou a été bercé par les récits traditionnels de sa région, où les légendes et les réalités se mêlent harmonieusement. Aujourd'hui, il s'efforce de capturer l'essence de son héritage dans ses œuvres, abordant des thèmes universels tels que l'identité, l'amour et la quête de sens, tout en rendant hommage à la beauté de son terroir. Avec une plume à la fois poétique et incisive, Mamadou Dia Mbodji aspire à toucher le cœur de ses lecteurs, les invitant à explorer les nuances de la vie à travers son regard unique.
Présentation des personnages principaux de l’œuvre :
Donnie :
Donnie est le personnage principal de l’histoire. C’est un adolescent en quête d’identité, souvent en conflit avec lui-même et le monde qui l’entoure. Il est sensible, curieux, mais aussi impulsif. Son parcours est marqué par des épreuves personnelles et sociales qui l’amènent à grandir et à mieux comprendre qui il est. Son évolution est au cœur du récit.
Ousmane :
Ousmane est le meilleur ami de Donnie. Fier, drôle et toujours présent, il joue un rôle essentiel dans l’équilibre de Donnie. C’est un personnage chaleureux et rassurant, qui agit parfois comme la voix de la raison. Il apporte un contraste apaisant au caractère tourmenté de Donnie et leur amitié est l’un des piliers de l’histoire.
Simon :
Simon est le tuteur de Donnie, une figure d’autorité mais aussi de bienveillance. Exigeant mais juste, il cherche à guider Donnie sur le bon chemin malgré les obstacles. Il représente l’adulte responsable, porteur de sagesse, qui tente d’inculquer des valeurs à un jeune parfois en rupture avec son environnement.
1-Un matin ensoleillé, alors que Donnie se dirigeait vers l'école, l'esprit déjà plongé dans ses leçons , une scène troublante a brisé le calme de sa routine. Au coin de la rue principale, il a aperçu un groupe d'adolescents. Leurs rires bruyants et moqueurs fendaient l'air, et Donnie a rapidement compris la cible de leur méchanceté : une vieille femme, courbée sur son balai, nettoyait patiemment la rue. Son visage, marqué par le temps et la fatigue, reflétait une dignité silencieuse, mais les jeunes n'y prêtaient aucune attention, se délectant de ses efforts. Une vague de questions a submergé Donnie. Pourquoi se moquaient-ils d'elle ? Qu'avait-elle fait pour mériter un tel traitement ? La scène a laissé une empreinte amère en lui, le forçant à réfléchir à la cruauté gratuite et à l'importance du respect.
2-Conscient qu'il ne pouvait pas s'opposer seul à ce groupe, Donnie a continué son chemin vers l'école, le cœur lourd. La scène s'est imprimée dans son esprit, rendant la journée particulièrement longue. Il n'arrivait pas à se concentrer, absorbé par l'image de la vieille femme et les rires moqueurs. La sonnerie de fin de journée fut un soulagement. Il savait exactement ce qu'il devait faire. En rentrant chez lui, il n'avait qu'une idée en tête : trouver Simon, son tuteur . Il était certain que Simon, toujours de bon conseil, pourrait l'aider à comprendre ce qu'il avait vu. Il avait besoin des explications , et il savait que Simon ne le décevrait pas.
3-Quand Donnie est rentré chez lui, il a trouvé Simon dans le salon, affalé sur le canapé, les yeux rivés sur un écran. "Salut, Simon," a lancé Donnie en déposant ses clés sur la petite table de l'entrée. Simon a levé la tête et lui a rendu son salut d'un signe de tête décontracté, un sourire léger aux lèvres. "Ça va ?" a demandé Simon, avant de replonger dans son émission. Donnie a hésité un instant, puis a pris une grande inspiration. "En fait, j'avais une question importante à te poser," a-t-il dit. Simon a finalement posé sa télécommande, toute son attention se tournant vers Donnie, l'air curieux. Le silence s'est installé, seulement brisé par le bourdonnement lointain du réfrigérateur, alors que Donnie cherchait les bons mots pour commencer.
4-Simon regarda Donnie avec curiosité et lui demanda doucement : « Tu m’as dit que tu voulais me parler… qu’est-ce que tu avais à me dire ? » Donnie prit un instant pour réfléchir, puis répondit avec un regard sérieux : « En fait, je voulais te poser une question qui me trotte dans la tête depuis un moment. Pourquoi tu penses que de nos jours, certains jeunes ne montrent plus de respect envers certaines personnes âgées ? » Il marqua une pause, l’air sincèrement intéressé. « J’aimerais vraiment savoir ce que tu en penses. » Simon resta pensif quelques secondes, touché par la profondeur de la question, conscient qu’il allait devoir réfléchir avant de répondre avec justesse.
5-Simon expliquait à Willian à quel point les valeurs ont évolué avec le temps. "Autrefois", lui dit-il, "les anciens, dépositaires du savoir et de la sagesse, étaient les figures les plus respectées par les jeunes. Leur expérience était une boussole inestimable. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que quelque chose a changé." Il poursuivit, un brin mélancolique : "Le manque de sagesse, un certain laisser-aller en matière de discipline chez certains jeunes, combinés à une transformation des valeurs sociétales, expliquent en partie pourquoi ce respect envers nos aînés s'effrite. C'est dommage, car ils perdent une connexion précieuse avec leurs racines."
6-Je voulais te remercier, Simon, d'avoir pris le temps de me répondre. C'est vrai, tu as absolument raison sur le fait que les valeurs ont énormément changé avec le temps. J'y ai beaucoup réfléchi après avoir lu ton message, et je me rends compte que ce qui était considéré comme important il y a quelques décennies ne l'est plus forcément aujourd'hui, et vice-versa. Cette évolution constante rend parfois les choses un peu compliquées à cerner, mais elle est aussi fascinante. On dirait bien que chaque génération a sa propre grille de lecture du monde, et c'est ce qui rend nos discussions si intéressantes.
7-Tu as tout à fait raison, Donnie. Dans ce monde en constante évolution, où tout semble bouger à une vitesse folle et où les repères se brouillent parfois, je suis convaincu que le plus important est de rester fidèle à ses valeurs et à son honneur. C'est une sorte de boussole interne qui nous guide, peu importe les tempêtes. Les tendances passent, les opinions changent, mais nos principes fondamentaux, ceux qui définissent qui nous sommes vraiment, doivent demeurer inébranlables. C'est ce qui nous permet de regarder en arrière sans regrets et d'avancer avec intégrité, même quand le chemin est incertain. C'est notre ancre dans un océan de changements.
8-Après cette discussion enrichissante avec Simon, Donnie se sentit apaisé et ses interrogations avaient trouvé des réponses. Les mots de son ami sur l'importance des valeurs et de l'honneur résonnaient en lui, lui offrant une nouvelle perspective sur les défis du monde moderne. Il jeta un dernier coup d'œil à son téléphone, un léger sourire aux lèvres, avant de le ranger dans sa poche. L'heure tournait, et son esprit, désormais clair, se tourna vers son prochain objectif. Il enfila rapidement ses chaussures de sport, attrapa son sac de football et sortit en direction de l'académie de football de sa ville. L'entraînement l'attendait, et il était prêt à y mettre toute son énergie, fort de cette conversation qui l'avait aidé à se recentrer.
9-Donnie ne le savait pas encore, mais la journée était loin d'être terminée et allait prendre une tournure inattendue. Alors qu'il se dirigeait vers le terrain de l'académie, le soleil commençait à descendre, projetant de longues ombres sur les bâtiments. Son esprit était encore imprégné des paroles de Simon, et il se sentait prêt à affronter son entraînement avec une énergie renouvelée. Cependant, le destin avait d'autres plans pour lui. Au moment où il s'apprêtait à franchir l'entrée, une image fugace, aperçue du coin de l'œil, allait de nouveau tout remettre en question. Cette vision, rapide et insaisissable, allait une fois de plus semer le doute dans son esprit, lui suscitant une cascade de nouvelles interrogations inattendues. Sa journée, qu'il pensait avoir remise sur les rails, était sur le point de tourner à nouveau au vinaigre.
10-Juste avant d'entrer sur le terrain, Donnie fut stoppé net par une scène inattendue : une violente altercation éclatait. C'était Ousmane, son ami et coéquipier, en pleine bagarre avec deux autres joueurs. Les coups pleuvaient, les cris fusaient, et une tension palpable régnait. Habituellement, Donnie aurait probablement hésité, se sentant mal à l'aise face à une telle confrontation. Mais cette fois, quelque chose était différent. Les mots de Simon sur l'honneur et les valeurs résonnaient encore dans sa tête. Il regarda Ousmane, la colère déformant son visage, et se dit qu'il ne pouvait pas rester les bras croisés. Une nouvelle détermination l'envahit : il allait intervenir et tenter de raisonner son ami, lui parler de l'importance de maîtriser ses émotions et de gérer les conflits autrement.
11-C'était un après-midi tendu sur le terrain d'entraînement. La frustration montait entre deux des plus grands espoirs de l'académie de football, et ce qui avait commencé par des échanges houleux menaçait de dégénérer en une bagarre générale. Les autres joueurs, incertains de ce qu'il fallait faire, restaient figés, certains prêts à s'interposer, d'autres craignant d'aggraver la situation. Mais au moment où les poings étaient sur le point de voler, une voix claire et forte a retenti au-dessus du brouhaha : « Quiconque frappe un coup, je jure que j'appelle le directeur ! » C'était Donnie, un peu plus petit que les autres, mais avec une détermination inébranlable dans les yeux. Sa menace n'était pas vaine ; tout le monde savait que Donnie n'hésiterait pas à tenir parole. La perspective d'une convocation dans le bureau du directeur, et les conséquences pour leur place à l'académie, a suffi à geler les deux belligérants sur place. La tension s'est lentement dissipée, remplacée par un silence mal à l'aise, et la bagarre a été évitée de justesse, grâce à l'intervention audacieuse de Donnie.
12-Plus tard, alors que le soleil commençait à descendre, teintant le ciel de nuances d'orange et de violet, Donnie se dirigea vers Ousmane, qui était assis seul, lacets défaits et regard dans le vide. L'entraînement était terminé, et la tension de la confrontation plus tôt dans l'après-midi planait toujours. « Ousmane, il faut qu'on parle, » commença Donnie, sa voix empreinte de préoccupation. « Ce qui s'est passé avec les gars... ce n'était pas normal. Tu sais que l'équipe compte sur toi, et ces disputes ne nous mènent nulle part. On est là pour une seule raison : le football. Mais on ne peut pas y arriver si on passe notre temps à se disputer. Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » Ousmane releva les yeux, une lueur de surprise puis de résignation traversant son regard. Il savait que Donnie avait raison et qu'il ne pourrait pas échapper à cette conversation.
13-Ousmane, les épaules affaissées, finit par briser le silence. « C'est Luca, Donnie. Je n'en peux plus de son harcèlement constant. Il passe son temps à rabaisser les autres, à faire des remarques désobligeantes, et personne ne dit rien. Aujourd'hui, il s'en prenait à un nouveau, qui venait à peine d'arriver, et ça a été la goutte d'eau. Je ne pouvais juste pas tolérer qu'il continue à intimider les autres membres de l'équipe sans que personne ne réagisse. Je sais que je n'aurais pas dû perdre mon sang-froid, mais c'est tellement frustrant de le voir agir comme ça, impunément. On est censés être une équipe, mais son attitude toxique détruit l'ambiance et la confiance de tout le monde. »
14-Donnie écoutait attentivement, la frustration d'Ousmane étant palpable. « Je comprends parfaitement ce que tu ressens, Ousmane, et je te jure que je suis de ton côté, » dit Donnie en posant une main sur son épaule. « Mais tu es le leader de ce groupe, le capitaine de fait. Quand tu perds ton calme, ça déstabilise tout le monde. Il y avait une meilleure façon de gérer ça, une façon qui aurait montré ton leadership et protégé l'équipe sans recourir à la confrontation directe. On ne peut pas laisser Luca pourrir l'ambiance, c'est vrai, mais la violence n'est jamais la solution, surtout ici. Ce que tu devrais faire, c'est aller parler au responsable de l'académie. Explique-lui la situation calmement, expose les faits. C'est son rôle d'intervenir et de s'assurer que l'environnement est sain pour tous. C'est la meilleure façon de protéger les nouveaux et l'équipe, et de montrer l'exemple. »
15-Ousmane, le cœur léger, a sincèrement remercié Donnie pour ses paroles apaisantes. "Tes mots sont un vrai baume", a-t-il avoué. Donnie, avec une sagesse tranquille, a posé une main sur l'épaule d'Ousmane. "N'oublie jamais, mon ami, que la vie est une suite de choix, et chacun d'eux tisse la toile de notre destin. Chaque action, même la plus insignifiante en apparence, porte en elle un écho de conséquences. Il est crucial de mûrement réfléchir avant d'agir, de peser le pour et le contre. Ne laisse jamais tes émotions, qu'elles soient passionnées ou douloureuses, obscurcir ton jugement. Les sentiments sont de puissants guides, mais ils peuvent aussi être de terribles maîtres s'ils ne sont pas tempérés par la raison. La véritable force réside dans la capacité à agir avec clarté, même quand le cœur s'emballe."
16-Après une journée exténuante, Donnie franchit enfin le seuil de sa maison, son corps aspiré par le désir ardent de se reposer. Les lumières chaudes de son foyer l'accueillent comme un doux baume, contrastant avec l'agitation du monde extérieur. Il jette son sac dans un coin et se laisse tomber sur le canapé moelleux, un soupir de soulagement s'échappant de ses lèvres. Chaque muscle de son corps réclame une trêve bien méritée. Le silence apaisant de son appartement est une mélodie bienvenue après le brouhaha incessant de sa journée . Il ferme les yeux un instant, savourant cette paix retrouvée, déjà à moitié endormi avant même d'atteindre son lit.
17-Le lendemain matin, à peine le café coulé, le téléphone de Donnie vibra. C'était Angelo, son cousin, dont la voix était inhabituellement tendue. "Donnie, j'ai un gros problème dans le quartier," dit Angelo, le souffle court. Donnie, instantanément alerte, fronça les sourcils. "Un problème ? Qu'est-ce qui se passe, Angelo ? Dis-moi tout." L'inquiétude montait en lui, connaissant la propension de son cousin à se retrouver dans des situations délicates. Le silence au bout du fil pesait lourd, annonçant une nouvelle qui ne serait certainement pas bonne. Donnie attendait, le cœur battant, prêt à écouter et, si possible, à aider.
18-"Ils racontent que je vends de la drogue, Donnie," la voix d'Angelo était à peine un murmure, teintée d'une frustration palpable. "Ça fait le tour du quartier, et ça me met dans une situation impossible. Je sais pas d'où ça vient, mais c'est grave, ça pourrait ruiner ma réputation et même bien plus. Qu'est-ce que je peux faire pour arrêter ça ? Comment on peut prouver que c'est faux et faire taire ces rumeurs ? J'ai besoin de tes conseils, tu es le seul en qui j'ai vraiment confiance pour m'aider à gérer ça." Donnie sentait la gravité de la situation, conscient des dangers que de telles rumeurs pouvaient engendrer dans un quartier.
19-Donnie, d'une voix calme mais ferme, conseilla à Angelo de ne surtout pas céder à la colère. "Écoute, Angelo, la violence n'arrangera rien, au contraire, ça ne ferait qu'aggraver la situation et augmenter leurs dires. La meilleure chose à faire, c'est de porter plainte à la police pour diffamation. C'est le moyen légal et le plus sûr de gérer ça." Angelo, après un instant de réflexion, acquiesça. "Oui, tu as raison, Donnie. C'est la seule solution sensée." "Parfait," reprit Donnie. "Fais le nécessaire, et recontacte-moi dès que tu auras déposé la plainte. On verra la suite à ce moment-là."
20-Une semaine s'était écoulée, une semaine d'attente pour Donnie, qui s'était montré patient malgré son inquiétude pour Angelo. Enfin, son téléphone sonna, affichant le nom de son cousin. Il décrocha immédiatement, le cœur serré. "Angelo ? Comment ça se passe ? Qu'est-ce que la police a dit ? Est-ce qu'il y a du nouveau avec cette histoire de rumeurs ?" Les questions se bousculaient dans la tête de Donnie, espérant de tout cœur que son cousin avait de bonnes nouvelles à partager et que la situation commençait enfin à se décanter.
21-"Salut Donnie," commença Angelo, sa voix empreinte d'un soulagement palpable. "Je voulais juste te rappeler et te dire à quel point tes conseils ont été précieux. Je t'écoute et j'ai vraiment agi comme tu me l'as dit, et crois-moi, ça a tout changé. Mon quartier, avant si agité, a retrouvé une paix que je n'osais plus espérer. Les tensions se sont apaisées, les gens se parlent à nouveau calmement, et il y a une vraie sérénité qui s'est installée. C'est incroyable de voir à quel point une approche différente peut transformer les choses. Je me sens tellement plus léger, plus en paix avec moi-même et avec mon environnement. Merci, Donnie, vraiment. Tu ne sais pas à quel point ça compte."
22-"Ça a été un immense plaisir de t'aider, Angelo," répondit Donnie, sa voix remplie de sincérité. "Vraiment, voir que mes paroles ont pu t'apporter la paix dans ton quartier, c'est la plus belle des récompenses. C'est une leçon que j'ai apprise il y a longtemps : dans la vie, nous avons tous le devoir de veiller sur nos proches. Que ce soient nos amis, notre famille ou même nos voisins, il est crucial d'être là pour eux quand ils en ont besoin. Les bonnes actions, même les plus petites, ont un pouvoir incroyable. Elles ne se contentent pas de résoudre un problème immédiat, elles contribuent à améliorer le monde en créant une sorte d'onde positive. En t'aidant, j'espère avoir pu semer un peu de bien, et que ce bien se propagera à travers toi, puis à travers d'autres, rendant notre communauté un peu meilleure chaque jour."
23-"Tu as tout à fait raison, Donnie," répondit Angelo, sa voix remplie de reconnaissance. "Tes paroles résonnent profondément en moi. Cette idée de veiller sur nos proches et de semer le bien, c'est exactement ce qu'il nous faut. Je vais en tenir compte, non seulement pour mon quartier, mais aussi dans ma vie de tous les jours. C'est une leçon précieuse que je n'oublierai pas. Je me sens vraiment inspiré par ce que tu m'as dit, et je suis déterminé à mettre ces principes en pratique. Merci encore une fois pour tout, Donnie. Je te dis au revoir et je te tiens au courant des progrès. Prends soin de toi." Sur ces mots, Angelo raccrocha, un sentiment de paix et de résolution l'envahissant.
24-Un après-midi ordinaire, alors que les manettes s'animaient entre leurs mains, Donnie et Moussa étaient plongés dans une partie acharnée de leur jeu vidéo préféré. Le silence studieux de la concentration fut soudain brisé par Donnie, qui, sans quitter l'écran des yeux, posa une question à Ousmane, assis à côté d'eux. "Dis Ousmane," commença-t-il, la voix pensive malgré l'action du jeu, "selon toi, qu'est-ce qui compte le plus pour juger une personne ? Son apparence ou ses actes ?" La question flotta dans l'air, suspendant momentanément l'intensité du jeu, invitant à une réflexion plus profonde que le simple score affiché à l'écran. Moussa, intrigué, marqua une pause, attendant la réponse d'Ousmane.
25-Ousmane fronça les sourcils, ses yeux fixant Donnie avec une intensité croissante. "Cette question que tu poses, Donnie," commença-t-il, sa voix grave, "elle est vraiment perplexe. Ce n'est pas une question simple à laquelle on peut répondre par oui ou par non. Elle exige une réponse précise, une analyse approfondie, et une compréhension nuancée de la situation." Il fit une pause, attendant la réaction de son ami. Donnie, un sourire en coin, hocha la tête lentement. "Exactement, Ousmane," rétorqua-t-il. "C'est précisément la raison pour laquelle je te l'ai posée. Je sais que tu es la seule personne qui peut me donner une telle réponse. Je cherche la clarté, pas une approximation."
26-Ousmane, après un long moment de réflexion silencieuse, a finalement brisé le calme qui pesait sur Donnie et Moussa. Il leur a expliqué, avec une conviction nouvelle dans sa voix, qu'il était temps de changer leur façon de voir les gens. "Il vaut bien mieux juger les personnes selon leurs actions," a-t-il affirmé. "C'est en observant ce qu'elles font réellement que l'on peut déduire leur véritable nature." Il a insisté sur le fait que l'apparence ou les simples paroles peuvent être trompeuses, car elles sont souvent en contradiction avec la vérité intérieure d'une personne. "Une belle façade ou des promesses creuses ne révèlent rien de profond. Seules les actions concrètes parlent d'elles-mêmes et nous montrent qui est vraiment une personne."
27-Donnie hocha la tête, un air pensif sur le visage. "Ousmane a tout à fait raison", dit-il à Moussa, sa voix empreinte d'une certaine gravité. "Je suis entièrement d'accord avec lui : les actions comptent bien plus que les paroles et l'apparence. C'est une vérité fondamentale que beaucoup semblent oublier de nos jours." Il marqua une pause, le regard dans le vide. "C'est malheureux, mais c'est une réalité: tant de personnes arborent une belle apparence, impeccable et souvent séduisante, mais cachent en leur for intérieur une mauvaise foi ou des intentions peu louables. On se laisse facilement berner par ce que l'on voit ou entend, alors que ce sont les gestes, les comportements répétés, qui révèlent la véritable nature d'un individu."
28-Moussa, l'air grave, se tourna vers Donnie. "Moi aussi, j'ai une question qui me tracasse", dit-il. Ousmane, curieux, l'encouragea : "Vas-y, dis-nous ce que tu as sur le cœur !" Moussa prit une profonde inspiration avant de poser la question qui le préoccupait : "Pourquoi, de nos jours, les valeurs familiales semblent-elles disparaître dans certaines familles ? On dirait que les liens se distendent, que le respect des aînés s'estompe, et que l'entraide, autrefois si présente, laisse place à l'individualisme. J'ai l'impression que ce qui faisait la force et la cohésion de nos foyers est en train de s'effriter. Qu'est-ce qui explique ce déclin ?"
29-Donnie réfléchit un instant, puis répondit à Moussa avec une pointe de regret dans la voix. "Je pense que si beaucoup de familles semblent distantes aujourd'hui, c'est en grande partie parce qu'elles n'accordent plus assez d'importance à passer du temps ensemble. Le quotidien nous absorbe. Souvent, la principale cause est que dans la plupart des foyers, les gens consacrent énormément de temps à leur travail, au détriment de leurs proches. La carrière passe avant les moments partagés. Et puis, il y a aussi la disparition de certains aînés, de nos grands-parents ou d'autres figures importantes, qui maintenaient une certaine stabilité et un lien fort entre les membres de la famille. Leur absence crée un vide difficile à combler."
30-Moussa et Ousmane ont vivement approuvé la réponse de Donnie, leurs visages s'éclairant d'une compréhension mutuelle. "Tu as tout à fait raison, Donnie," a affirmé Moussa, tandis qu'Ousmane hochait la tête en signe d'accord. "Nous n'y avions pas pensé sous cet angle." Donnie, un sourire bienveillant aux lèvres, a alors poursuivi son explication avec une sagesse tranquille. "Il ne faut jamais, jamais négliger les liens familiaux, mes amis. Ce sont les fondations sur lesquelles nous construisons nos vies. Les amis vont et viennent, les situations changent, mais la famille, elle, reste. Elle est votre soutien inconditionnel, le roc sur lequel vous pouvez toujours vous appuyer. Ces liens sont les plus importants que vous aurez jamais."
31-Alors que le soleil se couchait doucement sur Paris, Simon et Donnie étaient absorbés par les informations du soir. Les voix des présentateurs remplissaient le salon, décrivant les événements du jour. Soudain, un reportage capta leur attention, la voix de la journaliste prenant un ton plus grave. L'écran montrait l'image floue d'un homme. "Un père de famille a été arrêté aujourd'hui pour violences domestiques", annonça la présentatrice, "suite à des allégations de sévices répétés envers sa femme." Un silence pesant s'installa dans la pièce. Donnie serra les poings, le visage sombre. Simon, quant à lui, sentit une vague de tristesse l'envahir. La gravité de la situation les frappa de plein fouet, rappelant la réalité parfois brutale du monde extérieur.
32-Le silence fut brisé par Donnie, dont le regard était toujours fixé sur l'écran éteint. "Mais pourquoi, Simon ?" demanda-t-il d'une voix basse, presque un murmure. "Pourquoi ce genre de drame, la violence domestique, et tant d'autres malheurs, semblent-ils être de plus en plus fréquents dans les nouvelles ? On dirait que chaque jour apporte son lot de tristesse et de désespoir. Est-ce que les gens sont devenus plus violents, ou est-ce juste qu'on en parle davantage maintenant ?" La question de Donnie flottait dans l'air, lourde de préoccupation. Simon n'avait pas de réponse simple, mais il sentait la même inquiétude monter en lui. La complexité du monde et la souffrance qu'il contenait étaient un fardeau lourd à porter.
33-Simon réfléchit un instant, cherchant les mots justes pour répondre à Donnie. "C'est une question complexe, Donnie," commença-t-il, sa voix plus posée. "Ce n'est pas qu'on en parle plus, c'est aussi que certains problèmes sont profondément enracinés dans nos sociétés, ici en France et ailleurs. Prends par exemple les cas de violence domestique que nous venons de voir. Souvent, ces situations sont tristement liées à des mariages arrangés, surtout quand les deux personnes n'ont pas eu leur mot à dire ou ne se connaissent pas vraiment. Dans ce genre d'unions, il n'est malheureusement pas rare de voir des actions violentes au quotidien, des tensions qui s'accumulent faute d'amour ou de respect mutuel au départ. Les femmes, en particulier, peuvent se retrouver dans des situations très vulnérables, sans beaucoup de recours."
34-Simon, d'une voix posée, affirmait que tous les hommes, sans exception, sont dotés de sentiments profonds. Il insistait sur le fait que lier deux personnes qui ne partagent ni les mêmes émotions ni les mêmes valeurs est voué à l'échec. "Ça ne mène absolument à rien de durable", déclara-t-il, l'air résigné. Donnie, à l'écoute, acquiesça avec compréhension. "Je te suis tout à fait", répondit-il, une lueur d'espoir dans le regard. "Heureusement, de nos jours, les mariages arrangés sont de moins en moins courants. Les gens ont enfin le droit de choisir avec qui ils veulent partager leur vie, basant leurs unions sur de véritables affinités."
35-Simon observa Donnie avec bienveillance. "Le monde, mon cher, a toujours été un rouleau de changements", commença-t-il, un léger sourire aux lèvres. "C'est remarquable pour ton âge que tu cherches à comprendre ces évolutions. C'est une qualité précieuse." Il marqua une pause, laissant ses mots imprégner l'esprit du jeune garçon. "Plus tu grandiras, plus tu découvriras les nuances des valeurs qui animent notre époque. Certaines perdurent, d'autres se transforment, et c'est en observant et en réfléchissant que tu forgeras ta propre compréhension. Ne cesse jamais de questionner et d'apprendre."
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