CHAPITRE 4 : FENÊTRE AU BOUT DU CHEMIN

81-Au téléphone, la voix de Daniel était pressante. « Mariane, j'ai une tâche urgente pour toi, » dit-il, son ton ne laissant aucune place au doute. « Il faut absolument que tu mettes la main sur le numéro de Willian. Nous devons le mettre sur écoute, chaque appel doit être tracé. C'est crucial pour l'affaire. Peux-tu t'en charger ? » Mariane, habituée à la gravité des situations, réfléchit un instant. Elle savait les risques, mais l'importance de l'opération était primordiale. « Entendu, Daniel, » répondit-elle, sa voix ferme et déterminée. « Je m'en occupe dès maintenant. Tu auras le numéro et ses communications sous surveillance. » Daniel la remercia, soulagé de savoir qu'il pouvait compter sur sa fiabilité.

82- À la veille de son appel téléphonique important, Marianne voulait s'assurer que tout se passe parfaitement. Elle avait préparé tous ses arguments et répété sa présentation plusieurs fois. Consciente que la première impression compte, même au téléphone, elle avait choisi une tenue qui lui donnait confiance. Ce n'était pas pour séduire William, mais plutôt pour se sentir elle-même à son meilleur, avec une élégance naturelle qui la mettrait à l'aise. Elle savait que sa détermination et le sérieux de sa préparation seraient les clés pour obtenir les informations dont elle avait besoin. Au-delà de l'apparence, c'est sa compétence qui ferait la différence. Elle relut ses notes une dernière fois, prête à démarrer la conversation avec assurance.

83- Le lendemain, Marianne aperçut William dans le couloir. Arborant un sourire confiant, elle l'aborda avec une aisance remarquable. La conversation s'engagea naturellement, et William fut rapidement captivé par la vivacité d'esprit de Marianne et la douceur de sa voix. Sa splendeur n'était pas seulement visuelle; ses mots, choisis avec soin, tissaient un charme auquel il ne put résister. Sans même s'en rendre compte, il se retrouva à lui tendre son téléphone pour qu'elle y enregistre son numéro, pris au piège de son éloquence et de son charme irrésistible.

84-Ce soir-là, alors que le téléphone de Marianne vibrait, annonçant l'appel de William, elle ignorait que cet instant venait de la plonger dans un jeu dangereux. Chaque sonnerie, chaque message, n'était pas seulement une tentative de rapprochement, mais le début d'une traque implacable. William, sans le savoir, était devenu le pion central d'une chasse à l'homme où Marianne était à la fois la proie et la chasseresse. Son numéro, si facilement donné, scellait son destin à une intrigue complexe, le transformant en un participant malgré lui à un terrible jeu de chasse et de manipulation. La naïveté de l'un rencontrait la ruse de l'autre, promettant des rebondissements inattendus et une tension croissante.

85-Une fois sa mission accomplie, Marianne n'hésita pas un instant. Elle composa le numéro de Daniel et, d'une voix empreinte de satisfaction, lui communiqua enfin le précieux contact : le numéro de William. Daniel, visiblement ravi, la remercia chaleureusement, soulignant son efficacité. Il lui annonça ensuite qu'il la recontacterait très prochainement pour lui faire part des prochaines étapes de leur plan, laissant Marianne dans l'expectative de ce qui allait suivre. La première partie de l'opération était un succès, et la suite promettait d'être tout aussi intrigante. Marianne raccrocha, sentant le frisson de l'aventure et l'anticipation des événements à venir.

86-Daniel décrocha son téléphone et composa le numéro de Don Branston. Sans préambule, il lui communiqua le numéro de William, ajoutant d'une voix grave : « Je veux que tu mettes cette ligne sur écoute. Chaque mot, chaque conversation. » Don Branston, homme de peu de mots et d'une efficacité redoutable, ne posa aucune question. Il savait que les demandes de Daniel étaient toujours urgentes et importantes. En silence, il acquiesça, sa main se posant déjà sur l'équipement nécessaire. Pour lui, c'était une tâche routinière, un simple rouage dans la machinerie complexe de son travail. William, ignorant tout, venait d'entrer sans le savoir dans la toile invisible de la surveillance, sa vie privée s'apprêtant à être exposée aux oreilles de Daniel.

87-À mesure que les jours s'étiraient, les écoutes téléphoniques de William, orchestrées par Don Branston, commençaient à porter leurs fruits. Chaque bribe de conversation, chaque silence suspect, était analysée minutieusement par Daniel. Lentement mais sûrement, des indices se dessinaient, des coïncidences troublantes surgissaient. Le voile se levait sur l'identité de celui qu'ils désignaient en interne comme le "loup". Ce n'était plus une simple intuition, mais une certitude grandissante, alimentée par des preuves tangibles. Le réseau de mensonges et de manipulations que le loup avait tissé autour de William commençait à se défaire, révélant la véritable nature et les intentions cachées derrière ses agissements. Le piège se refermait, l'heure de la confrontation approchait, et l'anonymat du loup était sur le point de voler en éclats.

88-Une semaine s'était écoulée depuis leur dernière conversation, et Marianne attendait avec une impatience mêlée de nervosité le prochain appel de Daniel. Quand son téléphone sonna enfin, elle décrocha immédiatement. Daniel, direct comme à son habitude, lui exposa la nouvelle phase du plan. "Marianne," commença-t-il, "nous avons besoin de toi pour une dernière mission. Il faut que tu parviennes à faire avouer au loup sa véritable identité. Entame une conversation avec William, et pousse-le dans ses retranchements jusqu'à ce qu'il se révèle." Marianne sentit une pointe d'adrénaline. C'était le moment clé, celui où son talent pour la persuasion serait mis à l'épreuve. Elle raccrocha, le défi de cette ultime révélation planant dans l'air.

89-Il était environ minuit quand le portable de William vibra, brisant le silence de la nuit. Il décrocha, une pointe d'agacement dans la voix, et tomba sur Marianne. Son ton était grave, presque solennel. "William," commença-t-elle, "je sais qui est le loup." Un frisson parcourut William, mais il rejeta l'idée d'emblée. "Ce ne sont que des mensonges, Marianne," rétorqua-t-il, un mélange de déni et de méfiance dans sa voix. Il ne pouvait pas croire qu'elle, qui l'avait séduit avec tant de charme, puisse soudainement détenir une telle information. Pour lui, c'était une tentative de manipulation, une nouvelle ruse dans ce jeu étrange dont il était devenu, malgré lui, la pièce maîtresse. La conversation prenait un tournant inattendu, annonçant la confrontation finale.

90-Marianne, surprise par la réaction de William, insista : « Comment sais-tu que je mens ? Dis-moi, comment peux-tu en être si certain ? » William, avec une ruse subtile, répondit calmement : « Marianne, tu m'appelles subitement, en pleine nuit, pour me parler du loup. C'est impossible. Si tu savais réellement quelque chose d'aussi important, tu aurais attendu le bon moment, tu aurais été plus... préparée. Ce n'est pas ton genre de faire ça. C'est ça qui ne colle pas. » Son ton était dénué de toute agressivité, mais ses mots portaient le poids d'une vérité dérangeante, remettant en cause question la spontanéité de l'appel de Marianne. La tension montait, chaque mot devenant une pièce dans ce jeu de dupes.

91-Marianne, changeant de tactique, prit un ton empreint de suspense, chaque mot pesant lourdement dans l'air. « William, je ne t'ai pas appelé par hasard au milieu de la nuit. Je suis au courant. Je sais pour tes rencontres chaque soir au bord du lac. Je sais pour tes rendez-vous secrets et les ombres que tu côtoies. Tu penses être discret, mais les murs ont des oreilles et les nuits parlent. » Le silence qui suivit était pesant, chargé d'une tension palpable. Elle avait frappé juste, ses mots résonnant comme un écho glaçant dans l'esprit de William, le forçant à confronter les vérités qu'il s'efforçait de dissimuler. La partie de chasse venait de prendre une tournure inattendue, le prédateur devenant soudain la proie.

92-Sous l'assaut inattendu des révélations de Marianne, une panique grandissante s'empara de William. Le piège se refermait, et l'étau se resserrait autour de lui. Incapable de maintenir sa façade plus longtemps, et se croyant totalement démasqué, il lâcha d'une voix tendue, presque inaudible : « Oui… oui, c'est moi. Je suis le loup. » Un silence lourd s'installa alors, pesant de tout son poids. Marianne, percevant sa détresse mais restant inflexible, brisa le mutisme. « C'est fini pour toi, William, » déclara-t-elle d'un ton grave. « Il est temps d'assumer les conséquences de tes actes. Le jeu est terminé. »

93-À l'autre bout de la ville, dans une pièce faiblement éclairée, Daniel et Don Branston écoutaient chaque mot de la conversation entre Marianne et William. Branchés sur la ligne, ils enregistraient le moindre son, le plus petit soupir. Chaque information, chaque aveu, même le plus infime, était scrupuleusement noté, analysé au peigne fin. C'était la preuve qu'ils attendaient, le maillon manquant pour boucler l'affaire. Le silence de William après les révélations de Marianne était aussi éloquent que ses paroles. Don Branston opérait l'équipement avec une précision clinique, s'assurant que chaque bit d'audio était parfait. Cette enregistrement deviendrait la pièce maîtresse, l'arme fatale qui ferait tomber le loup.

94-Suite aux aveux de William, Don Branston n'hésita pas une seconde. Il transmit immédiatement l'enregistrement et les coordonnées du campus de Paeghton à une escouade de police spécialement dépêchée pour l'occasion. L'ordre était clair : appréhender William et le traduire en justice sans délai. Les officiers, informés de la gravité de la situation, se mirent en route avec la plus grande célérité, leurs sirènes déchirant le silence de la nuit. Leurs pas résonneraient bientôt dans les allées du campus, mettant fin à la cavale du "loup". Pour William, le jeu était définitivement terminé ; l'heure des conséquences légales avait sonné.

95-Une semaine après son arrestation mouvementée, William comparut devant la justice. Le verdict fut sans appel : reconnu coupable d'avoir commis quinze meurtres volontaires, d'avoir gravement troublé l'ordre public et d'avoir perpétré des actes de barbarie abominables, William fut condamné à une peine de vingt-cinq ans de prison. Le poids de ses crimes s'abattit sur lui, le destinant à de longues années derrière les barreaux. La sentence, prononcée avec la plus grande fermeté, marqua la fin de son règne de terreur et le début d'une nouvelle ère, celle de la réclusion, où il devrait faire face aux conséquences irréversibles de ses actes.

96-L'arrestation de Willian, plus connu sous le surnom énigmatique du "Loup", a marqué un tournant décisif pour la ville de Paeghton. Longtemps plongée dans une atmosphère de méfiance et d'inquiétude, la cité et son illustre académie commençaient enfin à respirer. Les rires résonnaient de nouveau dans les couloirs de l'établissement, les étudiants retrouvant l'insouciance volée par l'ombre menaçante qui planait sur eux. Les rues s'animaient, les cafés débordaient de conversations animées, et un sentiment de sécurité collective se répandait, chassant les craintes qui avaient si longtemps paralysé les esprits. Paeghton, libérée de son fardeau, redécouvrait la joie de vivre et l'espoir d'un avenir serein.

97-Devant une foule réunie sur la place de la ville, le maire de Paeghton a honoré Mariane et Willian d'une médaille du courage, saluant leur détermination inébranlable. Leurs efforts combinés, fruits de jours et de nuits de recherches acharnées, avaient enfin porté leurs fruits, permettant de démasquer Le Loup et de ramener la paix. Les acclamations fusaient, reconnaissant le rôle crucial de ces deux héros dans la libération de Paeghton. Leur bravoure n'avait pas seulement mis fin à un règne de terreur, elle avait aussi ravivé la flamme de l'espoir et de la confiance au sein de la communauté.

98-Daniel, visiblement ému, s'est avancé, un sourire reconnaissant éclairant son visage. Il a chaleureusement remercié le maire de Paeghton pour cette distinction honorifique, puis, se tournant vers la foule, a demandé le micro. "Si nous avons réussi à mettre fin à ces longues années de lamentations," a-t-il déclaré d'une voix forte et claire, "ce n'est pas l'œuvre d'une seule personne, mais bien le fruit d'un travail d'équipe exceptionnel." Il a ensuite souligné l'apport indispensable de sa précieuse collaboratrice, Mariane, la sagesse et le soutien indéfectible de son mentor, Don Branston, ainsi que l'engagement sans faille de la police de la ville. Leurs efforts combinés, a-t-il insisté, ont permis de restaurer la paix et la sérénité à Paeghton.

99-Daniel a poursuivi son discours, l'ambiance solennelle s'intensifiant. "Cette épreuve nous a enseigné une leçon cruciale," a-t-il affirmé, son regard balayant l'assemblée. "Nous ne devons jamais juger une personne sur ce qu'elle reflète en surface." Il a pris l'exemple frappant de Willian, l'homme derrière le masque du Loup. "Qui aurait pu croire que le meilleur disciple du campus, si apprécié et respecté, puisse être l'auteur de tant de tourments ?" Daniel a insisté sur le fait que "certains peuvent paraître inoffensifs, doux comme des colombes, mais sont sinistres de l'intérieur, sombres comme le corbeau." Il a conclu son message en exhortant chacun à la vigilance : "À l'avenir, nous devons tous redoubler d'attention quant à l'apparence des gens."Ce pourquoi il reçut un tonnerre d’applaudissements par la foule pour cette sagesse .

100-Quelques mois s'écoulèrent, et la vie à Paeghton avait retrouvé un rythme paisible, mais le destin réservait de nouveaux horizons à Daniel. Fort de sa brillante résolution de l'affaire "Le Loup", sa réputation avait traversé les frontières. C'est ainsi qu'une offre inattendue lui parvint : un poste d'inspecteur en Allemagne. Après mûre réflexion, et avec le soutien de ses proches, Daniel prit la décision de saisir cette opportunité. Quelques jours plus tard, le cœur rempli d'un mélange d'excitation et de nostalgie, il fit ses adieux à Paeghton. Il s'embarquait pour une nouvelle histoire de sa vie, prêt à affronter de nouvelles enquêtes et à écrire un nouveau chapitre de sa carrière d'inspecteur sur les terres germaniques.

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