61-Daniel a exposé clairement les directives à Mariane. Leur mission primordiale était une surveillance discrète et exhaustive de leurs cibles. Chaque détail, aussi insignifiant puisse-t-il paraître, devait être noté et rapporté. Il insista sur l'importance de ne pas se faire remarquer, de se fondre dans l'environnement et de ne jamais éveiller les soupçons de Willian et Joe. Daniel précisa ensuite la répartition des rôles : Mariane serait responsable du suivi de Joe, observant ses déplacements, ses interactions et ses habitudes. Quant à lui, il se chargerait de Willian, appliquant la même rigueur et la même attention aux détails. La réussite de leur mission dépendait de leur capacité à suivre scrupuleusement ces instructions.
62-Marianne hocha lentement la tête, ses yeux reflétant une compréhension silencieuse des paroles de Daniel. Elle sentait le poids de l'urgence et l'impératif de poursuivre leurs pistes séparément. Un léger serrement de lèvres fut sa seule autre manifestation de son accord. Daniel, sentant cette acceptation tacite, se redressa, un air de détermination renouvelée sur son visage. "Alors, c'est ainsi," dit-il, sa voix empreinte d'une résolution calme. Sans plus de mots, il tourna les talons et s'éloigna. Marianne le regarda partir un instant, puis, avec un soupir à peine audible, elle emprunta la direction opposée. Chacun, désormais seul, s'engageait à nouveau sur son propre chemin, leurs esprits tendus vers un seul objectif : attraper le loup que Daniel avait mentionné, cette menace insaisissable qui planait sur leur enquête.
63-Quelques jours s'étirèrent, chaque heure alourdissant l'atmosphère de leur poste d'observation. Les silences entre eux se firent plus longs, chargés d'une tension palpable. Le moindre bruissement de feuilles, l'ombre fugitive d'un oiseau, tout était interprété comme un signe potentiel, une rupture imminente de leur attente. Leurs regards balayaient sans cesse le terrain, cherchant inlassablement le moindre indice qui confirmerait ou infirmerait leurs hypothèses. La concentration était un muscle douloureux, sollicité sans relâche, et la fatigue commençait à se lire sur leurs visages. L'incertitude, tapie dans l'ombre, rendait chaque nouvelle journée plus pesante que la précédente, étirant leurs nerfs à vif.
64-Du côté de Mariane, les jours s'écoulaient avec une douce monotonie. Chaque matin se levait sur un ciel étonnamment similaire à celui de la veille, et les après-midis se fondaient dans des soirs paisibles. La routine de Joe, quant à elle, était l'incarnation même de la normalité étudiantine. Entre les cours à l'université, les sessions de travail à la bibliothèque et les repas pris à la hâte, ses journées étaient rythmées par un emploi du temps prévisible. Les soirées étaient souvent consacrées à des lectures ou à des discussions animées avec ses colocataires. Cette régularité, loin d'être ennuyeuse, offrait à Joe un sentiment de stabilité et un cadre rassurant pour ses études.
65-Pour Daniel, la tâche s'avérait bien plus ardue. Willian, loin de se cantonner à une routine prévisible, menait une existence aux multiples facettes, oscillant entre les murs du campus et des rendez-vous extérieurs énigmatiques. Chaque déplacement était orchestré avec une méticulosité déconcertante, Willian s'assurant constamment de ne laisser aucune trace, aucun indice tangible. Ses rencontres, toujours brèves et dans des lieux différents, rendaient toute tentative d'approche directe risquée. Daniel devait redoubler de vigilance, jonglant avec les horaires changeants et les précautions constantes de sa cible. La discrétion de Willian était un voile opaque, rendant sa filature une entreprise délicate et exigeante, où la patience et la perspicacité étaient les seules armes efficaces.
66-L'attitude insaisissable de Willian alimentait jour après jour les soupçons de Daniel. Ses allées et venues incessantes, ses rendez-vous secrets et sa constante vigilance à ne pas être suivi tissaient une toile de mystère de plus en plus épaisse. Chaque esquive, chaque regard furtif, chaque changement soudain d'itinéraire venait renforcer les interrogations qui taraudaient Daniel. Il y avait une nervosité palpable dans les agissements de Willian, une prudence excessive qui ne correspondait pas à celle d'un étudiant ordinaire. Plus Daniel observait, plus il était convaincu que Willian dissimulait quelque chose, que ses activités dépassaient largement le cadre normal de la vie universitaire. Cette conviction grandissante transformait sa mission d'observation en une quête de vérité de plus en plus urgente.
67-Daniel, rongé par un besoin impérieux de comprendre, sentit qu'il devait agir. Les silences et les non-dits l'étouffaient. Son esprit était une toile embrouillée de questions concernant Willian. Où était-il passé ? Que lui était-il arrivé ? Pour tenter de démêler cet écheveau d'incertitudes, une idée s'imposa à lui : Don Branston. Chef du poste de police local, Branston était réputé pour sa perspicacité et son accès aux informations. Avec une détermination nouvelle, Daniel se dirigea vers le commissariat, l'espoir de trouver enfin des réponses accroché à chacun de ses pas. Il était prêt à affronter la vérité, quelle qu'elle soit, pour apaiser cette soif inextinguible de savoir qui le consumait.
68-Une fois au commissariat, Daniel s'approcha du bureau de son collègue, Don Branston. "Don, aurais-tu par hasard des dossiers concernant un certain Willian ?" demanda Daniel, espérant une piste qui pourrait éclairer son enquête en cours. Il expliqua brièvement le contexte de l'affaire et comment des informations sur cet individu pourraient s'avérer cruciales pour la suite. Don Branston, après avoir consulté rapidement son système, leva les yeux vers Daniel avec une expression interrogative. "Willian ? Non, je n'ai rien qui corresponde à ce nom dans mes archives récentes. Dis-moi, Daniel, qui est exactement ce Willian dont tu parles ? Est-ce un suspect principal ou une personne liée à l'affaire d'une autre manière ?"
69-Daniel s'approcha de Don Branston, son visage empreint d'une sérieuse préoccupation. "Don," commença-t-il d'une voix basse, "il faut que je vous parle de Willian. Ces derniers temps, je l'ai observé de près, et son comportement est devenu de plus en plus étrange, ses activités de plus en plus suspectes." Il marqua une pause, laissant ses paroles peser. "Il y a des allées et venues tard dans la nuit, des conversations chuchotées que je n'arrive pas à saisir, et des gens louches qui le fréquentent. Je ne sais pas ce qu'il trame, mais mon intuition me dit que ce n'est rien de bon. Il faut que nous soyons prudents et que nous gardions un œil sur lui. Je pense qu'il pourrait nous causer des problèmes."
70-« Daniel, j'espère sincèrement que nous verrons bientôt celui qui se cache derrière l'identité du loup mis hors d'état de nuire », dit Don Branston avec une voix grave, ses yeux fixés sur l'étendue de la fenêtre. « Ses actions ont semé la peur et l'incertitude parmi nous bien trop longtemps. Il est impératif que cette menace cesse pour que la paix revienne dans nos cœurs et nos foyers. » Daniel hocha lentement la tête, son regard reflétant la même détermination. « C'est le souhait de nous tous, Don. Chaque habitant de cette ville aspire au jour où nous pourrons enfin vivre sans cette ombre constante planant au-dessus de nous. Nous devons rester unis et vigilants, et je crois fermement que justice sera faite. »
71-Don Branston et Daniel étaient plongés dans une discussion animée, leurs voix s'élevant et s'abaissant au gré des arguments. Don, les sourcils froncés, venait de poser une question piquante à Daniel, qui s'apprêtait à répondre avec un sourire en coin. Soudain, la sonnerie stridente du téléphone de Don déchira l'air. Il jeta un regard agacé à l'appareil, mais la persistance de l'appel le força à décrocher. À peine eut-il prononcé « Allô ? » que son visage pâlit. Ses yeux s'écarquillèrent, et la main qui tenait le téléphone commença à trembler. Daniel le regarda, l'expression de son ami passant de l'irritation à une stupeur glaciale. Le silence s'épaissit dans la pièce, rompu seulement par le murmure inaudible de la voix à l'autre bout du fil et le halètement choqué de Don, dont le monde venait de basculer.
72-« Don, qu'est-ce qui se passe encore ? » demanda Daniel, le souffle court, en voyant l'expression grave sur le visage de Don Branston. L'atmosphère à l'académie de Paeghton était déjà tendue, et le regard de Don ne fit qu'accentuer l'appréhension de Daniel. Don soupira lourdement, passant une main lasse sur son visage. « Je craignais de devoir te l'annoncer, Daniel. Nous avons un nouveau problème, et il est de taille. » Il fit une pause, ses yeux cherchant ceux de Daniel, comme pour préparer ce dernier à la nouvelle. « Il y a eu un autre meurtre, Daniel. Au sein même de l'académie. » Le silence qui suivit fut pesant, seulement brisé par le vent qui sifflait doucement à travers les vieilles pierres de Paeghton. La nouvelle frappa Daniel de plein fouet. Un nouveau meurtre. Ici. L'horreur s'installait de nouveau dans les murs de l'institution.
73-Sous le choc, le cœur battant la chamade, Daniel sortit son téléphone et composa fiévreusement le numéro de Mariane. « Mariane, c'est Daniel. Il faut que je sache, où est Joe ? » Sa voix trahissait son urgence, son esprit déjà en train de courir, de chercher des explications à l'inexplicable. De l'autre bout du fil, Mariane répondit, la voix légèrement surprise par le ton abrupt de Daniel : « Joe ? Il est à la bibliothèque, comme d'habitude. Il y passe toutes ses soirées, tu le sais bien. Pourquoi cette question ? » La confirmation de Mariane, bien que rassurante sur la localisation immédiate de Joe, ne calma pas l'inquiétude grandissante de Daniel. La bibliothèque… Joe était toujours là.
74-« Mariane, c'est bien plus grave que tu ne l'imagines », reprit Daniel, sa voix serrée par l'angoisse. « Don vient de m'annoncer qu'un nouveau meurtre a eu lieu ici, sur le campus de Paeghton. Un autre ! » Il serra les poings, la culpabilité l'envahissant. « Et le pire, c'est que ça s'est produit au moment précis où je ne surveillais pas William. Je devais le garder à l'œil, le protéger, et j'ai baissé ma garde. C'est inacceptable. » La nouvelle tragédie s'ajoutait à un poids déjà lourd sur ses épaules. Le sentiment d'échec le rongeait, la peur pour la sécurité de William devenait une obsession. La bibliothèque était peut-être un refuge pour Joe, mais pour William, Daniel savait que le danger était partout, insidieux et imprévisible.
75-Mariane, entendant la détresse dans la voix de Daniel, tenta de le rassurer. « Daniel, ne sois pas si dur avec toi-même, s’il te plaît. Tu as fait de ton mieux, et tu le sais. L'erreur est humaine, surtout dans des circonstances aussi extrêmes. Personne ne pouvait prévoir une telle chose. » Sa voix était douce, mais ferme, cherchant à percer le mur de culpabilité que Daniel semblait ériger autour de lui. « Le plus important maintenant, ce n'est pas de te blâmer pour ce qui s'est passé, mais de reconnaître ce que tu as fait et d'avancer. Nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire pour aider, pour comprendre. La culpabilité ne fera qu'entraver nos efforts. Concentrons-nous sur la recherche de solutions. »
76-Mariane, entendant la détresse dans la voix de Daniel, tenta de le rassurer. « Daniel, ne sois pas si dur avec toi-même, s’il te plaît. Tu as fait de ton mieux, et tu le sais. L'erreur est humaine, surtout dans des circonstances aussi extrêmes. Personne ne pouvait prévoir une telle chose. » Sa voix était douce, mais ferme, cherchant à percer le mur de culpabilité que Daniel semblait ériger autour de lui. « Le plus important maintenant, ce n'est pas de te blâmer pour ce qui s'est passé, mais de reconnaître ce que tu as fait et d'avancer. Nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons faire pour aider, pour comprendre. La culpabilité ne fera qu'entraver nos efforts. Concentrons-nous sur la recherche de solutions. »
77-Une fois l'appel terminé, Daniel rangea son téléphone, l'esprit déjà tourné vers la prochaine étape. Don Branston, qui avait observé la scène avec une curiosité discrète, demanda : « Qui était-ce, Daniel ? » Daniel se tourna vers lui, une lueur de détermination dans les yeux. « C'était Mariane. Une partenaire. Nous allons travailler ensemble sur cette enquête. » Don hocha lentement la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. « J'approuve ton choix, Daniel. Deux têtes valent mieux qu'une, surtout face à une situation aussi complexe. Mariane a une réputation d'esprit vif et d'une perspicacité remarquable. Sa contribution sera précieuse. » Daniel sentit un regain d'énergie. « Merci, Don. Ça me rassure de savoir que tu es d'accord. Nous allons avoir besoin de toute l'aide possible pour démasquer le coupable. » La collaboration était désormais officielle, et le chemin vers la vérité, bien que semé d'embûches, semblait un peu moins solitaire.
78-Quittant le bureau de Don Branston, Daniel se dirigea d'un pas déterminé vers sa chambre d'étudiant. L'urgence de la situation pesait lourdement sur ses épaules. Il devait trouver une solution, mettre fin à ce cauchemar qui semait la terreur au sein du campus de Paeghton. Chaque pas le rapprochait de son objectif : la clarté, la logique, une faille dans le plan du tueur. Son esprit tournait à plein régime, repassant en boucle les événements, cherchant le détail manquant, l'indice oublié. Il ne pouvait pas se permettre d'échouer. Trop de vies étaient en jeu, trop de peur paralysait les étudiants. Sa chambre, bien que modeste, allait devenir son quartier général, le lieu où il déchiffrerait l'énigme, où il élaborerait la stratégie pour arrêter celui ou celle qui osait défier la paix de l'académie. Le compte à rebours avait commencé.
79-Après une nuit blanche, les yeux rougis par le manque de sommeil et l'intensité de sa réflexion, Daniel en arriva à une conclusion radicale. Les méthodes conventionnelles ne suffiraient pas à mettre fin à ce cauchemar. Il lui fallait un plan audacieux, une approche qui le mènerait directement au cœur du problème. Le dernier recours. Trapper le loup. Et pour cela, toutes ses forces seraient concentrées sur une seule et même personne : William. L'intuition de Daniel, renforcée par les coïncidences troublantes et l'absence d'autres pistes solides, le ramenait inlassablement à lui. Il allait devoir le suivre, l'observer, analyser chacun de ses mouvements, chaque interaction. Ce serait une traque méthodique et implacable, visant à débusquer la vérité, quelle qu'elle soit. La partie était lancée, et Daniel était prêt à tout pour protéger les innocents de Paeghton.
80-Le matin suivant, le plan solidifié dans son esprit, Daniel appela Mariane. « Mariane, c'est Daniel. J'ai une nouvelle stratégie. » Sa voix était emplie d'une résolution nouvelle. « Cette fois-ci, nous allons entamer la dernière partie de notre plan pour démasquer le loup. Les méthodes douces ne suffisent plus. Il est temps de passer à l'offensive. » Il fit une brève pause, s'assurant que Mariane était bien prête à l'entendre. « J'ai besoin de toi. Nous devons récupérer le numéro de William. Il est crucial pour notre prochaine étape. C'est en concentrant toutes nos forces sur lui que nous trouverons la vérité. Es-tu prête ? » La détermination de Daniel était palpable, traçant une ligne claire entre le passé d'incertitude et un futur où la vérité finirait par éclater.
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