Chapitre 4 : Le secret de la grand-mère

Ce soir-là, la pluie tombait comme des larmes sur les vitraux colorés de la maison. Les gouttes, timides et régulières, dessinaient des chemins sur les carreaux teintés, comme si le ciel lui-même pleurait une mémoire oubliée.

Dans sa chambre tapissée de constellations, Pivoine tenait le grimoire retrouvé avec des doigts tremblants. L’ouvrage semblait respirer entre ses mains, comme s’il portait encore la chaleur de celle qui l’avait écrit. Lorsqu’elle tourna la première page, l’odeur du vieux papier mêlé à l’huile de machine et aux fleurs séchées lui monta au cœur. Puis elle lut.

Myrielle d’Astra.

Un nom interdit dans sa maison. Un nom effacé des récits familiaux. Et pourtant, ce nom battait à nouveau dans ces pages, puissant, indomptable. Sa grand-mère, selon le journal, n’était pas morte dans l’oubli. Elle avait été, autrefois, la plus brillante mécanicienne du royaume de Luminara. Elle avait créé des merveilles qui défiaient la logique, conçu des artefacts capables de réparer des champs, de soigner des corps, de relier les mondes.

Mais son génie avait attiré la convoitise. Les Hautes Sphères, craignant sa liberté d’esprit, l’avaient promise à un noble influent, un homme sans cœur. Myrielle, réduite au rôle d’outil, fut enfermée dans un palais aux murs d’or, une cage dorée où l’on exploitait son pouvoir pour forger des machines de guerre et des bijoux de contrôle. Elle n’était plus qu’une ombre, vidée de son Essence.

Une note griffonnée dans la marge disait :

“On ne peut pas créer librement quand l’âme est enchaînée.”

Les pages se succédaient, lourdes de souffrance, mais aussi de volonté. Avant sa mort, Myrielle avait dissimulé ses connaissances dans des objets codés, éparpillés à travers le royaume. Des mécanismes porteurs de mémoire, que seule une descendante portant l’Essence du Mécanisme pourrait réactiver.

Et puis… cette page marquée par une larme séchée. L’écriture y était tremblante, plus intime, presque un murmure :

> “Si un jour, ma descendante hérite de mon pouvoir…

Qu’elle choisisse la liberté plutôt que la gloire.

Qu’elle invente avec son cœur, et non pour satisfaire l’ordre établi.

Qu’elle ose défier les chaînes que je n’ai pas su briser.”

Pivoine sentit sa gorge se serrer. Toute sa vie, elle avait senti cette énergie vibrer en elle, sans la comprendre. On lui avait dit qu’elle n’avait qu’un petit pouvoir. Une simple catégorie C. Mais ce mensonge avait été construit pour la protéger. Pour la cacher. Pour éviter qu’elle suive le même chemin que Myrielle.

Elle ferma lentement le livre, les mains moites, les pensées en tumulte. Et pourtant, au fond d’elle, une flamme s’éveillait.

Elle ne fuirait pas. Elle ne cacherait plus ce qu’elle était.

— Je suis sa descendante… et je créerai un autre monde.

Un monde où plus jamais un cœur créateur ne Serait enfermé.

Car le Mécanisme battait à nouveau, dans les veines de Pivoine.

Et ce n’était que le début.

Car un cœur créateur, lorsqu’il bat librement, peut faire bien plus que réparer des machines.

Il peut réparer le monde entier

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