Chapitre 3 : La disparition et le passé douloureux

Le soleil baignait Solstice d’une lumière dorée, caressant les toits de la ville avec douceur. Mais ce jour-là, pour Pivoine, la chaleur semblait absente. Le ciel lui paraissait pâle, le vent plus froid. Quelque chose en elle s’était figé. Son cœur battait au ralenti, comme enveloppé dans une brume d’émotions qu’elle ne parvenait pas à nommer.

Depuis toujours, on lui avait dit que sa grand-mère maternelle était morte bien avant sa naissance. Une simple phrase, dite à voix basse, sans détails. Une silhouette du passé. Une femme que personne n’évoquait jamais avec tendresse. À la maison, aucune photo ne lui rendait hommage. Même dans les conversations de famille, son nom était une ombre qu’on contournait.

Pivoine n’y avait jamais vraiment pensé. Jusqu’à ce soir-là.

Elle errait dans le grenier interdit, poussée par une curiosité qu’elle ne s’expliquait pas. Sous les poutres poussiéreuses et les toiles d’araignées, elle découvrit une vieille malle, coincée derrière des draps et des boîtes d’archives. La serrure était rouillée, mais un simple contact de sa main suffit à l’ouvrir. Comme si la malle l’attendait.

À l’intérieur, elle trouva un manteau épais, couvert de broderies anciennes. Une broche cassée en forme d’étoile. Une montre figée à une heure inconnue. Et un carnet.

Le carnet semblait fragile, abîmé par le temps, mais l’écriture à l’intérieur était vive, presque vibrante. Page après page, une voix prenait vie. Une femme brillante, passionnée, dont les mots dansaient entre douleur et beauté. Elle parlait de machines impossibles, de théories oubliées, de rêves suspendus dans le métal. Elle parlait aussi d’un pouvoir : le Mécanisme. Un don unique, rare, qui faisait d’eLle une bâtisseuse de magie.

Mais ce pouvoir avait attiré l’attention de ceux qui n’aimaient ni la liberté, ni la différence. La femme avait été forcée d’épouser un homme influent — non par amour, mais pour qu’il puisse s’approprier son Essence. Prisonnière d’un mariage vide, elle avait vécu dans une cage dorée, entourée de richesse, mais privée de volonté.

« J’étais un outil, pas une épouse, » écrivait-elle.

« Ils ont brisé mon nom, mais pas ma volonté. »

Page après page, Pivoine sentit les larmes lui monter aux yeux. Ce n’était pas seulement une histoire du passé. C’était un écho. Une mise en garde. Sa propre vie, en miroir. Elle comprit soudain pourquoi ses parents avaient toujours voulu cacher son pouvoir, pourquoi ils avaient falsifié ses registres. Ils avaient voulu éviter que le destin ne se répète.

En refermant le carnet contre sa poitrine, Pivoine sentit une décision naître en elle. Ce ne serait pas son chemin. Elle n’allait pas se laisser enfermer. Pas comme elle.

Elle se releva, le regard fixe, déterminé.

Elle allait honorer ce passé. Pas par la peur, mais par la reconstruction.

Et un jour, tout le monde connaîtrait à nouveau le nom de celle qui a bâti des étoiles.

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