LES FAILLES DE L'ARMURE

Le retour au château se fit sous un ciel gris et lourd, comme si les nuages eux-mêmes pesaient sur les épaules des cavaliers. Ni Igris ni Freya ne prononcèrent un mot durant le trajet, leur silence contrastant avec les rires et les conversations animées des autres chasseurs. Les sabots des chevaux claquaient sur le sol, créant un rythme monotone qui semblait accentuer la tension entre les deux protagonistes. Les autres chasseurs riaient, échangeaient leurs exploits, mais Igris et Freya gardaient le silence, comme si un pacte fragile les liait.

Freya n'avait pas l’habitude d’être bouleversée. Elle n'avait pas l’habitude… _d’hésiter._ Et pourtant, en se regardant dans son miroir ce soir-là, le reflet qui lui renvoyait son image n’était pas celui d’une duchesse dominatrice. C’était celui d’une femme qui, pour la première fois, se demandait si elle ne jouait pas à un jeu plus dangereux qu’elle ne le pensait. Elle se sentait perdue dans ses pensées, incapable de comprendre ce qui se passait en elle.

"Tu l’as vu, Victoire ?" souffla-t-elle à sa confidente, qui l’avait suivie dans ses appartements. "Ce regard, juste avant qu’il parte... Il y avait de la peur. Pas envers moi. Envers lui-même."

Victoire la regarda avec une expression attentive. "Ou envers ce qu’il commence à ressentir pour toi."

Freya ne répondit pas, son cœur battant vite, comme s’il voulait admettre quelque chose avant elle-même. Elle se sentait vulnérable, et cela la rendait nerveuse.

Igris, de son côté, s'entraînait plus durement que jamais, chaque coup d’épée étant une tentative d’arracher _son trouble_ à coups de lames. Il se souvenait de ses yeux dans la grotte, de sa voix, de son parfum de pluie. Et pire encore... il _avait aimé_ ce moment. Il se répétait que c’était juste une faiblesse passagère, mais il ne pouvait pas se débarrasser de l’impression que quelque chose de plus profond se cachait derrière ses sentiments.

_Imbécile. Elle te manipule. Elle s’amuse. Elle gagne. Et toi... tu glisses._

Il essayait de se convaincre que c’était vrai, mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser à Freya, à son sourire, à ses yeux brillants de malice. Il se sentait attiré vers elle, malgré lui, et cela le rendait furieux.

Le lendemain, ils se croisèrent dans les jardins, les fleurs et les arbres semblant se moquer de la tension qui régnait entre eux. Freya s’arrêta, tenta une approche légère. "Je ne savais pas que les chevaliers évitaient les femmes comme les flèches empoisonnées."

Il la regarda, froidement, trop froidement. "Je me protège."

"De moi ? Ou de ce que tu ressens ?"

"Je ne ressens rien."

Elle éclata de rire, ironique. "C’est fou comme les hommes les plus fermés sont aussi les plus faciles à lire."

"Vous cherchez à me provoquer encore ?"

"Je cherche à te faire tomber, oui. Mais peut-être… pas que par orgueil, maintenant."

Il serra la mâchoire, sentant la colère monter en lui. "Vous ne savez pas ce que vous jouez, Freya. Ce n’est pas une romance de cour. C’est un champ de mines."

Elle s’approcha, son visage à quelques centimètres du sien. "Et si je suis prête à marcher dessus ?"

Igris baissa les yeux, murmura : "Alors je serai peut-être celui qui explose."

Ce soir-là, Freya écrivit une lettre, pour lui. "Tu peux résister autant que tu veux. Mais moi aussi, je suis en train de céder. Et si tu refuses de tomber, alors peut-être… tombons ensemble."

Mais elle ne l’envoya pas, pas encore. Car pour la première fois… _ce n’était plus un jeu._ Elle se sentait perdue, incapable de comprendre ce qui se passait en elle, et elle ne savait pas si elle était prête à prendre le risque de découvrir la vérité.

Maintenant, il serait intéressant de voir Igris perdre le contrôle et le roi ou un tiers commencer à s’en mêler dans le chapitre 6. La tension entre les deux personnages est palpable, et il est temps de voir comment les événements vont se dérouler. Les enjeux sont élevés, et les conséquences de leurs actions pourraient être fatales.

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