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Chapitre 5 :
Le silence de l'appartement était trompeur. Derrière les murs sobres et la décoration moderne, quelque chose s'était déplacé. Cassandra le sentait. Comme un frisson dans l’air. Comme un souffle derrière sa nuque.
Elle fixait l'écran de son ordinateur, mais son esprit était ailleurs. Depuis trois jours, Celio avait pris ses habitudes ici. Il cuisinait, l'attendait à son retour, anticipait ses gestes. Trop bien. Trop parfaitement.
Elle posa sa tasse avec lenteur.
— Oxana, murmura-t-elle en appelant sa secrétaire par téléphone interne, je veux un rapport. Sur lui.
— Vous parlez de Celio ?
— Je parle de l’homme qui me suit partout depuis cinq jours et que je ne connais pas.
— Il n’y a pas de nom complet dans vos dossiers…
— Trouve ce qu’il faut. Il a dit s’appeler Celio, et il n’a pas de passé visible. C’est déjà louche. Regarde dans les fichiers RH, les réseaux, tout. S’il s’avère qu’il m’a menti, je veux le savoir avant ce soir.
Elle raccrocha sans attendre de réponse. Une partie d’elle espérait ne rien trouver. Mais l’autre… l’autre brûlait de vérifier qu’elle n’était pas en train de tomber dans un piège tissé de silences et de sourires contrôlés.
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Pendant ce temps, Celio marchait seul dans les rues grises d’un Moscou hivernal, son téléphone collé à l’oreille.
— Il y a eu un message, patron, murmura la voix de Marco à l’autre bout. Pas signé, pas codé. Mais… ils savent où tu es. Et avec qui.
Celio s’arrêta. Son regard se perdit dans la vitrine d’une bijouterie, où une bague solitaire brillait comme une promesse absurde.
— Qui l’a reçu ?
— La boîte de ton frère à Milan. Il l’a transmise. Une simple phrase : "Tu n’as pas changé, Celio. Tu voles encore ce qui ne t’appartient pas."
Un silence. Celio inspira profondément.
— Prépare la planque. Et mets les gars sur écoute. Je veux savoir si Andrei est derrière ça.
— Patron… Tu crois qu’ils s’en prendront à elle ?
Il ne répondit pas. Sa mâchoire se contracta.
Il pensait avoir gagné du temps. Mais on l’avait suivi. Traqué. Il n’était plus invisible.
Et Cassandra… pourrait en payer le prix.
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Le soir, elle rentra plus tôt que prévu. Celio l’attendait, comme toujours, une bouteille ouverte sur la table.
— Tu as cuisiné ? demanda-t-elle en déposant son sac.
— Je voulais te faire oublier ta journée.
— C’est toi que je veux comprendre.
Il la fixa, surpris par le ton.
— Cassandra… ?
— Tu n’es pas un salarié. Tu ne travailles nulle part, en fait. Il n’y a aucune trace de toi dans les bases publiques, pas de contrat signé, rien. Même ton nom est probablement faux.
Un silence tendu s’installa. L’air se chargea d’électricité.
— Tu m’as fouillé ?
— J’ai survécu en me méfiant de tout le monde. Je ne vais pas commencer à faire des exceptions maintenant.
Il s’approcha, lentement. Trop lentement.
— Et maintenant, qu’est-ce que tu veux faire ? Me mettre à la porte ? Me dénoncer ?
— Je veux que tu me dises ce que tu fais ici.
Il s’arrêta à un souffle d’elle.
— Je suis ici… parce que je te veux.
— Ce n’est pas une réponse.
— Non. C’est un aveu.
Il plongea ses yeux dans les siens, intense, presque fébrile. Et dans ce regard, Cassandra lut une chose qu’elle n’attendait pas : la peur. Pas la sienne. Celle de Celio. Une peur muette, ancienne, profonde.
Elle aurait pu le faire sortir. L’humilier. Elle en avait le pouvoir.
Mais à la place… elle recula.
— Tu restes ce soir. Mais demain, tu me dis tout. Ou je te détruis.
Il acquiesça, sans un mot.
Mais dans l’ombre de la pièce, quelque chose venait de changer. Ils n’étaient plus deux. D’autres yeux s’étaient ouverts.
Et la guerre… approchait.
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Comments
juglin
Le changement d'atmosphère est juste Crazy
2025-06-04
0
Mimi 😘😘😘😍😍
que la partie commence
2025-06-04
0