Chapitre 1 :( suite)
Le contact de leurs mains fut bref, mais il laissa une impression étrange à Cassandra. Comme un frisson intérieur, mêlé à une sensation de chaleur trop bien dissimulée. Celio dégageait un calme presque dérangeant. Pas de sourire trop large, pas de posture de dragueur. Un homme effacé… mais pas tout à fait.
Elle aimait ça.
Elle croisa les jambes, s’installa plus confortablement, puis pencha légèrement la tête, comme elle le faisait toujours lorsqu’elle décidait qu’un homme l’intéressait. Elle le testait. Lentement. Doucement.
— Et… tu as quel âge, Celio ?
Il ne répondit pas tout de suite. Son regard dériva un instant vers un petit garçon qui courait après un chat roux, le rire cristallin. Il semblait presque fasciné.
— Trente-deux. Et toi ?
— Vingt-huit, répondit-elle sans hésiter.
Elle aimait être franche. Elle n’avait rien à prouver. Pas à lui. Pas à personne.
Celio la regarda de nouveau, et un mince sourire naquit au coin de ses lèvres.
— Tu n’as pas l’air d’une femme qui s’arrête souvent pour discuter avec des inconnus dans un café.
— Je ne suis pas une femme qu’on comprend facilement, répondit-elle, volontairement énigmatique.
Il hocha lentement la tête.
— Non. Tu n’es pas facile à lire.
Il ne mentait pas. Cassandra était un mystère en soi. Mais lui… il en était un bien plus grand.
Et pourtant, dans cette pièce pleine de vie, de chats et d’innocence, deux prédateurs venaient de se trouver. Mais elle l’ignorait encore.
Elle se pencha légèrement vers lui.
— Tu veux goûter le meilleur chocolat chaud de ta vie ?
Celio arqua un sourcil.
— Tu m’invites ?
Elle haussa les épaules, faussement détachée.
— Je ne suis pas du genre à me faire prier. Tu bois, tu juges. Et si tu trouves meilleur ailleurs, je te paie le prochain.
Il accepta. D’un hochement simple.
Elle fit signe à Mila.
— Un autre, pour ce monsieur.
Celio la remercia d’un regard. Il la laissa faire. Il voulait qu’elle pense qu’elle contrôlait la situation.
Et Cassandra adorait ça. Cette sensation de tenir les rênes. Il ne la regardait pas comme les autres. Il n’essayait pas de la séduire avec des mots. Il la laissait venir, comme si elle dictait les règles. Comme si elle décidait.
Et elle décida.
— Tu fais quoi ce soir ?
— Probablement rien, répondit-il calmement.
Elle sourit. Elle appréciait les hommes qui savaient ne pas paraître affamés. Il était maîtrisé. Silencieux. Presque trop. Mais elle ne s’en méfiait pas. Pas encore.
— Parfait. Tu m’accompagnes à une soirée caritative. J’ai besoin de quelqu’un qui ne parle pas trop. Juste pour occuper mon bras droit.
Celio ne répondit pas immédiatement. Il but une gorgée du chocolat chaud que Mila venait de poser devant lui. Il ferma les yeux, un bref instant. Puis rouvrit les paupières et plongea son regard dans celui de Cassandra.
— Je suis à toi ce soir, alors.
Elle haussa un sourcil. Le double sens était évident. Mais il l’avait dit avec une telle neutralité qu’elle ne savait pas si c’était intentionnel. Cela la troubla légèrement.
— Je te préviens, ajouta-t-elle en croisant les bras. Je suis exigeante. J’aime être obéie. Je déteste les imprévus.
Celio la regarda longuement.
— Et tu aimes qu’on te résiste un peu ?
— Non. Je préfère qu’on m’admire en silence.
Elle n’avait pas conscience de la violence de ses mots. Ni à qui elle les adressait.
Celio, dans son monde à lui, la dévorait déjà des yeux. Il s’imaginait les mains autour de sa taille minuscule, les cris qu’elle pousserait s’il brisait ses règles. Mais pour l’instant, il restait sage.
Il n’était pas prêt à briser le jeu. Pas encore.
Il la voulait totalement sienne. Amoureuse. À lui. Alors, il devait jouer le soumis. Le faible. Le docile.
— Je suis doué pour me taire, murmura-t-il.
Et elle sourit, satisfaite.
Plus tard dans la soirée
Le chauffeur de Cassandra ouvrit la portière de la berline noire. Celio descendit en premier, vêtu d’un costume noir prêté par un styliste que Cassandra connaissait. Elle était fière de lui. Il avait la prestance, le calme, et surtout, il ne l’éclipsait pas.
Cassandra adorait briller seule.
La soirée se tenait dans un ancien théâtre reconverti en salle de gala. Lustres dorés, musiciens classiques, et flûtes de champagne. Des visages connus. Des gens riches, arrogants, intéressés.
Elle savait comment les manipuler.
Celio restait près d’elle. Il parlait peu. Juste assez pour paraître poli. Mais il observait. Chaque homme qui la regardait trop longtemps. Chaque femme qui s’approchait trop. Il les notait mentalement. Les classait.
Un homme s’approcha. Arrogant. Trop sûr de lui. Un vieil investisseur qu’elle supportait à peine.
— Cassandra, toujours aussi éblouissante. Et ce charmant garçon, qui est-ce ?
— Mon passe-temps du moment, répondit-elle avec un sourire cruel.
Celio ne broncha pas. Il jouait le rôle. À la perfection.
Mais à l’intérieur… il bouillonnait.
Un passe-temps ?
Elle était à lui. Elle ne le savait pas encore, mais elle l’était. Il n’allait pas la laisser traiter leur lien comme un jeu frivole. Elle allait apprendre. Lentement.
Quand ils rentrèrent, tard dans la nuit, elle lui proposa un dernier verre.
— Chez moi, précisa-t-elle. Mais pas de mauvaise interprétation. Tu dors sur le canapé.
Il sourit doucement.
— Je me contenterai de la présence.
Elle leva les yeux au ciel.
— Tu es bien le premier à dire ça.
Chez Cassandra
Son appartement donnait sur la Moskova. Immense, lumineux, décoré avec goût. Celio s’y sentit étrangement à l’aise. Trop. Il connaissait chaque pièce, chaque étage. Il l’avait fait surveiller pendant des mois.
Elle lui servit un verre. Il le prit, sans mot.
— Tu es silencieux. Tu m’observes, mais tu ne parles pas. Tu caches quelque chose, non ?
Il pencha la tête.
— Je préfère écouter. On apprend plus ainsi.
— Tu ne m’intimides pas, tu sais.
— C’est toi qui tiens la laisse, non ? dit-il doucement.
Elle se figea. Le choix des mots. Le ton. Presque sensuel.
— Je crois que tu caches un homme bien plus complexe que ce que tu prétends être, Celio.
Il s’approcha d’un pas. Pas trop. Juste assez pour qu’elle le sente.
— Peut-être. Mais ce soir, je suis celui que tu veux que je sois.
Elle se sentit frissonner. Elle ne comprenait pas pourquoi. Elle était pourtant celle qui menait la danse.
Elle haussa les épaules, détourna le regard.
— Bonne nuit, Celio.
— Bonne nuit… Cassandra.
Quand elle ferma la porte de sa chambre, elle posa une main sur son ventre. Une étrange chaleur l’y rongeait.
Elle ne le connaissait pas. Elle savait qu’il y avait un voile. Mais elle était déjà prise. Un piège doux. Trop doux.
Celio, dans le salon, s’assit sur le canapé, sans éteindre la lumière.
Il la regarda passer derrière les vitres givrées de la mezzanine.
Et murmura :
— Bientôt… tu ne vivras plus sans moi.
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Comments
Mimi 😘😘😘😍😍
tu te fais manipuler sans t'en rendre comme ma belle c'est lui qui mène la danse depuis que vous vous êtes rencontré et bien avant 😳😳😳
2025-06-04
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juglin
Un vrai Schizophrénie Masochiste ce Celio
2025-06-04
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