les échos du silence

Je regardais Howen, son sourire éclatant illuminant son visage. « Je vais bien. Tu as toujours le mal des transports ? » demanda-t-il à voix haute, comme si rien d'autre ne comptait. J'aurais voulu lui répondre avec légèreté, mais une ombre pesait sur mon cœur.

« Oui, » murmurai-je, ma voix à peine audible. Je savais que je ne pouvais pas cacher ce que je ressentais, mais la peur de le perdre me paralysait.

Puis, une voix joyeuse résonna au loin : « Howen, chéri ! » Mon cœur se serra instantanément. C’était Karine, sa nouvelle petite amie. Je me sentis comme une intruse dans leur bonheur. Elle s’approcha avec cette assurance qui lui était propre et l’embrassa tendrement. À cet instant, je compris que j’étais de trop, et un sentiment de tristesse m’envahit. J’avais l’impression d’être une ombre, invisible dans ce tableau parfait.

« Camilla ! » m’appela-t-il, mais je ne pouvais pas me résoudre à me retourner. Ignorant sa voix pleine d’inquiétude, je continuai à marcher, les larmes aux yeux. J’étais dévastée par la réalisation que pour lui, j’étais juste une petite sœur. En rentrant chez moi, je fermai la porte de ma chambre à clé et pris mon téléphone pour appeler Patricia.

« Allô ? » répondit-elle avec un ton enjoué qui me sembla si éloigné de ma réalité.

« Salut », dis-je faiblement.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle immédiatement, percevant ma tristesse.

Je lui racontai tout ce qui s’était passé avec Howen. Chaque mot était chargé de douleur et d’incertitude.

« Tu sais, tu devrais lui dire ce que tu ressens », conseilla Patricia avec cette assurance qui me faisait parfois défaut.

« Et s'il ne m'aime pas ? » demandai-je, la peur nouant ma gorge.

« Tu ne le sauras pas si tu ne dis rien », rétorqua-t-elle fermement.

Je savais qu’elle avait raison, mais l’idée de le confronter à mes sentiments me terrifiait. « Il faut que je sois sûre de ses sentiments », insistai-je.

« Depuis qu'on se connaît, ça ne fait même pas un an et tu as rejeté tellement de mecs ! S'ils avaient été sûrs de leurs sentiments pour toi, ils n'auraient jamais osé se déclarer », dit-elle avec un ton presque exaspéré.

Je secouai la tête en soupirant. « Ce n'est pas pareil », murmurai-je en cherchant des excuses pour justifier mon hésitation.

« Si, c'est pareil ! » insista-t-elle avec force.

J'étais fatiguée par cette conversation sans fin. « Je suis fatiguée, je te laisse », dis-je finalement.

« Tu essaies d'échapper à la discussion », remarqua-t-elle avec perspicacité.

« Je ne suis pas d'humeur », répondis-je brusquement.

« Ok, bye », lâcha-t-elle avant de raccrocher.

Je restai là un moment, le téléphone à la main. Patricia avait raison ; j'évitais le sujet qui me hantait. Mais affronter mes sentiments pour Howen semblait être un défi insurmontable.

Le lendemain, à l'école, je me sentais comme une boule de nerfs. En passant dans le couloir, je croisai Patricia, mon amie de toujours. Elle avait ce sourire rassurant qui m’apportait un peu de réconfort.

« Bonjour, comment tu vas ? » me demanda-t-elle.

« Ça va, et toi ? » répondis-je, essayant de cacher la tempête qui se déchaînait en moi.

« Je vais bien. » Son regard trahissait une légère inquiétude.

« Cool ! » fis-je, mais je savais que mon sourire n'était pas tout à fait sincère.

Elle n’attendit pas longtemps pour aborder le sujet délicat : « Comment est-ce que tu vas faire avec Howen ? »

Je détournai le regard, mal à l'aise. « Rien, je vais laisser notre relation telle qu'elle est. Je sais que si je lui dis ce que je ressens et qu'il ne ressent pas la même chose pour moi, notre relation ne sera plus jamais la même. »

Patricia sembla comprendre ma douleur sans avoir besoin de mots supplémentaires. « Je vois », murmura-t-elle.

Je décidai de changer de sujet pour éviter d'en parler davantage. « Et de ton côté, comment ça se passe avec le petit nouveau ? »

Un éclat d'espoir traversa son visage. « Il m'a demandé de sortir avec lui. »

« Et qu'est-ce que tu lui as répondu ? » demandai-je, curieuse.

« Que je n'étais pas prête pour une nouvelle relation », dit-elle en soupirant.

Je ne pus m'empêcher de poser la question qui me taraudait : « Tu es encore amoureuse de Steven ? »

Elle hésita avant de répondre : « Peut-être... »

Cela me fit mal au cœur pour elle. Je posai une main sur son épaule. « Tu dois être forte et toujours afficher un grand sourire. »

« J'essaierai », promit-elle avec détermination.

Je savais à quel point sa rupture avec Steven l'avait blessée, mais elle avait toujours été forte. Je croyais en sa capacité à surmonter cette douleur.

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Quelques jours plus tard, Howen était chez moi pour voir mon frère. Dès qu'il était arrivé, un sentiment d'oppression m'avait envahie. J'avais vite filé dans ma chambre, espérant qu'il ne resterait pas trop longtemps.

*Toc toc.*

Je sursautai au bruit venant de la porte. Qui est-ce ?

*C'est moi, Howen. Puis-je entrer ?*

*Camilla :* Non.

*Howen :* Camilla, est-ce que tout va bien ?

J'entendis l'inquiétude dans sa voix et cela me dérangeait profondément. *Camilla :* Je vais bien, pourquoi tu demandes ?

*Howen :* Tu m'évites en ce moment.

J’étais prise au piège dans mes propres pensées. Qu'est-ce qui lui faisait croire ça ? *Camilla :* Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

*Howen :* À peine je suis arrivé que tu t'es enfermée dans ta chambre.

Je me mordis la lèvre inférieure en cherchant une excuse qui sonnerait vraie. *Camilla :* Je me suis juste souvenu que j'avais quelque chose à faire.

*Howen :* Si tu as un souci, parle-moi.

Ses mots résonnèrent comme un appel désespéré au secours. Comment pouvais-je lui avouer qu'il était le problème ?

*Camilla :* Je te répète que tout va bien. Pourquoi tu t'inquiètes pour moi ? Je ne suis que la petite sœur de ton ami.

Il semblait déçu par ma réponse.

*Howen :* C'est comme ça que tu vois notre relation ?

Cette question me frappa comme une gifle inattendue. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? La confusion s'installa en moi alors que je réalisais qu'il y avait peut-être plus entre nous que je ne voulais l'admettre. Mon cœur battait plus vite tandis que je réfléchissais aux implications de ses paroles et à ce que cela signifiait vraiment pour nous deux.

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