Dans une ville où les adolescents se croisent sans vraiment se connaître, j'avais décidé de marcher pour aller au collège. Le mal des transports me poursuivait, rendant chaque trajet en bus insupportable. C'est sur le chemin du retour que je rencontrai Sylvia, une camarade de classe dont je n'avais jamais osé croiser le regard auparavant.
« Salut, c'est Sylvia, c'est ça ? » lui dis-je, un peu nerveuse mais déterminée.
« Oui, » répondit-elle avec un sourire timide.
Nous avons échangé quelques mots et elle m'a raconté qu'elle vivait dans un appartement d'une grande cité pas très loin de chez moi. Cette simple conversation marqua le début d'une nouvelle routine ; nous avons commencé à faire route ensemble pour aller aux cours. Cependant, notre lien ne dépassa jamais le cadre scolaire. Cette rencontre, bien que significative à l'époque, mit fin à cette année scolaire sans laisser de traces indélébiles.
L'année suivante, en troisième, de nouveaux visages apparurent dans notre classe. Parmi eux se trouvait Reïna, une passionnée d'animés comme moi. Petit à petit, nous sommes devenues plus proches. Le premier trimestre passa sans accrocs, mais au deuxième trimestre, Reïna m'annonça une nouvelle qui me laissa un goût amer : elle allait en classe supérieure pour passer le BEPC. Bien que je comprenne sa décision et que je sois heureuse pour elle, l'idée de la perdre me pesait.
Avant de quitter notre classe, Reïna me présenta une amie qui me surprit : Patricia Fooster. J'avais entendu parler d'elle sans vraiment la connaître. Juste après le départ de Sandra, qui avait quitté l'école après avoir appris que Steven ne viendrait plus en cours, Patricia et moi avons commencé à discuter de tout et de rien.
Au fil des jours, notre amitié grandit et je lui confiai mes sentiments naissants pour Howen. Depuis ce jour où il m'avait défendue contre Mia, je réalisai que mon cœur s'emballait chaque fois que je pensais à lui. Mais j'étais consciente que mes sentiments n'étaient pas réciproques.
Patricia m'écouta attentivement avant d'ouvrir son cœur à son tour. « Durant l'année de cinquième, Steven et moi sortions ensemble », confia-t-elle avec une tristesse palpable dans sa voix. « Même si je savais qu'il ne m'aimait pas vraiment et qu'il me trompait avec Sandra, ce qui m'a fait le plus souffrir, c'est qu'il a quitté le collège sans me prévenir alors que nous étions en couple. »
Son histoire résonna en moi comme un écho de mes propres angoisses et désirs inassouvis. Nos échanges devinrent des refuges où nous pouvions partager nos peines et nos espoirs dans ce monde complexe qu'était l'adolescence et tous ces moments ne faisaient que nous rapprocher.
Un lundi après-midi, alors que je rentrais du collège, je ne m'attendais pas à croiser un garçon d'un autre établissement. Il s'approcha de moi avec un sourire.
« Salut ! » lança-t-il d'une voix enjouée.
« Salut, » répondis-je, un peu surprise.
« Comment ça va ? » continua-t-il, visiblement désireux de discuter.
Je n'avais pas beaucoup de temps à perdre, alors je décidai d'être directe. « Je n'ai pas beaucoup de temps, alors abrège. »
Il se présenta. « Je m'appelle Christian, et je voulais te poser une question. »
Intriguée, je lui demandai : « Laquelle ? »
« T'es mannequin ? » me demanda-t-il sans détour.
Je frémis à cette idée. « Non, et qu'est-ce qui te fait penser ça ? »
Il me scruta un instant avant de répondre : « Ta façon de marcher et ton corps, on dirait une miss. »
Je levai les yeux au ciel. « Je vois. Désolée de te décevoir, mais je n'en suis pas une. »
Christian ne se laissa pas décourager et continua : « Et tu marches de cette façon depuis l'enfance ? »
« Oui, » avouai-je, un peu amusée par la tournure de la conversation.
« Tu sais que tu pourrais participer à un concours de beauté et que tu aurais toutes tes chances de gagner ? » ajouta-t-il avec enthousiasme.
Je secouai la tête. « La mode ne m'intéresse pas. »
« Ok, on y va alors, » dit-il tout en avançant.
« Aller où ? » m'étonnai-je.
« Tu ne rentres pas chez toi ? » demanda-t-il avec un ton innocent.
« Si, mais pourquoi tu me suis ? » insinurai-je avec une pointe d'irritation.
Christian expliqua calmement : « Je vis pas loin de chez toi. Je suis le voisin de Sylvia. »
Ainsi, je dus le supporter sur le chemin jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et me laisse tranquille. À ce moment-là, j'aperçus Howen au loin.
« Salut ! » lança-t-il avec sa bonne humeur habituelle.
« Salut, » répondis-je en essayant de cacher mon agacement.
« Comment tu vas ? » demanda-t-il avec intérêt.
« Bien, et toi ? » répondis-je en espérant que notre conversation serait plus agréable que celle que je venais d'avoir.
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