Chapitre 4 – Frissons et fractures
Le soir était tombé comme un voile de velours sur la ville, parsemant les rues de lumières tremblantes et de reflets orangés. Elena sortit du tram, le cœur battant, les mains enfoncées dans les poches de sa veste légère. La journée avait été un chaos maîtrisé entre sa vie étudiante, les messages d’Alexis, et cette tension étrange qu’elle ressentait depuis leur dernier regard.
Mais ce n’était pas Alexis qui hantait ses pensées à cet instant précis.
C’était Léo.
Léo, avec son regard bleu pénétrant et son petit grain de beauté juste sous l’œil droit. Léo avec sa voix grave, douce, presque troublante. Il lui avait envoyé un simple message : « Si tu passes par la place ce soir, j’y suis. » Et maintenant, elle y était.
Elle le vit avant qu’il ne la voie. Il était assis au bord de la fontaine, vêtu d’un pull sombre qui moulait son torse finement musclé. Une bière à moitié entamée reposait à ses pieds. Il leva les yeux et son regard s’illumina.
— Je ne savais pas si tu viendrais, murmura-t-il.
— Moi non plus.
Un silence tendu, mais pas désagréable, s’installa entre eux. Le genre de silence rempli d'attentes et d’options, où chaque battement de cœur semble être une décision.
— Tu veux marcher ? proposa-t-elle.
Il acquiesça. Ils descendirent les rues pavées, le vent soulevant parfois une mèche de ses cheveux bruns qu’il repoussait d’un geste presque trop naturel. Elena le regardait du coin de l’œil, troublée par son aura tranquille. Ils échangèrent des banalités au début : les cours, la musique qu’ils écoutaient, les gens qui les entouraient. Mais rapidement, leurs mots devinrent plus personnels.
— Tu caches bien les tempêtes, dit-il doucement. On dirait que tu maîtrises tout… mais je parie que tu bouillonnes à l’intérieur.
Elle sourit, surprise de se sentir si vite comprise.
— Et toi ? T’as l’air toujours calme. Mais je suis sûre que tu portes plus que tu ne montres.
Il haussa les épaules. — Peut-être.
Leurs pas les menèrent jusqu’au petit parc derrière la bibliothèque, désert à cette heure. Léo s’arrêta, se tourna vers elle. Le lampadaire au-dessus d’eux jetait une lumière pâle sur son visage.
— Tu me plais, Elena. Depuis le premier jour.
Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Elle s’approcha, lentement. Il tendit la main, effleura son visage, passa doucement le pouce sur sa joue. Puis, leurs lèvres se trouvèrent. Ce fut d’abord un baiser hésitant, retenu. Mais dès que leurs corps se rapprochèrent, quelque chose céda.
Le feu.
Ils s’embrassèrent plus fort, plus profond, leurs langues se cherchant, se reconnaissant. Elle attrapa sa nuque, l’attira contre elle, ressentant la chaleur de sa poitrine contre la sienne. Il glissa les mains sous sa veste, les posa sur sa taille. Son souffle s’accélérait.
— Viens, murmura-t-il, la voix rauque.
Ils coururent presque jusqu’à son appartement, les mains emmêlées, les regards fiévreux. À peine la porte fermée, elle fut contre le mur, sa bouche collée à la sienne. Il la souleva sans effort, l’adossa doucement, ses mains la soutenant fermement sous les cuisses. Elle déboutonna sa chemise, découvrit sa peau chaude. Il enleva son haut, révéla la délicatesse de sa poitrine, le petit tatouage noir juste au-dessus.
— Tu es magnifique, souffla-t-il.
Elle le fit taire d’un nouveau baiser. Il la porta jusqu’au lit, l’allongea, se déshabilla à son tour. Elle parcourut son torse du bout des doigts, savourant la douceur de sa peau, la fermeté de ses muscles. Leurs vêtements tombèrent l’un après l’autre. Ils se découvrirent lentement, sans précipitation, comme deux êtres qui savent que la première fois n’est pas un jeu, mais une communion.
Quand il entra en elle, doucement, elle ferma les yeux, étouffa un gémissement. Il bougeait lentement, avec tendresse, son regard ancré dans le sien. Chaque mouvement était un mot non-dit, chaque soupir une promesse. Ils firent l’amour avec une intensité douce, enveloppés dans la chaleur du désir et le frisson du lien naissant.
Quand ils s’endormirent, leurs corps nus entremêlés dans les draps encore chauds, Elena sut qu’elle venait de franchir un point de non-retour.
Et au fond d’elle, elle savait aussi… que tout cela ne ferait que compliquer les choses.
---
***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***
Comments