Pacte avec le diable

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Chapitre 4:

Éléna ne dormait pas.

Le manoir était silencieux, comme suspendu dans une brume éternelle. Les couloirs sentaient la cire, la poussière… et Aleksander. Tout ici portait son empreinte. Même les murs semblaient chuchoter son nom.

Elle serrait un dossier contre elle : les papiers de l’héritage. C’était pour cela qu’elle était revenue. Pour récupérer ce qui lui revenait de droit. Pas pour retomber dans le piège de ce regard gris, pas pour sentir son souffle sur sa peau.

Mais alors pourquoi tremblait-elle encore ?

Une porte grinça dans le couloir. Il était là.

« Tu comptes fuir à nouveau ? » demanda-t-il.

Elle se retourna brusquement. Aleksander était adossé à l’embrasure de la porte, vêtu de noir, une chemise entrouverte révélant une fine cicatrice sur sa clavicule. Une cicatrice qu’elle lui avait laissée.

« Je ne fuis pas. Je réfléchis. »

Il s’approcha lentement, chaque pas résonnant comme un rappel : ici, c’était lui qui commandait.

« Tu as lu les conditions ? » murmura-t-il.

Elle hocha la tête. Le testament était clair : pour hériter du domaine des Volkov, elle devait rester ici trente jours. Trente nuits.

« Une farce cruelle, » souffla-t-elle. « Ton père savait très bien ce qu’il faisait. »

Aleksander s’approcha si près qu’elle put sentir la chaleur de son corps. Il prit les papiers, les reposa sur une table sans les lire.

« Ce n’est pas lui qui a imposé cette clause. C’est moi. »

Le silence se fracassa entre eux comme du verre.

« Toi ? » répéta-t-elle, incrédule.

Il la regarda droit dans les yeux. « Je voulais te forcer à rester. Pas par vengeance. Par besoin. Parce que chaque jour passé sans toi était une guerre. »

Elle sentit une fissure en elle. Une brèche.

« Tu ne peux pas réparer ce que tu as brisé, Aleksander. »

Il prit doucement son poignet. Cette fois, sa poigne n’était ni brutale ni dominatrice. Juste une supplique silencieuse.

« Alors laisse-moi te faire oublier. »

Elle détourna les yeux, mais il glissa ses doigts sous son menton, l’obligeant à le regarder.

« Trente jours. Pas un de plus. Reste. Et si au bout de ces nuits tu veux vraiment partir… je te laisserai. »

Le pacte était posé. Le piège, refermé. Mais ce n’était pas une prison qu’il lui offrait. C’était une offrande. Un dernier cri.

Elle hocha lentement la tête.

Et le manoir sembla retenir son souffle.

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