Entre Chaleur Et Cendres
PDV Ethan :
Il y a une chose qu’on ne dit jamais sur le métier de videur : ce n’est pas la force qu’il faut le plus, c’est la patience.
Je passe mes nuits à filtrer l’humanité — ses excès, ses désirs, ses mensonges bien habillés. Le Dôme n’est pas un club ordinaire. C’est un sanctuaire pour ceux qui veulent se perdre, loin du regard du monde, derrière des murs noirs et des néons qui n’éclairent jamais vraiment. Ici, tout a un prix : l’entrée, le silence, le droit d’oublier qui l’on est. Et moi, je suis la première barrière entre leur vraie vie et leur fantasme.
Je les vois tous passer. Les riches qui veulent goûter à la saleté, les mannequins qui cherchent un peu d’adrénaline, les politiciens masqués derrière des lunettes noires. Ils me regardent souvent comme un défi. D’un mètre quatre-vingt-dix, solide, tatoué jusqu’à la nuque, je leur inspire soit l’envie, soit la peur. Parfois les deux. Les mains glissent, les regards s’attardent. Certains osent un mot à l’oreille, une invitation, un “et si tu venais me faire oublier la file d’attente”. Je souris rarement. Je décline toujours.
Mais cette nuit-là, il est entré.
Il ne s’est pas arrêté à la porte. Il n’a pas cherché à séduire. Il n’a même pas demandé l’autorisation. Il a juste traversé le club comme s’il en était le roi. Et peut-être qu’il l’était, à sa manière.
Je l’ai vu s’installer au bar. Une silhouette fine mais assurée, des vêtements bien coupés, une élégance crue qui ne cherchait pas à plaire. Il a allumé une cigarette — interdit ici — et il l’a fait sans la moindre hésitation. Puis il a tourné la tête vers moi.
Son regard m’a accroché comme une lame qu’on glisse sous la gorge. Lentement, sans pression. Mais on sent qu’elle est là.
Je me suis figé une seconde. Juste une. Il m’observait. Pas comme les autres. Pas comme un client en chasse. Il avait ce regard... calme et dangereux. L’assurance de ceux qui savent qu’ils n’ont rien à prouver, juste à prendre.
Il m’a souri. Arrogant, presque moqueur.
Je me suis forcé à détourner les yeux. Mauvais signe.
Son nom ? Je l’ai appris plus tard. Rayan.
Mais même sans le savoir, j’aurais deviné qu’il portait un nom qui mord. Parce que dès qu’il m’a regardé, le jeu a commencé. Un jeu sans mot. Juste des regards, des mouvements calculés, une présence trop proche à chaque fois qu’il passait près de moi. Il frôlait ma main comme par accident. Il effleurait mon épaule alors qu’il avait de l’espace. Il jouait.
Et j’ai joué aussi. Parce que j’ai toujours su reconnaître le feu, et ce type-là, c’était une allumette dans un champ de poudre.
Je n’ai pas vu le moment exact où ça a basculé. Peut-être quand je l’ai vu se mordre la lèvre après avoir soufflé la fumée vers moi. Peut-être quand il a commandé son verre en me fixant plutôt que le barman.
Ou peut-être quand j’ai compris qu’il n’avait pas peur.
Il ne devait pas être là. Ce genre d’hommes ne viennent pas ici sans raison. Et surtout pas lui.
Je ne l’ai su qu’après. Rayan appartient à Gabriel Morello. Pas “en couple avec”. Pas “protégé par”. Appartient. Le genre de relation que personne ne questionne, parce que ceux qui le font finissent par disparaître.
Mais ça, à ce moment-là, je ne le savais pas encore.
Tout ce que je savais, c’est que ses yeux me cherchaient. Que mon souffle devenait plus court. Que mes limites, d’habitude si claires, devenaient floues.
Alors j’ai bougé.
Je l’ai frôlé. Il m’a suivi.
Direction l’arrière du club. Une salle pour le personnel. Lumière basse. Canapés en cuir. Une odeur d’alcool et de tension. La porte a claqué derrière nous.
Et là… plus rien n’a compté. Juste lui.
Juste ma main sur sa gorge qui le maintenait contre le mur.
De ma main libre, j'ouvrit les boutons de sa chemise, et le déshabilla entièrement. Je faisais glisser ma main le long de son tors le faisant frissonner.
Ma main descendait de plus en plus bas jusqu'à ce que je retire violemment son pantalon. Ma main attrapa son érection. Je perdais tout contrôle. Je n'en avais pas l'habitude. J'ai toujours refusé, mais son regard m'a crié d'accepter. Je n'ai pas eu le choix. Ces gestes me l'obligeait, et les miens l'acceptais.
Ma main sur son cou s'abaissa lorsque je l'agrippa pour le jeter doucement sur le canapé. À califourchon sur lui, ces yeux plantés dans les miens, me donnaient envie de lui. Qu'il m'appartienne. Juste une nuit. Juste une fois.
Son souffle contre ma peau. Sa faim, brute et brûlante, qui répondait à la mienne.
C’était urgent, dangereux, presque violent. Mais ce n’était pas juste du sexe. C’était une promesse.
Et moi, j’ai cédé. Totalement.
Mais je savais, même alors, qu’on n’en sortirait pas indemnes. Ni lui. Ni moi.
Je venais en passant cette nuit avec lui, de creuser ma propre tombe.
Il voudra me tué.
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