Juste Un Parapluie ( Et 89 Autres Histoires)
Thème 1 – Deux inconnus partagent un parapluie sous une pluie d’été
Je m'étais toujours dit que j’adorais les pluies d’été. Sentir les gouttes parfois glacées ruisseler sur ma peau, l’air encore chaud me réchauffer, mes pensées se taire à chaque goutte que j’observe ou qui me frappe. J’ai toujours trouvé ces sensations grisantes.
Elles avaient le don de me calmer instantanément, de me transporter sans effort dans un autre monde : paisible, silencieux, sans les klaxons, les éclats de rire trop forts des voisins, ou toutes les petites joies bruyantes de notre chère société.
J’aimais tellement m’y perdre que j’en oubliais que ce n’était pas normal d’y prendre autant de plaisir. Ce fut la même chose cet après-midi-là.
Je sortais, enfin libre après une journée de travail trop longue. Il pleuvait des cordes – ou plutôt des cordelettes, et j’en étais ravi. Tout content, je me préparais déjà à savourer chaque sensation, à m’ouvrir à tout ce que cette pluie pouvait offrir à mes sens.
Et c’est là qu’il a fallu qu’il intervienne.
Du haut de ses 1m90, avec sa carrure de bosseur, son regard de playboy fatigué et son… odeur. Une eau de Cologne de bébé. Sérieusement. Comme si ce corps-là avait le droit de sentir le lait hydratant à la camomille.
Bref, je m’égare. Vous ne l’auriez probablement pas deviné, mais c’était mon patron.
Et par un hasard cosmique, il attendait sa voiture juste à côté de moi. Il s’est avancé, lentement, et m’a lancé son regard le plus charmeur :
— Il pleut.
Comme si j’étais aveugle.
Franchement, y’a que moi à qui ce genre de truc peut arriver.
J’aurais pu m’éloigner. Tourner les talons. Mais au contraire… je me suis rapproché. Juste deux secondes. Juste pour m’abriter.
Et c’est comme ça que je me suis retrouvé piégé.
Par une odeur.
Une odeur par laquelle je suis devenu obsédé
Thème 2 - Une lettre oubliée dans un casier scolaire.
.
Un grincement continu.
La lumière qui me fuit.
Un cliquetis, suivi de bruits de pas qui s’effacent au fil des secondes…
Puis plus rien. Le silence.
Elle venait de s’en aller, en m’oubliant dans son casier, comme un vulgaire déchet.
Comme ces vieux câbles qu’elle abandonne, parce qu’ils ne lui sont plus d’aucune utilité.
Me voilà condamné à supporter l’obscurité…
Moi qui ai été la lumière de sa vie depuis ce mercredi soir où elle m’a trouvé, coincé entre deux cahiers.
Moi qui portais les douces paroles de la personne qu’elle affectionnait…
Moi qui lui transmettait la réciprocité de ses sentiments.
C’est fou, à quel point un humain peut vous aimer pendant des années…
Et vous abandonner sur un simple oubli.
Alors même qu’il a passé ses soirées à humer votre parfum, à vous serrer tendrement contre lui,
à vous répéter qu’il vous garderait toujours près de son cœur. Pour la vie.
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