Silhouettes dans l'Ombre

ZONE 17 —

L’alerte était fausse. Les lumières sont revenues. Tout le monde a ri, certains ont paniqué, d’autres ont profité du désordre pour disparaître un instant…

Mais Ann, elle, était figée. Cette voix. Cette phrase.

« Tu devrais vraiment arrêter d’attirer les problèmes, Phoenix. »

Elle l’a entendue, claire comme de l’eau. Et personne n’était là.

Le lendemain, la tension monte d’un cran. Deux nouveaux élèves sont transférés dans la classe.

1. Yuri\, une fille à l’allure calme mais à l’énergie électrique. Elle observe tout\, note tout. Comme si elle cherchait à assembler un puzzle dont les autres ne voient même pas les pièces.

2. Kael\, un garçon distant\, à l’humour tranchant et au regard trop vif. Il choisit de s’asseoir... au sixième banc. À côté d’Ann.

Personne ne comprend pourquoi Kael a été autorisé à bouger les places. Pas même le professeur. Mais il l’a fait, naturellement, comme si c’était prévu.

Nick, lui, ne dit rien. Il observe. Mais ses yeux ne quittent jamais le duo.

Dans la cour, pendant la pause, Sora explose :

« Elle attire tous les garçons ou c’est moi qui hallucine ? »

Yuri la regarde et murmure :

« Tu devrais être plus préoccupée par ce que tu ignores que par ce que tu vois. »

Plus tard, Kael dépose un carnet sur le bureau d’Ann. À l’intérieur : des croquis. Des schémas. Des connexions entre les élèves. Des liens, des secrets.

Et en bas d’une page, un mot :

"Zone 17. Ce n’est pas une école. C’est un échiquier. Et t’es déjà une pièce."

Le ciel est lourd au-dessus de l’école. L’électricité dans l’air est presque palpable. Depuis l’arrivée de Kael et Yuri, l’ambiance a changé. Même les professeurs semblent plus nerveux, comme s’ils savaient que quelque chose cloche mais ne pouvaient rien dire.

Ann arrive en classe, et tout de suite, elle sent que quelque chose ne va pas.

Son casier est entrouvert. Personne n’a le droit d’y toucher.

À l’intérieur, un téléphone. Pas le sien.

L’écran est allumé. Une vidéo floue, filmée de loin… elle la montre, elle, sur le toit du bâtiment. Mais elle n’est jamais montée là-haut.

Un message clignote en bas :

"Tu crois que c’est un jeu, Phoenix ? Règle 1 : personne n’est à l’abri. Même pas toi."

Nick entre, son regard passe de Kael à Ann. Il sent que ça chauffe. Il ne dit rien, mais il reste près d’elle toute la journée.

Kael, lui, note tout. Chaque réaction. Chaque tremblement.

Yuri murmure à Ann, à la sortie :

« T’as mis un pied dans quelque chose qui dépasse même Nick. Fais attention à qui tu fais confiance. »

Le soir, sur le toit interdit, un tag géant est apparu :

"ZONE 17 EST UNE ILLUSION. FUIS."

Mais fuir… c’est déjà perdre

ZONE 17 — : "Le Signal"

Le lendemain, l’école est sous silence. Le tag sur le toit a été effacé, comme s’il n’avait jamais existé. Mais Ann le sait : elle n’a pas rêvé.

Quand elle entre en classe, tout semble normal. Trop normal. Les élèves sourient, parlent fort, comme si l’alerte d’hier n’avait jamais eu lieu. Mais Nick, lui, garde les yeux rivés sur elle.

Ann s’assoit. Une sensation étrange l’envahit. Comme si chaque mouvement était observé… calculé.

Sous la table, un gribouillis.

“17h. Labo. Viens seule.”

Elle déchire le bout de papier et le garde dans sa poche. Pas un mot à Nick.

À 17h, elle pénètre dans le laboratoire de sciences. La pièce est vide. Sombre. Seule la lumière du projecteur clignote faiblement.

Puis, une voix sort des haut-parleurs :

« Ann. Si tu entends ça, c’est que t’as déjà franchi la ligne. Ce que tu vois, ce que tu crois savoir… tout est codé. On t’observe. Tu veux la vérité ? Suis les signaux. »

Soudain, une image apparaît sur l’écran. Une carte. Un plan de l’école avec certaines zones rouges. Une silhouette floue passe devant la caméra. Elle ressemble à Nick… mais ce n’est pas lui.

Le message se coupe brusquement. Une ombre apparaît dans l’encadrement de la porte.

« T’aurais pas dû venir seule, Ann. »

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