Le Flow Libre d’Amelia Chapitre 1 Fréquences interdites*

🎧 Le Flow Libre d’Amelia

Chapitre 1

Fréquences interdites*

Le silence, ici, n’est pas naturel.

Il est imposé. Programmé. Codé.

Dans la cité de *Néoclara*, tout est réglé au millimètre : les pensées, les gestes, les sons. Les émotions sont surveillées comme des menaces. Les mots sont pesés. Le rythme de la vie, lui, est artificiel — imposé par les fréquences du *Syndicat Sonore*, ceux qui régulent les battements de cœur comme des machines.

Mais moi, je suis née *dans le bruit*.

Et ce soir, je compte réveiller la ville.

Je m'appelle *Amelia*.

J’ai 19 ans. Et un *flow libre*.

Pas un style musical. Pas une attitude.

Un vrai pouvoir : celui de *ressentir les vibrations du monde*, de les traduire en son, en lumière, en vagues d’émotions. Une *connexion naturelle avec le rythme de la vie*.

Interdite.

Dangereuse.

Belle.

Ce soir, j'entre dans le *PULSE-9*, un ancien club illégal, caché sous les ruines d’un cinéma abandonné. L’air y est dense, saturé de sons numériques sans âme.

Les gens dansent sans sourire.

Un DJ automatisé envoie des beats autorisés. Personne ne pense.

Personne ne vit vraiment.

J’avance dans la foule, ma veste rose électrique scintillant sous les néons bleus. Mon *casque*, branché à mon deck personnel, pulse doucement.

Ce que je vais jouer ?

Personne ici n’est prêt pour ça.

Je monte dans la cabine.

Débranche le système central.

Connecte *mon deck*. Mon propre code. Mes samples. Mes fréquences.

Je ferme les yeux.

Et je lâche la première *note libre*.

Le son claque.

Pas une musique propre. Pas un rythme lisse.

Un battement brut. Organique. Réel.

La foule s’arrête.

Une onde traverse la salle.

Un garçon se met à rire sans raison. Une femme pleure. Quelqu’un tombe à genoux, le souffle coupé par la beauté d’un souvenir qu’il pensait perdu.

La *vie* revient.

*Le flow s’échappe.*

Des *sirènes mentales* retentissent.

Un message s’impose sur tous les écrans :

> _“Fréquence non autorisée détectée. Évacuez immédiatement. Intervention du Syndicat en cours.”_

Trop tard.

Trois agents apparaissent, en noir, visages masqués, armes soniques en main.

— *"Éteignez tout. Maintenant."*

Je souris.

— *"Ou quoi ? Vous allez me couper le son ? Mauvais move."*

Une onde explose, vibrante et chaude. L’air se déchire. Les drones tombent. L’agent le plus proche est projeté contre la barrière holographique.

Et là, ils arrivent.

*Mon crew. Ma famille. Mon battement.*

*NOVA* — muette, mystique, les yeux aussi brillants que son âme. Elle claque un rythme avec ses doigts, ancien code secret.

*ZEK* — hacker de l’ombre, visage flou sous un masque numérique, piratant déjà les murs sonores.

*ECHO* — petite IA flottante à la voix douce, née d’une fréquence oubliée, mon double sonore.

— “Amelia,” dit Echo, “intensité émotionnelle à 98%. Tu veux ralentir ?”*

Je le regarde droit dans l’optique.

— “Tu sais très bien que je ne ralentis jamais.”*

Et soudain… *il apparaît*.

*Maître Rhéon*.

Le visage glacé du Syndicat. Projeté sur tous les écrans. Il parle lentement, avec un calme calculé.

— *“Vous provoquez le chaos. Vous corrompez l’ordre. La paix commence par le silence.”*

Je retire mon casque.

Ma fréquence bat dans tout le club. Dans chaque veine, chaque nerf, chaque cœur éveillé.

Je murmure. Mais ma voix résonne partout.

— *“Non. La paix commence par un battement.

Et je suis là pour le faire entendre.”

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