loyauté brisées

Fuir ou mourir

L’air est épais, suffocant. On est pris au piège dans ce parking souterrain, piégés comme des rats. Sofiane nous a trahis, et maintenant, des hommes se rapprochent dans l’ombre.

Layla serre la mâchoire. Elle ne parle pas, mais je vois ses doigts se crisper sur son téléphone. Samir, lui, garde le regard rivé sur Sofiane, les poings serrés. L'adrénaline pulse dans mes veines.

Sofiane avance d’un pas. Trop calme.

— Yass, pourquoi t’as fui comme ça, frère ? commence-t-il, sa voix douce, trop douce. T’avais juste à parler avec moi, à m’faire confiance.

Je serre les dents.

— Confiance ? Je te faisais confiance, Sofiane. Tu étais censé être des nôtres. Kamel était ton pote. Comment tu peux dormir la nuit après ce que t’as fait ?

Sofiane fronce les sourcils, secoue la tête avec un sourire en coin.

— Ce que j’ai fait ? Non, non, t’as pas compris, Yass. J’ai rien fait. J’ai juste suivi le courant. C’est la jungle ici. Soit tu manges, soit tu te fais manger.

Samir explose, sa voix résonne dans le parking.

— T’as vendus tes propres frères, Sofiane ! Tu crois qu’ils vont te respecter, ces mecs ? Tu crois qu’ils vont te laisser en vie quand ils auront plus besoin de toi ?

Sofiane le fixe un instant, puis secoue la tête, un rictus amer sur les lèvres.

— Vous êtes des enfants, souffle-t-il. Moi, je suis réaliste.

Il lève la main, un geste presque paresseux. Les deux hommes derrière lui avancent, légers, prêts à sortir quelque chose de leurs vestes.

Layla murmure entre ses dents.

— C’est maintenant ou jamais.

Je hoche la tête. L’adrénaline m’explose dans la poitrine.

Puis on bouge.

La course contre la mort

Tout se passe en une fraction de seconde. Layla dégaine une bombe lacrymo et la balance au sol. Une explosion de fumée blanche envahit le parking.

— COUREZ !

On fonce vers la sortie, les cris derrière nous se mêlent au bruit de nos pas affolés.

— Attrapez-les ! hurle Sofiane, sa voix noyée dans le chaos.

On zigzague entre les voitures, les moteurs froids reflétant les ombres en mouvement. Derriere nous, des bruits de pas rapides, des coups de feu qui déchirent l'air.

Samir s’effondre soudainement avec un cri.

— Putain ! J’suis touché !

Layla le rattrape par le bras, le tire en avant. On n’a pas le temps de penser. Pas le temps de vérifier. Faut juste courir.

La sortie est proche. Quelques mètres encore.

Soudain, une voiture nous bloque le passage. Deux hommes en sortent, armés.

On est faits.

Face à face

Le souffle court, je lève les mains. Layla fait pareil. Samir grimace, du sang coulant sur sa jambe.

Un des types s’avance, le flingue pointé vers moi.

— Dommage, les gars.

Sofiane arrive à son tour, mains dans les poches, tranquille.

— T'aurais dû m'écouter, Yass.

Je serre les poings. Mon regard accroche Layla. Elle a toujours sa main dans sa poche, prête à tenter quelque chose.

Sofiane s'accroupit devant moi.

— C'est ça que j'aime chez toi. T'es un battant. Mais t'as choisi le mauvais camp.

Je crache au sol.

— Va te faire foutre.

Il soupire, puis fait un signe de la main.

— Tuez-les.

Un bruit de moteur retentit à ce moment-là. Des phares éblouissent tout le parking. Un crissement de pneus.

Et puis, tout bascule.

Fin du Chapitre 7

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