petit café discret près du campus de Nolan. L’automne commence à colorer les arbres. Sacha est déjà installé à la terrasse, le regard fixé sur son café refroidi. Nolan arrive, l’air fatigué, les traits tirés. Ils échangent un regard, sans un mot au début.
Nolan
(s’asseyant, posant ses clés sur la table) :
Merci d’être venu.
Sacha
Je crois qu’on avait besoin de se parler ailleurs que par textos glacés.
(Un court silence. Sacha joue avec sa cuillère. Nolan l’observe, sans réussir à soutenir son regard très longtemps.)
Nolan
Tu me manques, tu sais ?
Sacha
(voix douce mais ferme) :
Alors pourquoi est-ce que je me suis senti aussi invisible ces dernières semaines ?
(Nolan baisse les yeux. Il sait que Sacha a raison.)
Nolan
J’ai… mis toute mon énergie dans mes études. Parce que j’ai peur de rater.
Mais j’ai jamais voulu te faire passer après. J’ai juste pas su gérer.
Sacha
Je t’en veux pas de vouloir réussir. Je t’en veux de pas m’avoir laissé une place.
Et je m’en veux à moi-même d’avoir attendu, espéré, puis douté.
(Ils se regardent enfin dans les yeux. Vraiment. Le cœur lourd.)
Nolan
Tu veux… qu’on arrête ?
Sacha
(hésite, les larmes aux yeux mais la voix calme) :
Non. Je veux qu’on se laisse respirer.
On s’est rencontrés au lycée. On était fusionnels. Peut-être trop.
Là, on est en train de devenir deux adultes… et on sait même plus qui on est, séparément.
Nolan
(voix serrée) :
Tu proposes… une pause.
Sacha
Ouais. Une pause. Pas une fin. Juste… une façon de ne pas tout casser.
Nolan
Et si, pendant cette pause… quelqu’un d’autre entrait dans ta vie ?
Sacha
(sourire triste) :
Alors c’est que t’étais pas censé y rester.
(Silence. Nolan hoche lentement la tête. Il attrape la main de Sacha, une dernière fois, longuement.)
Nolan
Tu restes… le premier que j’ai aimé. Et celui que je n’oublierai jamais.
Sacha
Toi aussi. Même si on prend deux chemins différents pendant un moment… mon cœur saura toujours où t’as laissé ton empreinte.
Sacha rentre seul dans sa chambre. Il enlève une photo d’eux deux du mur, la glisse dans un tiroir, doucement. Pas pour l’effacer. Pour la garder… en attendant.
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