Annita : "Oui, Monsieur."
Rayan s’éloigne sans même se retourner, laissant les deux filles stupéfaites, me scrutant intensément.
Sana : "Tu es la servante la plus chanceuse que je connaisse."
Sara : "Et c’est un euphémisme. Tu le vois tous les jours, au réveil, au repas, le soir dans ses pires états… Tu dois être celle qui connaît tous ses secrets."
Annita : "Les filles, vous vous trompez complètement. Ce n’est pas du tout ce que vous croyez. C’est strict. Vraiment strict de travailler pour lui. Je n’ai droit de lui parler que pour son travail, ses devoirs ou en cours, et c’est tout."
Sara : "Donc tu n’as jamais tenté quoi que ce soit avec lui ?"
Annita : "Non, rien, à part jouer l’alibi. Rien d'autre, les filles. Bref, je vous laisse, j’ai des tâches à accomplir."
Sana : "Alors, à demain. Soyons amies, d’accord ?"
Annita : "Avec plaisir, les filles."
Cela me fait du bien de parler à d'autres que Rayan ou le professeur. Elles semblent sympathiques. J'ai hâte de mieux les connaître. Elles sont probablement les seules à vouloir m’adresser la parole ici. Je rentre chez moi à pied, mettant une bonne quarantaine de minutes. Une fois arrivée, je me dirige vers la cuisine où je trouve ma mère. Je lui raconte brièvement ma journée, me change rapidement, et me dirige ensuite vers la chambre de Rayan.
Annita : "Monsieur, je suis rentrée."
Rayan : "Attends, je mets juste un pantalon."
Annita : "D’accord, et pourquoi ne pas en profiter pour mettre un haut, tant que tu y es ?"
Je sais bien qu’il ne m'écoutera pas, mais je tente tout de même. Il m’ouvre la porte comme prévu. Il n’a pas prêté attention à ma remarque. Il est torse nu, et ses abdos sont visibles. Sa peau parfaite me donne presque des complexes.
Rayan : "Quand tu auras fini de mater ton patron, tu peux entrer."
Annita : "Non, je ne vous matais pas, Monsieur."
Rayan : "Allez, fais pas la timide. T'as vu la bombe que je suis."
Annita : "Tes chevilles doivent être hyper solides. Vu tout ce que tu dis, elles n’ont toujours pas explosé."
Rayan : "Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?"
Annita : "En d’autres termes, tu es un narcissique."
Rayan : "Donc, tu te prends pour une grande, planche à pain ?"
Annita : "Non, c’est juste une observation, Monsieur. Vous m’avez demandé d’être honnête, je le suis."
Rayan : "Et là, tout à coup, tu te lâches ? D’habitude, t’es pas aussi directe."
Annita : "Non, c’est juste que tu n’entends que ce que tu veux entendre."
Rayan : "Ouais, c’est vrai. Ce que tu dis m'intéresse rarement."
Pff, quel sale type. Je ne peux m'empêcher de le fixer. Il doit savoir qu’il m’agace, et il en profite.
Rayan : "Tu dois me maudire intérieurement, non ? Je vois bien ton regard, planche à pain."
Annita : "Peut-être que oui, peut-être que non. Et si on commençait nos devoirs ?"
Je sors mes livres et commence à travailler. Mais en réalité, je ne fais que meubler. Lui, il se fiche totalement de ses cours. Son attitude commence sérieusement à m’agacer.
Annita : "Monsieur, à la fin de la semaine, il y a les examens d’entrée pour évaluer notre niveau. Il serait peut-être temps que vous vous concentriez, non ?"
Il se lève brusquement de son lit et se dirige vers son bureau. Je sens la chaleur de son corps derrière moi, une pression étrange envahit l’air. Il se penche et commence à murmurer près de mon oreille.
Rayan : "Ce qu’on a vu aujourd’hui, je le connais déjà. Inquiète-toi plutôt pour toi."
Je tourne la tête brusquement, et nos lèvres frôlent presque. C’est à un souffle près.
Annita : "Si vous connaissez déjà les cours, pourquoi me demander de venir vous aider à les réviser ici, dans votre chambre ?"
Je ne bouge plus. Nos visages sont à quelques centimètres. Une tension palpable flotte entre nous. Je suis légèrement brûlante de l’intérieur.
Rayan : "Pour que mon père me foute la paix."
Il ne quitte pas mes lèvres des yeux et, d’un geste presque imperceptible, il effleure mon pouce. Je reste figée, incapable de réagir.
Rayan : "Je dois avouer qu’elles sont douces et chaudes. J’étais surpris ce matin, mais tu manques encore cruellement d’expérience, gamine."
Annita : "Je n’en ai aucune. Ce matin, vous m’avez pris mon premier baiser."
Rayan : "Donc, tu n’as jamais eu de petit ami, Annita ?"
Annita : "Non, jamais. Bon, je vais me lever, si vous n’avez plus besoin de moi. Il me reste des tâches à accomplir, entre autres, la ligne de votre père."
Rayan : "Non, reste et termine tes devoirs. Et après, tu pourras t’en aller."
Annita : "Je pourrai le faire plus tard, avant de me coucher."
Rayan : "Ce n’était pas une demande, c’était un ordre, gamine."
Annita : "D'accord, Monsieur."
***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***
31 épisodes mis à jour
Comments