chapitre 2

— Désolé, les filles, mon cœur est déjà pris.

Un silence s’installe avant qu’un chœur de déceptions ne s’élève.

— Oh, c’est trop dommage…

Je les entends déjà murmurer des critiques à mon sujet, leurs voix pleines de jalousie. Petit à petit, elles se dispersent toutes… enfin, presque.

Trois filles restent en place : une blonde, une brune et une rousse, toutes aussi magnifiques les unes que les autres. À côté d’elles, je me sens… tellement banale.

La blonde s’avance, les bras croisés.

— Rayan et moi ? J’ai cru…

— T’as cru quoi ? réplique-t-il, indifférent. Il n’y a rien du tout entre nous. C’est elle que j’aime.

Je cligne des yeux, complètement abasourdie.

Pendant qu’il balance ces énormités, sa main est toujours posée autour de ma taille et ma tête repose contre son épaule. Ça fait combien de temps que ça dure ? Une éternité ? Pourtant, ça ne doit pas faire plus de cinq minutes.

La brune plisse les yeux.

— Rayan, je ne te crois pas.

Mauvaise idée.

Je n’ai même pas le temps de réagir qu’il m’attrape par le menton et se rapproche dangereusement. Son souffle chaud effleure mes lèvres… avant qu’il ne les capture dans un baiser.

Je sens sa langue s’immiscer dans ma bouche.

Mon premier baiser.

Je devrais être en colère. Vraiment en colère. Il vient de me le voler, sans mon consentement.

Mais le pire ?

C’est que j’apprécie ce moment.

Il embrasse… incroyablement bien.

Sous les regards choqués des trois filles, je reste figée, incapable de bouger. Finalement, elles finissent par partir, nous laissant seuls. Et c’est là que je reprends mes esprits.

Je le repousse violemment.

— Tu as quoi ? demande-t-il, surpris.

— Rien. Elles sont parties, donc… arrêtez ça, s’il vous plaît.

Un sourire malicieux étire ses lèvres.

— Ça n’avait pas l’air de te déplaire.

Je détourne le regard, le cœur battant.

— Monsieur, il faut qu’on rentre en classe.

Il me fixe un instant, puis esquisse un sourire avant de partir.

Je prends une grande inspiration et le suis de loin.

Je suis nouvelle ici, ce qui signifie… que je vais devoir me présenter devant toute la classe.

Génial. Comme si ma journée n’était pas déjà assez catastrophique.

Professeur : "Allez, viens te présenter."

Annita : "Je m'appelle Annita Sanchez, j'ai 16 ans et c'est mon premier jour ici."

Professeur : "C’est parfait, installe-toi près de Rayan, jeune fille."

À cet instant, je croise son regard. Il sait, il a compris pourquoi je suis là et quel rôle je suis censée jouer auprès de lui. Je me dirige lentement vers ma place. Les regards des autres filles me traversent comme des flèches. Elles m’observent, toutes sans exception. Et moi, sans vraiment pouvoir m'en empêcher, je scrute Rayan du regard.

Rayan : "Quoi ? Pourquoi tu me fixes comme ça ?"

Annita : "Pfff... Rien, rien du tout."

Rayan : "Vu ta réaction, je doute que ce soit rien. Tu devrais être flattée d’avoir le privilège de t’asseoir à côté de moi."

Annita : "Ah, tu crois ? Vous allez vite sentir vos chaussures vous serrer. Et franchement, ça n’a rien à voir avec ça. Donc, si tu veux bien, je vais essayer de me concentrer sur les cours. Parce qu’il faut bien que j’écoute pour nous deux, non ?"

Rayan : "Mission accomplie, tu as compris ta principale tâche. C’est déjà un bon début."

Il me lance un sourire ironique. Impossible de ne pas serrer les dents. Ce type de gosse de riche m’agace au plus haut point. Comment je vais tenir toute l'année à ses côtés ? J'espère de tout cœur qu'on ne sera pas toujours l'un à côté de l'autre.

À ma grande surprise, c’est exactement ce qui se passe. Je suis assignée à sa place dans tous les cours. Le grand maître a tout manigancé pour qu’on soit constamment ensemble. À ce stade, je suis probablement l'ennemi numéro un de toutes les filles du lycée. Est-ce que je vais réussir à me faire une place ici ?

Les heures passent, et les cours se déroulent assez calmement. À la sortie, deux filles me rejoignent près du portail.

Fille 1 : "Salut, je m'appelle Sana."

Fille 2 : "Et moi, Sara."

Annita : "Salut, Annita."

Sana : "Enchantée ! J’ai voulu venir te parler plusieurs fois, mais je ne voulais pas te déranger."

Sara : "Oui, c’est vrai. Tu semblais tellement concentrée pendant les cours."

Annita : "Je suis ici pour étudier, pas pour faire du tourisme. C’est un peu différent de mon ancien lycée."

Sana : "Pourquoi donc ?"

Annita : "Vous allez vite comprendre. Je ne viens pas d’un milieu aisé. Je suis pauvre et je n’ai pas eu de bourse pour entrer ici. Alors, vous devinez ce que ça implique ?"

Sara : "Ah, ici, tous les élèves pauvres ont une bourse. Ceux qui n’en ont pas, ce sont les… serviteurs des familles riches."

Annita : "C’est exactement ça."

Sana : "Alors vous devez être une dizaine dans le même cas."

Sara : "À peine. Il n’y en a pas beaucoup ici."

Annita : "Et je suis certaine que vous ne savez même pas qui ils sont, ni pour qui ils travaillent."

Sara : "Et toi, tu travailles pour qui, exactement ?"

Annita : "Pour un dictateur sans cœur, qui n’a aucune pitié pour moi."

Sans le vouloir, mes mots s’échappent. Sana et Sara restent sans voix, leurs yeux écarquillés. C’est alors que je sens une présence glaciale derrière moi. Je me retourne. La silhouette froide n’est autre que Rayan.

Rayan : "Un dictateur sans cœur, hein ? C’est la première fois que j’entends ce que tu penses de moi."

Annita : "Monsieur, je suis désolée… J’aurais dû garder ça pour moi."

Rayan : "Même si tu le gardes pour toi, tu le penses quand même. Moi qui voulais être sympa et te proposer de monter dans la voiture, vu que ton vélo a été volé."

Annita : "Je vais rentrer à pied, ça ira."

Rayan : "Quand tu rentres, viens directement dans ma chambre."

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