Obsession Maladive
Chapitre 1
Steven Anderson se tenait debout devant la grande baie vitrée du salon, observant d’un air absent le paysage urbain qui s’étendait à l’horizon. Le soleil du matin projetait une lumière dorée sur les gratte-ciel de New York, leur donnant un éclat presque irréel. Derrière lui, l’immense demeure de sa famille se tenait majestueusement, une incarnation de la richesse et du pouvoir.
À 17 ans, Steven avait tout pour lui. Il était beau, avec ses cheveux bruns légèrement en bataille et ses yeux bleus perçants qui semblaient capturer l’attention de quiconque croisait son regard. Mesurant 1,75 mètre, il avait la carrure d’un athlète et s’habillait avec une élégance rebelle, son style bad boy parfaitement étudié. Ses vêtements de marque épousaient ses muscles sculptés, témoignant d’heures passées à la salle de sport. À première vue, il semblait avoir une vie parfaite : une famille richissime, une grande sœur accomplie, et un avenir tracé dans l’or.
Mais malgré tout ce qu’il possédait, Steven se sentait étrangement vide. Sa famille, bien qu’aimante en apparence, était souvent trop absorbée par leurs affaires pour véritablement prêter attention à lui. Son père, Marc Anderson, était un magnat de la finance, constamment en voyage ou enfermé dans son bureau, traitant des affaires qui lui échappaient. Sa mère, Élisa, une ancienne mannequin reconvertie dans les affaires, était souvent prise dans des réceptions mondaines et des projets caritatifs. Quant à Sarah, sa sœur de 22 ans, elle avait déjà intégré l’entreprise familiale et brillait dans son rôle, confirmant encore une fois son statut de favorite.
Steven, lui, se sentait comme une ombre dans ce monde de lumière. Il était là, présent physiquement, mais son esprit était ailleurs. Et cet ailleurs avait un nom : Léna Cooper.
Léna était son amie la plus proche, celle qui avait grandi avec lui, celle qui connaissait ses secrets et ses faiblesses. Petite et élancée, avec ses 1,68 mètre, ses cheveux bruns et ses yeux noisette, elle était belle d'une manière naturelle et discrète, à l’opposé de la sophistication de son monde. Pour Léna, Steven était un confident, un allié fidèle. Mais pour Steven, Léna était bien plus que cela. Elle était l’objet de son obsession, un amour profond et secret qu’il gardait enfoui au plus profond de lui-même.
Chaque jour passé à ses côtés était à la fois un plaisir et une torture. Il aimait sa présence, son rire, la façon dont elle le regardait avec ses grands yeux pleins de confiance. Mais il souffrait aussi de la voir si proche de Ryle Williams, son meilleur ami. Ryle, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, avait tout pour lui plaire : il était charmant, intelligent, et surtout, il semblait se rapprocher de plus en plus de Léna. Une proximité qui ébranlait Steven, éveillant en lui une jalousie qu’il avait du mal à contenir.
Ce matin-là, en route pour le lycée Willostreet, Steven se perdit dans ses pensées. Il savait qu’il devait garder le contrôle, que son amour pour Léna devait rester un secret bien gardé. Mais chaque jour passé à ses côtés renforçait son désir de la posséder, de l’avoir rien que pour lui. Et chaque jour, ce désir devenait plus difficile à maîtriser.
Arrivé au lycée, Steven aperçut Léna près de l'entrée, discutant joyeusement avec Ryle. Il serra les poings, cachant son irritation derrière un masque de calme. Léna se tourna vers lui, un sourire éclatant illuminant son visage.
« Steven ! Enfin, tu es là ! » dit-elle en lui faisant signe de la rejoindre.
Il hocha la tête, forçant un sourire. « Désolé pour le retard. »
Ryle lui donna une tape amicale sur l’épaule. « On t’attendait pour aller en cours. »
Steven suivit le mouvement, gardant ses pensées pour lui. Tout en marchant à leurs côtés, il sentit la tension monter en lui, une tension qu’il ne pouvait partager avec personne. Léna continuait de rire et de parler, inconsciente de la tempête qui faisait rage dans le cœur de Steven. Il se promit de garder le contrôle, de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. Mais au fond de lui, il savait que cette promesse serait de plus en plus difficile à tenir.
La cloche du lycée Willostreet retentit, marquant le début des cours. Le son résonnait à travers les couloirs impeccablement propres, remplis d'élèves vêtus d’uniformes coûteux et de chaussures brillantes. Le bâtiment, avec ses colonnes de marbre et ses larges fenêtres, était aussi prestigieux que les étudiants qu’il accueillait. Mais pour Steven, cet endroit n'était qu'une autre cage dorée.
Alors qu’ils se dirigeaient vers leur première classe, Léna et Ryle discutaient avec enthousiasme des préparatifs pour la soirée de gala annuelle du lycée, un événement très attendu par tous. Chaque année, c’était l’occasion pour les familles les plus influentes de la ville de se retrouver, de parader en robes de créateurs et en costumes taillés sur mesure. Steven, lui, n'avait jamais vraiment apprécié ces événements. Pour lui, ils n'étaient qu'une autre vitrine de la superficialité qui entourait sa vie.
« Tu as déjà choisi ta robe, Léna ? » demanda Ryle avec un sourire complice.
Léna hocha la tête. « Oui, ma mère m'a aidée à choisir. Elle est magnifique, je pense que tu vas adorer ! »
Steven, silencieux, écoutait d'une oreille distraite. Il imaginait déjà Léna dans cette robe, éblouissante, attirant tous les regards. L'idée que Ryle puisse être celui à ses côtés ce soir-là le rendait malade. Pourtant, il savait qu'il ne pouvait rien dire, rien faire pour changer la situation. Alors, il enfouit ses sentiments, comme il le faisait toujours.
« Et toi, Steven, tu vas avec qui au gala ? » demanda Léna en se tournant vers lui, brisant le silence qui commençait à devenir pesant.
Steven haussa les épaules, feignant l’indifférence. « Je n’y ai pas encore vraiment pensé. Ce genre de soirée n’est pas trop mon truc. »
« Tu dis ça tous les ans, mais tu finis toujours par venir, » répliqua Ryle en riant.
« Parce que je n’ai pas vraiment le choix, » répondit Steven, un sourire ironique aux lèvres.
Ils arrivèrent à la salle de classe, où ils prirent place à leur table habituelle. Steven s’assit entre Léna et Ryle, une position qui, en d'autres temps, aurait été parfaite. Mais aujourd’hui, c’était comme se retrouver coincé entre deux mondes qui s’éloignaient de plus en plus de lui.
Le professeur entra, commençant à distribuer les feuilles pour un examen surprise. Steven soupira intérieurement, se forçant à concentrer son esprit sur les questions devant lui. Mais, malgré ses efforts, ses pensées revenaient toujours à Léna. Pourquoi ne pouvait-il pas la sortir de son esprit, même pour un instant ?
Le cours se déroula sans incident, et dès que la cloche annonça la fin de l'heure, Léna se tourna vers Steven. « Ça te dit qu’on se retrouve après les cours ? J’ai besoin de ton avis sur quelque chose. »
Steven sentit son cœur s'accélérer. « Bien sûr, je suis là pour toi. »
Ryle les regarda avec curiosité. « Besoin d’aide pour un devoir ? Si c’est le cas, je peux vous rejoindre. »
Léna secoua la tête en riant. « Non, rien à voir avec l’école. C’est plus… personnel. »
Steven ne put s'empêcher de lancer un regard furtif à Ryle, cherchant à déceler une quelconque jalousie, mais son ami sembla prendre la réponse de Léna à la légère, sans y prêter trop d'attention. Pourtant, Steven savait qu’il y avait quelque chose de plus profond qui se jouait entre eux, quelque chose qui restait non-dit, même entre les meilleurs amis.
Lorsque les cours se terminèrent enfin, Steven rejoignit Léna à la sortie du lycée. Le soleil d'après-midi baignait la ville d'une lumière chaude, contrastant avec la froideur intérieure que Steven ressentait depuis le matin. Ils marchèrent ensemble en direction du parc voisin, un lieu qui avait vu grandir leur amitié au fil des années.
Le parc était presque désert à cette heure de la journée, offrant un havre de paix loin du brouhaha de la ville. Ils prirent place sur un banc, à l’ombre d’un grand chêne. Léna semblait nerveuse, triturant une mèche de ses cheveux bruns. Steven attendait, un peu inquiet de ce qu’elle allait lui dire.
« Steven… » commença-t-elle doucement, levant ses yeux noisette vers lui. « Je sais que je peux tout te dire, et c’est justement pour ça que j’ai besoin de ton avis. »
Steven hocha la tête, essayant de masquer l’appréhension qui montait en lui. « Tu peux tout me dire, Léna. Quoi qu’il arrive, je serai là pour toi. »
Elle sourit, un sourire timide qui fit battre le cœur de Steven un peu plus fort. « C’est à propos de Ryle. »
À l’entente de ce nom, Steven sentit son estomac se nouer. Bien sûr, c’était de Ryle qu’il s’agissait. Ça l’était toujours. Mais il se força à rester calme, à jouer le rôle du meilleur ami compréhensif.
« Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? » plaisanta-t-il pour alléger l’atmosphère.
Léna hésita, son sourire s’estompant légèrement. « Ce n’est pas vraiment ce qu’il a fait, c’est plutôt… ce que je ressens. »
Steven resta silencieux, un nœud se formant dans sa gorge. Il sentait que la conversation prenait un tournant qu’il redoutait depuis longtemps.
« J’ai l’impression que… je commence à avoir des sentiments pour lui, » avoua-t-elle finalement, sa voix teintée d’une confusion palpable. « Mais en même temps, je ne sais pas si c’est vraiment de l’amour ou si c’est juste une simple attirance. Et c’est là que j’ai besoin de toi, Steven. »
Le monde de Steven sembla s’effondrer autour de lui. Il aurait dû s’y attendre, mais entendre ces mots de la bouche de Léna était bien plus douloureux qu’il ne l’avait imaginé. Cependant, il savait qu’il devait rester fort, pour elle.
« Léna, c’est normal d’être confus dans ce genre de situation. » Sa voix se voulait rassurante, mais il sentait ses propres émotions vaciller. « Parfois, on a besoin de temps pour vraiment comprendre ce qu’on ressent. »
Léna soupira, ses épaules se relâchant légèrement. « Oui, tu as sûrement raison. Je ne veux pas gâcher notre amitié à cause de sentiments que je ne comprends même pas encore. »
Steven hocha la tête, cachant la douleur qui transperçait son cœur. « Prends le temps qu’il te faut, Léna. Et souviens-toi, je serai toujours là, quoi qu’il arrive. »
Elle lui sourit, reconnaissante. « Merci, Steven. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »
Ils restèrent un moment en silence, chacun perdu dans ses pensées. Pour Léna, ce silence était apaisant, un moment de calme dans le tourbillon de ses émotions. Pour Steven, c’était une torture silencieuse, une épreuve de plus dans sa lutte intérieure.
Finalement, ils décidèrent de rentrer chez eux, le soleil commençant à décliner. Sur le chemin du retour, Léna retrouva son sourire, parlant avec enthousiasme du gala à venir, comme si leur conversation n’avait été qu’un mauvais rêve. Steven l’écoutait distraitement, tentant de se convaincre que tout irait bien, qu’il pourrait continuer à cacher ses sentiments. Mais au fond de lui, il savait que quelque chose avait changé, et que leur relation ne serait plus jamais la même.
Arrivés devant la demeure des Anderson, Léna lui fit un signe de la main avant de s'éloigner, légère et insouciante. Steven la regarda s’éloigner, son cœur lourd de tout ce qu’il ne pouvait pas dire, de tout ce qu’il ne pouvait pas faire. Quand elle disparut de sa vue, il poussa un profond soupir et entra dans la maison.
Les couloirs étaient silencieux, les domestiques se faisant discrets. Steven monta directement dans sa chambre, s’enfermant dans ce qui était devenu son refuge. Il s’approcha de la fenêtre, observant les lumières de la ville qui commençaient à s’allumer une à une. La vue était magnifique, mais pour lui, elle n’avait rien de rassurant.
Il savait que la soirée serait longue, et que le sommeil serait difficile à trouver. Tout ce qu’il désirait, tout ce qu’il aimait, lui échappait. Et malgré tous ses efforts pour rester maître de lui-même, l’obsession qu’il nourrissait pour Léna ne faisait que croître, devenant chaque jour un peu plus difficile à contenir.
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