Chapitre 10 ( deuxième partie)

__ La tendresse ça te dit quelque chose ? Gueulé-je presque en foudroyant mon abruti de frère du regard.

__ Pourquoi, t'étais occupé ? Marmonne-t-il l'air blasé. Oh salut miss Kobé. Il retrouve sa joie de vivre l'enfoiré.

__ Bonjour monsieur. Elle s'incline légèrement avant que son regard ne parte de moi à mon frère et ainsi de suite. Ah c'est lui qui était avec vous ce jour là ? J'avais compris que vous étiez des frères vu la ressemblance.

__ Quoi alors, elle s'en rappelle ?s'enthousiasme Ansel, sourire jusqu'aux oreilles.

__ Ouais mais je l'ai un peu aidé.

Ansel lui sourit encore plus et elle le lui rend et moi...j'ignore la sensation étrange que je ressens dans le bide.

Elle a un sourire magnifique, c'est la perfection incarnée ou quoi.

__ Ansel Kane, dit-il en lui serrant la main. Je veux qu'on soit les meilleurs amis du monde, t'en penses quoi?

__ Eh bien...

__ On peut se tutoyer et s'appeler par nos prénoms n'est-ce pas?

__ Euh... Bien sûr avec plaisir. Elle lui sourit à nouveau et mon frère dépose prudemment un baiser sur sa joue. Je dois retourner travailler, il y a deux clients dont je dois m'en occuper.

__ Bien sûr. On déjeune ensemble ?

__ Aucun problème pour moi.

Je pensais pas qu'elle pouvait sourire autant cette nana.

__ Hé attendez, vous-

La porte claque...

Et je serre les dents en fusillant Ansel du regard.

__ J'ai rien fait. Il se défend les main en l'air.

__ J'avais pas fini de parler avec elle.

__ T'en fais pas tu auras tout le temps... Sinon, c'est quand que tu lui avoues tes sentiments ?

Je le regarde de travers et il éclate de rire.

__ Fais pas cette tête, dit-il, hilare. Tu veux juste pas l'avouer, mais moi je sais que t'es mordu. Cette meuf, tu l'as dans la peau. Mais bon si tu veux jouer les ténébreux intimidants, c'est toi que ça regarde. Toute façon, de nous deux je suis celui qui aura raison. Tu vas lui manger dans la main.

Il ne me laisse pas le temps de lui enfoncer mon poing dans sa tronche qu'il disparaît dans les chiottes.

Je serre la mâchoire, pensant à ce qu'il vient de dire.

Mais de quel sentiments il parle ce petit tas d'enfoiré ?!...

Je reprends place derrière le bureau mais c'est à peine si j'arrive à me concentrer. Involontairement, je cogite sur ce que vient de me balancer Ansel et ça me les brises encore plus.

Je n'ai aucun sentiment pour cette meuf, aucun.

D'accord, je reconnais qu'elle a un certain...je sais pas quoi sur moi, mais faut pas pousser. Elle est jolie et tout, mais celle qui me fera redécouvrir ce qu'est l'Amour n'est pas encore née...

Puis...

C'est quoi l'amour putain, c'est juste un sentiment merdique qui atterrit brusquement dans ta vie sans ta permission et se permet d'y foutre un bordel total dont tu en deviens littéralement cinglé, je veux plus jamais y avoir affaire, je m'étais promis à moi-même...

Et cette Cannelle n'est personne pour me faire faire le contraire.

Je jette un œil rapide dans la direction des chiottes et Ansel n'en sort toujours pas. L'enfoiré ne fait jamais ses besoins à la maison, je vais le butter un jour pour ces conneries.

__ Viens pas polluer mon bureau Ansel, merde tu fais chier, gueulé-je presque.

__ Mais t'es pas bien, chuis pas en train de chier, je me fais beau pour mon prochain rendez-vous.

Je soupire, épuisé et me masse la tempe avant de me lever d'un bond et sortir du bureau de Natacha qui est à présent le mien. J'eus un mouvement de recul me rendant compte d'où mes jambes m'ont emmenés sans même que je ne sois au courant et jette des coups d'œil çà et là comme une personne qui foule un territoire interdit.

La porte est entre-ouverte et la curiosité me pousse à savoir ce qu'elle fait...

__... Oui mon cœur entendis-je et je me fige. Mais oui, je te promets que je ferai tout pour me libérer à temps demain pour éviter d'être en retard.

Pour une raison inconnue, je sens mon sang chauffé douloureusement mes veines et ma poitrine se serre.

Mon chéri ?

Mais...

Je croyais qu'elle avait peur des hommes et... Elle est fiancée alors ?!... Elle nous a tous bernés?

Mais non, ce que nous a dit Adam n'était pas un mensonge, personne ne peut rigoler avec un truc pareil.

Il n'empêche que son histoire du comme quoi, elle a peur des hommes est fausse. Elle a un mec dans sa vie alors pourquoi avoir réagi de cette façon lorsque je l'ai touché ?

J'ouvre grand la porte et y entre ; elle sursaute, puis se lève doucement sans me quitter des yeux alors que j'avance dans sa direction.

__ Vous... désirez quelque chose monsieur ? Fit-elle en rangeant son téléphone dans sa poche ; je m'arrête net, seul le bureau nous sépare.

__ Vous êtes fiancée ?

Ma question la surprend...

Et moi aussi ça m'a surpris que je sorte un tel truc de cette façon mais je ne le montre pas...

Et merde, pourquoi j'ai le cœur qui me serre autant la poitrine à cause de ces deux foutus mots que je viens d'entendre ?!...

Mon chéri...

Je serre mes poings qui sont fourrés dans mes poches alors que j'ai une folle envie d'enfoncer un contre le mur à ma gauche.

Elle a un mec putain...

Un saloperie de mec pour qui elle compte rentrer tôt demain.

Elle me regarde dans le blanc des yeux sans ciller... Et son expression indifférente à ma personne me fout encore plus les boules, putain.

__ Vous étiez au téléphone avec votre petit ami?... Ou votre fiancé ?

Elle fronce sérieusement les sourcils et cela a été un geste de trop pour moi.

__  Vous voulez bien arrêter de roucouler au téléphone et vous mettre au travail ? M'emporté-je.

__ Je...elle cligne des yeux ayant un mouvement de recul. C'est l'heure de ma pause... Et ce n'est pas ce que vous croyez, je-

__ Ça ne m'intéresse pas. Vous êtes ici pour bosser et être rémunérée alors méritez votre salaire Miss.

Je n'attends ni aucune réponse ni aucune réaction de sa part puis ressorts de la pièce encore plus vénère.

Canny a été v*olée il y a sept ans.

Je me crispe violemment alors que cette phrase atterrit brutalement dans mon esprit.

Mais merde, pourquoi je repense encore à cela?...

Retournant dans mon bureau, je ferme fortement les yeux pour chasser toutes ces pensées qui ne m'aident vraiment pas de mon esprit.

Elle n'a pas peur des hommes. C'était juste moi le problème, ce qui s'est passé hier.

Et le simple fait de m'en rendre compte ne m'aide pas également.

Elle avait piqué une putain de crise parce que je l'avais touché alors qu'elle a un mec?

Je balance violemment mon poing contre le mur sans plus me contenir.

Ils vont se voir demain...

Elle va descendre tôt pour aller le voir, lui.

Mon cœur serre à nouveau ma poitrine et j'accours me servir un verre de n'importe quelle alcool sans trop chercher à savoir laquelle je suis en train d'ingurgiter.

Une jointe...

J'ai sérieusement envie de m'en rouler une nom d'un chien.

Mais je ne peux pas...

Ansel est dans les parages et je lui ai promis de ne plus y toucher...

Promesse dont je regrette depuis un moment d'ailleurs.

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