Épisode 5

Je ne sais pas combien de temps je suis resté inconscient après la blessure par balle à la poitrine. J'ai ouvert les yeux lentement, tout autour de moi était dans l'obscurité la plus totale.

Je me sentais étrange, l'espace d'un instant j'ai cru que j'étais mort. Cependant, la douleur dans mon torse m'a fait réaliser que ce n'était pas le cas.

J'ai refermé les yeux, mon esprit me jouait un tour. J'ai serré les poings en me remémorant tout ce que j'avais vécu.

De légères gouttes de sueur coulaient de mon front. J'avais la bouche sèche, comme si je n'avais pas bu une goutte d'eau depuis longtemps.

J'ai rouvert les yeux. Je me suis redressé avec difficulté. J'ai regardé la pièce avec curiosité. Il faisait sombre, aussi sombre que la nuit.

Un bandage blanc couvrait une partie de mon torse, la douleur était intense, mais supportable. J'ai porté ma main à ma poitrine, précisément à l'endroit où Lorenzo Cordoba m'avait tiré dessus.

J'ai regardé davantage la pièce, j'aimais la façon dont elle était décorée. Cela donnait une impression de mystère.

Seules quelques lampes éclairaient l'intérieur de la pièce. J'ai essayé de me lever, mais mes pieds n'avaient aucune force.

J'ai entendu la voix douce et délicate d'une femme à l'intérieur.

"Monsieur Cordoba, vous ne pouvez pas vous lever. Vous êtes encore très faible."

J'ai levé les yeux, observant une silhouette fine émerger de l'obscurité. La jeune fille en uniforme blanc était d'une beauté inouïe.

De grands yeux verts, une peau blanche et des cheveux noirs. C'était une belle femme, elle ressemblait à un ange combiné à un beau démon.

Cette femme allait devenir plus tard ma plus grande obsession.

"Qui êtes-vous ?" demandai-je d'un ton sec et froid.

Elle sourit, s'approcha de moi et me tendit un verre d'eau en cristal. Elle m'aida à boire un peu d'eau.

"Je m'appelle Cecilia, je suis votre infirmière depuis deux semaines", répondit-elle d'un ton de voix très angélique.

"Cecilia ?" murmurai-je.

"Oui. C'est mon nom. J'espère que nous nous entendrons bien", a-t-elle ajouté, sans effacer ce sourire de ses lèvres.

La jeune fille m'aida à me recoucher, en gonflant mes oreillers derrière mon dos. Je me sentais plus à l'aise.

"Où suis-je ?" demandai-je confus.

Tout ce dont je me souvenais, c'était d'être dans la camionnette et d'avoir été abattu par Lorenzo Cordoba. De tout le reste, je ne me souviens de rien.

"Je ne saurais répondre à cette question, M. Cordoba. Vous devriez poser la question à cet homme qui se mêle toujours de tout ici.

"Je crois qu'il s'appelle Armando".

Cecilia se retourna, emportant le verre sur une table au centre de la pièce. Puis elle sortit des pilules et les plaça parfaitement en ordre.

"Pourquoi m'appelez-vous M. Cordoba ?"

Elle se retourna, sans effacer le sourire de ses lèvres. Cecilia avait une lueur différente dans les yeux.

"Vous êtes un homme très puissant. Ils ont dû vous effacer la mémoire lorsque vous avez été blessé, mais vous vous en souviendrez avec le temps", me répondit-elle.

Alors que j'allais poser une autre question, la porte s'ouvrit. Un homme d'âge moyen vêtu d'un smoking entra dans la pièce. En voyant l'homme, la jeune fille inclina la tête.

D'un signe de la main, l'homme ordonna à la jeune fille de se retirer, elle ne dit rien, obéissant à l'ordre.

Nous sommes restés silencieux, il prit soin de refermer la porte derrière lui.

Il revint vers le lit où j'étais, m'observant en silence.

"M. Lorenzo, je suis heureux de vous voir conscient. Le médecin de famille est en route." L'homme s'inclina devant moi, gardant la tête baissée.

"Vous savez très bien que je ne suis pas Lorenzo Cordoba. Pourquoi suis-je ici ?" Je n'ai pas pu m'empêcher de lui poser cette question.

J'avais besoin de réponses, mon esprit était en désordre. J'avais besoin de savoir ce qui s'était passé après la fusillade, comment j'avais atterri ici ? Où est le vrai Lorenzo Cordoba ?

"J'ai bien peur que vous fassiez erreur. Pour tout le monde, vous êtes M. Cordoba, vous devriez comprendre que..." a-t-il ajouté, en gardant la tête baissée.

J'avais l'impression d'être le Comte de Monte Cristo dans cette histoire. Avons-nous été blessés tous les deux et avons-nous échangé nos corps ?

... Non, non ! ...

Ce serait stupide de ma part de penser ça. Il y a autre chose derrière tout ça.

Après avoir passé deux ans en prison et avoir traversé tant d'épreuves, avoir été abattu par l'homme que je considérais comme un ami.

Tout cela est si confus.

Je suis sorti du lit, me suis dirigé vers l'endroit où se trouvait l'homme, l'ai saisi par les épaules et l'ai jeté violemment sur le lit.

Mes mains l'ont relâché et l'une d'elles s'est dirigée vers le cou de l'homme.

"Vous avez deux secondes pour me dire ce qui s'est passé, ou je jure sur ma vie que vous ne sortirez pas vivant de cette pièce !"

Je ne plaisantais pas, je n'étais plus l'homme que j'étais il y a deux ans, j'étais prêt à me salir les mains de sang s'il le fallait.

"M. Lorenzo est mort !" laissa-t-il échapper, apeuré.

"Mort... Ce n'est pas possible, je l'ai vu sortir de la camionnette, avec l'autre homme", répondis-je avec assurance.

"Oui... Cependant, il y a eu un enfer, les balles ont fusé de partout, M. Lorenzo Cordoba a été exécuté sur place... Mais personne ne le sait."

"Son corps a été veillé et enterré il y a deux semaines. Personne n'a intérêt à ce que sa mort soit connue. C'est pourquoi M. Cordoba, le père du défunt, a ordonné que vous soyez amené ici."

"Vous allez maintenant être le fils de Samuel Cordoba. Le chef de l'une des plus grandes organisations au monde. Vous aurez le monde à vos pieds."

Je me souviens avoir lâché cet homme, j'étais stupéfait. Je ne m'attendais pas à prendre la tête d'une organisation criminelle.

J'avais imaginé être le serviteur de Lorenzo Cordoba. Avoir la possibilité de travailler pour lui et de gagner suffisamment d'argent pour commencer ma vengeance.

Cependant, la vie me bénit ou me maudit avec cette opportunité.

"Et si je refuse ?"

"Sa fille Lisa, ou Marcia, comme vous préférez l'appeler, disparaîtra de la surface de la terre. Personne ne désobéit à un ordre de Samuel Cordoba", a répondu l'homme.

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