Épisode 4

Durant la semaine dernière, mon jeune frère Kafar, qui est avocat et travaille dans mon entreprise, et moi avons réfléchi à des moyens de dissuader la jeune Najla de se marier. Cependant, n'ayant pas réussi, nous avons décidé de chercher des failles dans le contrat de mariage entre mon père et M. Omar.

"Frère, es-tu vraiment sûr que c'est la meilleure solution ?" demande-t-il, préoccupé.

"Oui !" je confirme en rangeant les papiers dans mon coffre personnel de mon bureau. "Ce sera bénéfique pour nous deux. Étant donné que le contrat prévoit une période de six mois pour annuler le mariage si celui-ci n'est pas consommé et que les deux parties sont d'accord pour dissoudre l'accord, je proposerai à la jeune Najla d'avoir une relation amicale sans contact physique. À la fin de la période du contrat, je lui ferai une somme d'argent substantielle qui lui permettra de poursuivre sa vie où elle le souhaite."

"Mais qu'en est-il de la réputation de la jeune fille, Samir ? Elle sera entachée, connue comme l'épouse renvoyée. Tu n'as pas réfléchi à cela, mon frère ?!"

Je soupire, profondément réfléchi. Je n'avais pas pris en compte ce fait.

"Eh bien, autant que je sache, cette jeune femme a été élevée au Brésil et ils ne suivent pas nos coutumes là-bas, donc elle n'aura aucun problème pour reconstruire sa vie."

"Et sa famille ? Ou pire\, que se passe-t-il si elle refuse d'accepter ta proposition ? Lui refuses-tu son droit d'être traitée comme ta *zawja* ?!"

"Kafar, ne me cause pas plus de soucis..." Je secoue la tête. "Je suis dans une situation très difficile, mon frère. Je ne désire pas ce mariage. Nous serons deux personnes malheureuses vivant sous le même toit, sans construire d'amour, sans que l'une ou l'autre partie le veuille."

"Frère," il me serre l'épaule et soupire, "je sais que je n'ai pas beaucoup d'expérience. Je suis le plus jeune des frères et sœurs, je viens d'avoir 23 ans, mais crois-moi, je ne refuserais jamais à une épouse le droit d'essayer, et tu refuses cela à cette fille, sans même savoir ce qu'elle attend de ce mariage. Peut-être qu'elle ne veut pas non plus cette union, mais pense, que se passerait-il si l'amour émergeait entre vous avec le temps ?"

"Mon frère, je n'ai aucune intention de refuser quoi que ce soit à cette fille. Je ne me vois simplement pas construire quelque chose avec quelqu'un dans un mariage qui m'a été imposé. J'ai toujours clairement exprimé ma position sur les mariages arrangés à nos parents, et pourtant notre père me force à accepter un tel accord."

"C'est pour cela que tu as laissé se propager des rumeurs selon lesquelles tu étais un homme impoli, bohémien et irresponsable parmi les commerçants locaux et les hommes d'affaires ?" il me regarde, incrédule. "Frère, c'est impardonnable ! Aucune famille ne voulait que leurs filles se marient avec toi, et tout était prévu ?!"

"Je n'ai pas besoin d'une bonne réputation, puisque je n'aspire pas à attirer l'attention des patriarches, mais je dois admettre que je suis étonné du courage de M. Omar. Même face à de telles rumeurs, il a accepté de poursuivre l'accord et de remettre sa fille entre mes mains. Il est vraiment prêt à obtenir de l'argent à n'importe quel prix, même s'il faut livrer l'une de ses filles à un homme de mauvaise réputation."

"D'après ce que j'ai entendu, il semble ne pas se soucier de ce que cette fille traversera après le mariage, car son unique intention est d'obtenir la dot."

"Comment est-il possible, dans un monde aussi avancé, qu'il y ait encore des gens capables d'utiliser leurs propres filles comme monnaie d'échange ?" Je secoue la tête, mais ensuite mon téléphone sonne. "Je dois y aller, frère. À la maison, pour la cérémonie de signature et de remise de la dot."

Mon frère hoche la tête et nous nous saluons.

Aujourd'hui, Silvia arrive au Qatar. Je sais que cette conversation sera difficile, mais je dois clarifier ma situation actuelle, et je dois le faire en face à face, comme un homme le devrait.

Je quitte l'entreprise et, par précaution, je porte un masque pour couvrir une partie de mon visage. Je ne veux pas être identifié et avoir des photos de moi avec une autre femme qui circulent.

Je sais que ce mariage ne sera que pour la forme, mais je ne veux pas exposer ma future épouse aux ragots, et je ne veux pas qu'on la pointe du doigt dans la rue en tant que femme trahie.

J'ai l'intention de suivre la tradition et d'honorer cet engagement, même s'il n'est pas consommé, mais je resterai fidèle à l'accord que j'ai conclu.

Dès mon arrivée à l'aéroport, je repère le chauffeur de ma famille... mais quel mauvais sort !

Il me reconnaît, même avec le masque, me salue, et je découvre qu'il est là pour récupérer la famille de Monsieur Omar, qui vient de débarquer.

Je lui fais mes adieux et je marche comme dans la direction opposée, mais une scène intrigante attire mon attention.

Une fille, apparemment plus âgée, tire brutalement le hijab d'une autre fille, plus petite et plus simple, qui trébuche suite à ce geste et tombe, mais la plus âgée jette loin l'écharpe de la pauvre fille, qui semble désespérée de ne plus avoir sa chevelure couverte.

Je vois la fille par terre, et les plus âgées la houspillent, qui manifestement a le pied blessé. Je suis irrité par la situation, car je ne tolère pas l'injustice.

Je me dirige vers un buisson à proximité, ramasse le hijab et le rend à la fille, qui couvre son visage avec ses propres cheveux, et se dépêche de me remercier et de se recouvrir à nouveau.

Sa voix est douce, mais sonne triste.

Je suis intrigué par la jeune fille, qui n'a même pas levé les yeux, tandis que les deux autres me regardaient avec curiosité et admiraient mon corps. Je suis un homme et je remarque de tels regards.

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